Attention ami lecteur, voici un texte qui fait mal, mal à ta tête. Ça te grille les neurones et ça ne fait aucune concession. Munis-toi vite d'une boite de vicodine codéinée.
La narration est totalement schizophrénique : Un regroupement de mots. Sans à priori qu'il y ai de rapports entre eux, exemple : « Mes lèvres mâchouillent des cendres. Oh tiens, une mouche. Chiures de mouche au plafond. »
C'est tütafë lampadaire.
Mais enfouie derrière cet amas de mots se cache une pseudo ligne directrice, ça a l'air de se passer en Chine et de parler de Jack Johnson. La 1ère partie est très chiante, la seconde est un peu mieux ; La schizo entre en phase violente et s'attaque à des Chinois.
Le final twist est totalement à chier.
Le Péril Jaune
Posté le 07/02/2011
par HK Ma vie me manque.
Il fait blanc. Le blanc d’un après-midi tranquille. Pas ce blanc pétant, tape-à-l’œil. Jack Johnson bat la cadence et mon cœur fait des saltos avants, arrières. Vas-et-vients incessants entre mon pc et mon lit, les lèvres pincées sur ce bout de clope. Mon corps s’enfonce davantage dans la couette. Mon cul ne décolle pas de la chaise.
Il fait jaune, plus que blanc. Normal, on est en Chine. Jack Johnson chante chinois, ça baragouine gentiment à mes oreilles. Je l’imite mais je ne parle pas anglais alors je me contente du langage de base « lalala ».
Il fait calme. Les gens ont cessé de se défenestrer. Les chiens ont cessé de crier à la mort.
Il fait un temps à se mettre sur le toit des bâtisses pour un bain de soleil. En apparence.
Il n’y a personne sur les toits. Et j’ai oublié ma chaise longue à IKEA. Je devrais peut-être vérifier s’ils en vendent. Le soleil tire sa révérence et j’ai une soudaine envie de pleurer. C’est la fumée. C’est ce qu’on dit.
Tout devient or sauvage. C’aurait pu être vrai mais le soleil fait des économies d’énergie.
Une mouche se balade dans ma tête. Les propos de Jack deviennent incompréhensibles. Dis-tu ? Mourir ? Pourrir ? Depuis quand t’es-tu mis au français ?
Mes lèvres mâchouillent des cendres. Oh tiens, une mouche. Chiures de mouche au plafond.
Mon corps se fond dans les draps. Le petit réveil de mon ancienne colocataire ricane à mes oreilles. Jack se fait méprisant. Inutile de m’insulter en français ! Je comprends tout.
Qu’avez-vous à me fixer ? Ce n’est pas moi, le bouffon qui doit mourir au bout de dix minutes de film. Je n’ai pas à mourir. Pas ici. Les gens disparaissent simplement. Je n’ai pas à disparaître. Jack, arrête de hurler des insanités ! Ca ne me fera pas revenir. Il faut que je m’occupe de cette dame, une importante cliente pour notre société de cosmétiques. Depuis mon arrivée dans la boîte, le chiffre d’affaire a explosé. L’économie de la France s’est redressée me propulsant en tête de liste. Les gens de la commune de Neuilly m’adorent et voient en moi un président. Mais je ne suis que son épouse…sa maîtresse. Celle qui portait des minis jupes émoustillant les hormones de nos petits camarades masculins. Tu te rappelles de Grégoire en particulier? Il a beaucoup plu ce jour-là et même tempêté au point qu’il s’est fait griller les testicules au bord de la piscine. Et pourtant, on lui a bien dit de ne pas jouer avec le chien, qu’il avait le sida canin et que ça se choppe comme la grippe. D’ailleurs, il en est mort. Qui ? le voisin pardi !
J’ai perdu le fil de mes pensées. Une mouche s’est écrasée sur ma paupière crevant la bulle de mes rêves.
Il fait si calme que j’ai peur de déranger la vie endormie. Jack a fini par se taire. Mon pc a planté. J’ai un arrière goût de vomi dans la bouche. Je fais passer avec un peu de vodka. Ca râpe contre les parois de mon œsophage.
On toque à la porte. Trois petits coups secs bien distincts. J’ouvre en grand et sors, ce n’est pas moi, j’ai un alibi, je suis restée chez moi depuis samedi 22 janvier 2011 6h00 jusqu’à maintenant lundi 24 janvier 2011 minuit. Elle me hurle quelque chose en chinois, TCHING TCHONG HA TOILETTES TCHANG WANG. Je jette un œil à la salle de bains. Les culottes s’entassent dans leur puanteur. J’ai découvert la seconde utilité des sous-vêtements. Ils peuvent servir de couches. Je hurle, TCHONG HA WANG SHENG HANG avec la même intonation de Chihuahua écrasé. J’ignore la signification de mes paroles, elle n’a pas l’air de bien saisir non plus et fait mine de partir. Je l’attrape par sa queue de cheval et la tire violemment vers l’arrière. Sa tête heurte mon menton. PUTAIN SALOPE C’ETAIT UN COUP BAS ET MESQUIN. MESQUIN. Je lui fous un pain et l’attache à la tuyauterie des toilettes. On frappe pour la seconde fois. JE N’AI RIEN ENTENDU. On insiste. IL N’Y A PERSONNE, seule phrase chinoise que m’ont apprise les bureaux de l’administration communiste. Ca frappe plus fort. TROIS GRANDS COUPS BIEN RESSENTIS. Je me plaque au mur et mon cœur se prend un coup de basse. Deux. Trois. Je ferme les yeux. On veut défoncer ma porte. C’est un petit livreur chinois fait dans le stéréotype. BIG MAC ? BIG MAC ? J’ai faim ; je prends, paie et lui claque la porte au nez. Deux big mac plus tard, on cogne encore. Mauvais destinataire, les big mac étaient pour mon voisin du dessous. ET ALORS. Je l’empoigne brutalement et lui fais une prise de judo comme on en voit à la télé. Je me sens d’une force surhumaine. Il part tenir compagnie à mon agent d’entretient. ON DIT AGENT D’ENTRETIENT MAINTENANT. Il gueule un truc en chinois. QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS A PARLER CHINOIS. Je lui vole son portable et appelle son boss. C’EST QUOI CES CONNERIES C’EST QUOI CES CONNERIES. Il parle vite, trop vite. Je m’inquiète. Je répète plus doucement dans un couinement de chihuahua…PUTAIN CRACHE LE MORCEAU T’AS FOUTU QUOI DANS TES BIG MAC. Je balance mon portable dans les chiottes. PUTAIN MON PORTABLE. Par réflexe, je tire la chasse. PUTAIN MON PORTABLE. J’assomme le livreur à coups de burgers pour me venger. Et puis, je lui fourre à l’autre une portion de frites dans la gueule pour que tout le monde soit à égalité. T’AS FAIM TOI AUSSI ????
On m’appelle. Ca sonne au creux de mon oreille. Je ne peux pas décrocher, mon portable est hors de portée quelque part dans les égouts chinois. Je décide de prendre les devants et d’aller leur rendre visite. J’empoigne le casque du livreur et laisse la porte grande ouverte en partant. J’enfourche sa bécane de petit chinois et roule en direction de la piaule de mes amis. L’air frais me fait du bien. J’ai dû laisser cette foutue fenêtre ouverte. On me secoue gentiment pour me réveiller. J’ai de la morve plein la bouche. Quelqu’un se marre bêtement dans la pièce. Je me rends compte que je suis seule à rire. D’un rire de hyène stupide.
Ma vie me manque mais je ne peux pas m’arrêter.
« Un doigt dans ta chatte et je te dirai ce que tu as bouffé à midi. »
_ Tout ce que tu veux tout ce que tu veux mais laisse-moi dormir. LAISSE-MOI REVER.
_ J’en demandais pas autant mais si tu insistes…
Il fait sombre. Maman j’ai peur. Les ombres ont l’air méchantes. Elles me veulent me bouffer. Maman j’ai peur. J’ai peur. Froid. Mal. Bobo…
Il me défonce. J’entends les vas-et-vients rageurs. Je vois son ombre grandir, rétrécir au-dessus de moi. Ca tape, ça tape contre le carreau de la fenêtre. Une branche d’arbre me fait signe. Je me lève. Un homme se tient debout sur le vieux ponton. Ca me rappelle des souvenirs. Il nous fallait marcher, les yeux fermés, jusqu’à l’extrémité sans se faire prendre par les planches pourries. Le petit Grégoire y a laissé sa jambe. Faut dire qu’on était gosses à cette époque. Je ferme les yeux et m’engage sur le ponton. UN. DEUX. TROIS. Enjambée. QUATRE. CINQ. Petite enjambée de côté. SIX. SEPT. HUIT. NEUF. Grande enjambée. L’homme me sourit sans découvrir ses dents, de ce sourire timide, discret. Un bon mètre nous sépare. Ca pêche quoi là-dessous ? désignant du menton sa cane à pêche. Le fil se tend, la cane se courbe. Dans un effort surprenant pour son âge, il ramène sa trouvaille à l’air libre. JE LA CONNAIS, fixant la tête blonde accrochée à l’hameçon par le piercing sur sa bouche. Il me sourit, d’un sourire sans dents. Ca fleure la cyprine…SA BOUCHE EST UNE CHATTE EPILEE.
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