La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Les trucs qu'on se mettrait volontiers dans le cul

Démarré par nihil, Avril 14, 2006, 18:54:09

« précédent - suivant »

Yog

"Te lave pas, j'arrive"



Glaüx

Je veux voir ça dans cent vingt ans, après une guerre nucléaire et envahi par la végétation, les lichens et l'humidité.

400asa


Yog

"Te lave pas, j'arrive"


Yog

"Te lave pas, j'arrive"


L`OcuS

Vend sens de l'humour, très bon état, très peu servi. Prix à débattre.
Même la lumière éteinte, un pet pue toujours.


Inv

][>:=~+

Kolokoltchiki



Eternal Sunshine.
25/02/2011
mots-clefs :Eternal Sunshine of the Spotless Mind, ex, L'article que tu regrettes tellement d'avoir posté, Rupture
par La Meuf

Il est des choses qui ne servent à rien. Ou qui semblent ne servir à rien. Un ex, ça ne sert à rien. Enfin, je crois. Je me demande. Hier soir, c'est ce que j'ai pensé. Annihilons les ex. Le concept d'Ex dans sa globalité. Parce que ça ne sert à rien. Sauf à te retourner les tripes, à te foutre le nez dans tes échecs et à te rappeler qu'on va tous crever, un jour. Parce que l'étape d'après la rupture, c'est la mort. C'est ce que je me suis toujours dit et c'est pour ça que j'ai toujours eu beaucoup de mal à tourner les pages, qu'il s'agisse d'amour et même aussi parfois d'amitié.

Quand on a aimé quelqu'un plus que la vie, plus que soi-même, plus que ses amis, plus que sa famille, le plus difficile n'est pas d'accepter que c'est fini, qu'on n'aime plus, qu'il faut partir et laisser la place à quelqu'un d'autre. Le plus difficile, c'est d'accepter de ne plus voir chaque jour ce visage si familier, de ne plus entendre cette voix dont on connaît chaque intonation mieux que les siennes propres, de n'être désormais plus rien l'un pour l'autre. Le plus difficile c'est de se dire qu'à partir de maintenant, on va se croiser, une fois de temps en temps, par hasard, et c'est tout. Sans doute peut-on compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où l'on se reverra avant de mourir. Savoir que dans ces moments-là, on ne sera rien, tout en étant le contraire de rien. Que rien n'est à la fois plus artificiel et plus inévitable que ce rien.

Le plus difficile – et le plus con surtout - c'est de faire semblant, pour les autres, pour les remplaçants et pour les observateurs alentours. Semblant de ne pas l'avoir vu à la seconde où vous êtes entré dans la pièce, semblant de ne pas avoir eu le regard brouillé et les jambes coupées, semblant de ne pas ou plus se connaître, semblant de ne pas se voir quand on ne voit que lui, semblant de ne pas savoir qu'il nous regarde à ce moment précis. Semblant de ne pas savoir qu'il sait qu'on le regarde. Semblant de ne pas savoir qu'on sait qu'il vient juste de passer derrière nous et qu'il est à quelques centimètres, à peine. Semblant de ne pas se demander s'il l'a fait exprès. Semblant de ne pas sentir son odeur, l'odeur de cette vie antérieure, qui brûle la gorge. Semblant de s'ignorer tandis qu'on observe chaque mouvement, chaque déplacement pour le négliger avec application. Semblant de manger avec plaisir quand chaque bouchée est un supplice. Semblant de ne pas avoir mille choses à lui dire, à lui demander. Semblant de ne pas avoir envie de le prendre dans vos bras, parce qu'un jour, il était votre monde et votre maison. Semblant d'avoir soif pour se lever et passer devant lui dans l'espoir de trouver une réponse, un message, dans un regard ou un non-regard. Semblant de ne pas avoir fait un effort physique particulier parce que vous saviez qu'il serait là. Semblant d'être heureuse et indifférente. Semblant de ne pas vous demander ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il va faire ou dire. Semblant de ne pas voir ceux qui regardent quand vous vous croisez, quand vous passez devant lui. Détourner le regard quand vous croisez le sien, une fois, deux fois, quinze fois. Détourner le regard, coupable, quand quelqu'un vous surprend l'observant du coin de l'œil, ou dans un miroir. Ne pas regarder quand on sait qu'il n'est pas seul. C'est tellement dur de s'efforcer de ne pas regarder quelqu'un.

Faire semblant de passer une bonne soirée quand vous vous demandez pourquoi cette putain de ville est si petite, pourquoi vos amis fricotent avec les siens. Faire semblant d'écouter ceux qui vous parlent. Prendre les choses à la légère, blaguer avec vos proches, paraître forte, détachée. Etre obligée de se concentrer sur une conversation. Commencer à oublier qu'il est là, apprécier le moment, puis éclater de rire. De ce gloussement ridicule qui vous caractérise. Voir les autres se tourner vers vous pour savoir qui rit aussi bêtement et savoir, sans même avoir besoin de le regarder, que lui ne se retournera pas. Et vous savez qu'à ce moment précis, il se rappelle. Se rassurer en se disant que vous n'êtes plus seule désormais à avoir l'estomac en charpie.

Puis il part, et vous dit à peine au revoir, un signe de la main, un regard gêné. Vous vous dites qu'il est plus fort que vous. Vous n'auriez jamais pu vous forcer à ne pas lui dire au revoir. L'occasion d'un contact. Mais vous savez pourquoi il le fait. A une autre époque, vous avez fait la même chose avec un autre. Et c'est mieux comme ça. Il est surveillé. Vous respectez. Et vous êtes imprévisible. Vous pourriez facilement l'insulter. Ou l'étreindre. Vous savez que s'il avait été seul, vous auriez parlé, souri, tremblé davantage, merdé davantage aussi, peut-être pleuré. Vous vous dites qu'un jour ça arrivera peut-être de le croiser, seul. Vous imaginez. Et là, d'un coup, vous avez la réponse à votre question : à quoi sert un ex ? Un ex, ça te rappelle que tu as vécu. Que tu n'es pas encore mort justement, et pourquoi tu continues à vivre. Un ex sera toujours là pour te rappeler qu'un jour tu as trouvé la vie merveilleuse. Et il suffit d'y repenser pour ressentir le pincement au coeur, les frissons, et l'euphorie. Et même si par la suite tu as eu l'impression de mourir de douleur, et si parfois encore, certains soirs dans ce trop petit monde, tu as l'impression que quelqu'un passe tes organes à la moulinette, au moins tu les sens, tes organes. Tu sens la vie en toi. Et c'est déjà ça. Enfin je crois.


" Je vais prendre un J&B on the rocks, et un couteau de boucher, ou un truc coupant, ce que vous pourrez trouver dans la cuisine. Les filles ? "


Dourak Smerdiakov

Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.