Et tu as beau me picorer les joues. Tu n'arrêtes pas de pondre. Les oeufs se suivent, les oeufs se ressemblent. Moi j'avale, péniblement, tout ce que je peux, la tyrannie visqueuse du jaune qui submerge mes lèvres, et la nacre opaque du blanc comme solidifiée dans ma gorge, qui m'étouffe, lentement... J'avale cette substance amèrement nutritive. C'est la revanche de l'oie.
J'ai jeté mon verre contre un mur. Il était vide ou plein, je ne sais plus, d'un liquide alcoolisé qui m'aiderait à supporter la nuit. Sa lancinante plainte.
Sa solitude.
Et les taxis sursautaient entre les ponts parisiens, butaient contre des trottoirs flous ; mais la plus grande image s'est allumée là-haut dans le cadre de deux immeubles torves, sur un ciel ivre d'une échappée d'étoiles. Alors j'ai saisi ton cou - étranglé cette bruyante volaille. Je t'ai plumée, mise nue devant tous, sur l'avenue froide. Tu ponds un œuf, le dernier. Pourtant moi j'avais déjà jeté mon verre contre un mur et je n'étais pas d'humeur, il n'y avait plus d'alcool. J'ai donc saisi ta vulve, je l'ai comme aspirée et je t'en ai couverte après avoir cousu tes lèvres.
Dès lors j'ai pu te vénérer. Tu te tenais droite et forte, la tête haute, bien au-dessus des cadavres qui peuplent quotidiennement la rue. Tu ne disais rien, et tu semblais si forte dans ton silence, si résolue, drapée d'une telle immobilité (marbre déjà, et moi l'envers de Pygmalion), que je craignis de te perdre.
Je t'ai finalement traînée dans un sordide hôtel - j'allais posséder ma déesse.
Très simplement j'ai avalé un oeuf, vu le monde par des yeux d'autruche et jeté mon verre contre un mur. Et j'aimais ça, simplement toujours, la pluie réfractée dans les éclats tranchants, les mots que toi tu prononçais vaguement mais qui tournaient en rond et se recroquevillaient. Et moi je gobais tout. En fait ce n'est pas compliqué. J'ai compris qu'avec la tête dans un tas de sable on ne pense plus vraiment. A quoi bon ? On ne parle même pas d'ailleurs - on pond. Oui, on pond. Le cul bien au chaud.
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Lapin, t'es fourré aux airelles ? Tu serais pas dégueu non plus.
Les deux premiers paragraphes, c'est plutôt carrément pas mauvais, la métaphore, les oeufs, tout ça, la prose pas vilaine, avec des mots rigolos et des images sympatoches, non, c'est du bon. Ca part un peu en couille à partir de la lancinante plainte du verre éclaté contre un mur, d'ailleurs après ça j'ai lu en chute libre. le dernier mot c'est "déesse", SPLÖRTCH.
Ce texte c'est comme un oeuf qui sort d'un cul de poule, pour continuer les images grind agricole. c'est beau quand ça sort, et puis ça tombe et ça fait splörtch. Mais faut aussi que la poule soit pendue.
Enfin, c'est peut-être pas mal, j'ai pas tout lu. peut-être que demain, avec la gueule de bois, ça sera encore moins bien.
commentaire édité par Aesahaettr le 2007-10-26 23:49:47
Ah, et, putain, j'ai déjà vu une illustration dans ce style sur la Zone. C'était l'oeil de Dieu représenté comme sur les billets amerloques mais à la place de la pyramide y'avait un steak. Si y'a une base de données, je suis prêt à payer gratuitement l'info. Des sommes astronomiques.
Ce qui est plutôt cool, c'est que maintenant chaque fois que je vais survoler les listes de titres, je lirai "Flan" à la place de "Elan". Et un texte intitulé Flan, ça manquait.
Pour ton image, Asa, je vois très bien de quoi tu parles. Je sais plus sur quel texte je l'ai foutu, mais je te la filerai par MSN, car je suis un humaniste. Non, un msniste je veux dire.
Okay, dès que tu me débloques, donc.