La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Tri séléctif : Ceacy

Démarré par nihil, Novembre 06, 2007, 20:27:01

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Glaüx

Si ta mère a engendré un scout, elle devient tout soudain beaucoup moins attirante. Voire objet de peur panique. Et quand je dis panique je pèse mes syllabes. Tu ne seras point mon fiston. Tant pis.

nihil

Tréfonds
Posté le 25/08/2008
par Ceacy



Honni par tous les gens de bien
Haï des Justes et des putains
Nul ne m'aime; je fais horreur
Aux Hommes, au Diable, et au seigneur

L'eau est tout juste assez profonde
Pour que le monde enfin m'oublie
Le fond est proche, une seconde
Encor pour y être accueilli

Sous les flots sur moi refermés
Le froid peu à peu me digère
Déjà leur mépris m'indiffère
Je suis vainqueur puisque noyé.

Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

nihil

Sympathy
Posté le 25/08/2008
par Ceacy



Dans la quête de vrai qui nous pousse à tuer
Et dans l'odeur du sang qui chaque fois nous grise
Trop facile est la chute ; un instant lâcher prise
Bien des nôtres ont déchu, à présent conspués.

Mais pour ceux d'entre nous qui ont su rester droits
Et ne jamais détruire que pour mieux apprécier
Comme est doux pour ceux-là l'air le plus vicié
Voir les flammes dans Rome et les soldats dans Troie !

Par amour de la mort nous mîmes un point d'honneur
A ne jamais laisser quoi que ce fût de grand
Titanesque travail : renverser les géants
Et barbouiller le beau d'abject et de noirceur

Oui, c'est nous qui venons glisser ce doux message
"O Frère, il faut mourir; dépêche-toi : c'est l'heure"
Lorsque les cieux sont purs et la mariée si belle

Oui c'est nous qui venons briser toutes promesses
Et sonner le tocsin des amours éternelles
Poison dans votre vin, et ver dans votre pomme

Oui c'est nous qui venons, pétris de gentillesse
Nous portons la lumière qui consume et consomme
Et Paris brûlera.


Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

ceacy

C'est donc ici que tout arrive.

nihil

Désolé, c'est pas mauvais du tout, j'ai presque apprécié Tréfonds (pour de la poésie quoi), c'est juste que la règle interdisant la poésie sauf celle de Dourak (et quelques cas très particuliers) est gravée dans le marbre.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

nihil

Je voudrais pas crever
Posté le 03/04/2009
par Ceacy


Boris a fait mieux, mais il est mort.


Quand j'aurai prononcé tous les mots prononçables
Crié chacun des cris qu'une gorge renferme
Chanté sur tous les tons chacune des chansons
Imité jusqu'au bruit d'un avion qui se pose

Quand j'aurai enfoui mil ducats dans les sables
Et dérobé la lune au milieu du ciel
Mené la quête, enfin, du Graal à son terme
Et en Chine repeint cette muraille en rose

Quand j'aurai intégré l'ordre des francs-maçons
Vu danser un curé sur une tête d'épingle
Ecouté un lapin déclamer du Molière
Croisé un dromadaire au milieu de la jungle

Quand j'aurai vu demain ressembler à hier
Et chaque jour nouveau n'apporter que du vieux
Alors, il se peut bien que je pardonne à Dieu
De m'avoir fait mortel.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Dourak Smerdiakov

Hum. L'image, c'est moi qui l'avait rajoutée, parce que je suis un connard.
Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.

Dourak Smerdiakov

Moi aussi, je trouve que Tréfonds, ci-dessus était pas mal.

Ici, ce n'est pas à chier, mais il y a ce thème de la Quête idéaliste traité de façon un peu balourde, avec des lunes qu'on décroche, le Graal, etc., ça fait un peu "inaccessible étoile".

Le dromadaire dans la jungle et la muraille de Chine en rose, c'est plutôt ridicule. Ça m'évoque plus du Baudelaire avec du Maurice Carême injecté dedans, que du Boris Vian.
Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.

ceacy

#38
Des vers à moitiés vides, j'en suis à moitié plein :
CitationRien à dire, rien à faire
Le temps passe, je m'affaire
Les notes, elles, s'envolent
Et se perdent - pas de bol.

Je voudrais n'être qu'air
Ou que vent, être Éole
Être plume ou néant
Léger comme - comme quand ?

Mais je ne suis que chair
Je suis lourd, je suis lent
Je suis mou, je suis nerfs

Mais j'étais Dieu avant !
Avant d'être poussière
Oh, j'étais mieux avant.

ceacy

Citation
Chandelle

Brûler la vie par les deux bouts
- Tant pis si l'on se crame un peu
Ben quoi ? la douleur, on s'en fout
Ça vaut toujours mieux que l'ennui.

Tu nous reluques avec mépris
Le mépris c'est moche tu sais
Tu dis qu'on est jeune - c'est vrai
Mais c'est censé nous insulter ?

Regarde-toi donc par nos yeux !

Vieux avant l'âge, tout rassis
Tu as perdu tes ambitions
Choisi, accepté, reculé
Fait des putains de concessions

On y a réfléchi longtemps
Enfin, fait semblant, c'est tout comme :
Trouver serpent, bouffer la pomme
Le paradis c'est bien trop chiant.



Et pour la métrique, en effet, il y a au moins un problème avec le "reluques avec".

Glaüx

Y a surtout un gros problème de vision du monde.
Que vieillir équivalle fatalement à perdre ses ambitions et reculer, et à l'ennui, je l'apprends à l'instant. C'est marrant, moi j'ai l'impression qu'à part péter dans des verres d'eau, au début, tu fais de la merde, et que l'ennui, c'est justement la terreur des minots, qui ne font rien de leur vie (et dès qu'elle ralentit, ils s'en rendent compte, et ça leur plaît pas). Mais je dois me tromper, probablement. Je peux pas comprendre, j'ai presque trente ans, je suis fatalement un vieux con qui fait rien de sa vie et a renoncé à tout.

Pour le coup, t'aurais mieux fait d'aller te prendre pour une star en boîte, au lieu d'écrire ce poème ; ou de lire un ou deux bouquins.

Glaüx


ceacy

CitationQue vieillir équivalle fatalement à perdre ses ambitions et reculer, et à l'ennui, je l'apprends à l'instant
Et tu me l'apprends de même, au passage. Tu généralises abusivement : rassir est une manière de vieillir, et c'est ce qui est rejeté ici.

Glaüx

CitationTu as perdu tes ambitions
Choisi, accepté, reculé
Fait des putains de concessions

T'es con ?

Tu sais même pas ce que t'écris au-delà de la première ligne ?

Glaüx

...
#44
Ensuite, y a un autre problème, de visée.
Si pour toi, la poésie, c'est de l'ordre du message personnel, sans généralisation, alors annonce la couleur et mets le destinataire en dédicace. Ce sera dès lors tout à fait inintéressant pour qui que ce soit d'autre que le destinataire (qui te fera les remarques que je te fais) et toi-même.
Si c'est un tout petit peu plus que ça, ce que je crois, alors trouve-toi un autre sujet que tes petites tourments de rebellion sociale commune, ou montres-en ce qui, justement, est commun à tous. Là, au moins sociologiquement, ça pourra recouvrer un semblant de minimum d'intérêt.


[edit] et puis faudrait parler de l'assimilation apparente de la liberté au péché, connerie fondamentale s'il en est, du culte de la vitesse et de la quantité, qu'il faudra assumer s'il est vraiment présent consciemment, avec toutes ses conséquences, de la revendication de la connerie, et de toutes ses conséquences ; c'est vraiment pensé à la louche de pus, alors même que ça prétend prendre une attitude de hauteur critique. Faut se calmer et savoir un peu mieux ce qu'on dit, avant de dire. Ou alors, fais des textes de r'n'b.