J’ai la nausée.
Je ressens comme ce poids immense au fond de mon estomac.
Comme le ventre du Loup, rempli de cailloux.
Lui :
Tu crois que c’est facile, de m’aligner sur ton rythme ? Les nuits sans sommeil, le Noël foutu, les matins en vrac… Et pourtant, je suis là. J’essaie encore de réfléchir, de faire un pas vers toi. Tu pourrais au moins le remarquer.
Je n’ai jamais compris comment le Chaperon Rouge ne l’avait pas reconnu, ce loup déguisé en grand-mère. Jusqu’à toi, mon amour-Loup.
Oui, on me l’a racontée mille fois, cette histoire. Mille fois je l’ai moquée.
Suis le chemin. Écoute le loup. Ne pose pas de questions. Ne réfléchis pas.
Mais tu m’as trompée de la même façon. Et comme elle, j’ai offert ma galette et mon petit pot de beurre.
Lui :
Un enfant ? Je peux t’en faire un. Pas par désir. Juste pour que tu sois heureuse. Moi, j’ai lâché l’affaire. Le sexe me dégoûte, les filles aussi. Surtout celles que j’aime, parce qu’elles méritent mieux que moi.
J’aimais être celle qui voyait le bien en chacun. Celle qui défendait le loup, comme l’agneau.
Et tu savais faire les deux.
L’agneau en toi me faisait fondre. Il me rendait tendre et douce en dedans,
sûre que tu adorais me cuisiner quand j’étais si savoureuse.
Et tu devenais Loup.
Ce loup qui me poussait à m’excuser d’être qui j’étais, qui me faisait douter chaque jour un peu plus de mon équilibre.
Le Loup chassait l’agneau, comme si c’était écrit.
Pussy cat :
Je déteste quand tu es presque ou trop saoul
Généralement, ça me retombe toujours dessus.
C’était écrit, dans mon cœur, dans mon âme.
Je t’avais dans la peau : tatoué, indélébile.
Quand le Loup était rassasié, il ne restait que les morceaux.
Mais tel un orfèvre tu sculptais, tu aimais.
De tes mots, mon cœur s’emplissait et ma peau brûlait.
Lui :
Je te souhaite pas le bonheur, non. Je pourrais prendre ta douleur si c’était possible, mais faut pas rêver. Et puis, si parfois t’étais moins chiante, ce serait plus simple. Mais bon, t’es une fille, c’est sans doute biologique. Je dis ça sans méchanceté — juste avec sincérité. Et c’est déjà pas mal, non ?
Je crois que je savais.
Je savais que jamais tu n’arrêterais.
Mais la passion n’est-elle pas dévorante ?
L’amour fade, l’amour plat, l’amour chien, ce n’était plus pour moi.
Quand on a goûté à ça, aux frissons, aux grands huit… comment ne pas avoir la nausée ?
Lui :
Dis-moi s’il manque quelque chose, j’ai peut-être oublié un détail. Et non, je te demanderai rien de crade cette fois. Pas tant que t’as pas brisé un peu mon cœur en vrai. Joyeux Noël, au fait.
Pussy cat :
pfft
Lui :
Il me manque un truc, je crois. Ça finira par me revenir.
Pourtant, c’était épuisant.
Tout cet amour que tu me donnais, chaque jour, me rendait malade.
Tout de toi me rendait malade.
Un peu moins forte chaque matin.
Un peu plus marquée chaque soir.
Au point de ne plus savoir comment vivre normalement.
Un genre de Mowgli qui n’a pas vu que ce sont les loups qui l’ont offert au tigre.
Lui :
Ah, et j’ai croisé Muriel. La seule qui pourrait te faire de l’ombre. Blonde, drôle, chirurgienne, blindée de fric, super à l’aise. Elle m’a éclaté au billard. Et elle vit à une heure d’ici.
Lui (malgré tout).
Elle a tenté de m’embrasser. J’ai esquivé. Sans trop savoir pourquoi.
Pussy cat :
Tu verras la prochaine fois.
Lui :
Ou peut-être pas. Va savoir.
Tu le sais, n’est-ce pas ?
C’est lourd cet amour.
Ça pèse sur l’estomac.
Ça coule comme un poison dans les veines.
C’est une faim insatiable, de trouver l’agneau, de sauver le loup pour nous sauver nous-mêmes.
Je suis désolée, mon amour.
Je n’ai pas su te sauver.
Mais je te jure que je te porterai en moi pour toujours.
Tu étais ma vie, le sel de mon existence.
Mille fois j’aurais voulu rire.
Mille fois j’aurais aimé voir ton déguisement.
Mais quand le masque est tombé, je n’ai pas su m’arrêter.
Je t’ai dévoré.
Bientôt il ne restera plus rien de toi, tes mots cesseront de résonner dans l’air, la chaleur de ta peau s’éteindra.
Je serai là, seule avec cette odeur de toi dans l’air, comme un poison.
Le Loup nous avait dévorés. Je l’ai dévoré. Peut-être que le loup c’était moi, celle qui déchire, qui engloutit, qui consomme l’autre pour se nourrir d’une existence plus grande, plus crue, plus intense.
Ce ventre lourd, rempli de toi, ce poids que je ne pourrai jamais poser.
Je t’ai mangé par amour.
Comme dans un cercle, une danse. Comme un piège qu’on tend à l’autre sans s’en rendre compte. J’ai voulu te sauver, mais je t’ai tué.
Je chérie les derniers morceaux de toi dans le vide de ma vie, effrayée à l’idée que tu ne viendras jamais plus me consoler de tes mots de miel, soulagée d’avoir détruit ton image de façon irréversible.
Quand il ne restera plus que ça, le goût de tes mensonges sur mes lèvres, ce parfum de défaite, je ne fuirai pas. Mais il faudra que je nettoie.
Je ressens comme ce poids immense au fond de mon estomac.
Comme le ventre du Loup, rempli de cailloux.
Lui :
Tu crois que c’est facile, de m’aligner sur ton rythme ? Les nuits sans sommeil, le Noël foutu, les matins en vrac… Et pourtant, je suis là. J’essaie encore de réfléchir, de faire un pas vers toi. Tu pourrais au moins le remarquer.
Je n’ai jamais compris comment le Chaperon Rouge ne l’avait pas reconnu, ce loup déguisé en grand-mère. Jusqu’à toi, mon amour-Loup.
Oui, on me l’a racontée mille fois, cette histoire. Mille fois je l’ai moquée.
Suis le chemin. Écoute le loup. Ne pose pas de questions. Ne réfléchis pas.
Mais tu m’as trompée de la même façon. Et comme elle, j’ai offert ma galette et mon petit pot de beurre.
Lui :
Un enfant ? Je peux t’en faire un. Pas par désir. Juste pour que tu sois heureuse. Moi, j’ai lâché l’affaire. Le sexe me dégoûte, les filles aussi. Surtout celles que j’aime, parce qu’elles méritent mieux que moi.
J’aimais être celle qui voyait le bien en chacun. Celle qui défendait le loup, comme l’agneau.
Et tu savais faire les deux.
L’agneau en toi me faisait fondre. Il me rendait tendre et douce en dedans,
sûre que tu adorais me cuisiner quand j’étais si savoureuse.
Et tu devenais Loup.
Ce loup qui me poussait à m’excuser d’être qui j’étais, qui me faisait douter chaque jour un peu plus de mon équilibre.
Le Loup chassait l’agneau, comme si c’était écrit.
Pussy cat :
Je déteste quand tu es presque ou trop saoul
Généralement, ça me retombe toujours dessus.
C’était écrit, dans mon cœur, dans mon âme.
Je t’avais dans la peau : tatoué, indélébile.
Quand le Loup était rassasié, il ne restait que les morceaux.
Mais tel un orfèvre tu sculptais, tu aimais.
De tes mots, mon cœur s’emplissait et ma peau brûlait.
Lui :
Je te souhaite pas le bonheur, non. Je pourrais prendre ta douleur si c’était possible, mais faut pas rêver. Et puis, si parfois t’étais moins chiante, ce serait plus simple. Mais bon, t’es une fille, c’est sans doute biologique. Je dis ça sans méchanceté — juste avec sincérité. Et c’est déjà pas mal, non ?
Je crois que je savais.
Je savais que jamais tu n’arrêterais.
Mais la passion n’est-elle pas dévorante ?
L’amour fade, l’amour plat, l’amour chien, ce n’était plus pour moi.
Quand on a goûté à ça, aux frissons, aux grands huit… comment ne pas avoir la nausée ?
Lui :
Dis-moi s’il manque quelque chose, j’ai peut-être oublié un détail. Et non, je te demanderai rien de crade cette fois. Pas tant que t’as pas brisé un peu mon cœur en vrai. Joyeux Noël, au fait.
Pussy cat :
pfft
Lui :
Il me manque un truc, je crois. Ça finira par me revenir.
Pourtant, c’était épuisant.
Tout cet amour que tu me donnais, chaque jour, me rendait malade.
Tout de toi me rendait malade.
Un peu moins forte chaque matin.
Un peu plus marquée chaque soir.
Au point de ne plus savoir comment vivre normalement.
Un genre de Mowgli qui n’a pas vu que ce sont les loups qui l’ont offert au tigre.
Lui :
Ah, et j’ai croisé Muriel. La seule qui pourrait te faire de l’ombre. Blonde, drôle, chirurgienne, blindée de fric, super à l’aise. Elle m’a éclaté au billard. Et elle vit à une heure d’ici.
Lui (malgré tout).
Elle a tenté de m’embrasser. J’ai esquivé. Sans trop savoir pourquoi.
Pussy cat :
Tu verras la prochaine fois.
Lui :
Ou peut-être pas. Va savoir.
Tu le sais, n’est-ce pas ?
C’est lourd cet amour.
Ça pèse sur l’estomac.
Ça coule comme un poison dans les veines.
C’est une faim insatiable, de trouver l’agneau, de sauver le loup pour nous sauver nous-mêmes.
Je suis désolée, mon amour.
Je n’ai pas su te sauver.
Mais je te jure que je te porterai en moi pour toujours.
Tu étais ma vie, le sel de mon existence.
Mille fois j’aurais voulu rire.
Mille fois j’aurais aimé voir ton déguisement.
Mais quand le masque est tombé, je n’ai pas su m’arrêter.
Je t’ai dévoré.
Bientôt il ne restera plus rien de toi, tes mots cesseront de résonner dans l’air, la chaleur de ta peau s’éteindra.
Je serai là, seule avec cette odeur de toi dans l’air, comme un poison.
Le Loup nous avait dévorés. Je l’ai dévoré. Peut-être que le loup c’était moi, celle qui déchire, qui engloutit, qui consomme l’autre pour se nourrir d’une existence plus grande, plus crue, plus intense.
Ce ventre lourd, rempli de toi, ce poids que je ne pourrai jamais poser.
Je t’ai mangé par amour.
Comme dans un cercle, une danse. Comme un piège qu’on tend à l’autre sans s’en rendre compte. J’ai voulu te sauver, mais je t’ai tué.
Je chérie les derniers morceaux de toi dans le vide de ma vie, effrayée à l’idée que tu ne viendras jamais plus me consoler de tes mots de miel, soulagée d’avoir détruit ton image de façon irréversible.
Quand il ne restera plus que ça, le goût de tes mensonges sur mes lèvres, ce parfum de défaite, je ne fuirai pas. Mais il faudra que je nettoie.