La fable du lion garou
Il était une fois un lion énorme, être sauvage aux dimensions hors normes.
Malheureusement le roi des animaux, pourchassé de hameau en hameau,
vilipendé par tout un continent, dû s’enfuir incontinent.
Pour sa propre préservation, passant de bateaux en camions,
il fut contraint de migrer rapide, en périphérie d’une banlieue sordide.
De ce jour, il règnerait à nouveau sans partage, mais ce serait seul dans une cage.
Qui plus est, les frais n’étant point à sa charge, celle-ci arborait tout de la décharge.
Sans vergogne, ses infamants propriétaires, le conservaient ainsi sur terre,
oserais-je le dire, là je me mouille, tenu par la peau des couilles.
Se contentait donc le pauvre Maître, à leurs exigences de se soumettre,
visité souvent par d’appétissants morveux, sur lesquels il appelait la mort de ses vœux.
Pourtant, derrière cette apparente sérénité, avec le temps force est de constater,
qu’à se voir ainsi tout le jour épié, prenait dans son cœur l’ennui de plain-pied ;
s’immisçant de manière hâtive, jusqu’aux tréfonds de ses papilles gustatives.
Bientôt celles-ci refusèrent avec componction, à leur hôte d’explorer plus avant leur fonction.
Noyé de lassitude, lassé de solitude,
notre lion, faisant fi des règlementations, dédaigna désormais toute alimentation.
De jour comme de nuit, rendu fou par l’ennui,
dominé par la rage, il arpentait sa cage.
Au cours de ce séjour, survint alors le jour,
où l’un de ses sujets eut maintes fois l’audace, de défiler sans rendre grâce.
Il fallait qu’aussitôt cesse, une telle impolitesse.
La piètre abomination, aux frêles mensurations,
s’évertuait à ignorer les menaces, du lion coincé dans sa nasse.
Advint enfin l’instant juste, où feignant le sommeil du juste,
le fauve réussit à s’en saisir sans souci.
Damnés soit celui qui s’enferre ! Rien ne servait ici de s’en faire.
Relâchant doucement sa pression, permit-il à son sujet une ultime expression.
Le rongeur ainsi surpris ne semblait que fort peu contrit.
N’ayant pas l’habitude, d’une si vile attitude
en pure inadéquation avec la situation,
le fauve dérouté ne put que se mettre à douter.
Or, prenant corps dans le cerveau du plus fort, la parole finit sans effort par prendre son essor.
Voici notre prédateur, devenu prédicateur.
— Tu ne doutes de rien, rongeur lilliputien. Ne sais-tu pas bien, fils de chien,
que depuis ta naissance, tu me dois obéissance ?
Quelle insulte, quelle outrecuidance, que devant moi, ainsi tu danses !
À ma tranquillité, une telle offense, ne mérite point de défense,
ne réclamant pour seule réparation, que souffrances, mort et désolation.
Décidemment ta vie ne vaut rien, petit bâtard, maudit vaurien !
Mais l’autre, conservant son sang-froid, répondit sans laisser voir son effroi.
— C’était ma seule option, pour attirer votre attention.
Je suis venu vers vous, mon roi, car vous sachant dans un profond désarroi.
Je souhaite, pour le meilleur, comme pour le pire, vous bailler de quoi restaurer votre empire,
redonner à votre gloire, la hauteur assignée par l’histoire.
— Que pourrais-tu m’apporter, qui ne soit à ma portée ?
— Sire, dans son entièreté, en un seul mot, la liberté.
— Fichtre, quelle belle langue ! Mais ce ne sont là que harangues.
— Nullement prodigieux Sire ! Qu’ici l’on me change en cire !
De la véracité de mes dires, il m’est impossible de me dédire.
— Sais-tu bien qu’il est louable, que mes oreilles se ravissent de tes fables ?
— Fables, fariboles, que nenni. Être affabulateur, je le nie.
— Conte-moi alors ici même par le détail, la possibilité d’une faille à ma taille.
— Il n’y a hélas, dans cette place, point je le crains assez de place,
pour que d’ici se casse, votre auguste carcasse.
Vous gîtez en ce moment sur une dalle, elle-même entourée d’un vaste dédale.
— Si tout dans ce lieu n’est que dissension, comment donc redonner corps à mon ascension ?
— Il suffirait qu’un temps votre volume, s’approche un tant soit peu du poids plume.
— Quelle cruauté, quel crime ! Moi, le roi des rois au régime !
— Pitié, quelques secondes, et oyez ma piètre faconde.
Je possède un secret dans mes artères, qui vous affranchirait de ce parterre.
— Ne voilà-t-il pas face de fesses, que désormais tu m’intéresses.
Que l’efficacité de ton pouvoir dès à présent commence à se mouvoir.
— À peine venons-nous de nous rencontrer, et point tout de go ne puis vous le montrer.
Mais je vais en revanche, vous abreuver de détails en avalanche.
— Narre, narre, de tout ton corps, narre, vil et infâme petit cornard.
Et si point satisfait ne suis, tu sais ce qui s’en suit.
Ainsi, la souris sous peine de trépasser, se mit en devoir de révéler son passé.
— Jadis, souris fort curieuse et voyageuse, j’aimais à courir la nature avantageuse.
Armée d’ardeur et de courage, j’explorais jardins et fourrages.
Advint le moment, je ne sais comment,
où mes pattes me conduisirent, là où Destin souhaitait me réduire.
Prise tout soudain par les affres d’hiver, menant avec lui problèmes divers,
miracle je trouvai refuge, dans un terrier calorifuge.
Peu alors m’importe, là où cette route me porte.
À ma survie, ce lieu-ci offrait un sursis.
Foin de prédateurs ennemis à l’horizon, j’avais de rester là, mille et une raisons.
Me voici donc engoncée bien au chaud, un peu comme à l’ombre d’un réchaud.
Bien installée à la parfin, enveloppée d’un doux parfum,
en sécurité enfin, protégée d’un froid sans fin.
Tranquille, la tenaille de la faim hormis, sereine, provisoirement je m’endormis.
Puis, d’une manière assez floue, je fus éveillée par le loup.
J’étais, je le compris vite, dans sa tanière. Et, visiblement, il n’aimait guère mes manières.
Je criai, suppliai.
Évidemment ne voulant point en démordre, il finit comme de juste par me mordre.
Dépassée, me pensant pour ainsi dire au passé, déjà je me sentais rejoindre les trépassés.
Mais, puisqu’ici me voici donc, de Madame la mort que oncques.
Car le gros bâtard, l’impudent mastard, m’avait salement délestée du quart.
Puis me laissant sans appui, perdue dans ce faux puits,
emplie de souffrance, le seigneur des lieux repartit en errance.
Étonnamment, les pattes arrières composant mon imposant derrière,
comme un fruit sous serre, miraculeusement repoussèrent.
Tout ceci en vain, car, titubant sous l’excès du vin, mon infâme bourreau s’en revint.
Point troublé par mon semblant de résurrection, il ne trouva chez moi nulle insurrection.
Continuant comme si de rien son plan, à nouveau il me dévora les flancs.
Peu s’en faut, l’affaire ne se tassa pas et derechef cet endroit, repoussa dès mes premiers pas.
Lentement, un mois ainsi se passa, et jamais l’ogre poilu ne repassa.
Ce qui s’en suivit n’est point de la fiction, mais une bien étrange malédiction.
Je sentis brutalement mon corps, se disloquer encore et encore.
Je me retrouvais dès à présent, sans passé, sans futur, sans présent.
Seul comptait désormais l’hypnotique rayon, de l’astre plein de son diamètre aux deux rayons.
Tel un monstre hurlant à la mort, exit la souris matamore.
Victime enfantée d’un étrange enchantement, et point n’est-ce ici celui de l’enfantement,
lorsqu’enfin la lune devient pleine, me voici loup parcourant la plaine.
Croyez-le peu ou prou, je suis une souris garou.
Ce fut là de mes aventures, la dernière mésaventure.
Une fois l’étrange histoire terminée, le fauve ne semblait pas encore déterminé.
— Moi, le bien aimé roi des animaux, parangon de la forêt et des eaux,
en quoi me transformer en loup, de ma patte ôterait le clou ?
— Non pas en vil loup grand Sire, mais en souris, est-ce pire ?
— D’autant plus ridicule, maudit animalcule. Je n’ai ma foi, que très peu de foi en tes calculs.
— J’ose platement, en toute humilité, vous le rappeler avec habilité :
De visu, constatez. Si pour autant sans m’occire, une morsure de loup, loup me fit devenir,
Une morsure de votre serviteur ne pourra que faire de vous un rongeur.
— Je doute. Pour autant, dis-moi donc quel autre don, issu de ce pouvoir t’accorderait mon pardon ?
— À moins d’une mixture d’argent savamment préparée, ou que votre tête de vos épaules soit séparée,
de l’immortalité en sus vous serez paré. Alors, le pouvoir à nouveau, vous pourrez vous accaparer.
— Fichtre, diantre, saperlipopette, purée ! Mais toi et ta lignée, je jure si tu m’as trompé de tous vous épurer.
— Seigneur roi, point ne suis dément, et rien de tout ceci ne dément.
— Et comment donc petit possédé, pour ce faire t’en vas-tu procéder ?
— Étonnamment un simple croc, s’avère être un plan sans accroc.
— Que Dieu m’entende et me préserve. J’accepte, mais plein de réserve.
— Écoutez bien la souris presque rat, Sire. Votre place n’est pas ici à rassir.
— Oui et mille et une fois oui ! Me voici désormais tout ouïe.
— Primo, il faut pour cette affaire que rapidement je m’affaire.
Lorsque demain sur terre, la nuit versera son éther, propice sera la conjoncture planétaire.
Au début, à votre grand dam, la lune deviendra votre dame.
Souriceau d’un coup vous serez, puis hors d’ici vous faufilerez.
Enfin, dès l’aube aux rayons mordorés, ce lion majestueux redeviendrez.
— Tu en es sûre et certaine, le même lion ? Jure sur le pacte qu’à présent nous lions.
— Je vous promets la liberté léonine, au-delà des hauts murs de cette usine.
Le roi des animaux, à la fin convaincu, finit enfin par bouger son cul.
S’activant sans plus se compromettre, la souris se força de ne rien omettre.
Le fauve n’étant point réputé pour son excès de stabilité,
de cette infime morsure, pouvait découler une mort sûre.
Surprise ! Chose due, chose promise, aucune promesse ne fut omise.
Dès que le soleil déclina le lendemain, le seigneur de la jungle se frotta les deux mains.
Lorsque la lune dans les cieux fit la belle, de son côté le carnassier se fit la belle.
Au départ quelque peu songeur, de n’être plus à présent que rongeur,
très vite par son nouvel instinct conduit, put-il s’éclipser par les conduits.
Mais, le félin ainsi déformé, en pleutre souris transformé,
tout soudains tête et corps en parfait désaccord,
ne prêtant guère attention à la circulation,
pleurant sa crinière rasée, brutalement se fit écraser.
La souris fut-elle loup ou lion, ne peut lutter contre un camion.
LA ZONE -
Il était une fois un lion énorme, être sauvage aux dimensions hors normes. Malheureusement le roi des animaux, pourchassé de hameau en hameau,
vilipendé par tout un continent, dû s’enfuir incontinent.
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Bordel ! ça ressemble à un sketch des Robins des bois quand ils se foutent de la gueule des théatreux en utilisant le pathétique de situation. Après avoir lu ce texte, je n'arrive plus qu'à penser en rimes. Merci du cadeau.
Lafontaine parodié
dans sa tombe doit se retourner
Que c'est pompeux, mes grand dieux...
Je dirait à ma façon, quitte à passer pour un con
La prose rimée, c'est comme les années lycée
Super, ou nul à chier
A vrai dire j'ai lu jusqu'au bout, mais j'ai rien panné du tout
Largué par l'ampoule du style, fatigué des lignes inutiles
L'un sans l'autre, l'eu peut être fait ;
Mais quel était le but de cet essai ?
Car c'est la seul explication :
L'auteur s'est trompé de direction
Il voulait nous distraire et amuser
Pas sous les mots nous enterrer
avec son maitre qui nous console
"C'est tout un art de pasticher
Mais, Vawga, pour m'avoir mal copié :
deux heures de colle."
enfin je fais pas mieux, mais disons : c'est vraiment trop trop long. Les bonnes fables sont les plus courtes.
Perso, je pardonne ce texte à l'auteur car je me suis adonné à un exercice similaire il y a bien des années et pour sûr les autres zonards m'ont bien latté les burnes pour me faire comprendre que c'était de la chiasse en capsule et bien sûr aujourd'hui je sais qu'ils avaient raison.
https://www.lazone.org/articles/2459.html
La dernière phrase, la morale de la fable, est-elle sponsorisée par la sécurité routière ou les badges télépéages Ulys ?