LA ZONE -

Stella

Le 03/03/2012
par Carc
Elle fume.
Ma chambre est petite, et elle fume. La fumée s'échappe de sa bouche trop maquillée, elle tente de la diriger vers le plafond en maniant une gestuelle qui se veut sensuelle. Elle n'en est que vulgaire. Qu'une autre salope qui saigne de ne pas être née princesse. Je n'aime pas les putains.

Son corps flasque est allongé à côté du mien dans une proximité mimant le bonheur futile des amants qui se retrouvent, dans ma chambre trop petite, elle fume, et je n'aime pas les putains. Je me lève, rompt l'étreinte, je fais les cent pas autour du lit souillé à jamais par les geignements de la truie. Elle écarte un peu le drap, laissant apparaître une jambe trop grosse, trop molle, qui me donne envie de vomir. Sa peau ondule légèrement à l'orée de ses hanches, souvenir de jours passés à s'empiffrer de bites et de chocolat.

« Il pleut ». J'acquiesce d'un mouvement de tête, sans vraiment écouter. Il n'y a rien à écouter que le vide entre ses deux oreilles pourrait me rendre intéressant. Il n'y a rien à faire, à part les cent pas autour du lit. Il n'y a rien à faire à part attendre. Attendre la mort, une autre, une plus grande, ou juste que le jour se lève. Que la nuit cesse, que la putain parte, et que l'on puisse enfin trouver le sommeil quelques heures. Il n'y a rien à faire. Rien à part fumer sans jouir, baiser sans jouir, machinalement gerber son foutre dans un corps de putain trop maquillée qui aimerait se sentir belle sous quelque caresse attentionnée. Je n'aime pas les putains. Elles me rappellent que je me fais chier, et qu'il n'y a rien à faire.

Elle a écrasé sa cigarette. Je m'assois dans le fauteuil et la regarde. « Tu as aimé ». Ce n'était pas une question. Elle se lève, vient se vautrer à mes pieds. Me caresse les genoux. Une caresse qui se veut douce. Sa peau est rugueuse, comme du papier de verre. Je frémis. Sa main se déplace vers mes couilles. Sa bouche vers mon sexe.

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 04/03/2012 à 02:39:22
Il y a de quoi ukulélé, pourtant.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 05/03/2012 à 11:41:24
beau texte zonard très concentré (enfin ça parle de chatte, je veux dire) et intense. Faudrait que G.Clooney débarque et rajoute "What else ?" à la fin. Les zonards, c'est comme le vin, a priori (après la lecture des textes de kolokoltchiki, koaxkoax et carc) plus on les enferme longtemps dans des bouteilles (comme des bonzaï kitten) dans des caves, à rien foutre, et plus ça se bonnifie avec le temps. Trois auteurs qui redonnent presqu'envie d'écrire à nouveau.

Commentaire édité par Lapinchien le 2012-03-05 11:41:50.
Karque
    le 05/03/2012 à 11:57:14
Autocritique :

Des erreurs de style en pagaille, des lourdeurs. Je suis relativement content du rendu, que je juge marquant. Le fait que ce soit très court est voulu et assumé, puisque cela permet de tourner en rond sans que cela soit trop long pour faire chier.

PS: je voudrais m'excuser auprès de toutes les prostituées qui ont pu accueillir ma bite à un moment donné. Je ne le leur dis pas assez, mais je les aime d'amour et de scalpel.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 05/03/2012 à 12:03:42
tu as le mérite de poser le débat de l'offre, de la demande et de la speculation financière. Je pense que les macs en tant qu'acteurs économique devraient au moins avoir droit à une éjac faciale.
Koax-Koax

Pute : 1
    le 05/03/2012 à 12:46:40
Y'a des phrases comme ça, on leur demande rien et elles nous pètent à la gueule, en fait je rejoins l'avis de LC sur le fait que ce soit concentré. D'ailleurs, une bite, c'est toujours con-centrée, ihihihihihihahahahahaha !

Bon, je l'ai déjà noté mais c'est vrai que ça me rappelle certains passages de Bukowsky. Je trouve aussi qu'il suit plutôt logiquement (c'est surement pas voulu, mais) ton texte précédent, Au manège.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 05/03/2012 à 13:03:57
sinon le titre,"Stella", c'est parce que le narrateur finit le gland coincé dans une bouteille de bière ?
M. Yo

Pute : -1
    le 06/03/2012 à 11:39:49
Depuis deux jours que j'ai lu ce texte, mon esprit bloque totalement sur un détail qui m'obsède au plus au point.

Ta chambre est petite.

OR, tu affirmes y faire les cents pas tout autour du lit.

Comment est-ce possible ??

(Sinon j'ai bien aimé.)
Karque
    le 06/03/2012 à 23:36:03
Le titre est emprunté à Michel Berger, et je n'ai pas honte du tout de le dire. "le ré de Stella Spotlight", même que.

Faire les cent pas, c'est même possible sur place, non?

Et sinon, merci pour les gentillesses.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 06/03/2012 à 23:50:27
Michel Berger buvait de la bière de merde.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 06/03/2012 à 23:50:53
D'ailleurs c'est peut être ce qui l'a emporté si jeune.

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