La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

défouloir à psychopathes

Démarré par lapinchien, Avril 29, 2006, 11:40:32

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lapinchien

je ne sais d'ailleurs pas qui est Meklat, je ne connais pas particulièrement le Bondy blog mais j'ai l'impression que ce n'était même pas un compte troll au bout du compte mais bien celui d'un personnage qu'il jouait sans se cacher... alors il est clair que son intention était bien de parodier des gars de la fachosphère pour peut être les troller eux mais en tout cas puisque tous les journalistes savaient qui se cachait derrière ce Deschamps ou je ne sais quoi alors je ne vois pas ou est l'ambiguité. Probablement que de nombreux professionnels du journalisme voient d'un mauvais oeil l'émergence de nouveaux media de communication et manières d'exercer la profession. Cela dit le roleplay, le jeu posture et impostures, ça n'a rien de nouveau dans le journalisme et le soit disant sérieux d'un grand nombre d'entre eux me fait bien rire en réalité. à titre personnel, je me demande qui fait de l'infotainment. Probablement qu'il serait bon de bien planter le décor méthodologiquement de la même manière qu'il faut citer ses sources pour être un minimum crédible. (cela dit je ne connais rien à ce milieu et à l'évolution de cette profession. Je vois juste qu'il y a des tas de rôlistes en boucle sur BFMTV par exemple et ça me dérange plus que cette pseudo affaire Meklat)

Clacker

Désolé, j'ai laché en cours de route... Je suis sur un plan de réalité à la con, je touche le nerf central de la connerie.
D'ailleurs..! Je pensais que c'était toi qui jouais Duke dans St Jean de Védas. Ca me coupe le sifflet, ces conneries. L'interprétation est bonne, c'est clair. Mais je sentais Oscar moins investi. Trop caché derrière la perruque, peut-être. Cela dit, belle performance.

Muscadet

Ceux qui utilisent leur véritable identité sur les réseaux sociaux, et s'impliquant dans un cadre polémique, méritent d'en subir les conséquences, c'est pédagogique.
Ils pourront toujours demander à exercer leur droit à l'oubli, particulièrement contre-productif.

En tout cas, qu'on ne compte pas sur moi pour plaindre un apologiste récidiviste de la violence, soutenu par un blog de Libération -le quotidien pouvait-il descendre plus bas ?-, encensé par FranceInfo, et qui s'est fait éditer deux livres de manière opportuniste en surfant sur un suicide médiatisé, le tout dans un style dont vous jugerez d'après les extraits.

http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/la-rentree-litteraire-2015/avec-burn-out-les-kids-passent-au-roman-noir-et-style-227445

Le Monde ira jusqu'à convoquer Arthur Rimbaud.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/24/le-double-alibi-de-mehdi-meklat_5084926_3232.html

C'est là aussi qu'on voit les limites du bouclier de la fiction, tradition formelle dont les plus faibles et les moins assumés se saisissent dès que l'ombre d'une menace judiciaire plane au-dessus de leurs têtes, ajoutant la lâcheté et le blasphème littéraire à leur inconsistance.



Clacker

Voyons, la position de l'illustre Meklat rappelle sans conteste celle du non moins illustre Céline. "C'était pour la littérature".
Intéressant parallèle entre la bêtise et le talent. Où donc c'est qu'elle se trouve la limite ? C'est donc qu'elle se trouve dans la subjectivité élargie. Globalement, on est d'accord pour dire que Céline a le talent pour se permettre ce genre d'ignominie. Meklat, non. Meklat s'éclate à se prendre pour Rimbaud, quand Céline interroge la question de l'oeuvre et de l'artiste. Mais... Vraiment ? Du cas par cas, à ce point-là ? Je ne sais pas, on ne sait plus... c'est délicat, n'est-ce pas...

lapinchien

#1729
je trouve que pour un mec qui a 16 ans quand commencent les méfaits qui lui sont reprochés par les élites du monde culturel et de l'information, sa justification tient la route. Elle est présentée de manière bien fallacieuse par des gens qui jouent les saintes nitouches et qui veulent faire croire que tout doit être pris au premier degré.

CitationDans l'obscurité, il multipliait seul les Tweet orduriers sous le nom de Marcelin Deschamps. En forme d'excuses et pour justifier son « double maléfique », il parle d'art et de « travail littéraire » dans une désarmante confession sur Facebook puis à Télérama, le 21 février. Deschamps est une référence à Marcel Duchamp, pape de l'art conceptuel et du contre-pied, qui lui a inspiré « une certaine idée de la beauté ». Ce n'est pas lui qui écrit ses horreurs, mais un personnage duchampien, capable du pire. Les limites ? « Aucune. »

étonnant aussi que les plus libéraux au niveau des mouvements financiers et de mise en compétition des gens à un niveau mondial sur le marché du travail, soient les moins libéraux au niveau des idées, des mots, du dialogue qu'il faudrait sévèrement encadrer, réguler et dont il faudrait tout aussi sévèrement punir les exces alors que les procès de bandits en col blanc de la finance durent des décénies et ont par contre un impact bien réel sur les gens au quotidien et tout de suite. Ce lynchage comme tous les lynchages de puissants en coalition contre quelqu'un de plus faible est écœurant. Ce mec est sans doute le Dreyfus de notre époque. J'accuse, tout ça, quoi.

lapinchien

se mettre dans la peau des pires des personnages, les plus indéfendables, ceux qui osent explorer et questionner leur contemporanéité et l'advenir,  les vrais auteurs, le font tout le temps et l'ont fait de tout temps. Que la nomenclatura au pas des magna des médias qui les arrosent fasse semblant de ne pas voir que les réseaux sociaux offrent un terrain propice à l'exploration de nouvelles littératures incarnées, en mode role play infiltration afin de sonder l'âme des ombres numériques haineuses qui pullulent en ces lieux, ça ne m'étonne pas cependant. Ils veulent préserver leur niche conservatrice et proprette, garder leur taf en suçant leur hiérarchie. Ce qui me gène c'est qu'ils abusent de leur pouvoir, de leur accès au mainstream pour lyncher à mort une personne, dans l'entre-soi, sans l'inviter pour dialoguer et qu'elle se défende à audiences égales.

LePouilleux

#1731
Lapinchien, Meklat a été descendu par les mêmes qui l'encensait quelques jours plus tôt. Cela s'est d'abord fait sur la toile. Il faut vraiment reprendre cette histoire dans un contexte plus général.

Je trouve fascinant que la fachosphère ait réussi à reprendre les méthodes de la gauche anti-raciste en les poussant ad absurdum. Les réseaux sociaux sont le terreau le plus fertile pour ce genre de lynchage. Le déterrage de twit apporte aussi du contenu média facile pour les journalistes, de la bonne polémique putaclique. Machin homophobe/machin raciste/machin antisémite, tout de suite ça intrigue.

Si on prend la notion de "sphères d'influence", des groupes actifs sur les réseaux sociaux et dans certains médias, avec une solide audience capables de donner une caisse de résonance à l'information/rumeur, alors on est clairement dans une offensive de la fachosphère contre le bobosphère.

Mehdi Meklat est issu du Bondy Blog, média des banlieues fondé pour faire contrepoids au discours sécuritaire de l'ère Sarkozy. Il a été promu et sponsorisé avec son compère Badrou par Anne Sinclair, Libé', Le Monde et les Inrockuptibles sans doute attirés par leur exotisme outre-périphérique. La journaliste de France Inter les a nommé "les Kids", parce qu'être de banlieue c'est avant tout rester dans le stade de l'enfance du point de vue mental pour la journaliste D'ailleurs l'argument du dérapage, de la connerie de jeunesse est largement utilisé par ses rares défenseurs. Des défenseurs il y en a très peu, comme quoi "Charlie" est bel et bien un enfant mort-né. C'est la cible la plus alléchante qui existe pour la fachosphère (faut dire aussi que dans cette polémique on a vu des haters d'extrême-droite et des anti-racistes plus "classiques" comme la LDJ jouer main dans la main pour faire tomber Meklat, on vit une drôle d'époque). En bref, c'est une sorte de golem créée par les médias de la gauche parisienne avec écrit "tolérance" sur le front.
Le même genre de polémique touche la jeune Oulaya Amamra, meilleur espoir féminin au césar, avec le déterrage d'un twit homophobe (elle avait quinze ans alors) et un like sur une photo de Dieudonné. Homophobe et antisémite ...

L'argument est clair : vous (les gens de gauche, les médias, les élites bobos) promouvez des jeunes issus des minorités au nom de la tolérance mais ils ne sont même pas capables d'accepter la différence.
La rumeur étant plus forte que la clarification (elle prend moins de temps à arriver à nos oreilles et à nos cerveaux), plus la bobosphère se défend, plus elle ressemble à un serpent qui se mord la queue.

Sur le talent de Meklat, il me semble qu'il n'en a pas plus qu'un autre. À part si on part du principe que la banlieue est un grand parc zoologique pour cotorep à ciel ouvert. Dans la plupart de ses interviews je trouvais qu'il n'avait pas grand chose de nouveau ni d'extraordinaire à dire sur les banlieues et la société en général. À ce qu'il paraît il a des talents d'écriture mais c'est Le Monde qui le disait donc je me méfie un peu. Un parler assez franc qui tranche avec celui des jeunes à mèche issus de science po et des bons lycées parisiens mais rien de bien dangereux. Sans doute le secret pour lequel il a été choisit par les Inrock' etc adeptes de la révolte, mais uniquement du point de vue esthétique.
Oui, si on doit lui reprocher quelque chose c'est de ne pas être vraiment drôle, ni talentueux, et d'avoir été imposé par un système médiatique hypocrite qui ouvre ses portes au compte-goutte pour faire croire qu'il n'est pas un système fermé et basé sur la cooptation.

lapinchien

je ne connais pas ce monde du journalisme et effectivement ce que tu dis se tient, d'ailleurs la cooptation, l'héritage, l'allégeance et l'adoubement, c'est comme ça que ça fonctionne dans tous les rares métiers maintenant. C'est très contrproductif d'ailleurs particulièrement en période de crise où la méritocratie devrait tourner à plein régime.

Ce que je crains avec cette affaire, c'est les répercutions qu'elles pourraient avoir sur des sites d'expression libre (avec plus de limites néanmoins) comme la Zone après les élections. Pourquoi ? Ici aussi, on s'exprime sous alias, parfois éventés, parfois coming-outés, ici aussi on campe des personnages, on parle librement de tas de sujets, ici aussi on se fout de la gueule des puissants qu'on hésite pas à traiter de salauds, à qui on brise volontiers les jambes, pète le cul et la schneck si bon nous chante, parce que ça n'a aucune conséquence sur eux en réalité. Tout est une question de canal de diffusion, d'audience impactée, crédibilité de celui qui parle, posture et jeu de celui qui parle, avant même de prendre en compte ce qu'il dit. Je m'explique. Ici comme quand on considère les trolls et haters de twitter, ce qu'on dit, quel que soit le message à une audience très faible. Si des puissants qui ont accès au mainstream décident de relayer un délire de gars lambda s'exprimant dans un cercle qu'on pourrait qualifier de privé vu l'audience impactée, et qu'il balance décontextualisée une vanne, un role play, dans le siphon béant du mainstram, impactant de fait des milliers voir des millions d'auditeurs, lecteurs ou je ne sais quoi, c'est cette personne qu'il faut blâmer. à titre personnel, je pense que ça s'apparente à de l'effraction de domicile de puissants sur des petits. Ils se font les hauts parleurs de ce qui n'aurait jamais dû être public à ce niveau d'intensité, aussi ce sont eux qui créent puisqu'ils en ont seul le pouvoir, l'appel à la division, à la haine. Je n'ai pas envie que le cas de ce mec fasse jurisprudence aussi même si bien sûr les propos de son personnage sont condamnables puisque Meklat singeait un beauf tout comme Coluche le faisait à son époque, je veux le défendre quel que soit son talent, car je n'ai pas envie que la liberté d'expression en pâtisse par des manoeuvres obscures de sombres  FDP en coallition qui instrumentalisent des propos "privés". Cette stratégie est dégueulasse et d'ailleurs j'estime que tous ceux qui s'inscrivent dans cette logique sont tout autant des terroristes que les frères  Kouachi et qu'ils tuent l'esprit Charlie qui n'est pas tant l'humour mais le devoir d'irrévérence et transgression.

lapinchien

et quand Muscadet dit qu'il ne souhaite pas défendre ce mec, parce qu'en gros c'est bien fait pour sa gueule, il n'a qu'à pas s'exprimer sur des sujets polémiques en ne protégeant pas son anonymat, je ne comprends pas. Ne pas le faire, c'est laisser cette coalition obscurantiste préempter sa liberté d'expression. L'anonymat est un détail quand on voit leur volonté à aller déterrer des dires anciens et à lancer des investigations nauséabondes en remontant à l'adolescence des individus pour les discréditer dans leurs propos d'adultes. L'anonymat d'aujourd'hui n'est pas acquis si ces gens installent leur mode de pensée primaire et fascisante dans un coup d'éclat qui fera cas d'école. N'en doutons pas, demain il lanceront les mêmes investigations pour chercher à connaitre qui se cachait sous un alias, et en feront leur marionnette pour servir les intérêts qu'ils voudront .


LePouilleux

C'est clair que c'est de plus en plus difficile d'aller à contre-courant. On a soit affaire au blob de la bien-pensance qui doit être vu comme une sorte de conservatisme social qui ne dit pas son nom et son contre-poids de plus en plus virulent : l'avion à réaction des réseaux sociaux et la secte de l'opinion publique.

lapinchien

Citation de: Muscadet le Mars 03, 2017, 11:30:22
https://www.youtube.com/watch?v=yWKpwgemTtM

pour la Zone, le game n'est pas encore là, c'est une poudrière avec une petite mèche et dans la logique décrite, le premier réactionnaire ayant accès au mainstream, en quête d'un peu de buzz, passant par hasard dans le coin, craquera forcément une allumette. là ce sera le début du jeu.

Lourdes Phalanges

« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

lapinchien

la vie est bien plus ironique que ces tv shows à la con soit disant post modernes et je ne vois pas de l'intérêt à rajouter des bisounourseries pour diluer le propos si ce n'est rendre la came plus addictive auprès des gens totalement désespérés.

Lourdes Phalanges

« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »