La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

courrier des lecteurs

Démarré par lapinchien, Février 18, 2017, 11:46:21

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Cuddle

@Lapinchien

Bonjour, cher lecteur. Effectivement, mon travail dans le secondaire en tant que professeur est très pénible car les horaires très difficiles. Je me lève généralement peu avant 10h et déjà, au réveil, je suis accablée de mails administratifs. Ce surmenage psychologique, avec des élèves peu investis dans les matières littéraires, m'amène à écrire dès que possible. L'imaginaire me permet de fuir ce quotidien laborieux et désastreux et je l'avoue, (mais cela reste entre nous), que j'ai rêvé parfois voir quelques élèves à la potence ou au gibet. Au niveau de l'enseignement, il aurait été préférable de réinstaurer l'ancien français en cours, manière de réapprendre aux élèves le sens des mots et d'éviter ce langage lapidaire à coup de : « wesh » qui agresse à chaque fois mon système auditif. L'apprentissage par l'écriture est nécessaire, donc à la manière des copistes, ils devraient copier encore et encore afin d'éviter les : « tu pense », « tu metta » ou autres fautes de conjugaison sur le présent de l'indicatif qui font saigner ma rétine. La note serait bien sûr obsolète puisqu'à chaque erreur grammaticale, l'élève serait fouetté...Ah la belle époque que le moyen-âge. *nostalgie*. Avec ça, les élèves seraient donc parés à investir le monde du travail en passant d'abord par pôle emploi car la réalité est bien plus cruelle que les fables que l'on peut conter. N'oublions pas, bien sur, que notre enseignement est basé avant tout sur la bienveillance.

Au plaisir de vous lire bientôt,
Cuddle.
J'aime pas ta gueule.

Lourdes Phalanges

#16
Cher Lapinchien,

Merci pour votre lettre. La démocratie de marché poursuit chaque jour que Dieu fait sa mue vers un nouvel ordre mondial où les concepts anti-vitalistes feront office d'essence primordiale. Les auteurs prospectivistes nous auront assez prévenu comme ça et le fascisme naturel, sain et pragmatique de nos ancêtres grecs n'est maintenant plus qu'un lointain souvenir, voilà pourquoi je ne me présenterai pas à cette parodie de parodie que nos élites appelle «élections», où Enculé n°1 et Enculé n°2 têtent la même verge en se crêpant le chignon à coups de bon mots et de formules facilement assimilables et parodiables par le premier étudiant en sociologie-chômeur venu, qui se pense spirituel quand il écrit un tweet sur un politique qui, malgré son casier judiciaire long CMB, ne passera pas une minute derrière les barreaux.
Le système est (ou semble être) inébranlable car il inclut dans son mécanisme sa propre critique, et j'y participe avec ces quelques lignes. Ma présentation comme ma non-présentation auront ainsi le même effet sur le cours des choses. Mais comme je vous sens curieux de savoir ce que contiendrait mon hypothétique programme, je vous en révèle ci dessous les axes essentiels :


- Interdiction de la pornocratie institutionnalisée et de la masturbation, aussi bien sexuelle qu'intellectuelle, voilà pourquoi les réseaux sociaux seront également bannis, afin de nous épargner les pavés insondables d'idéologues-philosophes tels que Kevindu72 ou CuteStrongWoman69.
- Méritocratisme sera le seul -isme toléré.
- Sport obligatoire pour tous, l'obésité physique (et intellectuelle d'ailleurs) sera considérée comme un crime de 1er catégorie.
- Permaculture obligatoire.
- Fin de la monnaie européenne et nationale, généralisation du troc et des monnaies locales.
- Incarcération immédiate de toute personnes prononçant des phrases pseudo-définitives du genre «Ce qui ne te tue pas...», «la vie c'est comme une boite de chocolat», «de tout temps, les hommes»... etc
- Cryptie obligatoire dès l'âge de 8 ans.

- Interdiction des jeux de hasard et du hasard en lui même, ainsi que de toutes technologies ne favorisant pas à la résilience. De tout temps, les hommes n'ont compté que sur eux-même pour survivre et prospérer, et s'en remettre à quelques pensées magiques et au transhumanisme n'auront causé que leur perte.
- Restauration de la peine de mort pour des motifs politiques. Les représentants locaux et régionaux seront tirés au sort parmi la population et ne recevront aucune compensation financière.
- Remplacement de l'avortement par un eugénisme «à la spartiate» (qui s'est révélé être un mythe -sagouin de Plutarque- mais on fera quand même)
- Les drogues récréatives sont proscrites. Ce qui inclut les sucreries et les religions monothéistes.
- Chaque membre de la Cité devra avoir mené une guerre, écrit un livre (récit d'aventure, recueil d'aphorismes ou roman dont vous êtes le héros) et enfanté à 5 reprises avant ses 40 ans ou il sera mis à mort. Si la paix mondiale est instaurée, qu'il se démerde pour la première obligation, les affrontements tribaux et les conflits de voisinages n'étant pas recevables.


Au plaisir de vous lire.

Chaleureusement,

Lourdes Phalanges.
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

Muscadet

Cinq reprises, peu importe la fraîcheur donc, c'est tout de même exigeant.

lapinchien

c'est un programme à cycle court ? 60° au moins, j'imagine. je poste le texte qui ne manquera pas de soulever de nombreuses réactions.


Lourdes Phalanges

Cher Lapinchien,

Une presque décennie que je rode dans la Zone, et bien que j'apprécie particulièrement votre littérature, je ne relève que maintenant votre passion pour les chiffres. Seriez-vous un mystique ? Pensez-vous que sous (ou derrière) la mathématique se cache le plus grand secret de l'univers ? Si oui, ceci expliquerait cela mais j'attends vos éclaircissement avec grande impatience.

Sinon, sentez-vous les temps qui viennent et qui feront bientôt vaciller dans le gluant nos vies ma foi trop molles ? Quelles solutions envisagez-vous pour sortir victorieux de cette situation et ainsi bien figurer dans les manuels d'histoire ? Que devons-nous penser d'une société qui diabolise le cannibalisme tout en élisant des pédophiles ? J'ai trouvé un sens à ma vie, et vous ?

Chaleureusement,

Lourdes Phalanges
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

lapinchien

Comme Pascal Dandois, j'ai posté directement la réponse pour ménager le suspense.

Lourdes Phalanges

Tu ne me ménages pas, en revanche.
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

lapinchien

 je ne vois pas de quoi tu parles. Ma réponse est exclusivement construite sur un unique jeu de mot débile du début à la fin.

Lourdes Phalanges

Je le sais pertinemment, c'était pour rebondir sur "ménager".

Bonne idée d'ailleurs de répondre le plus débilement possible. Si les échanges se poursuivent, les lecteurs pourront voir les deux interlocuteurs sombrer successivement dans la folie, façon feuilleton dément. Et je ne parle même pas des auteurs répondant à leurs propres comptes fake.
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

lapinchien

@Clacker

Ave Grand Tacatac,
Ô toi le poète qui dépeins un si subtil univers mandevillien dans La Ruche,  ton bestiaire y est si bien torché que tu laisses Buffon et LaFontaine à la traîne, à des millions d'années lumières de ton éclat infini. Tes intrigues y sont si bien ciselées qu'à la lecture de chaque feuilleton, de nombreux scénaristes de télénovela brésiliens font des burn out à la chaîne, certains même écoutent en boucle du Barry Manilow depuis. Les Muses te gangbanguent, l'Inspiration t'irradie. C'est un constat. Alors comme je n'ai pas spécialement envie de te poser la question écueil dont tout le monde connait à l'avance la réponse, à savoir d'où viennent tes influences, d'où tires-tu ta puissance créatrice et le souffle dévastateur de ton storytelling unique, je préfère te proposer un petit défi littéraire : Si la Zone était l'Olympe moderne, pourrais-tu, en un paragraphe ou deux et en prenant quelques zonards actifs et historiques pour en faire les avortons des Dieux grecs anciens, improviser une petite scène avec des rires enregistrés dépeignant l'administration de nos contemporains par des déités consanguines dégénérées aux attributions nouvelles. Vas-y fais nous rêver ! Je me touche le kiki d'avance. Merci.

lapinchien

@ LePouilleux

Très cher maître du jeu, très cher décisionnaire du résultat du grand lancé de dés,
ton texte en réponse au grand appel de Cthulhu était de loin meilleur que le miens et pourtant nous avons été élus ex aequo probablement par l'influence hideuse sur le libre arbitre des électeurs de la monstruosité lovecraftienne en personne. Je suis admiratif face à tes connaissances videoludiques et ta propension à devenir un grand game designer par le biais d'un storytelling disruptif écrasant la morne médiocrité des recettes grossières usuellement utilisées par les géants du mainstream de cette puissante industrie de l'entertainment. J'ai cependant quelques doutes sur ta capacité à inventer des gameplays originaux au delà de la narration. Cependant j'aimerais bien que tu me cloues le bec sur ce point. Il y a une grande échéance électorale prochainement pour la France et les français. Dans ce cadre et en pleine crise, on assiste à une improbable guerre totale des 4 pouvoirs présupposés indépendants (à savoir législatif, exécutif, judiciaire et la presse). Il serait grand temps d'apaiser le powergame dans l'intérêt général. Si pour ce faire il te fallait inventer un grand serious game afin de distiller envers les inscrits sur les listes électorales, un puissant message endoctrinatoire propagandiste impliquant les 4 pouvoirs avec un gameplay original incluant des fonctionnalités sociales et de réalité augmentée (un peu dans le genre de Pokemon Go), quel serait-il et pourquoi ? Bien amicalement, tope là copain, Lapinchien

Clacker

@ Lapinchien

Vous commencez par me définir comme un tacatac. Voilà qui est rude d'entrée de jeu, me voilà ravalé à la simple image de deux boules qui s'entrechoquent, comme ce jouet éphémère à la mode des années 70, merci Wikipedia, merci monsieur Lapinchien. Au moins, j'en touche une pour faire bouger l'autre, c'est déjà une petite victoire. Mais vous restez infiniment mesquin, puisque vous n'êtes pas sans savoir que cette comparaison me plonge directement dans les affres de ma psychée troublée. Ne faites pas l'innocent, vous saviez que la sexualité et l'identité de genre sont les problématiques centrales de mes plus grandes névroses, et de certaines psychoses à l'occasion. Vous vouliez poser le doigt dessus, et remuer le couteau dans la plèvre. Je vais vous dire, lorsque j'étais encore dans le ventre de ma mère, le corps médical fut incapable de localiser mon chibre à l'échographe, en cela mes parents pensaient hériter d'une mignone petite fille brune comme le diable qu'ils auraient volontier appelé Claquette. Ils se réjouissaient d'avance de pouvoir m'expliquer le fonctionnement du cycle menstruel et le krav maga pour latter les harceleurs de rue à coups de savates et la pilule qui rend cardiaque et le chantage affectif. J'aurais pu devenir maîtresse d'école et nymphomane, et faire des photocopies de mes tétons en salle des professeurs. J'aurais pu être lesbienne et jouer du ciseau autrement qu'avec mes collages d'hybrides humains-animaux. J'aurais fait du cheval et connu l'orgasme avant le premier petit-ami. J'aurais fait exprès de me trémousser en slibard dans le salon familial devant les amis de mon père. Mais non, en fait j'avais un kiki qu'on n'avait pas vu. J'avais même plus qu'un kiki. J'avais une soeur jumelle, que les médecins ont très certainement vue, mais qu'ils ont "oublié" de mentionner à ma mère. La vérité c'est que j'ai avalé cette petite madame, cette moitié de moi-même. Je l'ai vampirisé. Voilà pourquoi ils n'ont rien dit. Pour ne pas stresser la génitrice, j'imagine, avant qu'elle mette bas un petit veau attribué d'une modeste barre de navigation. Il m'arrive de l'entendre pleurer dans certaines cavités de mon inconscient, cette dame. Elle pleure tellement fort qu'il pleut sur mon corps, croyez-le ou non. Ca somatise de partout, je ne peux plus me raser et contempler mon visage glabre sans m'imaginer gonflé d'oestrogènes et même il m'arrive, tenez-vous bien, d'avoir mes règles. Ne me demandez pas comment, je n'ai pas eu le courage d'aller consulter. Elle me sort par le corps, cette soeurette, elle en saigne encore, et ce n'est pas faute de lui avoir demandé conseil. Quand elle ne pleure pas, elle fait la tête. Je crois qu'elle m'en veut, définitivement, de l'avoir mangée. Et moi je lui en veux de ne pas s'être donné la peine de me manger. A quel poucentage fait-elle partie de moi ? A-t-elle son mot à dire sur mon mode de vie, controle-t-elle en partie mes pensées et mes actions ? Je ne saurais le dire. Mais j'espère très sincèrement alléger sa souffrance en la positionnant comme figure récurrente de mes textes, en me vivant à travers ses yeux, et en la décrivant aussi subtilement que je pourrais me décrire. Ce ne sont pas les muses qui me gangbanguent, ni l'inspiration, ce sont les différentes facettes d'un fantôme.
Heureusement, peut-être, avec le recul, qu'elle n'est pas de ce monde. Nous aurions vécu l'amour le plus trangressif qui soit face aux règles les plus fondamentales de l'humanité. Alors, peut-être ai-je matière à relever le défi que vous me lancez ? La consanguinité est un sujet qui ne me quitte pas.
Mais tout cela vous le savez déjà, cher Lapinchien.

Votre obligé,
Clacker

lapinchien

Pouaaaaarrrfff!!!! je post ce texte de psychopathe. ça va jaser dans les commentaires.

lapinchien

@Kolokoltchiki

Cher Kolokoltchiki vénéré,
je n'oublierai jamais ce gonzo que nous tournâmes ensemble jadis. Il est bien dommage que tu n'aies pas voulu venir à la maison pour reconstituer la scène de la baignoire, des pamplemousses et de l'électrocution. Malheureusement ce n'était pas un porno et encore moins un snuff. Je tenais à clarifier le propos car mes premières phrases pouvaient sembler ambiguës. En fait, je tentais vaguement de faire un remake de l'adaptation de Fear and Loathing in Las Vegas d'Hunter S. Thompson par Terry Gilliam pour illustrer un événement de la revue Squeeze. Ton interprétation de Johnny Depp dans le rôle du fameux journaliste américain de Rolling Stone magazine était tout bonnement époustouflante et d'ailleurs je ne comprends pas que tu n'aies pas reçu un Oscar, ni même un Golden Globe, et par même un César pour ton professionnalisme. Enfin j'imagine que c'est parce qu'on vit dans un monde de gros bâtards ou seules les magouilles et la cooptation en échange de petits services et rétrocommissions, priment sur le talent et l'honnêteté intellectuelle. Quoi qu'il en soit, après cette courte et mémorable collaboration, nos chemins se séparèrent. Je me séparais d'ailleurs aussi de mon propre chemin. Aujourd'hui tu sors le FANZINE NUMERO DOS de De L'encre et des Tripes, le magazine des vrais qu'en ont rien à foutre, 32 pages pleines de joie, de delirium et de coups de couteau comme tu l'annonces. 3€ seulement, dispo en te contactant par mail, et bientôt à Montpellier et Paris. En apprenant que FDP voulait aussi dire "frais de port", j'ai failli m'étouffer de rire dans mon vomi aussi ma question est assez simple, peux-tu nous en dire d'avantage sur ce fanzine, sa ligne éditoriale, sa cible, ta bite, tout ça... Merci pour ce moment, Lapinchien