La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Abandon de texte.

Démarré par Narak, Février 13, 2010, 22:33:03

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Narak

Bon, je file ici un début de nouvelle que je ne finirais probablement jamais, mais qui selon moi ne méritait pas forcément de finir à la poubelle sans être regardé ne serait-ce que 5min.
Je laisse une personne qui serait intéressée le reprendre ou le bidouiller, ou peu-importe quoi.
L'idée de base c'était de faire une nouvelle de science-fiction néo-coloniale, ambiance grandes villas en autarcie sur les côtes d'Afrique du Sud, avec de riches bourgeois cosmopolites qui s'emmerdent en regardant des tribus de nomades passer au loin à travers leurs grandes baies vitrées. J'avais dans l'idée de coller des gros symboles bibliques dans ce texte, de montrer l'horreur et l'ennui dans le couple qui ne s'est jamais aimé, de faire de la villa un eden végétal  complètement repompé de certaines architectures de baraques de Frank Lloyd Wright et de Geoffroy Bawa, un truc très 70's, avec un fonctionnement assisté par la technologie qui plus tard tombait en panne et obligeait le perso principal à errer dans le désert à la recherche de... j'avais pas encore trouvé quoi.
J'avais commencé un truc très squelettique, mais ça aurait pu être intéressant et bizarroïde. (Écrit entièrement en écoutant le premier album de Vampire Weekend ce qui n'a pas grande importance hormis le fait que j'avais voulu retransmettre quelque chose de ce que leur musique de connard à voilier m'évoquait. )


[Pas de titre]

Les volets thermiques s'activèrent automatiquement tandis que l'aube se levait. Un rose malade remplaça la nuit métallique, le sable collant de la plage apparut. En l'espace d'une heure à peine le bronze des dunes se changea en or aztèque. Les cris des mouettes s'élevaient dans le ciel au dessus de la mer. Il n'y a avait aucun nuage, l'air semblait ne rien peser, mais à cette heure matinale les oiseaux et les plantes ruisselantes du patio en étaient les seuls témoins.
La domus Iulia était située sur une basse colline, à environ deux cent mètres du rivage, une butte pelée et rocailleuse qui surplombait le paysage de douces crêtes de sable brun et de vallées modelées par les souffles du vent marin. Arrivant du large sur le désert, l'air séchait aussitôt et devenait brûlant. Ensuite, en roulant sur les dunes sans ombre il se mêlait de poussière et devenait irrespirable. Jamais un oiseau ne s'approchait du sol.
Les Iulia devaient envoyer régulièrement un rapport à la société chargée de l'entretien du réseau de circulation car l'asphalte fondait plusieurs fois chaque été. La voie ultra-rapide qui traversait le désert en une droite parfaite se mettait alors à gondoler et se tordre et les déplacements devaient être ralentis. En contrepartie de ces rapports, les Iulia étaient déchargés de tout frais d'entretien.
Leur domus avait été pensée comme une Unité Résidentielle Autonome selon les dires de son architecte. Elle produisait sa propre énergie par de fins sillons de photo-accumulateurs qui couraient sur toute la longueur de la toiture comme des veines de nacre. L'électricité produite alimentait de puissantes pompes qui puisaient dans une nappe phréatique souterraine. Tout le reste se répartissait dans les batteries-servo. Un tube de métal riveté peint en blanc s'échappait de la façade Est depuis l'emplacement de la cuisine et, au dessus des deux voitures, il amorçait une courbe majestueuse à plusieurs mètres du sol. Des piliers surmontés par des pinces massives soutenaient les deux mètres de diamètre du tube et les rattachaient au socle de béton armé, profondément enfoui et soudé dans la roche. Chacun de ces piliers gérait le fonctionnement des électro-aimants du rail magnétique ainsi que les moteurs des pinces qui se réajustaient toutes les quarante minutes afin que le métal ne soit pas broyé par sa propre dilatation. Plus loin, la courbe rejoignait la route et la longeait parallèlement jusqu'à ce qu'elle disparaisse à l'horizon. Comme surnageant par dessus les dunes, le tube ressemblait à l'épine dorsale d'un serpent démesuré. Lorsque le chariot de ravitaillement filait à travers à la vitesse moyenne de 400 km/h, le vent, les vibrations, et le magnétisme soulevaient dans le ciel des traînées épaisses de poussières rouge, chargées de fer. Quatre fois par semaine le serpent semblait alors onduler.

Quelque part dans la chambre un réveil sonna.
Curieusement, de longues secondes s'écoulèrent avant que les variateurs préprogrammés allument deux imposantes lampes en opaline verte de chaque coté du lit. Deux fines jambes se libéraient des draps. Avant même d'avoir ouvert les yeux, elle tendait le bras vers la table de chevet et attrapait un paquet de cigarette et son téléphone dans le même mouvement. Tirant plusieurs courtes bouffées, elle promenait un index précis sur l'écran tactile. Le nom de Joseph s'afficha un instant parmi une centaine d'autres mais elle l'effaçait déjà machinalement avant même l'avoir remarqué et écrasa la cigarette dans une vasque sans la terminer. Elle se leva, et après avoir traversé la pièce sur ce long parquet d'acajou africain qui amortissait le moindre son, elle disparu dans sa salle de bain. Dans la pièce attenante le percolateur se mit à ronronner et commença à remplir une tasse de porcelaine d'un café qui devait atteindre la température buvable dans trois minutes chronométrées. Un autre servo versa dans un verre un mélange de dix-neuf céréales qui composaient l'apport alimentaire journalier le plus complet, sur lequel il répandit un lait stérilisé. La cuisine augmenta sa température de quatre degrés, prévoyant la perte de chaleur que la maîtresse de maison aurait à subir dans le couloir en sortant de la salle de bain humide. Elle se penchait anxieusement face vers le miroir en peignant savamment ses paupières et enfilait une robe de lin. Le servo-ordinateur central alluma tous les plafonniers afin de dynamiser les occupants de la maison et connecta tous les écrans sur les canaux d'information. La cuisine s'illumina et se remplit de dizaines de voix annonçant des spectacles, des crashs d'avions et des factures à payer. Elle bu son café au dessus de la table-écran qui lui avait compilé les récentes évolutions politiques et scientifiques susceptibles de l'intéresser ce matin, mais elle semblait préoccupée. Le téléphone décroché de son bracelet et déposé sur la table transféra l'image des messages reçus dans les dernières minutes.
Une icône s'illumina. Ava, étirant ses deux bras contre sa nuque, se permit d'ignorer durant une ridicule poignée de secondes la communication intercontinentale. Elle soupira brusquement. Comme elle s'y attendait, le message provenait d'un des départements universitaires dont elle avait la charge et était accompagné d'un numéro de vol prépayé. Elle disparu de nouveau, dehors un moteur s'éloigna.
La maison resta silencieuse durant un moment.
A l'autre bout, à travers une enfilade de chambres d'amis partiellement meublées, des rais de lumière tranchée par les persiennes s'incurvaient sur les meubles de cuir et de bois du salon. Bien qu'on ait été à la fin du mois d'octobre et que les baies vitrées soient teintées, le soleil y était presque douloureux. Ordinairement, les rares invités s'y sentaient mal à l'aise au bout de quelques instants. Avec ses dix-huit mètres sur six, il ressemblait à un terminal d'embarquement peint de couleurs criardes et rempli d'antiquités.


L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

Le Duc

Vraiment sympa dommage que t'ai abandonné. Ca me tente bien, mais j'ai pas envie de pourrir ce texte. Je vais le prendre et le travailler mais je pense pas que je le posterai ici.
"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

Narak

Ah mais euh nan mais merde là !
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...