La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

confessional

Démarré par lapinchien, Octobre 16, 2007, 23:08:44

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Glaüx

En découle une analyse possible sous l'angle de la justice. Dans la tragédie, n'est coupable et pleinement coupable que la cause extérieure du mal (dieux, rois, lois, destinée, princesse), avec préméditation si conscience il y a, et avec la circonstance aggravante que la cause est d'un statut et d'un pouvoir supérieur, par essence, au sujet. L'affaire est simple, et le sujet, qui lutte du début à la fin, est une victime pure, apte à n'inspirer que la pitié (ou la terreur si elle sombre dans sa seule fuite, la folie et la démesure). Dans le drame, l'affaire est telle qu'on en voit dans les tribunaux humains : sale, complexe, indiscernable. S'il y a amour déchu, la cause a d'abord été celle d'un bien indiscutable et premier ; ensuite seulement, elle est devenue cause de malheur, par sa défaillance, avec circonstances aggravantes ou atténuantes (jugées telles ou telles selon la partie) ; mais surtout, ensuite, la culpabilité se partage, si l'on observe le référentiel centré sur le mal : il devient causé non par la cause première, mais par le sujet lui-même, ses atomes et sentiments contaminés, son cancer intérieur, ses ressassements auxquels il ne peut rien, sauf médication, et encore, sauf alcool, et encore.

A cet égard le suicide, qualifié communément de "fin tragique", relève bien plutôt du drame. La tragédie n'a que faire d'un sujet qui, sans aucune logique, se substituerait tout à coup à la cause de ses maux et s'ôterait la vie au lieu de lutter (puisqu'il est sain, lui, encore et toujours). La posture philosophique est imaginable, mais invraisemblable. Même les grands suicidés de l'histoire, "volontaires", les Cicéron ou les Cléopâtre ou les Antoine ou les Caton, se sont tués sous la contrainte, poliment arrêtée aux portes de la maison, de la ville ou du pays, et prêtes à fondre, et déjà actives en ce sens.
Le suicide est un acte d'une logique pure et cristalline, dans le drame, supprimant d'un même coup le sujet souffrant (et qui n'est pas ou plus forcément luttant), et la cause nouvelle, intérieure à lui-même, coupant donc le cercle vicieux et permettant l'accession à un nouvel équilibre des forces en présence, l'équilibre du zéro. Zéro coupable présent, zéro victime. Le suicide devient un acte très logiquement imbriqué dans le drame, quoique sans aucun aspect "dramatique", au sens faible ; bien plutôt, médical et, vraiment, logique.

Narak

mais ma gueule bordel " j'aime "
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

nihil

Tous aux abris, il essaye de rationaliser.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Glaüx

Que l'on se rassure, le supermarché est ouvert, mes courses sont faites, et je me bourre désormais la gueule, sainement et aux fins de protection universelle.

Le Duc

Bah j'ai rien panné, mais si tu te bourre la gueule, c'est bien ?
"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

Glaüx

Bah si t'as compris ça, t'as compris l'essentiel.

Das

Citation de: Glaüx le Juillet 27, 2009, 05:57:30
Ce qui fait qu'au fond, la différence entre le drame et la tragédie tient seulement à une géographie des causes. Cause hors du territoire du moi et supérieure à lui, tragédie. Cause incluse dans le territoire du moi ou assimilée à lui, drame. Dès lors la tragédie est météorologique, et le drame, tectonique ou géologique. Des météores enflammés et éclatants d'un côté, des explosions, un vacarme de fin du monde, et de l'autre, des cailloux usés. Et de la poussière, et des étangs putrides qui dégazent du méthane ou du dioxyde de carbone.

Et l'histoire découle de leur géographie. La tragédie, instantanée autour du moment critique ; le drame, lent et lancinant, et terne, et pulsatile.

Et le drame fait dire des trucs dont tout le monde se branle.
aussi

Citation de: Le Duc le Juillet 27, 2009, 16:42:09
Bah j'ai rien panné, mais si tu te bourre la gueule, c'est bien ?

Merci de nous rappeler que nous sommes tous des merdes identiques. Souvent ça fait du bien.

glopglop

Citation de: Glaüx le Juillet 27, 2009, 10:28:47
En découle une analyse possible sous l'angle de la justice. Dans la tragédie, n'est coupable et pleinement coupable que la cause extérieure du mal (dieux, rois, lois, destinée, princesse), avec préméditation si conscience il y a, et avec la circonstance aggravante que la cause est d'un statut et d'un pouvoir supérieur, par essence, au sujet. L'affaire est simple, et le sujet, qui lutte du début à la fin, est une victime pure, apte à n'inspirer que la pitié (ou la terreur si elle sombre dans sa seule fuite, la folie et la démesure). Dans le drame, l'affaire est telle qu'on en voit dans les tribunaux humains : sale, complexe, indiscernable. S'il y a amour déchu, la cause a d'abord été celle d'un bien indiscutable et premier ; ensuite seulement, elle est devenue cause de malheur, par sa défaillance, avec circonstances aggravantes ou atténuantes (jugées telles ou telles selon la partie) ; mais surtout, ensuite, la culpabilité se partage, si l'on observe le référentiel centré sur le mal : il devient causé non par la cause première, mais par le sujet lui-même, ses atomes et sentiments contaminés, son cancer intérieur, ses ressassements auxquels il ne peut rien, sauf médication, et encore, sauf alcool, et encore.

A cet égard le suicide, qualifié communément de "fin tragique", relève bien plutôt du drame. La tragédie n'a que faire d'un sujet qui, sans aucune logique, se substituerait tout à coup à la cause de ses maux et s'ôterait la vie au lieu de lutter (puisqu'il est sain, lui, encore et toujours). La posture philosophique est imaginable, mais invraisemblable. Même les grands suicidés de l'histoire, "volontaires", les Cicéron ou les Cléopâtre ou les Antoine ou les Caton, se sont tués sous la contrainte, poliment arrêtée aux portes de la maison, de la ville ou du pays, et prêtes à fondre, et déjà actives en ce sens.
Le suicide est un acte d'une logique pure et cristalline, dans le drame, supprimant d'un même coup le sujet souffrant (et qui n'est pas ou plus forcément luttant), et la cause nouvelle, intérieure à lui-même, coupant donc le cercle vicieux et permettant l'accession à un nouvel équilibre des forces en présence, l'équilibre du zéro. Zéro coupable présent, zéro victime. Le suicide devient un acte très logiquement imbriqué dans le drame, quoique sans aucun aspect "dramatique", au sens faible ; bien plutôt, médical et, vraiment, logique.

Quelle bouffissure.
C'est ça qui impressionne tellement le petit laborantin ?
Tss ...

Glaüx

Que le petit laborantin en question se désigne immédiatement, pour ce que j'ignore son existence.

Je préfère d'ailleurs les lamantins. Mais on fait avec ce qu'on a.

nihil

A priori ça doit être moi, ça.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Glaüx

Ce qui suppose que que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça suppose que tu es 1) petit, 2) susceptible de fan-attitude face à un bouseux qui a trop lu et lu trop vite et formate ses phrases comme dans une dissert' de lycéenne.

Je propose que nous montrions tous que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça de concert et de l'index tout en riant sainement, le soleil sur nos fronts hâlés (ohé, ohé ohé ohé, hâlés les vers, hâlés les vers).

Glaüx

Je suis, nonobstant, toujours à la recherche dudit lamantin.

nihil

Mais il parlait pas de ma taille, il disait "petit" dans le sens de "commun, ordinaire", quoi.
Trafiquant d'organes
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nihil

Après, pour le "impressionné", oui là je sèche.
Trafiquant d'organes
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Le Duc

Je viens de passer plus d'un quart d'heure à chanter un seul mot sous la douche.. Ce mot était "ragondin" je l'ai chanté sous plusieurs mélodies comme l'hymne Américain, Français. Ou encore Toccata & fugue de Bach...

Je ne sais pas si je suis dans le bon topic.. Peut-être que celui pour psychopathe me conviendrais mieux.. Peut-être en créer un pour trisomique.. 
"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."