La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

22h22

Démarré par lapinchien, Décembre 07, 2009, 19:57:22

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Das

#15
Tout va bien, j'ai mangé la moitié des pages d'Artaud. Voici donc :

Au début, je voulais pas venir à cette soirée, mais Dryss m'avait pris par les sentiments en me promettant qu'il y aurait du bon vinyle. Les gros seins, c'est ma seule faiblesse. On a tapé quelques bangs puis on s'est mis en route. Arrivé là-bas, désillusion totale : des tas de connards pleins de couleurs et des ballons partout : "Surpriiiiiiiiiise". J'ai gobé deux taz pour me sortir de ce traquenard, mauvais calcul. 22h22 : Cindy me secoue en me montrant l'heure. Elle m'a dit : "Fais un vœu!", et là, j'ai craqué devant l'incarnation de la bêtise crasse qu'elle était. Je me souviens juste lui avoir enfoncé le réveil dans le cul avant que ce putain de "22h22" ne vienne hanter le trou noir qui s'en est suivi.

Glaüx

J'attendais la symétrie du 22:22, les yeux fixés sur le coin de l'écran, plein de vide et de plein, le vide objectif qui causait lui-même mon attente et mon ennui, le plein des clichés débiles et des superstitions vaines, elles-mêmes pleines de vide et de plein. Un instant dense de stupidité. Rien à faire, et rien à dire, surtout pas avant les 22:22, surtout pas tant que rien n'avait encore de sens ; il fallait que le temps reste suspendu, précieux, jusqu'au moment critique qui ferait basculer l'inepte dans le symbolique - de quoi, personne n'en sait rien. Une heure à se tuer, précisément celle où une fois encore, on ne se tuera pas, parce qu'à cette heure-là, on attend ; un signe ; pour en finir.

Hag

Je finis la vaisselle, il était 22h21. Je pensais bêtement qu'il serait bientôt l'heure magique, sans trop savoir pourquoi. J'allais m'asseoir sur le canapé, mais le range cd-m'arrêta et je choisis brièvement un Mux gravé, pour l'ambiance. La chaîne l'avala goulûment, et je pris enfin place sur le canapé, posant ma bière sur la table basse. Je restai quelques instants dans le calme, avant que la vague des pensées ne revienne et ne m'évoque l'horloge. Je la regardai distraitement, bougeant à peine la tête vers la gauche. Il était 22h23.

Winteria

À 22:22, j'ouvris les yeux sur mon réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, je chus dans l'infinie profondeur du présent. Mon regard se perdit dans le flou ; j'avançais en courant le long de l'étroite plaie ouverte entre les instants passés et les instants à venir, couloir aux murs imprécis et au fond illusoire qui sans cesse se dérobe (la perspective me laissait espérer l'existence du point où se joignent les parallèles) ; et je me ruais en vain, main tendue en avant, pour effleurer du doigt ou entr'apercevoir le véritable instant. Puis la vision prit fin. Le cadran réapparut, qui affichait 22:23.

Winteria

#19
Bravo Winteria, belle démonstration de préciosité vomitive. Du sous-Pascal sur le fond, du sous-Proust dans la forme. Super combo. Non, vraiment, bravo.

Winteria

#20
Je propose une toute nouvelle initiative au sein même de celle-ci : il s'agit de se foutre de ma gueule en remixant ma contribution.

Exemple :

Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:28:31Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : "Je m'endors." À 22:22, j'ouvrais les yeux sur mon réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, je chutais dans l'infinie profondeur du présent. Mon regard se perdait dans le flou ; j'avançais en courant le long de l'étroite plaie ouverte entre les instants passés et les instants à venir, couloir aux murs imprécis et au fond illusoire qui sans cesse se dérobe (la perspective me laissait espérer l'existence du point où se joignent les parallèles) ; et je me ruais en vain, main tendue en avant, pour effleurer du doigt ou entr'apercevoir le véritable instant. Puis la vision prenait fin. Le cadran réapparaissait, et affichait 22:23. Alors, je serrais mon doudou très très fort, et me rendormais bien vite.

Winteria

#21
Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:28:31
À 22:22, j'ouvris les yeux sur mon réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, je chus dans l'infinie et inéluctable profondeur des monstrueux abysses du présent mystérieux. Mon regard se perdit dans un flou vague et incertain ; j'avançais en courant sur mes faibles et humaines jambes, le long de l'étroite plaie ouverte entre les instants passés et les instants à venir, couloir aux murs imprécis, organiques, mouvants, et au fond illusoire qui sans cesse se dérobe, et nous fuit, nous échappe (la perspective me laissait espérer l'existence du point paroxystique, des confins inconcevables où se joignent les imperturbables et immuables parallèles) ; et je me ruais en vain, main tendue en avant, la face tordue par un inhumain effort qui outrepassait ma frêle condition, pour effleurer du doigt ou entr'apercevoir l'instant unique, l'instant vrai, le véritable instant. Puis la vision prit fin, se drapant dans le brouillard ésotérique qui cerne les vérités inaccessibles aux hommes mortels. Le cadran réapparut, qui affichait 22:23.

Winteria

Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:28:31
Dans les fonds brumeux et sourds, sur les territoires sous-marins des abysses, entre les ruines décalées et bleuâtres, la pieuvre Amork et Negana l'ourson blanc chassaient ensemble. Amork flottait dans les vents obscurs des abîmes, agitant ses longs tentacules fibreux, indistincts, les laissant onduler jusqu'à ce qu'ils atteignent les dimensions spiralantes d'un vortex océanique. Ou bien il rampait sur les épaves d'un monde oublié, fluide sculpture déformée par les lames de fond. Ses yeux étaient grands et emplis d'ombre ; une nuit (mais tous les jours sont des nuits dans les fonds brumeux et sourds), à 22:22, il les ouvrit sur son réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, il chut dans l'infinie profondeur du présent. Son regard se perdit dans le flou ; il avançait en nageant le long de l'étroite plaie ouverte entre les instants passés et les instants à venir, couloir aux murs imprécis et au fond illusoire qui sans cesse se dérobe (la perspective lui laissait espérer l'existence du point où se joignent les parallèles) ; et il se ruait en vain, tentacule tendu en avant, pour effleurer ou entr'apercevoir le véritable instant. Puis la vision prit fin. Le cadran réapparut, qui affichait 22:23. Mais restait là le cadavre crispé, ensanglanté, aux os éventrés, aux yeux brûlants, de la déité, sous la Surface maudite.

Winteria

Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:28:31
À 22:22, j'ouvris les yeux sur mon réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, je chus dans l'infinie profondeur du présent. Mon regard se perdit dans le flou ; j'avancer dans ce bâtiment de la fonction publique, certainement le ministère des finances à Paris 13. Il y avait là, beaucoup de gens qui se bousculer pour passé dans ses couloirs beige, monotone, étroit et sans vie, l'archétype du couloir de la mort. Soudain je vis par la fenêtre tout au fond du couloir une lumière bleutée, intense qui ressemblée fortement à un raz-de-marée électrique. J'arriva devant un ascenseur, une jeune et séduisante femme complètement nue si trouver assise sur un tabouret, elle fumer une longue cigarette, et exaltée des ronds d'une fumée compacte. Puis la vision prit fin. Le cadran réapparut, qui affichait 22:23.

lapinchien

j'imagine que ce projet est avorté vu le faible taux de participation... Le 2222eme texte est le suivant à paraitre et je pense qu'on a pas matière à publier un texte complet.

Winteria

C'est de l'humiliation gratuite, ça, espèce de connard.

lapinchien

non. par contre ce que je viens de faire, oui.

Putsch

Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:58:09
Citation de: Winteria le Décembre 13, 2009, 23:28:31
À 22:22, j'ouvris les yeux sur mon réveil et, sans vraiment m'en rendre compte, je chus dans l'infinie profondeur du présent. Mon regard se perdit dans le flou ; j'avancer dans ce bâtiment de la fonction publique, certainement le ministère des finances à Paris 13. Il y avait là, beaucoup de gens qui se bousculer pour passé dans ses couloirs beige, monotone, étroit et sans vie, l'archétype du couloir de la mort. Soudain je vis par la fenêtre tout au fond du couloir une lumière bleutée, intense qui ressemblée fortement à un raz-de-marée électrique. J'arriva devant un ascenseur, une jeune et séduisante femme complètement nue si trouver assise sur un tabouret, elle fumer une longue cigarette, et exaltée des ronds d'une fumée compacte. Puis la vision prit fin. Le cadran réapparut, qui affichait 22:23.

Wow, j'ai ri. Espèce de connard.

lapinchien

j'ai rajouté tous les textes de Winteria RAFRAB

Winteria

Et en plus, t'as publié chacune de mes contribuprout deux fois. Pourquoi tant de haine et d'acharnement ?

Ça me rappelle cette vidéo.