La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 
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Messages - Le Thaumaturge

#1
J'ai eu des merdes qui se sont rajoutées entre temps. Je reprendrai mon ébauche de texte pour l'année prochaine.


Je n'ai pas eu le temps de commenter chaque texte mais j'ai voté.
#2
M'attendez pas pour lancer les votes.
#3
De mon côté, je pense donner ma contribution après mes examens soit fin mai.
Enfin c'est si vous acceptez les textes Saint-Con en période post Saint-Con.
#4
Bon ma connexion semble merder seulement sur ordinateur.

Je vais essayer de bredouiller un texte pour demain, bon courage à tous.
#5
L'idée de nocturnes me plaît mais ce soir j'étais retenu par des connards fiers de proposer de "l'opéra underground".
Bonne souffrance.
#6
Bon de mon côté.
#7
= DISCUSSION GENERALE = / Re : Autopromo
Février 16, 2024, 11:17:27
Tes mots sont durs. Le plus douloureux est que je comprends la comparaison.
#8
mmmmhhh vaseline
#9
Invective à la putain d'en face

Voilà trois mois que je souffre de la chaude pisse. J'ai beau le crier haut et fort en cherchant le pain le matin, la boulangère m'évite, les autres clients détournent le regard. A croire que tout le monde s'en fout. Et s'il n'y avait que ça! Mes roustons sont un vrai nid à saloperie. Ce qu'elles renferment est innommable, et gangrènent avec le temps.
L'origine de mon mal m'est connue, elle s'appelle Sylvie, tarifée 60 de l'heure. Elle fait habituellement le tapin au bord des quais de Saune. Et ça ne peut être qu'elle, pour sûr. J'ai conservé mon pucelage précieusement, jalousement, et j'ai craqué sur sa petite robe noire.
Depuis, je ne suis plus le même, j'ai perdu l'appétit, mon corps fait des bulles, plein de petites verrues qui pullulent sur ma peau, légions infernales menées par Chlamydia. Je n'ai plus rien, je suis vidé. Certes je pourrai accepter l'aide de la thérapeutique pour mettre fin aux maux qui rongent mon corps, mais comme Alcapon, j'ai sainte horreur des aiguilles et je trouve que les cachets ont un sale goût. Allons, le mal est fait. On vit très bien sans érection, du moins c'est ce qu'ils racontent sur NRJ Radio.
Mon appendice désormais éternellement flacide affrontant le miroir, je méditais mes prochaines actions. Fallait-il sévir ? Rassembler mes forces, accumuler infections sur infections, m'auto-saboter, devenir un cocktail molotov et répandre mon vice à toutes les muqueuses ? Ou devais-je me rabattre, partir la queue entre les jambes, me résigner à mon sort et me coller une prothèse, me soumettre peut-être mais me garantir une vie tranquille ?
Il suffit d'un pivotement vers la fenêtre pour que décision fut prise. J'appercevai cette misérable salope aborder les passants à Croix-Rousse, dans MON quartier. Ca ne pouvait pas se passer comme ça. L'ennemi cherchait à me couvrir de honte ? Eh bien je prendrai les armes ! Couilles pour couilles, gonocoque pour gonocoque.
#10
IVG postnatale

"Il était un castor,
Et ron et ron, petit patapon,
Il était un' castor,
Qui s'prénommait Tillon,
Ron, ron,
Qui s'prénommait Tillon.

Il rendit un bel éjaculat,
Et ron et ron, petit patapon,
Il rendit un bel éjaculat,
Lors de la Saint-Con,
Ron, ron,
Lors de la Saint-Con"

Ainsi je chantais une comptine à mon crétin de fils en agitant sa peluche favorite. C'est qu'il n'avait jamais sommeil ce con. Sa peluche était un monstre à fourrure palmé, je n'ai jamais compris l'affection qu'il lui portait mais le juge m'avait déjà averti une fois que c'était mieux que de le secouer.
Enfin, je gazouillais joyeusement jusqu'à ce que mon fond de capote de gosse, l'air exagérément dramatique, me coupe dans ma chanson.

"Mais Papa c'est pas un castor, c'est un ornithorynque!"

J'avais horreur qu'il me reprenne sur ce ton arrogant et doctorant. Il n'avait que quatre ans et cette chiotte me dépassait sur le plan intellectuel.

"Et puis il est fort peu probable qu'il produise un bel éjaculat, c'est un des rares mammifères pourvu d'un cloaque."

Reprit-il doctement. Son menton était faiblement relevé de manière hautaine. C'était la fois de trop. J'empoignai sa gorge fermement d'une main, alors je le plaquai avec une rage animale sur le tapis Nemo de sa chambre. Je projetai tout mon poids sur sa trachée. Très vite son visage s'empourpra avant de vagir minablement. L'écume aux lèvres, sa face gagna très vite une teinte violacée.
Il osa poser sa patte sur la main qui comprimait son cou. Je m'insurgeai. Redoublant de férocité, de mes doigts j'enfonçais ses petits yeux de snob dans leur orbites comme pour saisir une boule de bowling. A ca, aucune protestation. Merde.
#11
Le sacre de Printemps

Nous étions le lendemain de la civilisation. Une triste lumière berçait la ville en ruines. Les derniers à rester debout étaient les bâtiments les plus bruts, comme quoi. De ces immeubles, celui qui concentrait le reste de l'activité humaine était le parking à quatre étages; On ne pouvait qu'à peine discerner l'enseigne PRINTEMPS car recouverte par les branches de lierre qui zébraient sa façade. C'était l'état de toute la ville. La végétation avait envahie les rues, des arbres sans fruits crevaient le sol par endroits et même dans les plus larges cratère, on voyait des pousses apparaître.

"Les Dieux Nissan et Tesla sont indulgents, ils ont levé le soleil un jour de plus et nous ont épargnés les radiations! Aimez les car ils sont bons, ils sont les seuls à pouvoir encore répondre à nos espoirs"

Espoirs ? Quels espoirs ? Ils sont morts dans l'œuf. Il n'y a jamais eu d'espoir. Le sévère moustachu qui se tenait devant son assemblée continuait à prêcher mais je ne l'écoutais pas. Je préférais garder ma raison intacte, mon fatalisme valait mieux que leur obstinée doctrine. J'étais trop fier pour m'abandonner à la l'aliénation ambiante.
Voir la Nature renaître aurait été sûrement un motif d'espoir, une motivation pour relancer l'humanité, mais le savoir de l'agriculture était depuis trop longtemps oublié. Aucun de nous n'était capable de travailler la terre, nous étions condamnés à la famine. La faim jouait du tambour sur leur ventre décharné, invitant la folie à s'insinuer plus profondément dans leurs esprits, entendre cet ancien président d'un club de moto psalmodiait matin et soir était leur unique source de réconfort. Ce parking était leur nef, la Suzuki réduite en pièces à côté du pilier servait de tabernacle et son pot d'échappement, droit, saillant, représentait leur ciboire.

"Walou, nada, peanuts, que tchi!"

Telle était leur prière. Il la reprenait tous en chœur.

"Walou, nada, peanuts, que tchi! Walou, nada, peanuts, que tchi!"

Répétée jusqu'à avoir gaspillé leurs réserves de salive.

"Rien, zéro, que de dalle, peau d'zob!"

Conclua Didier dans un silence de cathédrale. Un regard ému lancé à l'horizon, c'est ainsi qu'ils s'éteindront.
#12
Bave

La coquille des escargots est plus complexe qu'il n'y paraît. Heureux et curieux ouvrage de la nature. Membrane calcaire en forme de spirale.
Un pourrait contempler la merveille de son anatomie sans jamais se demander : mais au final à quoi ça pense un escargot ? Pour m'être penché toute ma vie sur les gastéropodes, je vais vous répondre. Ca s'emmerde ferme.
#13
horrible
#14
La Paix des ménages
Je déconnectai le stimulateur dopaminergique d'une des prises jack qui criblait mon crâne. Sous un regard ennuyé, j'observai que le petit dispositif était déjà à court de batterie. Suite à un plan du ministère de la santé, le prix des recharges avait augmenté de moitié, mais restait suffisamment abordable pour ne pas faire trop pâtir l'économie. Vaine stratégie pour décourager la consommation de ses hallucinogènes numériques. On raconte qu'ils avaient lancé cette campagne de prévention après qu'un enfant se soit grillé les neurones en voulant en connecter plusieurs en même temps. Personnellement, ça doit bien faire quinze ans que j'y suis addict et que je n'ai jamais rien eu. Le tout est dans la modération.

Je marchai dans mon appartement jusqu'à rejoindre la chambre. Le filtre crépuscule avait été appliqué aux fenêtres, ce qui conférait une ambiance légèrement orangée à la pièce. Titania, l'appareil guidé par une intelligence artificielle programmée pour les tâches ménagères et servir de distraction routinière, était en train de refaire le lit. Mes derniers débordements avait mis la chambre en un sale état. Laissant l'automate vaquer à ses occupations, je regagnai le salon.
Cette drogue n'était peut-être pas sans conséquence en y repensant bien. Car avec le temps, j'étais devenu beaucoup plus imprévisible et agressif. Par exemple, je n'avais plus aucune retenue dans mes gestes, si quelque chose m'agaçait, je la rossai bien franchement de coups. C'est comme ça que j'ai démoli mon ancien régulateur d'hygiène, je l'avais encastré dans le mur, chose que je n'aurai pas faite il y a quinze ans. J'ai longtemps attribué la dégradation de mon humeur à ma nouvelle affectation, je passai de la direction à la RH, mais mon sentiment était peut-être infondé. Ma femme m'a d'ailleurs quitté à cause de mon caractère changeant, ça ou parce que je me mettais à coucher avec Titania. C'est difficile à dire.
Un ami m'avait confié que l'on pouvait bidouiller le programme des IA ménagères et ce avec une aisance déconcertante. Bien évidemment, ma première initiative a été de lui rajouter un module sexuel. Et bien que l'adaptation technique fut au début douloureux -mon corps conserve les stigmates de nos ébats- il n'y a rien de comptable à la baise d'intelligence artificielle. D'abord car elles sont véritablement infatigables, mais aussi parce qu'avec les nuits, elle apprend le langage de notre corps. Elle sait comment nourrir mon plaisir.

Seulement, ce n'est pas la seule extension que je lui ai installée. L'étape suivante sans grande surprise a été de la reprogrammer pour qu'elle remplisse mes dossiers à ma place, la majorité des emplois étant en télétravail. Titania était redoutablement efficace, bien plus que moi à vrai. Elles enchaînaient les papiers à vue d'œil  tout en singeant mon écriture.

C'est un soir comme je lui avait donné aussi le contrôle entier de mon appartement ainsi que l'accès à mon compte en banque, qu'elle me barra le passage, m'empêchant de franchir la porte. Je dormais à la rue quand j'appris qu'elle s'était remarié avec mon ex-femme.
#15
Le bon vieux Mark

Non je ne comprends pas, de ce site de voyage sans formes et sans en-têtes à ce vieux monsieur qui nous accueilli, portant un froc usé, les cheveux sales, hirsutes, et la peau imprégnée d'une odeur saumâtre, je ne vois pas comment cette excursion aurait pu prendre cette tournure.
Le lien de ce blog, je l'avais trouvé sur cette annonce où il était écrit en gros jaune tapant "MARRE DE TE BRANLER ? FILLES CHAUDES NE VEULENT QUE TOI". Aussitôt cliqué que j'ai été redirigé vers cette agence pour voler aux Philippines à un prix ridicule, hébergement inclus. L'avion emprunté pour ce voyage n'avait d'ailleurs pas le nom de sa compagnie inscrit sur sa carlingue. Tant mieux j'ai envie de dire, j'préfère financer les petites entreprises. Mon entourage étant affreusement réduit, je me suis résigné à emporter ma cousine avec moi. Elle est jamais sorti du Pas-de-Calais, c'était l'occasion et puis bon ça faisait plaisir aux parents.
Tout ça pour dire que le trajet s'est fait en douceur, enfin jusqu'à ce qu'on arrive aux Philippines. Déjà on a été lâché au beau milieu d'un quartier qui semblait plus à un campagne grignotée par la zone urbaine qu'autre chose. Les rues étaient dessinées de façon hasardeuse, et les véhicules qui les arpentaient capotaient dans une épaisse fumée noire. C'est dans un de ces camions qu'on est monté. Il paraît que ça s'appelle des Jeepney, ce sont des camions militaires recyclés pour les transports en commun. Ça transporte même les gamins pour les emmener à l'école. Enfin tout ça, je l'ai lu rétrospectivement sur internet, car je ne parle pas un mot de phillipin, ce qui a d'ailleurs été un calvaire quand il a fallu s'adresser aux autochtones pour trouver notre chemin. Donc nous avions grimpés dans cette reproduction de bus pour rejoindre l'adresse qui m'avait été envoyée manuscrite sur un morceau de PQ. Avec des routes aussi mal foutues, et on vient de Bruay-la-Buissière c'est dire, le petit camion était pris de violentes secousses. A ça on devait rajouter une chaleur accablante et le regard rogue des habitants qui nous dévisageait avec mépris.

Nous sommes arrivés à une bâtisse grise en béton armé et Mark, cinquantenaire, torse nu, en visible surpoids nous attendait. Il insista lourdement pour que nous lui remettions nos téléphones et autres effets personnels, ce qu'il confisqua malgré notre désapprobation. Puis après nous avoir fait rentrer chez lui, a fermé la porte à double tour.