La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Critiques tlöniennes.

Démarré par Glaüx, Mars 19, 2007, 14:20:22

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Glaüx

(Tlönienne avec un tréma ou je vous dégomme les cornées au motoculteur.)



Il s'agirait de jouer avec les pseudos.

Dégommer les velléités d'identification des auteurs, de psychologie appliquée de merde, et les égotismes divers.



Principe :

- je prends deux (ou davantage) textes de la Zone, proches ou éloignés, voire un texte de la Zone et un texte connu. Exemple de textes éloignés, le texte d'Aure et LEX de nihil, ou Dreamcatcher du Duc et les Méditations métaphysiques de Descartes. Exemples de textes proches, ben, euh, oh merde vous trouverez.

- je considère dans ma tête bien faite que les deux (ou davantage) textes sont issus du même auteur.

- je fais comme fait la critique tlönienne : je m'intéresse à "la psychologie de cet intéressant homme de lettres". On fait un article.

Ca peut être débile, ça peut l'être beaucoup moins. Si c'est court c'est mieux.




Après, on publie dans un dossier, on lit, on rit très fort, on se moque, on se bat pour faire un truc avec les textes du Duc et d'Aure et personne veut s'essayer à la psychologie du mec qui aurait pu écrire ne serait-ce qu'un seul texte de nihil parce qu'on a peur du noir, celui qui a essayé de s'attaquer à un texte de Lapinchien et de (lambda) devient fou et éclate du crâne, on bute l'Abbé qui a pris du Werber et Winteria qui a pris l'Encyclopédie, Connard Multiforme se suicide à 95% et décide de ne garder que ses 5% d'Adolph Hitler, personne trouve rien d'autre à coupler aux textes de Dourak que la Bible et la littérature russe en entier, c'est pas possible et la Zone prend feu, Narak fait chier il est déjà schyzophrène et le résultat est naze sur ses textes, je vais foutre Aelez en douce parce qu'elle l'a proposé, je reviens et on revend la Zone à la déchetterie des éditions Point Seuil.





Explications théoriques à la volée de mémoire* :

Borges (dans le recueil Fictions[/i)] a écrit Tlön, Uqbar, Orbis Tertius qui est une de mes voire ma nouvelle(s) préférée(s). Il y décrit un article (fictif mais présenté comme réel, lu puis perdu) de l'Encyclopaedia Britannica portant notice sur la planète de Tlön.

Je passe les détails (géniaux) du monde qu'il construit de façon logique et foutrement élégante autres que celui qui m'intéresse : les Tlöniens ne concevant pas d'auteurs minuscules mais une seule entité Auteur, majuscule (se ha establecido que todas las obras son obra de un solo autor, que es intemporal y anonimo, et hop, la citation en espagnol dans vos culs), ils ne peuvent pas imaginer qu'on s'intéresse à chaque auteur en particulier, de quelque art que ce soit. Ils s'en branlent. Heureux hommes. Donc ils font comme ci-dessus, exclusivement.

A noter que cette idée s'assortit d'une notion de création continue et en cours que j'adore, la Création recouvrant tout ce qui a été, est et sera créé, faisant une unité dotée de sens de part en part, et assumée par l'Auteur et lui seul, en entier : le dernier jour, où le temps s'arrêtera, sera celui où tout aura été créé, et où, pour l'art, tout sera lié, un roman finissant sur une pièce de théâtre qui servira de prologue à un opéra passant sur un film  raconté dans un poème servant de prélude à... Et caetera.





*TM Mill pour la citation d'auteur mort quifépéteuméjustifiée.

Hyenne

Le but théorique d'un tel déchainement de fureur serait donc de tenter d'analyser psychologiquement l'Auteur, de continuer son acte créateur en écriavant toutes les merdes qui nous passent par la tête, ou pouvoir écrire un texte mixant deux personalités (nihil et Aure) ?

Glaüx

Ah moi je voyais plus simple, une notice biographique ou psychologique sur l'auteur fictif des deux textes.

Hyenne

Un genre de truc en quelques lignes posées ci dessous alors ?

Va falloir que tu commences pour lancer le mouvement mon grand.

Aelez

#4
Bön Gläüx, J'äï rïën cömprïs.

Enfin si, je suppute que mes  mais je vois pas bien à quoi ça doit ressembler au final.

J'attends, donc, que tu nous aies pondu le premier.
Visez la tête!

Glaüx

Ca s'appelle se tirer dans le pied.

Et merde.

Bon, j'essaie pour ce soir.

nihil

öüäïs jë vëüx bïën ün ëxëmplë äüssï pärcë quë lä mërdë pütäïn fönt chïër cës trëmäs
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Winteria

Putain, je suis grillé, j'ai mis une citation de Diderot, issue de l'introduction à l'Encyclopédie, au début d'un texte à venir dans 26 ans.

Narak

J'entrave que dalle, mais ceci vient confirmer ma théorie selon laquelle tout se qui comporte un tréma est complètement naze et bon à brûler.

En plus Glaïeul, ça se la joue prof de Lettres psychorigide mais c'est pas foutu d'écrire schizophrène correctement.
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

Winteria

AAAAAH AAAAH BLASPH7ME BLASPH7ME PUTAIN MAIS BRÜLE MAIS RETOURNE AU N2ANT.


Sinon, je suis Glaüx, mais d'assez loin, à condition que ça vise pas à faire de la Zone un site de chauves surlittéraires.

nihil

Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Glaüx

Ca devient complëxe, là.

Glaüx

Bon, alors un essai surlittéraire. Ca prend pas forcément cette forme, ça peut aussi être une bêt notice biographique, je m'y attelle sur d'autres textes ensuite.

Ca se fait en vingt minutes maxi, et ça peut prendre toutes les formes possibles, tant qu'on s'amuse un peu au moins.

CitationInondation XVI - La fin des grands ventilateurs

http://zone.apinc.org/articles/1198.html



? rire, la mort ?

http://zone.apinc.org/articles/1361.html



...

http://zone.apinc.org/articles/681.html





L'auteur, doué dès le commencement de sa vie littéraire d'une langue et d'une pensée fluides comme le grand flot du Nil, est reconnu a posteriori comme le plus radical des déconstructivistes. Hanté par l'obsession de la perte du sens, un trait mental qui ne le quittera jamais, il a donné au néant une place de plus en plus vaste dans ses textes, décomposant, épurant, exfoliant sa poésie à l'agent orange de son dégoût du monde.

Ainsi, dès le titre de ses premiers vers, donnés comme la suite (numéro « XIV ») d'un début qui n'a jamais existé, son objet est la « fin ». Un terme visible, tangible, dans le lexique (« partis », « lointains »), dans la modalisation des verbes (« souffleraient », « on conte que ») qui éloigne la vérité pour ne laisser que des on-dit hypothétiques, dans les descriptions même, où tout est masqué, caché, invisible désormais («dans les souterrains », « sous le manteau », « les Borées jalouses les retiennent »). Car tout est sous l'horizon, tout est déjà fini, la Vérité a fui, le sens avec elle. Reste, dès sa jeunesse, un poète « vieillard abruti », qui « lèche [ses] pustules ».

Car dès lors, ses pustules, il va les cultiver et les servir.

Image cruelle ; Gilbert Van Grokwik lui préfère la formule désormais célèbre selon laquelle « le poète, ivre de ses marges, s'y est fait marginal et, au bout de son chemin, silence comme elles ».

Dès son deuxième grand oeuvre, intitulé « ? rire, la mort ? »,  la rupture est consommée et le virage complet. Qualifié de « complètement con » par Paul Zboob, le poème, car poème il y a,  relève à notre avis d'un tragique suicide du sens. Dès lors la ponctuation du titre, anarchique, s'éclaire : tout fait désormais question, dans la longue chute vers l'absence et la folie de l'auteur, tout, d'emblée. Que l'on relise la progression implacable de l'œuvre, depuis les deux définitions initiales, gangrenées déjà par la fonte des formes, jusqu'à l' « aDiEu » final, chaos ondulatoire faisant suite au définitif « Pas de moi. », en passant par la multiplication des majuscules, les répétitions de plus en plus fréquentes... Tout explose, tout se suicide, la forme se tue et l'auteur y plonge aussi. Jamais cri d'adieu ne fut plus puissant. L'auteur est déchiré par sa tragédie, et tel un lemming eschyléen, il crie son dernier cri, en se jetant dans le vide de la stupidité.

Pourtant tout n'était pas fini... Le génie de l'auteur, appliqué à ne laisser nulle portion de plein ni de sens nulle part, a terminé son ouvrage. Ce que nul n'avait osé, il l'a osé. Il a écrit le très incompris « ... ». Silence. Absence. Suspension de tout, jusqu'au sens. Points de suspension ; point. Que l'on prête attention, au sommet de la chute - que l'on me permette cette expression -, aux guillemets. L'auteur, qui s'est détruit, qui s'est tu autant que faire se peut, ne laisse au bout du dernier bout de son oeuvre magistrale, qu'une forme citationnelle, vide.

L'intention pure.

Parler, et ne rien dire.

Il me semble, ici plus que jamais, ici et jamais ailleurs désormais, que l'on peut, que l'on doit parler d'œuvre parfaite. Que l'on se taise et qu'on écoute.

Narak

Bon effectivement, maintenant je comprends.
En fait ce que tu veux c'est faire des heures sup'. T'en a pas déjà assez de ton boulot de merde ? T'imagne pas qu'on va te payer en plus, hein ? Salopard de fonctionnaire !
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

Glaüx

Je sens confusément qu'y aurait des trucs drôles à répondre, dans le champ des possibles, mais c'est trop loin de mon cerveau pour ce soir, je vais me coucher sur mon tapis.