En même temps claquer dans la misère tellement on est un artiste maudit et rejeté, de la tuberculose à trente ans comme Corbière ou de on sait pas trop quoi à vingt et des noyaux comme Lautréamont, c'est pas donné à tout le monde, et quand c'est forcé ça donne du Kobain et ça c'est une mort de hamster, pas d'artiste maudit.
Je vois pas bien le sens d'un refus total et irréfléchi de toutes aides et de tout soutien.
Même Lautréamont avait ses putain de mécènes, puisqu'on en parle. Faut pas rêver.
Alors quand par hasard tu te trouves déjà dans un cadre que tu t'es créé toi-même, et que par hasard un organisme te file du pognon et des aides en nature pour travailler mieux dans ce même cadre, y a pas vraiment de raisons de cracher dedans.
Se trahir, non ; mais là, je vois pas trop le problème, on demande pas aux gens de chanter les louanges de politiques ou même de la France ou même de l'Europe, rien à foutre, on leur permet d'aller bosser dans des ZEP, dans des pays étrangers, dans des centres d'art neufs en Bulgarie ou en Slovaquie ou en tout ce que tu veux, de bosser pour des gosses ou des aveugles, etc.
Mais de toutes façons on n'est pas dans le cadre, là, fallait avoir moins de 25 ans.