Ma chère, je vous écris du passé en songeant à l’avenir
Je ne vous ai pour le moment pas encore rencontré
Je me hâte de découvrir pour la première fois votre sourire
Ce même sourire que chaque jour je me vois regarder
Je ne vous ai pas encore offert de fleurs, mais je sais lesquelles vous aimez
Ce n’est pas la rose, trop démocratisée et courante
Ce n’est pas la fleur de lys, pas assez parfumée
Elle peut être la lavande, bien que trop vieillissante
Non, la seule de toute qui puisse vous plaire serait le coquelicot
Se rapprochant du commun des roses, vous en gardez son parfum
Mais cette fleur, elle seule a un sens que vous trouvez si beau
Cette fleur, bien que commune, ne peut être cueillie dans les jardins
Aussitôt retirée de la terre, elle se meure de aussitôt
C’est son aspect ironique et représentatif de la vie
Qui vous la fait désirer plus que toutes
Magnifique à la vue, fragile au toucher, ne pouvant être cueillie
Ma tendre épouse, je ne vous ai pas encore regardé
Je ne me suis pas encore perdu dans l’océan de votre âme
Ce même océan que je découvre encore chaque jour passé
Je n’ai pas encore pris le plaisir de goûter au salé de vos larmes
Je n’ai pas encore pu voir la lumière
Ni le soleil, la lune, les lampes et bougies ne peuvent rien y faire
Vous êtes la seule et unique source qui puisse me plaire
Je n’ai pas encore deviné votre nom,
Je le sais, celui-ci reflète sans aucun doute les traits angéliques
Lumineux, doux, pur, parfumé, léger, magnifique
Ces traits je ne les ai pas découverts, non,
Je sais simplement qu’ils auront tout pour me plaire,
Mais ce ne sont les traits qui m’auront séduit
Plutôt votre façon de parler, observer et de rire
Mais aussi votre manière de ne rien faire
De rester, immobile, les yeux passionnés
Regardant ceux dont la vie s’est éteinte pour la première fois
Regardant ceux dont la vie s’est allumée pour la seconde fois
Regardant la tristesse jaillir des solitaires
Regardant la joie imprégner familles et compères
C’est ceci qui m’aura séduit ma chère
Pas vos bijoux, ni vos tenues, encore moins votre argent
Rien d’éphémère ne pourrait me pousser à vous
Vous ne méritez que l’éternel, et immortel amour
Celui qui ne sait s’abstenir, qui ne sait être patient
Celui qui frappe si fort que des montagnes pourraient s’effondrer
Celui qui transforme les larmes en rires, les armes en souvenirs
Celui qui ouvre les coeurs et ferme les corps
Celui qui ne se pense pas, et qui se vit encore
C’est cet amour que je ne vous ai pas encore donné
Je ne vous ai pas encore pris par la main,
Je ne vous ai pas encore bandé les yeux
Et ne vous ai pas encore fait découvrir le meilleur des jardins
Le mien
Je ne vous ai pas dit qui j’étais, du moins vous ne l’avez pas encore découvert
Je ne vous ai pas fait part de mes pleurs, vous n’avez pas encore vu mes yeux,
Gorgés de tristesse et de peine, à l’idée de vivre enfin à deux
Je ne vous ai pas encore montré mon coeur,
Vous n’avez pas encore essayé de le réparer
Vous n’avez pas encore vu toute la joie qui vous attendait
Patiemment, elle vous regardait en attendant que vous l’embrassiez
Vous ne m’avez pas encore embrassé,
À vrai dire, vous n’y avez pas même encore songé
Mais je vous le dit, à vous mon Ange
Vous avez toujours espéré
Espéré que je vous emmène aux quatre coins du monde
À explorer au gré des vents et marées
À découvrir campagnes, désert, champs de coton et de blé
À goûter chaque repas que les foyers nous feraient
À courir n’importe où sous la pluie parce qu’il fait frais
Vous avez toujours espéré que je vous embrasse ce soir
Et je l’ai fait ma douce et tendre épouse, je l’ai fait
Ce soir là nous n’avons pas encore couru dans les rues à s’en donner soif
Ce soir nous ne sommes pas encore allés chez vous non plus
Nous n’avons pas encore rigolé toute la nuit, rejouant à notre enfance
Nous n’avons pas encore mêlé nos corps dans la chaleur de la nuit d’été
Nous ne nous sommes pas encore réveillés l’un dans l’autre
Mais nous nous sommes déjà regardé, dans les yeux, et nous nous sommes déjà vu
LA ZONE -
Un rappel de passion d'été, une ode à la femme idéale. Un arrêt dans le temps de deux cœurs emballés, naïfs à l'idée de s'aimer. = ajouter un commentaire =
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= commentaires =
Bravo. Ceci est de la pure provoc' sur la Zone. On atteint des sommets de subversion.
...quand on a 13 ans !
Je crois que tu t'es trompé de site au moment d'envoyer ton texte.
L'illustration qui contraste bien avec les autres des autres textes.
c'est tellement mignon que ce pourrait être un troll. à 13ans en 2025, on a du kilométrage au compteur quand même.
Eh bah écoutez, je trouve ça facile de roaster des textes provocateurs, virulents, trash, ou autre comme le font si bien mes chers zoneurs. Mais, j'aime à voir comment des textes doux peuvent également être critiqué, voir les balles que je peux me prendre en plein front, et ça, ça me plaît !
doux ? mais ton texte est le truc le plus violent que j'ai lu depuis des années.
Ce texte est magnifique. Et tellement inutile. J'aurai pu en dire beaucoup de mal. j'ai préféré me donner du mal : J’ai pris cette belle lettre d’amour, toute sucrée, pleine de coquelicots et de bons sentiments. Je l’ai découpée comme un gigot, et j’ai balancé la graisse. Pas un mot inventé, juste des morceaux en moins.
Maintenant ça pue moins la lavande et plus la cave humide. Le romantisme s’est vidé.
Je vous écris du passé.
Je ne vous ai pas encore rencontré.
Je me hâte de découvrir pour la première fois votre sourire.
Je ne vous ai pas encore offert de fleurs.
Non.
Le coquelicot meurt aussitôt.
Aussitôt retirée de la terre, elle se meure. Ironique.
Magnifique à la vue, fragile au toucher.
Je n’ai pas encore goûté au salé de vos larmes.
Vous êtes la seule unique.
Je ne vous ai pas encore pris par la main.
Je ne vous ai pas encore bandé les yeux.
Enfin à deux.
Un amour qui frappe.
Qui ouvre les cœurs.
Et ferme les corps.
Clap ! Clap ! Lindsay S, tu t'es donnée bien du mal quand on sait que la meuf dont parle Côme216 est une nana de OnlyFans sur laquelle il fantasme et se branle la nouille.
J'aurai bien aimé que ça se voit/sente/transpire...
Un peu de vie quoi...
@Côme216 , c'est un attentat terroriste bisounoursien prémédité contre la Zone ? Tu sais que maintenant que t'as un texte publié sur le site tu es tout autant un "zoneur" que n'importe lequel d'entre nous ici ?
@Lapinchien je suis bien au courant de tout ça ! Et @Lindsay S bravo, mais ça sent encore la lavande à mon goût, on frôle l'érotisme pas la boucherie ici !
@Come216
C'est ce que je me disais mais la matière de base est tellement nulle... difficile de faire mieux.
Bienvenue en tous cas. Ici sur la Zone, on aime bien se scarifier et s'auto-saborder de l'intérieur de toutes façons mais l'overdose de lavande c'est quand même la T.S. littéraire la plus radicale de tous les temps.
RIEN QUE JE NE PUIS COMPRENDRE MIEUX QUE CES MOTS. Rien que je ne laisse paraître plus sincèrement que ces mots. SÈCHEMENT. Rien qui ne me comble plus que ces mots. Ces mots. À la fin il ne restera que ces mots. Et ces morts. Et cette misère. Elle ne disparaîtra jamais. Ton texte est une salope sale qui ruine mon présent. Je sais qu'il ne fais pas partie de mon futur, qui en est d’ailleurs ravi. Mais en l’instant tu me nuis et m'ennuies, toi et ton IMMONDICE. Mais que dire de toi. Chienne sans nom, à peine animale, moins qu’un insecte, saleté polluante, vipère puante, dégoûtante, répugnante, tes mots, ta bouche, ton visage, tes jambes, ton âme sont une insulte au monde. Une insulte à tous, à toutes choses, à tout être. Mais meurt horriblement car la vie ne te mérite pas, tu es un fardeau encombrant pour elle. Tu me parles d’ennuis, de langue, de mots. Mais même l’ennui se lasse de toi, et tu n’as pas la moindre idée du respect qu’impose la langue et les mots. CE SONT NOS MAÎTRES À TOUS, mais toi, toi, TOI, tu les méprise. Tu ne connais pas le respect, la propreté ou la beauté. Rien que du vide, du rien, du néant en ton fort intérieur. Merci quand même Côme.
La puissance de donner de l'inspiration et de l'énergie créatrice de ce texte commence à m'effrayer.
Un clash entre auteurs à présent ? Manque plus qu'un peu d'éclairage et on va faire le buzz ! Bien sûr je suis bien trop con pour envisager une double imposture trollesque en voyant en Albert Bazar et Côme216 le même petit chenapan aussi j'espère que le second va répondre ici même au premier et que s'en suivra une joute verbale d’anthologie.
Albert Bazar, tu m’as presque ému. Tu as réussi à écrire plus d’insultes que de mots utiles, c’est une vraie prouesse littéraire. Tes textes à toi sentent l’ado qui griffe ses murs pour prouver qu’il existe. Mais je t’accorde ça : au moins, toi aussi tu fais partie de ces ‘immonde saletés’ qu’on continue de lire jusqu’au bout. On se ressemble plus que tu ne veux bien l’admettre. Bisou sur ta rébellion, et merci à toi ! »
"voir les balles que je peux me prendre en plein front, et ça, ça me plaît !"
Je crois qu'une relation BDSM commence à s'établir entre nos deux protagonistes. Plus qu'à une scène d'anthologie c'est à une scène d'entomologie à laquelle on assiste. Tous à vos loupes et vos filets à papillons!
On croirait lire Emile Ajar et Romain Gary. Incroyable sensation de littérature.
J'ai lu en diagonales et ça faisait quand même mal au crâne.