LA ZONE -

Valérie Vitesse (la face cachée de Valérie Pécresse)

Le 27/10/2025
par Marcelle Prout
[illustration] « - Mais vous êtes fine comme une branche…?
-Alors ça, c’est un autre combat, parce que la ménopause on le dit pas,
mais c’est aussi 10kg en plus, j’ai été obligée de revoir mon régime
parce que moi aussi, je suis horriblement gourmande Maïténa.
Horriblement gourmande.
-Alors du coup vous faites comment ? Vous mangez une fois par jour ?
-Non, je mange tout le temps, j’adore ça. J’ai trouvé une ruse, qui
marche avec moi, qui marchera peut-être pas avec toi…
-C’est quoi ?
-Bah j’ai été obligée d’arrêter le sucre. Moi ce que je veux pas lâcher
c’est le combo baguette, fromages, vin rouge.
-Vous avez changé votre manière de vous habiller ? Y’a des trucs que
vous mettez plus ?
-Ouais. Je mets plus de minijupe. Plus les escarpins je suis désolée mais
l’âge…
-Attendez… j’ai remarqué vos chaussures…
-J’adore les talons.
-Non mais vous êtes… Mais c’est un truc de dinguo vos pompes.
-J’adore les talons.
-Vous passez toute la journée là-dessus ?
-J’adore les talons. »

-https://youtu.be/w5yt3Z0ts9g?si=9xhM8KR7ArdrANJj
(2:28-3:08)
Tout le monde connait Valérie Pécresse, elle est en place car elle fait partie de ces quelques élues à qui l’on a donné cet outil
tant convoité nommé pouvoir. Reine in/contestable des métros, des RER, des bus, des noctiliens — en bref, de toutes les poubelles que compte l’Ile de France — la carrière fulgurante de Valérie Pécresse aurait pu se prédire depuis l’ombre du marbre familial : son père était ancien président de la société Bolloré, son grand-père un psychiatre catholique résistant qui avait, entre autre, soigné l’anorexie de Laurence, fille de Jacques Chirac. Et ouais, rien que ça.

De nature timide et précoce, Valérie a obtenu son bac à 16 ans. Elle l’a fêté avec toutes ses copines de Neuilly dans une énorme baraque, le thème c'était Burberry, la marque préférée de Valérie. Cet été-là fut le début sa vie ; jusqu’à lors, elle s’était dédiée à l’apprentissage du russe et du chinois en étant persuadée que ça lui conférerait un petit côté progressiste, que ça la différenciait de toutes les autres poufs de son lycée qui se la pétaient en disant maitriser l’allemand ou le latin sur le bout des doigts. Attention, elle ne se farcissait pas le crâne de toutes ses déclinaisons pour rien : dans ses rêves les plus torrides, elle s’incarnait déjà en amante cachée et soumise d’un grand espion du KGB ou d’un dictateur ridé.

Dès son plus jeune âge, Valérie rêvait gros, grand et fort. Après une classe prépa privée à Versailles, elle intégra le graal de la meuf blanche-bourgeoise coincée : HEC. C’est ici que Valérie Vitesse naquit, et que l’histoire commence enfin — ou peut-être devrais-je écrire : l’Histoire…?

Durant les années 80, HEC rayonnait comme the place to be. En découvrant les fastes propres à sa classe, Valérie s’était
complètement métamorphosée, aux côtés de ses camarades-aristocrates, promis/es à un avenir aussi brillant que le sien : Isabelle Guichot, directrice développement Gucci, Stéphane Treppoz, PDG de Sarenza ou encore Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo. Des gens comme elle, blancs, cathos, malins, chiants, égoïstes, éloquents, nés avec un plug d’or dans le trou de balle.

À sa première rentrée à HEC, Valérie était soudainement devenue canon (en tout cas si l’on se base sur les canons
esthétiques et morphologiques propres à sa caste : blonde, mince, voire anorexique, peau parfaitement lisse, le tout s’accompagnant d’une gestuelle physique maitrisée, entraînement en vigueur depuis sa naissance). Il n’y avait pas un jour où elle n'était embaumée de Chanel n*5 et pimpée d’une petite touche de mascara et de rouge à lèvres (Chanel, toujours) qu’elle mettait en douce, au petit matin, après être partie du manoir familial. Toujours serrée dans ses chemisiers en lin Ralph Lauren, elle laissait systématiquement les premiers boutons ouverts de telle sorte à faire place belle à sa croix qu’elle
n’avait jamais quittée depuis son baptême, Amen, mais pour surtout indiquer à tous les mâles alphas qui l’entouraient que sa poitrine était toujours prête à se faire bouffer, autant aux pauses cafés que pendant un cours d’économies comparées. C’était son petit côté sauvage, c’était sa conception de la transgression. Elle voulait être à la fois une bombe intellectuelle et sexuelle de telle sorte à devenir inarrêtable dans sa conquête de la société.

Quand le décolleté ne faisait pas l’effet escompté sur la proie qu’elle avait désignée lors d’une soirée, elle sortait sa carte
qui la faisait tous craquer : Tu sais moi j’tiens tout de mon grand-père Louis. C’était un super-héros. C’est lui qui a découvert que la dépression était une maladie physiologique… Tu sais c’est cette maladie qu’ont les pauvres… C’est pour ça qu’ils restent pauvres… Leur vie de merde les déprime tellement mais ils savent pas qu’ils sont déprimés, ils connaissent même pas le mot en fait, et surtout ils ont pas les moyens de consulter… La boucle est bouclée… cqfd comme disent les vieux, ahaha… T’imagines deux secondes, être à leur place… Mais attention hein, mon grand-père s’occupaient que de gens importants, genre André Malraux, Romain Gary, François Mauriac, … et surtout, il a ressuscité Laurence… bah si LAURENCE… la fille de Chirac !!! Et voilà comment elle se tapait tous les mecs (d’extrême droite) qu’elle voulait. C’est ça, le début du pouvoir, se disait Valérie en se relookant dans le miroir après s’être fait une poutre de coke sur sa cuvette préférée du QG.

Ah, nous y voilà : le QG ; c’est là où a commencé la première et vraie carrière de Valérie : DJ. Ce spot glauque avait été un projet porté par l’asso ÉLÉCTROCHOC, régnant en maître sur toutes les autres, car c’était chez elle qu’on s’éclatait le plus et
qu’il y avait les garçons les plus « sexy » de l’école. Lors de son week-end d’intégration, Valérie était tombée folle dingue de Pierrick, le président d’ÉLÉCTROCHOC, un mec de deux mètres, homophobe, cheveux blonds frisés, 14 de QI ou même un peu moins, yeux bleus, le visage incroyablement bien sculpté, comme si la vie ne lui était jamais passée dessus depuis ses 6 ans, parsemé de tâches de rousseurs, raciste, une voix cristalline qui semblait n’avoir jamais mué, raciste et nazi of course, fumant des roulées persuadé que ça le rendait tolérable, en tout cas : assez pour que Valérie en soit folle-dingue dès le premier regard. Le problème c’est qu’au départ, elle n’y connaissait vraiment rien en musique électro, elle était plutôt
branchée classique français, genre Barbara et Johnny, ce qui semblait réduire fortement ses chances d’intégrer l’asso. Par
ailleurs, on lui avait dit que les places coutaient chères et qu’elles se destinaient seulement aux étudiantes les plus stylées (et à la rentrée, Valérie ne se hissait malheureusement pas très haut sur la pyramide de la classe, contrairement à ce qu’elle pensait et croyait fermement ; il faut avouer qu’à HEC, la concurrence est rude sur le marché de la médiocrité). Mais après lui avoir joué la carte Chirac, proposé une trace de coke (qu’elle avait volée à son père), puis dispensé la meilleure pipe de sa vie entre deux beer-pong, Pierrick, sans surprise puceau, est tombé raide-dingue d’elle aussi. À la fin de ce week-end dans un immense manoir des Landes, Valérie avait le copain le plus populaire de l’école, mais aussi le statut de vice-présidente d’ÉLECTROCHOC. Quasiment tous les soirs, et ce pendant quatre ans, elle et ses collègues d’HEC se défonçaient la gueule dans la petite maisonnette abandonnée de l’énorme campus.

En quelques semaines, Valérie Pécresse s’était enfin révélée : elle se faisait désormais appelée Valérie Vitesse, ou W, contraction des deux V (les plus lettré/es d’entre vous auraient espéré une référence à Georges Perec ; malheureusement, Valérie ne le connaissait pas). Mixer devint aussi nécessaire que chier, rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Elle était acclamée à toutes les soirées, reconnaissable et reconnue pour ses sets « audacieux »* (pourrait-on plutôt dire « scandaleux », en toute objectivité ; une fois, W avait superposé sa voix chantant La Marseillaise sur l’instru de Daddy Cool). Autre énorme danger que représentent les élèves d’HEC : leurs fulgurants goûts de chiotte.

Jusqu’en 1988, année où elle sort diplômée et major de promo, Valérie Vitesse se sentait portée par les ailes du sex-appeal
et de la gloire ; mais elle n’avait jamais oublié son but premier; le pouvoir. C’est donc dramatiquement nostalgique qu’en 1990, année où elle est admise à l’ENA, Valérie range son alter-ego W au fond d’un placard pour se concentrer sur son avenir politique. Sa carrière décolle très vite, il faut dire qu’elle avait un bon répertoire WhatsApp — un des milliards privilèges d’énarque.

La suite vous la connaissez, enfin, pas vraiment.

Valérie Vitesse n’a jamais vraiment quitté le psychisme de Valérie Pécresse, quand bien même elle se rendait 3 fois par
semaine chez Yves, son psychanalyste, pour parvenir à maitriser, les pulsions viscérales qui la secouaient à la vue d’une platine, d’un disque ou même d’une cuvette de WC. Le son était sa vraie passion, et quand vous trouvez la vôtre mais que vous devez la soustraire à votre raison, votre existence devient une insoutenable prison : Valérie savait qu’elle était la reine mondiale des caissons. La frustration l’emparait lorsqu’elle voyait les publicationsFacebook de Pierrick, désormais propriétaire des 4 plus gros clubs de la capitale, postant des selfies où il prend l’apéro avec DJ-Snake ou Shakira depuis son roof-top du 8e arrondissement (Valérie avait aussi un roof-top, certes, mais elle n’avait plus la classe — l’a-t’elle déjà eue…? — elle n’était plus stylée, surtout pas en étant aux reines de la RATP)

Dans ses quarts d’heures les plus sombres, elle n’hésitait pas à saboter les artistes qu’elle détestait : son coup le plus réussi
était celui intenté contre Beyoncé, qu’elle ne pouvait pas se piffrer. À la sortie de son album RENAISSANCE, le producteur de la star mondiale avait prévu deux stades de France, le vendredi 26 et le samedi 27 mai 2023. Quelle bouffonne, un stade de France ça lui suffit pas, elle va voir, se disait Walérie à elle-même. La société de production a effectivement renoncé à organiser la seconde date, pour cause de travaux menés par la SNCF sur le RER B. Valérie avait été accusée d’empêcher la seconde représentation, mais s’était défendue en disant aux fans enragé/es que les travaux étaient prévus depuis deux ans, que ce sont les producteurices qui doivent s’y plier. Ce qu’elle n’a dit pas dit, c’est que Pierrick avait été son bras droit dans cette sombre affaire : il avait réussi à obtenir les dates de tournée de Queen B avant tout le monde et les avait transférées à
Valérie avant que son équipe conçoive le calendrier des travaux. C’est ce qu’on lui avait bien appris et répété à HEC : toujours avoir une longueur d’avance sur son concurrent pour le bouffer proprement.

Oui, W la hantait tel un fantôme en quête de résurrection (c’est ce que son psy avait noté dans son carnet). Yves sentait d’ailleurs que tôt ou tard, elle allait perdre les pédales. Exploser. Exister. Valérie Vitesse était le Lucifer de l’industrie musicale. Elle mijotait son come-back, la journée perdue sur les bancs crasseux de la RATP, le soir en faisant semblant d’écouter ses enfants depuis son triplex de 200m2.

Oui, il fallait qu'elle joue gros, grand et fort : c’est pourquoi elle a tout misé sur les JO. Après la cérémonie d’ouverture était organisée une énorme teuf privée au Palais de Tokyo, réservée à la crème de la crème du globe. La line-up était monstrueuse, avec notamment, en tête de liste, les Daft Punk. Pierrick était un des organisateurs de la soirée, ce qui facilita Valérie Vitesse à mener à bien son attentat culturel.

26 juillet 2024 : Valérie était prête. Assise dans les gradins or aux côtés de ses collègues politic(h)ien/nes, elle se foutait
royalement des pitres qui faisaient des pirouettes sur la Seine : elle ne pensait qu’à sa future scène.

Son plan était aussi finement organisé qu’une dissertation de géographie pour les concours de l’ENS :


I - Aménagement du territoire : repérer les polluants


A - Sécurisation du périmètre


Grâce à Pierrick, Valérie avait une main de fer sur toutel’organisation de l’événement et surtout un accès intégral sur le dispositif de sécurité de la soirée. Avec le badge qu’il lui avait donné, elle pouvait aller là où elle souhaitait, notamment les loges d’artistes.


B - Appropriation de la zone ennemie


À 23h pétantes, Valérie était sagement installée dans celle des Daft Punk, la tête d’affiche de la soirée, et surtout la cible idéale pour W. Elle espérait simplement qu’un de leur costume lui irait, on ne la laissera évidemment pas accéder à la scène en tant que Valérie Pécresse…


C - Poétique de l’aménagement


Tout avait été organisé pour que personne ne voit arriver Thomas et Guy. On leur avait prescrit un itinéraire bien précis pour accéder à leur loge, ils y seraient escortés par deux agents de sécurité embauchés par Pierrick, qui leur avait prié de garder leur mission secrète en échange d’un PayPal instantané de 5 000€ chacun. En arrivant, le duo serait chaleureusement accueilli par Walérie Pécresse et une bouteille de champagne — pas n’importe laquelle : lorsque Valérie était à HEC, elle avait sympathisé avec l’un des fils futur héritier de l’empire Veuve-Cliquot, un mec qu’elle trouvait indécemment laid, mais décemment riche, donc elle l’avait gardé sous le coude, au cas où, et elle avait bien fait. Il lui aura donc seulement fallu quelques minutes pour retrouver ce plouc parmi tous les autres ploucs de son répertoire et pour passer commande de ce
grand cru, qui n’était pas seulement unique par son design, rendant hommage à leur tube iconique Veridis Quo (qu’elle
trouvait d’ailleurs à chier) mais aussi par son contenu, le plus fin des champagnes de la maison mélangé à 3g de kétamine, 1g de Zopiclone, 12cl de morphine, 1 éco-cup remplie de la pisse de Walérie, quelques goutes de morphine… De quoi dispenser un bon gros dodo aux deux loustics le temps que W redevienne la reine de l’électro.


II - Cartographie de la renaissance : éradiquer les concurrents


A - Gloire du synthétique


À 01h25, comme prévu, le duo arrive à leur loge, tous deux vêtus d’une combinaison en latex noir, casque à la main.

-Oh voilà enfin les beaux gosses de la soirée !!!!! s’exclame Valérie.

-Coucou Valérie, comment tu vas ? Merci pour l’accueil fallait pas… dit mollement Thomas.

-Enchanté Valérie, j’crois qu’on s’est jamais vus, moi c’est Guy, ça gaze ?

-Ça ne peut qu’aller vu la soirée qui s’annonce…. J’espère que vous êtes prêts, y’a tout le monde, c’est la soirée du siècle sans vouloir vous mettre la pression, ahaha… oh d’ailleurs, p’tit cadeau de la maison, mon meilleur pote vous a fait cette bouteille de champ’ sur mesure, de la bombe… jvous serre ?

-Ah bah ouais, carrément.

-Merci c’est sympa. J’suis assoiffé.

Tous deux s’enfilèrent leur coupe cul sec aussitôt qu’elles furent servies.

-Dis-moi, Valérie, t’aurais pas autre chose à nous proposer ? Genre 3 ou 4-MMC ?

-Ouais, un truc pour nous réveiller, parce qu’on n’a plus l’habitude des soirées tu sais…

-Of course les gars ! Elle vient de Gérard en plus, c’est de la super came. Je vous prépare ça, posez-vous tranquille-mimile,
j’arrive les loulous.

Valérie sortit un pochon coincé entre sa poitrine flasque, leur prépara 4 traces sur son iPhone 15 Pro, qu’ils s’empressèrent
aussitôt de renfiler. Quelques secondes après, Thomas et Guy s’effondrèrent par terre : Daft Punk n’était plus. Jsuis sûre qu’ils baisent les deux-là, ça m’dégoûte, médita W.


B - Étude de cas : des WC éthiques.


Le plan de Valérie Vitesse se déroulait à merveille. Les Daft punk étaient là, à ses pieds, inanimés, noyés dans une soupe comme deux croutons périmés. Elle les traîna jusqu’aux toilettes de la loge, déshabilla Guy et fut surprise de découvrir qu'il était monocouille ; une fois la combinaison ôtée, Walérie enferma à double-tour les Daft Punk, complètement défoncés au pied des WC.

L’adrénaline montait, elle n’avait pas ressenti ça depuis longtemps. Elle se regardait dans le miroir et se sentait invincible. Jvais montrer à cette conne de Beyoncé c’est quoi la vraie musique, rugit W à plusieurs reprises de façon schizophrénique tout en enfilant sa combinaison. Elle se trouvait carrément bonne dedans, tous ses membres étaient comprimés, toutes les formes qu’elle pensait échouées dans l’océan de la ménopause l’ont ré-embrassée. Elle avait évidemment acheté, pour l’occasion, une paire de Louboutin sur mesure, talon aiguille de 8cm, semelles rouges avec un W gravé dessus. La classe. Le clou du spectacle, c’était le casque : quand elle l’a enfilé, elle eut une épiphanie. C’était son sacre. Elle se sentait aussi puissante et sexy que Clover dans les Totally Spies.


C - Élaboration d’une technostructure


Les Daft Punk étaient attendus sur scène à 04h du matin, ce qui laissait pas moins de deux heures à Valérie Vitesse pour
élaborer son set. Munie de son Macbook Pro, elle sélectionna ses plus beaux chefs d’oeuvre (tous inédits, mijotés dans sa
conscience depuis 20 ans) parmi lesquels figurent :

-MON AMI SARKOZIZI

-I KISSED JACQUES CHIRAC

-ON VA BRÛLER TOUS LES PÉDÉS

-R A PÉTÉ

-VERY DISCOUILLES

-MÉTRO, BOULOT, PECHNO

-BÉYONCÉ MANGE MA SCHNECK


III - Colonisation finale de Valérie Vitesse


A - L’art du rayonnement spatial


À 03h55, W se dirigeait vers la scène en essayant d’imiter la démarche snob de Guy. Quand vous sentez la gloire arriver, c’est difficile de se canaliser, de garder pied dans la montée qui, devant et pour vous, se crée. C’est pas donné à tout le monde, d’être une superstar, c’est un putain de sport de combat, et W était, malgré les apparences, prête pour le marathon du BPM. Elle succédait à Taylor Swift, qui visiblement avait enflammé le public — W se demandait comment vu les conneries
incompréhensibles qu’elle débitait naïvement dans tous ses sons, comme une pauvre fille de 14 ans.

À 04h pétante, dans l’obscurité la plus complète, Valérie-Vitesse et sa clef USB, qu’elle avait volée à un meeting du Rassemblement National le mois dernier, étaient prêtes à tout dégommer.


B - La consécration de W


W lança son premier son, un prélude progressif aux notes post-punk virant vers du psychédélique, de quoi avoir dans sa
poche tous les junkies, soit 97% du public ce soir-là. Quelques lumières ré-apparaissent et dévoilent la silhouette de Daft-
Vitesse.

-Bah, les Daft Punk n’étaient pas deux de base ?

-OH MY GOD THIS IS INSANE !!!!! I’M DREAMING !!!!! I NEED TO POST THAT ON MY STORY !!!!!!

-Ah je savais pas que l’un deux avait des seins… ils sont trop mystérieux pour le business… ils ont bien fait d’arrêter si y’en
a un qui est travelo…

-Je pense que c’est un solo, ils ont toujours conçu leur concert de manière théâtrale, c’est genre une vraie performance,
l’autre va débarquer du plafond en drone ou dégommer un mur avec une bécane, c’est sûr.

-Tu sais où est Gérard ? J’aimerais bien lui choper un 10g de coke mais je le trouve pas putain… où ça ?… bah non j’y suis
déjà allé, d’ailleurs je suis tombé nez à nez sur Gabriel en train de se faire fister par Manu et Jordan… oui c’est bizarre qu’il soit pas avec eux le connaissant… il est peut-être à l’after déjà…

Dès lors que son tube "Very Discouilles" se diffusa dans le système son du musée, tout le monde fut en transe : W, constatant que la sauce prenait plutôt bien, ôta son casque puis sa combinaison et donna toute son âme à la foule.

Son existence re/commença. Enfin.


En cette nuit historique du 26 juillet 2024, trois personnes nous ont tragiquement quitté : Thomas, Guy-Manuel et Valérie
Pécresse.

= commentaires =

Lapinchien

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Pute : 87
à mort
    le 26/10/2025 à 18:23:24
J'en avais rien à foutre de Valérie Pécresse avant la lecture de ce texte et j'en ai toujours rien à foutre après.
A.P

Pute : 35
Bonne poilade    le 26/10/2025 à 19:22:54
Et bien j'aurai pas cru rire autant en compagnie de cette guedin de Valérie Vitesse.

Merci pour la poilade !
Lapinchien

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Pute : 87
à mort
    le 26/10/2025 à 19:46:49
Ben moi j'ai pas rigolé du tout. C'est débile à souhait donc ça rentre dans la ligne éditoriale et j'ai publié donc. Cela dit, j'ai comme un arrière goût à la lecture, celui que quelqu'un s'est servi de la Zone pour régler ses comptes personnels. Et étrangement avec l'arrière goût j'ai très mal au cul.
Lindsay S

Pute : 99
    le 26/10/2025 à 19:55:08
C’est censé être subversif, mais ça sonne plutôt comme un sketch mal digéré après trois bières tièdes.
Ça veut choquer, mais ça finit juste par gesticuler dans le vide.
La vraie satire, même crade, mord sur le réel - ici, ça lèche juste le néant.
A.P

Pute : 35
    le 26/10/2025 à 20:48:17
Moi j'y vois une parodie potache sous forme de bio détournée sur un personnage public qui n'a pas fini de se ridiculiser (cf le morceau d'interview réel de l'intro).
Et pour avoir fréquenté du privé catho pendant la plus grande partie de ma scolarité, je reconnais bien l'hypocrisie bobo catho de ces étudiants. Donc ouais, ça mord le réel à sa façon, ça règle des comptes.
Pas de façon subtile ni maline, mais ça se sert du personnage de Valoche pour tirer sur la classe bourgeoise dirigeante et sa culture mainstream en lui renvoyant sa vulgarité à la tronche.

Merde... serai-je en train de défendre un texte... ça faisait longtemps :-D

Go go Marcelle, je suis avec toi ! On va leur foutre aux culs à ces couillons de bourgeois !
Lapinchien

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Pute : 87
à mort
    le 26/10/2025 à 21:48:11
C'est vrai que l'extrait d'interview vaut son pesant de cacahuètes dans le genre exploration du vide.
Nino St Félix

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Pute : 14
    le 26/10/2025 à 22:38:08
Ça commençait pourtant fort. Mais ça s'essouffle hélas, et comme LC j'ai un drôle d'arrière goût après coup, l'impression que l'auteur s'est fait niquer son pass navigo ou un truc dans le genre (je suis pas parisien donc j'imagine que ça doit être un truc dans le genre). Dommage car y avait une vrai énergie, comme chantait John Lydon "Anger is an energy". Mais on est loin des Sex Pistols et même juste de PIL... Ici ça se dilue dans la prívate joke pour francilien, la bile écrase un peu trop le fun. Les concordances de temps hasardeuses, la syntaxe un peu naïve, et certaines répétitions, ainsi que la parodie potache de dissertation de normalien me laissent faire cette supposition gratuite : Marcelle Prout est soit un étudiant en L3 géographie qui qui s'est fait refouler d'une soirée selecte et s'en sort plutôt bien pour quelqu'un de sa génération ; soit une vielle dame frustrée qui a été en classe avec Valérie Pécresse en CM2 et se venge aujourd'hui parce qu'elle lui a piqué son cheri dans la courre de récré y a 40 ans
    le 27/10/2025 à 10:37:01
Aucun intérêt
Laure AWENYDD

Pute : 21
    le 28/10/2025 à 09:22:16
D'accord avec Sylvestre, ce texte n'a aucun intérêt… Ça ressemble à un règlement de compte façon Shakira… Passer la quarantaine, il serait temps de sortir son cul des bacs à sable. 

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