La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Tri sélectif : Chacal

Démarré par nihil, Juin 01, 2010, 19:39:02

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nihil

Au bar Oulipo
par Chacal

Voici un poème de merde comportant 6 contraintes :
1) Les alexandrins : OK, ça c'est pas trop dur.
2) Pas d'enjambements entre les césures, ni entre les hémistiches.
3) Le premier ver commence par z; le 2e par y, etc. Le 27e recommence à a en allant vers z.
4) Les 2 premiers vers se terminent par a, les deux suivants par b, etc.
5) Le dernier hémistiche de chaque ver doit commencer par la même lettre que celle qui le commence pour les 26 premiers vers, mais continue en alphabet décroissant à partir du 27e.
6) La première lettre du premier hémistiche du premier ver commence par a, au 2e par b, etc jusqu'au 26e ver et recommence par a à partir du 27e.
Cà semble compliqué mais vous allez voir, mis en page, c'est facile. Résultat : un poème de merde !

Au bar Oulipo

Zoé se cuitait là, zombie dans son aura,
Youpine bouffeuse de zob, yatagan et tanga,
X, hot, puant le musc, Xeres lourd comme le plomb,
Walkyrie et skinhead, wagnérienne un rien snob.

Venant de l'arrière-salle vétuste de ce vieux zinc,
Une voix morne, sans relief, urticante comme un flic,
Tempêtait pour un grog, torturant la barmaid.
Sous sa gueule vach'ment trash, se devinait le froid.

Rêveurs, des mafiosi réunis à une table,
Quémendaient à la feuj qui dansait, un sourire,
Pour, du fond d'leur paddock, penser cet instant bref,
Oniriquement réel, orgasmant derechef.

Noyé, cherchant son nom, nébuleux, en zigzag,
Mais pourtant pas trop con, mercenaire au stalag,
Lié par son ego, lévitant au zénith,
Képi couleur de slip, kiffant le futur putsch.

J'pose les yeux sur ce coq, jouissant de son ennui.
Il n'a rien à m'offrir, il ne rêve qu'en kaki.
Hermétique, je le fuis. Hystérique, le D.J.
Gueule dans le micro, fort, glaviotant son tokaj.

Fière, Zoé, le corps nu, frétille pour un kopek
Et une vieille SICAV, enfourne un tomahawk
Dans son sexe de squaw dilaté par l'alcool,
Criant des mots tous faux, cavalant vers le ciel.

Brûlante, un peu groggy, beauté de téléfilm,
Au son pesant du jazz, applaudie, en plein boum.
Avec son bandana zinzolin et marron,
Béate dans ce radoub, y laissant sa raison.

C'est une onde de choc, xylophène en halo.
Des clients têtes-de-lard, whisky ou apéro,
Evanouissent leur âme, vomissent dans leur trip,
Flottent sur une nef. Un voyage de trop !

Gisant sur le parking, tête dans du vieux PQ
Humant l'odeur du scotch, swinguant en tamasheq,
Il reste cet homme qui recharge son revolver.
Je pense à la PJ qui va bien rigoler.

Kochab lourde comme un tank, poussée hors du cosmos,
Laisse dans ce damné ciel où s'étiolent nos souvenirs
Maintes traces d'uranium. Non, il n'est pas trop tôt,
Nul ne viendra demain mentir le moindre mot.

On vire de l'Oulipo le dernier résidu.
Perdu sans son hanap, karatéka déchu.
Quand à minuit moins cinq, j'ai, comme un leitmotiv,
Rugi qu'il faut partir, il m'a jeté un lev.

Sous les lumières noires, hélant mon bungalow,
T'es venue dans la nuit glaner un interview.
Un orage ténu froissait mêmes les dieux.
« Vive la Kalachnikov » éructait l'homme pieux.

Walou, fini le show décidément destroy.
Xenon qui donne la toux, c'est la faute à mon psy.
Y a plus rien comme hobby, baisez si vous pouvez,
Zonez, Croyez, priez, à la fin vous crèverez.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Le Duc

Ah oui. Oui, oui .. Le résultat est escompté.
"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

Chacal

Avoue que tu es jaloux, Le Duc...

Le Duc

"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

Chacal

Si. Tu as rarement fait pire.