La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Charcut'land

Démarré par lapinchien, Avril 28, 2007, 12:15:20

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lapinchien

"Pitti z'enfants, grossen und kleinen,
Wilcomen to Charcut'land,
Das Kingdom of the charcutaille...
Durch die Wursten Paradise,
Sauciflaren, Rilletten und tripaille,
Pigs und Porken ,aren't they my Art ?"
     
                    Romuald Von Sauciflaren

lapinchien

#1
[Jacky]

Ouille ma tête... Bordel mais qu'est ce que j'ai morflé... C'était quoi déjà ce truc ? ... ... Piétiné par un troupeau d'éléphants suicidaires en quête de leur cimetière dans mon cul ? Un banc de cachalots kamikazes qui sont venu s'échouer dans ma gueule ? ... J'en sais rien... Une ouverture de magasin pour grandes tailles, un jour de soldes ? Non ! C'est pas çà.... On n'a qu'à dire qu'on s'en branle comme de mon premier éjaculat.... Bon ben va falloir penser à survivre maintenant. Qu'est ce çà schlingue ! on dirait qu'on a éventré Guy Carlier et qu'on en fabrique de la confiture dans le coin... Bordel c'est quoi c' t'endroit ? Vite un petit coup d'œil panoramique pour la forme... Le pepperoni-rollercoaster, une montagne russe représentant le gros intestin d'un cochon gigantesque déployé tout autour de l'immense statue porcine sur plusieurs hectares ? Ok. Le saussage-o-matic, une grande roue sur laquelle viennent s'enrouler de petites nacelles en forme de saucisses cocktail sous laquelle je me trouve ? Ok. Là-bas, sortant de la bouche de la statue de porc, dans de  tumultueux rapides s'écoule une rivière rouge sur laquelle flottent des bouées en forme de boudins noirs... Ok. J'ai comme l'impression d'être dans un parc d'attraction ayant pour thème la charcuterie, ou bien une fête de la cochonnaille bavaroise, ou bien la nursery de Maïté. Mais où sont les gens, où sont ces foules de débiles qui sont censées se balader en tongs dans ce genre d'endroit, tout en s'empiffrant de pop corn et de boissons gazeuses dans d'interminables queues ? C'est désert... On se croirait dans l'aridité intellectuelle d'un rêve d'Eve Angeli... NOOOONNN ! Bon on s'en tape... J'ai encore dû me bourrer la gueule au Destop... Saloperies de pulsions autodestructrices qui me pourrissent la vie ! ... Bordel ! Mais elle est où cette putain de sortie ? Bon ben je me dirige vers la petite boutique de barbapapa-rillettes, un de ces gentil forains va peut-être me renseigner ?

Dourak Smerdiakov

#2
[Grigori]

Depuis bien dix minutes, je suis là, conscient
D'être conscient, et je retarde l'ouverture
De mes yeux sur le monde de l'après biture.
Je sens que le réel est bien là, qui m'attend.

Ou qui ne m'attend pas. Tiens, me remémorant
La soirée d'hier soir et ses mésaventures,
C'est le trou noir. Curieux, cette odeur de friture
Qui traîne dans ma chambre... Ouvrons les yeux... Marrant...

C'est propre. Pas chez moi. Des boîtes en fer blanc
De petites saucisses chimiques, des rangs
De petits pots de sauce. Une barraque à frite ?

Je me lève. La porte est fermée. J'ai les foies,
Les narines bouchées, et la gueule de bois.
Je dois pisser, j'ai soif, et le doute m'habite.



Au loin, j'entends comme un flon-flon, et la rumeur
De foules jamais là mais toujours oppressantes,
Je sens monter des peurs primales renaissantes.
Ils vont venir me prendre. Prie pour moi, Seigneur.

Il fait sombre ; à tâtons trouvant l'interrupteur,
J'allume. C'est très grand. La réserve géante
De géants carnassiers, de vivres débordante.
Et ils me mangeront. Sauve-moi, Rédempteur.

Je dois vivre, tous mes créanciers m'y exhortent.
Du recul, un bon coup d'épaule dans la porte,
Je suis libre. J'ai des avocats et la foi.

Je traverse en courant une vaste cuisine,
Une salle -  quatre cents couverts, j'imagine -,
Et déboule, ahuri, dans un... putain, c'est quoi ?

Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.

lapinchien

#3
Jacky a beau s'exciter sur le comptoir de la baraque à barbapapa-rillettes à grands coups de tête, aucun forain ne daigne répondre à son appel. Comme son ventre gargouille tel Garou à Notre-Dame de Paris, qu'il crie famine lui priant de lui prêter quelque grain pour subsister jusqu'à la saison nouvelle, Jacky enjambe la porte à battants et pénètre dans la boutique ou de nombreuses victuailles s'offrent à lui. Les rillettes c'est pas son truc aussi lorgne-t-il plutôt en direction  de quelques pommes d'amour petites mais bien rouges et bien sucrées plantées au bout d'un stick. Il en empoigne quelques unes quant ô horreur, il découvre qu'elles lorgnent aussi sur lui : ce sont des yeux, de porc, enfin l'espère-t-il bien fort tout en crachant sa bile comme il avait croqué dedans.

Grigori vient de pénétrer dans une des multiples pissotières aménagées à la gloire de Romuald Von Sauciflaren dans le parc. çà tombe bien, sa vessie se faisait oppressante. Le trône qui lui fait face représente la tête du clown. La chasse d'eau c'est son nez, la cuvette ouverte, sa bouche, quant à ses yeux, deux rouleaux de papier toilette de chaque coté de la chasse les symbolisent  avec des cernes d'alcoolique plus vraies qu'au naturel. Grigori se penche intrigué et sous l'eau trouble et crasse devine ces quelques mots :

"ô Kind, vise bien mein Glotte,
Nicht ein Goutte à coté,
oder daB ist electrochok !"

Imax

#4
[Randy]

Randy releva sa propre gueule écrasée contre la terre molle, la bite encore dûre sous son jean serré. Comme d'habitude il avait rêvés de pratiques sexuelles déviantes, cette fois-ci avec des chats et des chèvres il ne savait plus très bien... Il avait honte. Randy était atteint d'un syndrôme gerbo-enculatoire, c'était son médecin qui lui avait dit. Randy rêvait de scèness zoophiles le mettant en scène, accompagnées de crises de somnanbulisme sévère... Ainsi, il traversait une rue sombre encore endormi, parcourait les campagnes de nuit, parfois courrant plusieurs kilomètres dans l'obscurité, tout en rêvant qu'il enculait des animaux, le plus souvent domestiques. Les trucs exotiques ça ne le branchait pas, même s'il ne rechignait pas à se branler de temps en temps sur des documentaires du National Geographic.

Encore une fois Randy avait dû parcourir une sacré distance, il ne reconnaissait pas l'endroit autour de lui. Un genre de parc vide et silencieux, qui puait la fiente.

Randy eut un frisson de plaisir. Cette odeur de merde lui était délicieuse, sans qu'il ne sache pourquoi. Elle lui rappelait des souvenirs familiers, des périples solitaires et nocturnes dont ne lui restaient que des bribes de sensations.

Randy s'assit sur un banc en forme de Porc, au groin tellement réaliste qu'il lui fallut bien admettre qu'il était d'origine animale. La déco bien que curieuse, n'effrayait pas Randy, bien au contraire, ''l'organique c'est mon dada'' disait-t'il souvent. Le contact du banc le fit frémir: les lattes de bois étaient fausses, en vérité elles avaient la douceur et la texture d'une peau. Randy les caressa de la main. Sa bite grossissait à vue d'oeil. Randy devenait doucement excité sans le remarquer, l'odeur de purin lui montait à la tronche, tandis qu'il agrippait le banc entièrement composé de matières porcines. Randy pencha la tête et respira à plein poumons l'odeur de cuir de Porc, puis finit par se toucher frénétiquement la bite. Il éjacula quelques minutes plus tard. ''Est-ce le paradis?'' se demanda Randy.

Un bruit sourd le sortit de sa torpeur. Il lui semblait entendre une voix. Des genres de grognements stridents à l'accent bavarois résonnaient au loin, qui devinrent des saloperies de ricanements hilares et diaboliques, presques humains. Les rires se turent subitement. Randy avait honte et peur.

Se pouvait-il qu'il soit ne pas seul ici? Il se mit en route, tout en arrachant le groin du banc qu'il fourra dans sa poche. Cela lui donnerait du courage. Devant lui s'étandait une grande barraque à barbapapa-rillettes, Randy avait faim.

Il traversa un genre de jardin où les fourrés étaient taillés pour donner vie à des scènes de mythologie. Bien sûr, Ulysse était un porc à barbe armé d'un arc tandis qu'une gorgone à tête de truie était affublée d'une coiffe de serpents-sangliers. Ici et là dansaient des satyres aux groins aguicheurs. Au mileu de ces scènes délicieusement hérotiques aux yeux de Randy, trônait une statue dorée d'un personnage ignoble et laid, un clown déformé au sourire dément et au bide gonflé.

Randy accéléra le pas vers la barraque. Un frisson lui parcouru l'échine.