Je chopais Florence sur le chemin du retour. Je la suivais d’abord une première fois pour voir si elle rentrait en bus, en voiture ou à pieds, puis j’établissais un plan à partir de cette première donnée. Il fallait être rapide, d’abord piquer une voiture, ensuite guetter l’occasion. Ca pouvait être le moment où Florence se dirigeait vers le bus après avoir dit au revoir à ses copines ou alors le moment où Florence grillait une clope avant d’aller rejoindre la voiture de son père, il y avait toujours une occasion, tout ce qu’il fallait faire c’est la guetter, la remarquer et en profiter. La prédation. L’instinct. Je m’approchais de Florence d’un pas déterminé et sans regarder qui que se soit. Je lui montrais une fausse carte de police, je l’entrainais à l’écart pour discuter d’un ami à elle dont je mentionnais le nom et qui avait de sérieux ennuis. Je savais quelles phrases je devais dire pour à la fois la rassurer et l’inquiéter, je savais ce qu’elle allait répondre. C’était comme un arbre logique, comme un livre dont vous êtes le héros, je disais une phrase de départ à laquelle deux ou trois réponses étaient possibles et en fonction de ces réponses j’enchaînais sur une nouvelle phrase et ainsi de suite. Toute la conversation devait mener au même point. Elle devait être inquiète d’une façon abstraite mais ne pas se méfier de moi. C’était comme aux échecs, on avance le premier pion, l’autre joue aussi et à partir de là c’est terminé, réglé, son destin est scellé, tous les coups sont obligatoires, l’issue est inévitable. Je l’amenais à ma voiture et lui pompais ses forces. Elle était sans défense.
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On se rapprochait de ma voiture, ce qui nous s’éloignait des autres. Tout ça se passait en quelques mètres, c’était une danse précise et elle dansait aussi même si elle l’ignorait. C’était excitant. De la pousser à faire le geste que je voulais qu’elle fasse. De lui faire dire la phrase que je voulais entendre. De voir son regard se troubler et prendre la nuance d’émotion que je voulais. Il fallait que je capte son regard et que je ne le lâche plus. Je ne lui permettais pas de me quitter des yeux. Sur les derniers mètres ma voix ne servait qu’à maintenir le contact, comme pour l’hypnose. Les fauves font ça avec leurs proies. Contact visuel et feulement continu. A la voiture tout allait très vite. La portière n’était pas verrouillée, les clés étaient sur le volant, je portais un coup très brutal aux reins, une prise au cou et hop dans la voiture, entrée côté passager elle se retrouvait côté conducteur, assise, les reins qui l’élançaient, le cou douloureux, du mal à respirer, et mon couteau était déjà collé entre ses cuisses et prêt à lui déchirer la chatte. Ma voix se changeait en grondement, mon regard devenait plus menaçant. Je lui ordonnais de démarrer, elle démarrait. Mon regard. Elle obéissait, elle ne songeait pas à désobéir. Je la dominais.
Nous prenions le chemin le plus court pour quitter la ville. J’avais repéré les lieux. Je choisissais les routes qui n’étaient pas surveillées. Bien sûr, la gendarmerie pouvait déjà rechercher la voiture volée. Je pouvais me faire arrêter à chaque instant. Ca faisait partie du plaisir. Cette angoisse. J’avais un flingue dans la boite à gants. Au cas où. Ils ne m’auraient jamais vivants.
En route, il y avait un moment où je la violais. Dès que je trouvais endroit tranquille, elle garait la voiture et on s’éloignait un peu. Je la baisais vicieusement. Pour lui faire mal. Pour la mater cette petite pute. Cette salope d’allumeuse, je l’ai fait couiner.
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Je la gardais onze jours dans la geole. Quelquefois elle mourrait avant mais mon but était de la garder vivante onze jours. Au cours de cette période mon emploi du temps était précis. J’alternais onze heures de prière dans le temple avec onze heures à préparer Florence. Je ne me nourrisais pas. Je ne dormais pas. Mes journées duraient vingt-deux heures. Le décalage avec l’extérieur augmentait chaque jour. J’étais nu Les volets de la maison étaient clos. L’électricité était coupée. Seules les bougies m’éclairaient et je ne les laissaient jamais s’éteindre. Elles n’étaient pas disposées au hasard. Le shéma des bougies était Antéros.. Le temps mondain ne m’affectait pas. J’étais ailleurs.
Mes prières se passaient dans le temple. Elles duraient onze heures sans interruption. Au cours de dix premières heures je priais chaque démon séparément et ils venaient tour à tour me baiser ou me procurer des visions. Je consacrais la onzième heure à Anteros dans son ensemble. Les dix étaient là. Je sentais la présence d’Anteros, j’étais au centre d’une orgie, j’étais un objet, je passais de mains en mains, de langues en langues. Mes onze jours mystiques duraient un peu plus de dix journée séculières. La dernière prière atteignait une apogée et je perdais de grandes quantités de sang que remplaçait celui d’Anteros. Mes pouvoirs s’accroissaient. J’étais prêt pour le rituel.
Florence était nue dans la geole. Toutes les cent vingt-et-une minutes, j’allais la visiter et je lui donnais onze coups de fouet. Ensuite, je me masturbais sur elle. Au début elle tentait toujours de se défendre, mais au troisième ou quatrième jour elle ne réagissait plus à cause des privations. Je la forçais à tendre ses mains en coupe pour recueillir mon éjaculation. C’était son unique repas. Elle lapait. Elle me voyait soixante fois en tout, pour subir le fouet et manger mon sperme. Au cours de mes heures de prières je la maintenais ligotée et debout, assez proche des bougies pour que la brûlure des flammes l’empêche de dormir.
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Tout cela c’était les préliminaires, c’est à dire tous les actes qui purifiaient Florence. Le fouet et le sperme purifiaient son corps mais il restait son esprit à nettoyer et c’est pour cette raison qu’une fois chaque jour, à la fin de ma prière, je la violais. Il n’y avait pas de règle, je pouvais lui prendre sa bouche, sa chatte ou son anus, c’était selon mon envie, en revanche je me lubrifiais toujours la queue avec son sang. Je la coupais chaque jour au même endroit, entre les cuisses, là où ça s’infecte facilement. Je coupais, je frottais la plaie avec ma main, je me branlais avec la main poisseuse de sang. Ensuite je prenais Florence dans la position qui m’excitait le plus selon le moment. Elle devait simuler la jouissance. Les premières fois, elle était réticente et j’étais obligé de la frapper. Il m’arrivait d’aller jusqu’à l’assommer mais à partir du troisième jour elle comprenait et elle obéissait. Il arrivait à Florence d’être une incroyable jouisseuse. Elle gémissait et elle criait avec une sincérité incroyable, elle me suppliait de la bourrer encore plus, de la remplir de sperme, elle me disait en gémissant et en se tortillant qu’elle était mon tonneau à foutre, mon outre pleine de sperme, qu’elle adorait sentir mon sperme chaud lui remplir la chatte, le cul ou la bouche. Des fois elle en faisait des tonnes, j’étais content. J’étais dans un tel état après la prière que je pouvais jouir, rebander et la baiser encore quatre, cinq fois avant d’être repu. Je la frappais, je lui tordais les tétons, je la griffais jusqu’au sang. Elle se laissait faire. Elle me suppliait de recommencer à lui faire mal. Chaque jour elle s’abandonnait un peu plus. Elle était chaque jour plus docile. Son regard. Je surveillais son regard. J’en connaissais l’évolution. Le onzième jour, rien qu’à voir son regard, je pouvais jouir. J’étais électrisé. Je vivais ces onze jours dans une montée constante et bienheureuse. Je m’approchais du bonheur.
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Pour la mise à mort, je la faisais passer de la geole au temple. Au bout de onze jours de préparation elle était transformée. Ses plaies étaient généralement infectée et elle était au bord de mourir. Elle était prête à partager mes visions. Je l’allongeais dans son cercle. Je la coupais pour recueillir son sang, ensuite je lui enfonçais mon poing dans l’anus jusqu’à briser la résistance des shpincters et je recueillais la merde. Je mélangeais son sang au mien d’une part, sa merde à la mienne d’autre part, en deux récipients séparés. A ce stade il arrivait qu’elle tombât inconsciente. Il fallait que je la réveille. Pour cela j’utilisais le couteau. Je la tailladais. Je connaissais les endroits qui occasionnaient une souffrance assez grande pour réveiller n’importe qui. Les tétons. Les gencives. Les ongles. Une fois éveillée nous nous enduisions d’abord du sang et ensuite de la merde. Elle obéissait. Il était impossible qu’elle n’obéisse pas. Quelquefois elle me suppliait de la laisser partir, de lui laisser la vie sauve. Quand elle se montrait à ce point désobéissante je lui tranchais la langue, alors elle cessait toute supplique. Nos odeurs étaient parfaitement mêlées. Elle formaient l’Anteros.
Enfin je pouvais la tuer. Elle était allongée dans le cercle et je lui faisais l’amour. Au moment de l’orgasme je lui ouvrais la gorge et je laissais son sang s’épancher sur moi, synchrone avec la baisse de tension consécutive à la jouissance. Je m’abandonnais et Antéros venait avec douceur.
Après ce moment de paix, que je prolongeais aussi longtemps que possible (parfois en me masturbant encore sur son corps), je me munissais de la hache et de la scie et je préparais le cadavre. Je séparais les membres et la tête et puis je détachais les pieds et les mains. Je déposais la tête sur l’autel. Je cuisais au braséro les pieds et les mains et je les mangeais. L’odeur, mélangée aux autres odeurs. Le reste du corps allait dans la fosse, sous la chaux.
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A la fin l’autel exposait une cinquantaine de têtes présentant tous les états de décomposition imaginables. Vingt ans de traque qui livraient leur chronologie, et je me souvenais de toutes, il me suffisait de regarder, toucher, humer chacune. Tout me revenait. Tous les détails, la traque, les préliminaires, les prières, les parôles d’Anteros, ce qu’il avait fait, la mise à mort, aussi, le goût de sa chair. Je flairais l’os nu ou la chair gélatineuse, je touchais la peau friable, les restes de cheveux, la pointe d’une dent. L’excitation revenait, intacte, je me masturbais souvent à l’aide des têtes. Le souvenir était tellement puissant. J’éjaculais dans ce qui restait de bouche ou bien contre l’os ou encore dans l’orbite de l’œil qui parfois me faisait penser à une chatte. Cela me ramenait à la félicité des rituels. Quand je n’avais pas assez d’énergie pour me mettre en chasse, quand la pulsion était tenue à l’écart et bridée, ça m’aidait à tenir.
Quand j’étais livré à la survie et à la banalité du monde, il m’arrivait de regarder la télévision. Je me suis intéressé à l’affaire Dutroux et aussi aux affaires Romand et Fourniret et à tout le merdier d’Outreau. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Les journalistes m’assimilaient à eux, je le sentais. Quand ils parlaient d’eux avec tout leur mépris, je percevais bien que tout ce qu’ils disaient, tout leur fiel, aurait pu s’appliquer à moi. Dans leur tête. Et pourtant moi je me sentais totalement différent. Ils ne tenaient pas debout, ni Dutroux, misérable baiseur d’enfant, ni Fourniret, crétin apathique, encore moins Romand, pauvre autiste. J’ai lu le livre d’Emmanuel Carrère. Je n’aurais pas aimé qu’un tel livre soit écrit sur moi. J’étais différent de cette racaille, de ces pauvres bougres subissant leurs pulsions comme on subit un viol. Ces pauvres cons, leur seule joie dans la vie, enculer des petits enfants. Je caricature. Je rie d’eux mais ils ne me faisaient pas rire, ils me faisaient pitié.
LA ZONE -
85 : 15
La troisième étape, c’était l’enlèvement. J’adorais ça. Le stress, l’adrénaline. Florence ne se laissait jamais faire, mais elle était très résistante, ce qui me permettait d’utiliser la violence sans aucune retenue, de la massacrer à coups de poings, de pieds, de tête. Tant que je ne la tuais pas, tout était permis.
La troisième étape, c’était l’enlèvement. J’adorais ça. Le stress, l’adrénaline. Florence ne se laissait jamais faire, mais elle était très résistante, ce qui me permettait d’utiliser la violence sans aucune retenue, de la massacrer à coups de poings, de pieds, de tête. Tant que je ne la tuais pas, tout était permis.
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Plus ça va plus j'ai de mal à lire ce truc. Cliché sur cliché.
Je préférais l'époque punk poésie. Là, y avait de la recherche littéraire. Ici, j'en vois guère.
C'est devenu pourri, mais j'oublie pas que les trois ou quatre premiers épisodes étaient franchement excellents.
Pourri, ça l'est depuis le début. Mais là ça devient presque drôle.
"Je la baisais vicieusement."
"Il arrivait à Florence d'être une incroyable jouisseuse."
Je rie.
C'est comme ça qu'on finit par se faire embaucher chez Harlequin pour écrire des torchons payés au mètre...
Aaaaah, la petite attaque perso in fine, la marque de fabrique de Mister Frustré.
Ca va la vie sinon, glop glop ? La famille ? Le boulot ?
Qu'est ce que tu veux... je ne dispose ni de ta rectitude morale, ni de ton physique avantageux.
La vie est moche.
Le fait est que je suis pas - oh non - un grand fan des écrits de Konsstrukt, mais je lui reconnais au moins de savoir ce qu'il veut et y arriver.
J'ai beaucoup de mal à voir, du coup, comment on peut avoir trouvé géniaux les premiers épisodes de la série, et nuls ceux-là. Je ne vois que très peu de différence, et la progression, ou l'absence de progression, me paraît tout à fait cohérente avec ce à quoi on pouvait s'attendre. (Ou alors, c'est simplement une lassitude due au nombre d'épisodes ? Ce qui serait compréhensible, mais il s'agit alors d'un défaut inhérent à la publication internet, rien de plus).
Ah, sinon moi aussi je préférais le Konsstrukt punk poésie. Je préférais même le Konsstrukt des retours à ligne gratuits, c'est dire.
Je n'ai pas lu la série dans sa globalité, j'ai zappé sur certains trucs, certes ce texte là prouve une fois de plus la régression de l'intérêt de la série, certes, mais au moins on ne pourra pas reprocher à Konsstrukt d'être irrégulier dans son écriture, à part au niveau qualitatif.
Je l'aime bien cette série, même si y'a du passable et de l'inutile, voir du répétitif, l'auteur à fait ce choix, c'est peut être pas très logique, mais louable. Y'a largement eu pire dans la nuit noire.
Bon, le niveau baisse, toujours de la répétition à outrance, et quelques tournures porno-beaufs nulles, mais dans cet épisode, j'ai vu une facette plus humaine, plus ordonnée que celle que j'avais du personnage.
Et les références de fin aux psychopathes malheureusement bien connus de tous sont bien placées.
J'ai aussi remarqué la disparition, depuis quelques chapitres déjà, du fameux bûcheron qui hantait les premiers chapitres, dommage, il y aurait eu matière à faire avec ça.
commentaire édité par Koax-Koax le 2009-8-21 1:26:44