Je fixe le mur blanc immaculé de ma chambre. La douce lueur de ma veilleuse pour enfant me fait croire que c’est encore la nuit. Quel abject mensonge.
Il y a des fois où le fait d’avancer sans but ne m’atteint pas. Ces moments-là sont parfaits, mais malheureusement, se font de plus en plus rares. Cette lourdeur accrochée à l’âme comme un boulet à son fantôme, courbature chaque matin, mes membres, un peu plus.
Allons revêtir le visage du normal, de l’insouciant et du naïf. Commençons par un café, car j’ai sommeil.
La journée est passée, enfin.
Assise dans mon canapé, regardant BFMTV, un paquet de chips à la main, je contemple les imaginé diffusées montrant des bombes de grandes ampleurs, des corps brûlés et démembrés, des parents en larmes, un monde dévasté par la colère et l’amour du conflit. Je suis dans l’attente. Dans l’attente que les missiles qui ont frappé la ville à 100 km de là se dirigent vers celle où je me trouve à présent. C’est long d’attendre la mort et on a faim quand on s’ennuie. Alors je mange des chips.
La télé s’est coupé, je n’ai plus de signal. Le courant électrique lui, est encore là. Le ventre plein de chips, je regagne ma chambre, et la douce lueur de ma veilleuse pour enfant. C’est la nuit maintenant, me revoilà rassuré. Vais-je enfin disparaître ce soir ?
Ma veilleuse s’éteint, plus de courant. Ça tremble dehors et ça crie. Je me dis que c’est l’orage et que les gens en ont peur. L’apprentissage du détachement m’a évité tant de sentiments d’effroi et de mal-être.
D’ici quelques secondes, il n’y aura plus rien. Enfin… C’était bien long la vie.
LA ZONE -
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= chemin =
= résumé =
[ Ce récit, d’une mélancolie poignante, explore avec une intensité brute l’aliénation et l’attente passive face à un monde en désagrégation. L’écriture, concise et évocatrice, traduit habilement le vide existentiel de la narratrice, où la routine (café, chips, télévision) contraste avec la menace imminente de la destruction. La récurrence de la veilleuse enfantine symbolise un refuge illusoire dans l’innocence, tandis que l’apathie face à la violence environnante révèle un détachement presque nihiliste. Cependant, le texte pourrait gagner en profondeur en développant davantage les causes de cette résignation, qui reste implicite. Malgré cette réserve, l’atmosphère oppressante et la chute abrupte laissent une impression durable, capturant l’essence d’une existence suspendue dans l’attente de l’inévitable. ]
= biblio =
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Perdue dans cette semi-existence, je suis ce matin et comme tous les autres, seule avec mon corps et mon cerveau. = ajouter un commentaire =
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= commentaires =
Ce texte, tout du long, j'étais dans la peau d'une ukrainienne dont le compagnon était au front. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a tout de suite fait penser à l'Ukraine et j'ai même pas tilté sur l'incohérence avec BFMTV. Alors au final si c'est en France c'est encore plus flippant. Espérons que ça n'annonce pas une future guerre avec ce fou furieux de Poutine. Super immersif, j'ai beaucoup aimé.
Il manque quand même un petit avertissement : "Ne pas lire, toi qui es victime de dépression"
En tout cas, j'aime bien. Quelques maladresses dans une construction de phrase ou un mot mais qui étrangement participent bien à l'ambiance.
cf: "je contemple les imaginé diffusées"
ou bien "Ces moments-là sont parfaits, mais malheureusement, se font de plus en plus rares. Cette lourdeur accrochée à l’âme comme un boulet à son fantôme, courbature chaque matin, mes membres, un peu plus."
Par contre je ne dirais pas merci car il m'a donné un peu le cafard mais bravo quand même pour avoir eu de l'effet.
On fera moins les malins avec la dépression quand on sera sous les bombes. C'est un avertissement aussi ça devrait plutôt injecter de l'adrénaline.
L’auteur voulait faire une plongée existentielle dans la torpeur contemporaine ?
La solitude, le mur blanc, les chips, la fin du monde en fond sonore. En théorie, c’est du Camus sous Lexomil. En pratique, c’est surtout du spleen sans nerf, un peu comme un café décaféiné servi tiède.
Le texte est court - trop court pour se permettre autant d’erreurs. Chaque mot devrait être un scalpel ; ici, on est plutôt sur la cuillère en plastique d’un pique-nique raté. Les fautes (“les imaginé diffusées”) et les tournures bancales plombent une ambiance déjà mollassonne. Le ton “froid et lucide” pourrait fonctionner, mais encore faudrait-il qu’il tranche. Là, on a l’impression d’un désespoir en pyjama pilou, regardant BFMTV en attendant la mort.
Et la fin : un soupir. “Enfin… C’était bien long la vie.” - c’est censé être glaçant, mais ça sonne surtout comme le texte d’un ado qui a oublié de rendre sa disserte à temps.
Mention spéciale au teaser, d’ailleurs : plus long que le texte lui-même, comme si la promo avait mangé le contenu. Si c’était volontaire, c’est presque conceptuel !
Une bonne idée, un ton prometteur, mais une exécution molle. La fin du monde mérite un peu plus de style.
Tes critiques, c'est de l'Audiard !
Moi j'aime bien relever les phrases qui m'ont fait des trucs, donc là je mets ça parce que ouais ça m'a fait un truc : "C’est long d’attendre la mort et on a faim quand on s’ennuie. Alors je mange des chips."
C'est la meilleure campagne de pub de Vico le roi de la pomme de terre.
C'est un pitch pour une future nouvelle?
La phrase finale laisse sous-entendre que le personnage principal n’a jamais vraiment vécu. Elle traverse la vie sans but, sans envie, que du néant. La guerre sert de prétexte comme palliatif pour un suicide assisté en quelque sorte. Mais ce n’est que mon interprétation. C’est bien trop court et manque un peu de consistance.