LA ZONE -

Dénonciation 7

Le 05/07/2002
par Gwen
[illustration] mieux vaut en rire…

Allez, je suis d’humeur badine - comprendre, je suis fatiguée - et c’est donc dans le mutin que je vais verser ce soir. Parlons un peu de mes amis fonctionnaires, ceux de la Sécu par exemple… Le tout est de tirer un bout de ficelle pour dévider la pelote, je finis par en perdre la raison.
Attaquons par le début, par ordre chronologique.
Acte I : J’ai donc commencé à bosser il y a quatre ans environ. A l’époque, étant encore étudiante et affiliée de ce fait, automatiquement, à la SMEREP, je ne travaillais, officiellement, que vingt heures par semaine (voire quinze je ne me souviens plus vraiment) afin de rester sous le régime étudiant. J’allais quand même pas m’asseoir sur les quelques 1500 balles d’inscription (c’est qu’il faut être riche pour être un étudiant en bonne santé).
J’ai donc eu le beurre et l’argent du beurre en n’étant pas rémunérée pour le nombre d’heures effectives (40h en temps partiel, pas mal…) et en n’étant inscrite qu’à la sécu étudiante.
Par là-dessus, vous rajoutez l’arrivée tant attendue de la carte Sésame Vitale, qui était réservée, à l’époque, au chef de famille ; toutefois étant majeure, vaccinée et heureuse propriétaire de quelques paires de quenottes, je pouvais toujours me brosser pour apparaître sur l’attestation de ma sainte et parfaite mère.

Acte II : adios les bancs de la fac, trop soporifiques, je deviens une salariée lambda, avec un vrai salaire, de vrais impôts et de vraies prises de tête quotidiennes avec mes collègues-QI-d’huîtres. Je cotise plein pot, CSG/CRDS, vieillesse, maladie, accident, éventration, trépanation, suicide, assassinat, tordage de petit doigt de pied gauche, etc etc. Bref, n’étant jamais malade, je paye les mises en caisse de mes petits concitoyens. Là où on peut se gausser, c’est qu’étant aux services généraux et administratifs de ma boîte, je passais la moitié de mon temps à expliquer aux petits nouveaux comment fonctionnait (mal) la sécu. A l’époque, je recevais grosso modo une carte de sécu par mois. Une de la SMEREP, une de la CPAM, une de la SMEREP, une… bref. Pas de trace de la fameuse carte Vitale, on ne la recevait pas automatiquement en devenant salarié.
Toutefois, je n’étais jamais malade et quand j’allais voir mon gynéco pour mon petit frottis récurrent (petite touche classe de l’article), je n’envoyais jamais mes feuilles médecin. Tout bénéf’ pour les hautes instances administratives de la santé nationale donc (à l’intention des enfants et des personnes sensibles parcourant ce programme : à ne pas faire seul chez vous).

Acte III : « on » me force ma bagnole et « on » me pique ma carte de sécu (la dernière d’une longue collection que j’avais consciencieusement mis à la vidange au fur et à mesure comme préconisé). Vagues tentatives pour obtenir une nouvelle carte, tant qu’à faire le fameux Sésame…

Acte IV : les embrouilles commencent. L’année 2002 est porteuse de bénéfices pour les médecins que je consulte. Un arrêt maladie de trois semaines pour petit coup de spleen, un arrêt de deux semaines pour petite varicelle sur le tard, une palanquée de médicaments en tout genre (pas de génériques, sont pas fous les médecins, ils favorisent les labos leur refilant des voyages à l’autre bout du monde et les pharmaciens n’ont pas que ça à foutre à se retourner le cerveau trente secondes ; comment ça d’un côté les lots sont interdits et comment ça de l’autre c’est de leur devoir de veiller à la bonne gestion des frais de santé ? Ils ont pas l’air au courant eux)… Le banquier apprécie moyennement.
La sécu exhume mon dossier d’on ne sait où et me rembourse au compte-gouttes (et oui, je suis devenue une pro du classement et de la mise à jour de mes dossiers administratifs depuis l’acte II). Limite si ce n’est pas boîte de médoc par boîte de médoc qu’elle me paye par virement. Gentiment, sans vouloir trop insister, j’envoie régulièrement un petit courrier rappelant mon existence et ma grande peine à ne pouvoir exhiber à tout va mon joli bout de plastoc vert.

Acte V : ils me les brisent sévère ou comment faire la preuve par trois de l’inefficacité des fonctionnaires. J’existe dans leur base de données mais je n’existe pas. Je suis donc priée de prouver mon bon droit en expédiant mes bulletins de salaire pour percevoir les indemnités de congé maladie. Pour chaque congé, une période salariée différente : de Janvier 2001 à Décembre 2001 ou de Avril 2001 à Février 2002. Bon prince, je leur file toutes mes feuilles de paye depuis Mathusalem.
Ils ne pipent toujours pas mot de ma carte de sécu. Je reçois toutefois une attestation ; on approche de la victoire, me manque plus que le bout de plastique… Persévérante (comprendre très conne), je leur renvoie également copie de l’intégralité de mes courriers de réclamations, histoire de peut-être faire accélérer le tout. Le tout en recommandé.

Acte VI : grosse envie de flinguer le premier agent de sécu me passant sous la main. Ces crétins de service ont trouvé le moyen de mélanger mes arrêts et les attestations de salaire (arrêt de février avec attestation d’avril et inversement), et m’ont paumé deux arrêts maladie en disséquant mon courrier recommandé (dispatché dans vingt cinq services différents. Une feuille du dossier envoyé, un service ? non je ne veux pas être mauvais langue). Pour mettre bon ordre dans tout cela, je suis donc priée de leur envoyer les documents qu’ils ont en leur possession. Logique…
La carte de sécu ??? Quelle carte de sécu ? J’ai demandé une carte de sécu moi ? Ah bon ? Tiens, comme c’est bizarre… Ah oui, j’allais oublié, je reçois une deuxième attestation, sur un papier à en-tête CPAM différent de la première. Le reste est identique. Sœur, ma sœur Anne ne voit toujours pas arriver cette foutue de bon sang de bon dieu de bordel de carte verte.

Acte VII : je cherche des infos sur le net pour tout connaître de la pose d’explosifs, points clef des bâtiments (ERP, c’est cela non ?). Je reçois par courrier une lettre très intéressante, non signée comme d’habitude, me réclamant mes bulletins de salaire. En pièces jointes, les bulletins de salaire envoyés à l’acte V. Je suis donc priée de leur faire parvenir les documents qu’ils me renvoient. Je me tape la tête contre les murs, je pleure, je fais pipi par terre et je me roule dedans…

Acte VIII : la mode cette année est aux ceintures molletonnées, bourrées de bâtons de dynamite. Je pars juste après avoir fini cet article en faire profiter le Ministère de la Santé. Dernier épisode en date. Réception d’une lettre, émanant de moi-même, griffonnée à la va-vite en bas de page par un(e) illustre inconnu(e).
Objet de MA lettre : demande de carte sécu (j’ai demandé ça moi ? Vraiment vous m’étonnez…), envoi d’un RIB pour remboursement par virement.
Note de l’illustre inconnu en bas de page : pas de RIB joint.
Date de MA lettre : 09 Mars 2002.
Date de la bafouille de l’illustre inconnu : 15 juin 2002.
Je ne sais toujours pas ce que je vais lui répondre. Peut-être qu’il n’y avait pas de raison à ce qu’il y ait un RIB (bien enregistré par leurs soins puisque je reçois les virements… toujours au compte-gouttes) accompagnant la COPIE d’une lettre vieille de TROIS mois envoyée dans un dossier en RECOMMANDE AGRAFE dont chaque pièce constitutive se devait d’être une preuve à mon acharnement à recevoir une carte d’assuré social…
Ces sombres cons ont bien trouvé le moyen de dispatcher mon dossier (agrafé je le rappelle) entre leurs services. Mes doutes (cf. acte VI) sont donc bien confirmés. Je n’étais pas mauvaise langue.
Je m’attends donc à recevoir une dizaine de courriers me retournant les copies de mes propres lettres… Moi qui pensait faire avancer le schmilblick avec mes copies…

Grosse fatigue…

« Les fonctionnaires, tu leur donnes le désert aujourd’hui, dans deux ans ils viennent t’acheter du sable » Coluche.

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