LA ZONE -

Rêve : réveil

Le 24/04/2008
par Flex
[illustration] Des bras, des jambes, des doigts manquants, arrachés ou sectionnés. Cette foule d’handicapés me poursuit. Ces saloperies m’auront bientôt rattrapé.
Mes yeux bouffis peinent à s’ouvrir ; du pus en sort. Allongé dans une foutue cellule, je vois ces connards me regarder. Leurs rictus tordent leurs bouches à les rompre, ils jouissent.
J’essaie d’essuyer le pus de mes yeux mais…des moignons. Des moignons ?! Ils m’ont charcuté, ôté les mains, et ils rient comme des porcs alors que je me mets à hurler. Je m’approche des barreaux et essaie de les attraper mais je ne peux pas. Mes moignons glissent contre les leurs, gerbant. Je crache, je crache du sang, je crache du sang à leur gueule et ils rient de plus belle.
Ils s’en vont et moi je gerbe mes tripes, la douleur que m’inflige mon bras. L’odeur et la vue de ma chaire pourrie sur le sol me fait vaciller. Je la bouffe pour ne plus la voir.
Je me réveille de nouveau dans cette même cellule. Toujours cette même odeur de viande éparpillée, de sang séché et de merde. Cette fois ils n’ont pas assisté à mon réveil. Je regarde mes pieds avariés à l’opposé de ma cellule et je ne peux m’empêcher de rire. Rire satanique. J’arrache un orteil de mes dents. Soignez mes caries. Je broie mes os et avale mes orteils un par un. C’est sublime, me repaître de mon supplice.
Nouveau réveil. Je ne peux pas me lever. J’ai comme l’impression d’avoir cloqué. J’ai mal au dos, ma colonne vertébrale va se briser. Je ne me sens pas reposer sur mes jambes et mes bras. Ils m’ont injecté de la graisse animale dans le ventre. Mes putain d’entrailles couplées à un animal. Je n’ai plus rien à me mettre sous la dent, j’essaie de bouffer ma langue mais n’en ai pas le courage. De toute façon ils me l’enlèveront bientôt.
Ils ont tissés mes paupières entre elles, je force si fort pour essayer de les ouvrir que j’en gerbe ma bile. Ignobles vengeurs. Je suis maintenant cloué au sol, je ne peux ni toucher, ni regarder. Je hurle. Je hurle jours et nuits, je pousse des cris horrifiés. Je hurle maintenant depuis si longtemps qu’ils me sortent de ma cellule pour me sectionner la langue. Ce sera mon dernier voyage en dehors de cette cellule.
Je hurle encore quelque part dans ce pays mais personne ne m’entend.

= commentaires =

    le 24/04/2008 à 14:00:48
Joie.
LaHyenn
    le 24/04/2008 à 14:48:36
L’odeur et la vue de ma chaire pourrie

Mouahahaha. Très bon.
Nico

Pute : 0
    le 24/04/2008 à 17:15:22
C'est bon ça !

La fin dénote un peu en penchant vraiment dans le sombre et le glauque alors que le texte était plutôt comique jusque là, et donc pas très sérieux. A part ça, que du bonheur.

Et en plus c'est court. Gnouf, non pas CMB.
Narak

Pute : 2
    le 24/04/2008 à 17:26:31
Agréable à lire justement grâce à sa brièveté. Peut-être plus intéressant dans son aspect " sérieux " à la fin. Le début est plus léger mais c'est quand même relativement facile. On innove avec le pus quand même, c'est bien, on parle pas assez de pus.

Je deviens super blasé face à ce genre de textes, j'ai l'impression qu'ils se ressemblent tous et d'en avoir lu des centaines, ce qui est le cas.

    le 24/04/2008 à 17:30:01
N'empêche que t'arrives à disséquer chaque micro-goutte de sang caillé dans ton commentaire, espèce de maniaque.
Narak

Pute : 2
    le 24/04/2008 à 17:40:17
3 lignes de commentaire et je suis un maniaque. Putain, faut pas que tu me vois sur Jean de Sponde tu vas pas t'en relever.

Commentaire édité par Narak.
Kolokoltchiki

site blog fb
Pute : -1
    le 25/04/2008 à 19:24:26
Bon appétit.
Aesahaettr

Pute : 1
    le 25/04/2008 à 20:35:17
Court, musical, imagé, gratuit, intense.
Je dis oui.
nihil

Pute : 1
void
    le 26/04/2008 à 12:20:15
Bah j'aime bien, j'ai l'impression de lire l'autobiographie d'un ver qui loge dans une carcasse de mouton mort, ça me fait des frissons dans le bas de l'échine. Heureusement qu'il y a pas d'histoire, cet amoncellement de pus et de gerbe n'a pas besoin de prétexte. Comme ça, c'est très bien. Bon, un peu anecdotique du fait de la longueur, mais rab.

Bon, où sont les moutons morts ? Le bas de mon échine n'y tient plus.
Strange

Pute : 0
    le 26/04/2008 à 12:49:12
Bêêh.
BAIIIIIIIIIIIH.
BHAYHAYHAYHAYHAY.

Flexx
    le 26/04/2008 à 17:00:01
J'aime les moutons
Cuddle

fb
Pute : 1
    le 03/05/2008 à 15:45:22
En ce moment la merde est à la mode...Au sinon j'ai bien aimé, à part quelques trucs à chier...mais pas mal dans l'ensemble.

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