"La peur au ventre."
Nous étions parti pour une excursion vers l'Europe. Tout se passait bien, dans le car pour aller jusqu'au port. Les petits riaient à l'arrière, tandis que ma merveilleuse femme s'était endormie pour la sieste. Mes voisins semblaient tous aussi excités que nous à l'idée de partir en voyage. Les colonies comme ça, ça rapproche, il faut dire. Moi, c'est Jackson Hammill. Je suis un mâle respecté au sein de ma famille et de mon entourage. Je suis blanc, pure souche, traditionaliste. Enfin, après plusieurs années de dure labeur aux champs, j'avais réussi à décrocher un plan pour pouvoir faire découvrir le monde à mes êtres les plus chers. Et le voyage commençait vraiment bien.
Mais une fois arrivés au port... ça a changé d'ambiance. On a débarqué du bus, et les gens qui nous faisaient embarquer étaient bien pressés. À vrai dire, ils ne nous parlaient pas. Ils ne nous regardaient même pas. C'est comme si pour eux nous étions que des marchandises...
... cela fait maintenant trente-cinq heures que je suis dans la cale de ce navire.
Ils ont commencés par nous présenter nos cabines. Notre première erreur a été de leur faire confiance... si j'avais su, je serais reparti vers la berge en emmenant mes petits avec moi. Mais une fois rentrés dans nos cabines, ils ont refermé les portes derrière nous, et c'est là qu'on s'est rendu compte de l'horreur de la chose. C'étaient des cages.
Le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je me suis ensuite rendu compte que j'avais été séparé de ma famille. J'ai crié, hurlé à plein poumons. Je n'était pas le seul : on était tous dans le même cas. Mais d'un coup, un cri de douleur a résonné dans l'antre métallique. Nous nous sommes tus, de choc et d'épouvante, en nous rendons compte que l'origine de ce cri était un enfant, de même pas 3 ans, qui venait de se faire battre à mort d'un coup de machette.
Il n'y eu plus un cri. Juste quelques sanglots silencieux. Cependant, cela n'a pas empêché les meurtriers de continuer leur massacre de manière pernicieuse. Il y a quelques heures, j'ai vu un de nos tortionnaire éclairer une cage de sa torche, pour attraper une femme que je reconnu, à la lumière froide de la lampe, être ma femme. Nous nous sommes échangés un regard plein d'amour, de peur et de compassion.
Je ne suis pas sûr de ce qu'il est advenu d'elle, mais je crains le pire. Notre nombre ne fait que diminuer. Lorsque la lumière de la lune passe à travers les hublots, je crois voir une masse sombre se balancer au bout d'une corde, au fond du couloir d'où elle a été emmenée.
Mais je n'ai plus d'espoir. Nous sommes tombés dans un piège sinistre, et nous ne ressortirons pas d'ici vivants. J'en suis certain. Mon voisin ne bouge plus, peut-être est-il mort de peur, de soif ou de fatigue.
« Et c'est désormais à mon tour d'y passer », je pense, alors qu'un homme s'approche de moi, lanière de cuir à la main. Je ne vois pas son visage.
Avant que les lumières de la vie ne s'éteignent à jamais dans mon esprit, mes yeux se posent sur l'insigne de l'homme, vision funeste s'il en est. Son badge affiche un logo écrit en lettres capitales que je déchiffre avec peine.
« Pork-alpine Farms Co. »
Nous étions parti pour une excursion vers l'Europe. Tout se passait bien, dans le car pour aller jusqu'au port. Les petits riaient à l'arrière, tandis que ma merveilleuse femme s'était endormie pour la sieste. Mes voisins semblaient tous aussi excités que nous à l'idée de partir en voyage. Les colonies comme ça, ça rapproche, il faut dire. Moi, c'est Jackson Hammill. Je suis un mâle respecté au sein de ma famille et de mon entourage. Je suis blanc, pure souche, traditionaliste. Enfin, après plusieurs années de dure labeur aux champs, j'avais réussi à décrocher un plan pour pouvoir faire découvrir le monde à mes êtres les plus chers. Et le voyage commençait vraiment bien.
Mais une fois arrivés au port... ça a changé d'ambiance. On a débarqué du bus, et les gens qui nous faisaient embarquer étaient bien pressés. À vrai dire, ils ne nous parlaient pas. Ils ne nous regardaient même pas. C'est comme si pour eux nous étions que des marchandises...
... cela fait maintenant trente-cinq heures que je suis dans la cale de ce navire.
Ils ont commencés par nous présenter nos cabines. Notre première erreur a été de leur faire confiance... si j'avais su, je serais reparti vers la berge en emmenant mes petits avec moi. Mais une fois rentrés dans nos cabines, ils ont refermé les portes derrière nous, et c'est là qu'on s'est rendu compte de l'horreur de la chose. C'étaient des cages.
Le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je me suis ensuite rendu compte que j'avais été séparé de ma famille. J'ai crié, hurlé à plein poumons. Je n'était pas le seul : on était tous dans le même cas. Mais d'un coup, un cri de douleur a résonné dans l'antre métallique. Nous nous sommes tus, de choc et d'épouvante, en nous rendons compte que l'origine de ce cri était un enfant, de même pas 3 ans, qui venait de se faire battre à mort d'un coup de machette.
Il n'y eu plus un cri. Juste quelques sanglots silencieux. Cependant, cela n'a pas empêché les meurtriers de continuer leur massacre de manière pernicieuse. Il y a quelques heures, j'ai vu un de nos tortionnaire éclairer une cage de sa torche, pour attraper une femme que je reconnu, à la lumière froide de la lampe, être ma femme. Nous nous sommes échangés un regard plein d'amour, de peur et de compassion.
Je ne suis pas sûr de ce qu'il est advenu d'elle, mais je crains le pire. Notre nombre ne fait que diminuer. Lorsque la lumière de la lune passe à travers les hublots, je crois voir une masse sombre se balancer au bout d'une corde, au fond du couloir d'où elle a été emmenée.
Mais je n'ai plus d'espoir. Nous sommes tombés dans un piège sinistre, et nous ne ressortirons pas d'ici vivants. J'en suis certain. Mon voisin ne bouge plus, peut-être est-il mort de peur, de soif ou de fatigue.
« Et c'est désormais à mon tour d'y passer », je pense, alors qu'un homme s'approche de moi, lanière de cuir à la main. Je ne vois pas son visage.
Avant que les lumières de la vie ne s'éteignent à jamais dans mon esprit, mes yeux se posent sur l'insigne de l'homme, vision funeste s'il en est. Son badge affiche un logo écrit en lettres capitales que je déchiffre avec peine.
« Pork-alpine Farms Co. »