LA ZONE -

Phobie 1 : observation en milieu clos

Le 30/09/2005
par Tialy
[illustration] J’ouvre les yeux mais l’obscurité ambiante ne me permet pas de discerner quoi que se soit. Qu’est-ce que je fais là ? Où suis-je ? Je me lève pour essayer de reconnaître l’endroit dans laquelle je me trouve ou au moins quelques objets susceptibles de me situer. J’avance lentement, mes bras en protection ; je ne distingue absolument rien. Je n’ai pas fait trois pas que mes mains rencontrent une parois solide, apparemment un mur en béton. Je le suis à tâtons pour me donner une idée de la taille et de la configuration de la pièce. J’ai trouvé une porte. Je la pousse, mais elle ne bouge pas. J’y mets plus de force, mais cela ne change rien. En plus, j’ai beau l’inspecter dans tous les sens, mais il me semble qu’elle n’a pas de poignée.

Enfermée.
Je suis enfermée dans une chambre de trois mètres sur deux avec pour seule compagnie les acariens peuplant le matelas miteux sur lequel je me suis réveillée. Je fais encore quelques fois le tour de ma geôle à tâtons dans la recherche d’un hypothétique interrupteur, mais vainement; d’après ce que j’ai senti, les murs moites sont entièrement nus. Je commence à paniquer. Je ne sens aucun courant d’air et l’humidité des parois me fait vraiment penser à la condensation due à une respiration en milieu clos. Il faut que je sorte de là. Je me jette de tout mon poids contre la porte, trop résistante pour mes 45 kilos. Le seul bénéfice retiré étant une probable fracture de la clavicule.

La douleur sourde de mon épaule gauche, se diffuse dans mon bras et commence à descendre vers mon cœur affolé. Je n’avais pas remarqué qu’il battait si vite. Il faut que je me calme sinon l’Angoisse va avoir le dessus de ce duel désespéré, auquel j’aurais préféré ne jamais participer. Trop tard, je la sens m’envahir peu à peu, s’intensifier au rythme de ma douleur et lentement prendre le contrôle de mon esprit. J’aurais voulu hurler, mais mon corps, maintenant ramassé en position fœtale, refuse de m’obéir, terrassé par tout ce qui tourne dans ma tête. Une frayeur sans nom infeste mon cerveau déjà entièrement maîtrisé par l’anxiété. Mes pensées, sous forme de flashs étranges et terrifiants, défilent à une vitesse inouïe, sans interruptions ni aucuns liens logiques, réduisant à néant mes espoirs de les stopper. Plus rien ne pourra jamais les empêcher de tourner.

Je voudrais que tout cela cesse, mais à ce moment, je ne contrôle déjà plus rien. Je n’arrive plus à respirer normalement. J’ai chaud. J’ai froid. Je tremble. Je transpire. J’ai mal au bras. J’ai l’impression que mon crâne va céder suite au fracas assourdissant de mes raisonnements incohérents s’entrechoquant dans tous les sens, dans un bruit toujours plus retentissant. Mais cela me rend le silence qui règne en maître dans cette cellule encore infiniment plus pesant. Il faut que je sorte mais je suis comme paralysée. J’ai de plus en plus de peine à respirer. Mon corps est gelé alors que mon cerveau entre en fusion. Malgré l’obscurité, j’ai l’impression que les murs se rapprochent. La sueur coule le long de mes formes livides agitées de soubresauts. Je suffoque.

Des souvenirs plus douloureux encore viennent à m’assaillir, des pensées de plus en plus sombres m’obnubiler. Il faut que ça cesse, je n’en peux plus. Je veux sortir d’ici. M’en aller. En finir. Ne plus penser. Tout arrêter. Crever. Mais, dans ma prison, les murs qui m’entourent se resserrent inexorablement. Je vais bientôt manquer d’air. Vite, une solution. Et la porte, s’est ouverte dans un flot de lumière aveuglant, une silhouette un peu floue pour mes yeux, habitués à l’obscurité, à son pas. De la lumière, de l’air, enfin, il était temps. Sortir. Quitter le plus vite possible cet endroit glauque et morbide, qui m’horripile.

Quelqu’un en face de moi ? Je m’en fous, je fonce en direction de la lumière, promesse ultime de ma liberté retrouvée. La silhouette, un homme, veut m’empêcher de m’enfuir en m’attrapant par le bras ? Je lui mors sauvagement la main jusqu’à sentir le goût de son sang dans ma bouche. Un second arrive à son secours ? C’est avec un coup de coude dans le nez que je le reçois. La lumière se rapproche. Mais pourquoi se liguent-ils tous contre moi ?

Je réussi à atteindre la porte au moment exacte où trois gars assez baraqués décident de me sauter dessus et me clouent au sol. Les deux premiers, encore un peu ensanglantés, viennent à leur secours afin de me porter sur mon lit et me maintenir fermement dessus. J’ai beau crier mais personne ne se préoccupe de ce que je dit. Puis je sens une aiguille se planter douloureusement dans mon cul et tout se met à tourner, à fondre, autour de moi, alors que dans ma tête je commence seulement à comprendre. Du Tercian®. Les salauds ! Une fois de plus, ils n’ont rien compris. Une fois de plus ma claustrophobie les a bernés. Et tout en sombrant, incapable de la moindre réaction, j’entends leurs voix, déjà lointaines, susurrer des bribes de mots tout juste compréhensibles.

…période d’observation… …dangereusement instable… … hospitalisation prolongé… …agressive… …chambre d’isolement… …isolement… …ment…

= commentaires =

Ventoline

Pute : 0
    le 01/10/2005 à 07:13:09
Le fait de se reveiller dans un lieu inconnu et plongé dans l'obscurité moi j'aime ça, et je trouve qu'on passe à coté de beaucoup de choses ici. Edgar Poe a abordé ce thème dans ses Nouvelles Fantastiques: et bien le héros mets 3/4 pages avant de plus ou moins comprendre l'aspect du lieu (sans même d'ailleurs y mettre le mot cellule), et l'endroit cache pas mal de surprises bien croustillante et parfaitements inattendues.
Ici en deux ligne la messe est dite: un cube à la con, un matelas et c'est fini. Ou est l'inconnuuuuu ?
Au lieu de ça nous avons un focus exclusif sur la psy du héros, un peu convenue et rébarbative dans le sens où comme elle n'a pas grande originalité en pompant les clichés du genre, et que plus encore, le lieu n'inspire pas à priori de craintes aussi radicales. Cette description on se la bouffe comme un supo dans le cul, parce qu'à la rigueur elle n'aurait pas à exister. Les manifestations physiques de la peur et point barre, pour le reste l'état mental du héros restera à charge de l'imagination du lecteur qui la considerera d'ailleurs avec d'autant plus d'inquiètudes qu'il ne fait que l'estimer.

De toute façon Anonyme est un taré sinon il ne connaitrais pas le Tercian. Et me faites pas croire que c'est l'oeuvre d'un brancardier, ou pire d'un infirmier chauve.
Nounourz

Pute : 1
    le 01/10/2005 à 11:14:51
Niveau écriture rien à dire, c'est passé tout seul.

Niveau récit, il y a tout de même quelques critiques à faire.
D'abord, la situation initiale (dans une pièce dont on ignore la forme, les contours et l'existence d'une issue) est à mon avis génératrice d'une forme d'angoisse qui a été totalement sous-exploitée.
La montée d'angoisse décrite un peu plus bas semble terriblement convenue et prévisible. Je pense que le thème de la claustrophobie aurait pu être traîté dans un contexte plus original qu'une geole de prisonnier.
A force de lire du psychopatho sur la zone, j'ai envie de lire des trucs qui sortent un peu de l'ordinaire.
Je pense toutefois que ce texte peut être jugé convaincant, en particulier par les non-zonards, en raison de sa qualité de rédaction.
Narak

Pute : 2
    le 01/10/2005 à 11:55:07
Pareil que Nourz, sauf en ce qui concerne la qualité de rédaction. C'est pas mauvais mais rien de super non plus. Finalement ce texte est assez banal. Surtout sur la Zone.

Sinon l'image est sympa, mais pourquoi y a t'il un vagin géant dans le mur ?
    le 01/10/2005 à 12:04:42
La question est surtout : où est la bite géante correspondante ?


Ce texte m'a rappelé mes vacances 2001, où j'avais vu un homme faire une crise de claustrophobie violente (un peu comme un insecte qui se lance et se relance contre une vitre, mais avec un homme et un mur), pendant la visite des usines Perrier.

Bref.

Le problème, c'est que la claustrophobie, c'est une des phobies vraiment bateau. Donc il aurait fallu un texte qui se distingue vraiment, pour la servir. Là, ^c'est trop peu marquant.
D'accord pour dire que vu d'ailleurs que la Zone, ça peut passer pour un bon texte, du moins acceptable et sans gros défaut.
Mais trop attendu.

Fait chier, c'est ni bon ni mauvais.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/10/2005 à 12:26:46
C'est vraiment sympa le fait d'être publié de manière anonyme, on va enfin pouvoir se dire nos quatre vérités, arrêter de planquer ce qu'on ressent rééllement derrière de vils calculs de copinat et tous ces affectueux mensonges reconfortants qu'on se balance...

Pour être franc, puisque l'occasion m'en est donnée : je n'ai pas lu ce texte.
nihil

Pute : 1
void
    le 01/10/2005 à 15:16:17
"Ce texte m'a rappelé mes vacances 2001"

J'ai cru que t'avais passé tes vacances 2001 dans une pièce de 2m sur 3, sans lumière et avec juste un matelas... Ca me plairait bien ça comme vacances.

Pour le texte, je suis pas convaincu. Moi je trouve pas ça trop bien écrit, enfin y a des hauts et des bas, des belles phrases et d'autres assez pourries. Et effectivement, niveau psychologie ça s'attache uniquement aux manifestations de la peur, c'est pas très poussé. Par rapport à l'ensemble des textes psychopathos de la Zone c'est assez mauvais, si ça vient d'un zonard il manquait d'inspiration. Ne concluez pas de ce commentaire que je ne suis pas l'auteur, j'ai décidé de commenter ma participation de manière distanciée, et sans montrer quoi que ce soit qui prouve que je suis l'auteur.
nihil

Pute : 1
void
    le 01/10/2005 à 15:22:29
A noter qu'on a déjà eu deux textes traitant directement de la claustrophobie, tous les deux plutôt bons :

http://zone.apinc.org/article.php?id=796
http://zone.apinc.org/article.php?id=1146

Commentaire édité par nihil.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 01/10/2005 à 20:26:40
Les claustrophobes, ils ont sûrement quelque chose à cacher. C'est des enfoirés.
nihil

Pute : 1
void
    le 01/10/2005 à 21:12:49
Ta rhétorique commence à battre de l'aile je trouve. Tu fréquentes beaucoup Cadarn ?
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 01/10/2005 à 21:34:54
Ce serait un fameux hasard, je ne sors plus de mon hospice. Mais c'est vrai que je bats de l'aile depuis que je ne bois plus.
Darkside

Pute : 0
    le 01/10/2005 à 21:57:22
Je vous colle ce que j'ai déja écris sur le bar:

Avant de donner un avis sur le texte, je me sens un peu interpellé par le contenu:
J'ai souvent vécu cette scène, à l'époque où je travaillais encore en intra-hospitalier mais de l'autre coté, de celui qui viens voir le patient en chambre d'isolement. Je ne me suis encore jamais fait mordre. Je ne crois pas que les psy seraient assez cons pour enfermer quelqu'un qui présente un état de panique claustophobique. En fait la chambre d'iso devrait avoir surtout la fonction de contenir un malade en prise à des délires d'éclatement de sa personne. Le Tercian est un neuroleptique sédatif qui agit principalement sur l'angoisse psychotique.


Myra
    le 02/10/2005 à 00:29:19
...Et les chiens seront bien gardés.
Myra
    le 02/10/2005 à 00:38:08
Non franchement, j'aime assez ce texte, y'a de bonnes idées. Sauf que j'ai du mal à imaginer quelqu'un pris dans une crise de sa claustrophobie qui se met à penser "Du Tercian les Salauds...", je vois pas trop comment il pourrait analyser des choses et "commencer à comprendre" seulement aprés avoir vu une lumière alors que l'instant d'avant il était entrain de suffoquer.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 02/10/2005 à 00:41:17
Les chiens qui se laissent garder ne méritent pas d'être gardés. Non, ce n'est pas une citation de Lao Tseu.
Tyler
    le 02/10/2005 à 18:06:46
cool je vais pouvoir résumer l'idée de mon texte vite fait

je pensais faire la même chose, sauf que le héros se serait rendu compte après un long questionnement qu'il est dans un casier à la morgue, qu'il peut parfois entendre des gens remuer à l'extérieur, mais qu'il est trop faible pour pouvoir leur envoyer des signaux.
gvfjdhgbj
la peur    le 04/11/2006 à 16:58:13
d smerdiakov baise ta mére
kévine dago yayi 5 r
la peur    le 04/11/2006 à 17:00:48
nické tous vos mére la pute
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 04/11/2006 à 17:13:46
Je sens que ma rhétorique va battre de l'aile, là.
Narak

Pute : 2
    le 04/11/2006 à 17:31:55
Et quand elle battra de la merde...

= ajouter un commentaire =