La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

défouloir à psychopathes

Démarré par lapinchien, Avril 29, 2006, 11:40:32

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lapinchien

un nouveau Mai 68 ? probablement pas. La jeunesse des 30 glorieuses issue du babyboom était numériquement majoritaire. aujourd'hui ce n'est plus le cas.
http://lareleveetlapeste.fr/62-jeunes-france-prets-a-revolte-de-grande-ampleur/


lapinchien

la passion subite de nos crétins de contemporains pour le modélisme et la radiocommande qu'ils semblent découvrir m'étonnera encore de nombreuses années surtout qu'ils y voient une forme de finalité qui était complément inaperçue depuis les années 50.
https://www.youtube.com/watch?v=ZcQtUdZ5Afs

Lourdes Phalanges

« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

lapinchien

Jim Henson fait des roulades dans son cercueil.

lapinchien


Lourdes Phalanges

#1506
Plus fort que Norman et Cyprien, le boss de fin des youtubeurs complotistes :

https://www.youtube.com/watch?v=yqxO4G0QIvw
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

Muscadet


lapinchien




lapinchien

effectuer des démarches ou être alcoolique avec des MST pour ceux qu'aiment pas la paperasse

Lourdes Phalanges

Belle droite d'astronaute. Comme quoi, ça conserve la pesanteur.
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

Lourdes Phalanges

« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

Muscadet

[...]
Et ici Socrate ne peut s'empêcher de rappeler qu'il avait bien raison d'exclure de sa cité les poètes tragiques.
Ils célèbrent en effet les louanges de la tyrannie et vantent l'heur des tyrans que le commerce des habiles rend habiles. On vient de voir de quelle sorte d'habileté il s'agit et combien elle est enviable !
Que ceux qui la prisent aillent donc dans les autres états travailler à l'avènement de la tyrannie et de la démocratie. Sous ces régimes, ils sont honorés et s'enrichissent. Mais à mesure qu'ils remontent la pente des constitutions, leur renommée faiblit comme si le manque de souffle la mettait dans l'impuissance d'aller plus avant.
[...]

I. RETOUR SUR LA CONDAMNATION DE LA POÉSIE

La condamnation de la poésie, prononcée au troisième livre, va trouver ici sa nécessaire justification . Par des exemples nombreux, Socrate a déjà montré que les poètes ne sont, le plus souvent, que des maîtres d'erreur . Mais il importe de préciser que cela tient surtout à la nature de l'art qu'ils professent . Ils sont, en effet, de simples imitateurs . Or en quoi, au juste, consiste l'imitation ?
A reproduire l'image d'un objet matériel qui n'est lui-même que la copie d'une idée. L'artisan qui fabrique un meuble s'inspire de la Forme de ce meuble, dont Dieu est l'auteur ; mais l'artiste qui le peint se contente de copier l'oeuvre de l'artisan . Son tableau a donc moins de consistance et de vérité que le meuble et celui-ci que l'archétype dont il n'est qu'une très imparfaite reproduction . D'où l'on conclut que toute imitation est éloignée au troisième degré de la pure réalité .
Homère lui-même, que l'on considère à bon droit comme le père des poètes tragiques, n'a jamais créé que de vains fantômes . Apte à mieux saisir le réel il n'eût point perdu son temps à raconter de légendaires exploits, à émettre de vagues opinions sur le gouvernement des cités et l'Éducation des hommes : il eût, comme Lycurgue et Solon, donné des lois à ses compatriotes, ou, comme Pythagore, instruit de fidèles disciples . De toute façon, bien des gens se fussent attachés à sa personne pour recevoir ses leçons et ses conseils.
Au lieu de cela, toute sa vie il erra seul de ville en ville, récitant ses vers et mendiant son pain.
Si l'imitateur ignore les qualités des objets qu'il imite, il ignore aussi leur usage. L'art de la fabrication est guidé par celui de l'utilisation : c'est pourquoi l'on peut dire que l'un est à l'autre ce que l'opinion droite est à la vraie science . Mais l'art de l'imitation, qui ne tient compte que des seules apparences, relève de l'opinion vulgaire, inconstante et presque toujours erronée. Il ne faut donc point s'étonner que l'imitateur, dans les sujets qu'il traite - et il n'en est aucun qu'il n'ose traiter - recherche les détails les plus susceptibles de plaire à la foule ignorante . Son oeuvre s'adresse aux facultés inférieures de l'homme.
La peinture, par exemple, use de toutes sortes d'artifices pour flatter nos yeux et ne point choquer leurs habitudes . Mais ces organes, soumis aux illusions de la perspective, sont de très mauvais
juges . Pour se préserver de leurs erreurs il faut avoir recours au nombre, au poids et à la mesure, qui sont des inventions de la raison. Or la peinture néglige ces moyens de contrôle : elle ne saurait donc satisfaire la raison.
On n'aura pas de peine à démontrer qu'il en est de même pour la poésie, qui s'attache surtout à décrire les passions de l'âme . Épique ou tragique, elle a le triste effet d'apitoyer l'honnête homme sur les malheurs d'un héros qui ne garde nulle pudeur dans l'expression de son désespoir : pourtant, frappé des mêmes infortunes, cet honnête homme éprouverait une invincible honte à se rassasier ainsi de pleurs et de gémissements. Comique, elle porte au rire excessif, à l'amour et à la pratique d'une avilissante bouffonnerie . Et nous ne parlerons pas des autres mauvais penchants qu'elle nourrit et arrose alors qu'il conviendrait de les dessécher.
Comment donc admettre dans la cité un art qui engage les meilleurs dans une conduite si contraire à leur caractère et si préjudiciable à leur vertu ? Ne serait-ce pas y accueillir comme rois le plaisir et la douleur à la place de la loi et de la raison ? Certes, nous serons pleins de déférence à l'égard des admirateurs d'Homère, et nous leur accorderons que cet ancêtre des poètes tragiques est aussi le plus grand des poètes. Mais en fait de poésie nous ne tolérerons dans notre Etat que les hymnes en l'honneur des dieux et les chants à la louange des grands hommes.
Et qu'on ne nous accuse pas de dureté si, dans la vieille querelle qui oppose la muse frivole et la muse philosophique, nous prenons nettement parti pour la seconde. La muse frivole est une enchanteresse dont nous avons d'autant plus de mal à nous défendre qu'elle a charmé notre jeunesse. En retour des plaisirs qu'elle nous a dispensés nous permettrons à ses avocats de
plaider pour elle . Mais tant qu'on ne nous aura pas démontré qu'elle est l'amie de la vérité nous la traiterons avec la même rigueur.
Du grand combat de la vie il importe avant tout de sortir vertueux : ni vulgaire ambition ni coupable tendresse ne doivent compromettre une telle victoire.

Notes sur La République de Platon