LA ZONE -

Ceci n'est pas un gonzo littéraire 1

Le 06/09/2006
par Zone Inc.
[illustration] [ Définition : La pornographie gonzo est un genre de films pornographiques qui se caractérise principalement par son absence de tout scénario et de toute intention narrative. (Wikipédia)

Principe : le plan est écrit par Lapinchien, qui le répartit en douze chapitres qu'il sous-traite à douze zonards d'élite surentrainés. Ceux-ci n'ont comme base de travail que les indications de Lapinchien et écrivent indépendemment, sans connaître les étapes précédentes.

Liste des auteurs :
- Glaüx-le-Chouette
- Astarté
- Abbé Pierre
- Myra
- Winteria
- Malax
- Lemon A
- Ryolait
- Ariankh
- Simili
- Aelez
- Invisible ]
1. (Glaüx-le-Chouette)

- « OK, on passe en plan large, et TU L’ENCULES, MARCO, TU L’ENCULES ! »

Le tournage se passait vraiment bien. Trois actrices aux orifices francophones que le monde entier nous enviait, un orifice oral de vieille fumeuse amerloque en voix off occupé à enregistrer des doublages pour que le monde anglophone entier nous envie aussi, deux bouffeurs de phéromones et de chattes hyper motivés, et on en était déjà à la scène finale, alors que c’était seulement vendredi après-midi.

- « Vas-y ! Vas-y ! Et tu te finis dedans, VAS-Y BORDEL, JOUIS-Z-Y DANS L’CUL, PUTAIN C’EST BON, HAHAHAAAAA ! »

Bob Van Boob s’impliquait toujours beaucoup dans ses tournages. Quant à Marco, son acteur fétiche, il était sur le point d’exploser du méat. Il obéit aux indications de son réalisateur, et s’apprêta à jouir sur le postérieur tendu d’Oscarella Pompino, la star romaine d’Angoulême, qui continuait à s’agiter en gémissant.

Soudain, Marco cessa de s’astiquer, s’immobilisa dans une crampe de tous ses muscles ; Oscarella était prête, elle tendit la peau de son postérieur en le regardant sous ses grands faux cils. Et tout à coup, comme une crue de son Hérault natal au printemps, les yeux exorbités, Marco fit gicler, en plein visage d’Oscarella, ces mots :

- « Mais dans une optique d’appréciation néolibérale du travail, ne peut-on pas arguer que la peine, le tripalium latin, n’est rien moins que la voie d’accès directe au plaisir ? »
- « Il ne saurait être question, au demeurant, d’un tel angle d’attaque, me semble-t-il, pour aborder la problématique de l’hédonisme ; le productivisme ne peut être compris au travers du prisme des sens, auquel cas nous nous exposerions aux plus cruels déboires épistémologiques », répondit Oscarella.

Bob Van Boob, qui maniait à la fois sa caméra et son prépuce, s’arrêta net. Derrière lui, Lin Seuk-Dik, dite l’Etoile de Thaïlande, intervint :

- « Je vous saurai gré de prendre en compte dans vos débats les critères intrinsèques du politique, qui en font, quelque paradigme que l’on choisisse, non un logos égocentré, mais une science du rapport et de l’interaction entre les sujets pris individuellement comme simple parties du tout sociétal ».
- « Che rechoins azez ce point te fue », ajouta Karl Evilstein, « et che borte à fos addenzions ce fait, que tans un référenziel sdrigdement bolidique, il ne zaurait augunement êdre guezdion, par gonzéquent, de zennzualität au sens le blus zubjegdiv du gonndzebt, à moins qu’il z’agisse pien zûr de la zennzualität t’autrui ».

Bob Van Boob, qui ouvrait désormais des yeux plus grands que ceux d’Oscarella aux moments critiques, s’était retourné, toujours hagard et béat. Il tenta un petit mouvement de branlette, échoua, se frotta les yeux, reprit son gland, et finit par ouvrir la bouche d’un air furibond, pour clamer d’une voix forte :

- « Mais nonobstant la dépréciation qualitative que peut, à mon sens, entraîner l’emploi ludique de l’étymologie dans les assertions de Marco ici présent, vous ne pourrez nier que le fond théorique impliqué par son questionnement révèle de nombreuses zones d’obscurité, qu’il convient justement d’éclairer ! Foin des doctes refus, je me range à cette attitude maïeutique, en soulevant ceci : la société de type néolibéral, fût-elle vue sous les espèces du politique, rémunère tout travail au pro rata de son utilité, mais aussi de sa pénibilité ; ainsi la torture, certes, amène potentiellement à la jouissance ! »
- « Mais de fait », compléta Oscarella, « il s’agirait pour nous d’établir nettement la quantification relative de ces deux qualités, car si l’utilité prime sur la pénibilité, alors ta conclusion devient caduque ; tandis que si nous posions comme hypothèse de travail que l’inverse est vrai, alors j’accorderais ma voix à celle de Marco ».

Suzy Gorge-Profonde écoutait tout cela, terrifiée. Elle ignorait ce qui leur arrivait, Marco toujours debout devant l’anus offert d’Oscarella, Bob assis, les deux avec leur outil dans la main, la quinquagénaire Américaine qui traduisait tout cela en se touchant et en craquant des cordes vocales, et Lin qui plissait les yeux d’un air pensif. De son côté, elle n’en avait rien à battre, elle était fatiguée, sa scène, épuisante, était finie depuis une heure déjà et Bob ne l’avait pas encore laissée partir. Elle tenta de s’éclipser par la porte du fond, mais Karl l’interrompit :

- « Zuzy, guelle est don boint te fue zur la guesdion ? »
- « En effet, ton bon sens serait de mise dans nos ébats ; penses-tu que le plaisir des sens puisse être abordé dans une perspective purement économique ? », demanda Bob.
- « Et vice versa, du reste. Qu’en est-il à tes yeux, Suzy ? »

En prononçant ces mots, Marco s’était tourné vers elle, et avait commencé à avancer lentement. Oscarella se relevait, ajoutant « de fait, de fait », tandis que Lin prenait une voix grave et la fixait en continuant : « nous ne saurions nous priver de l’exhaustivité herméneutique sur cette question, ton interprétation nous fait défaut ». Suzy se jeta contre la porte et l’ouvrit d’un coup d’épaule et traversa la cuisine de la suite louée pour les besoins du tournage. Derrière elle, les pas chaussés de Bob résonnaient, ainsi que ceux, mats, des acteurs et actrices nus pieds. Prise de folie, elle décida de les arrêter par la force ; en trois secondes, elle eut saisi un couteau à viande du bloc sur le plan de travail, sectionné l’arrivée de gaz vétuste, attrapé les allumettes, et tout en se précipitant dehors, elle en craqua une, la jeta, et referma la porte.

Une énorme explosion souffla l’intérieur de la suite, et arracha la porte. Suzy roula au sol, sans heureusement être blessée. Elle se releva d’un bond et courut vers l’ascenseur, en larmes et contusionnée.

2. (Astarté)

Vendredi 26 septembre 2006

Henriette, accoudée au balcon de son superbe appartement parisien semblait absorbée par le spectacle des badaux flânant sur les quais de la Seine. Comme tous les soir à 19 heures précises, elle avait servi le dîner à Georges son vieil époux. Ce soir encore il avait mangé en silence, le nez baissé vers son assiette qui contenait une saucisse pâle sur un lit de choucroute.

Au début de son mariage, elle avait écouté les conseils soi-disant avisés de maman, elle avait mitonné de bons petits plats et s’était toujours acquittée sans rechigner de son devoir conjugal.
Elle avait relégué depuis longtemps les recettes de cuisine sous l’évier. Son mari n’était pas un fin gourmet.
Mais elle continuait à répondre présente aux sollicitions de Georges, on ne sait jamais pensait-elle.
A son mariage elle était pucelle et vierge de toute éducation sexuelle, tout juste avait elle été témoin d’accouplements amoureux entre chiens et chiennes. Puis le temps avait passé et elle avait compris qu’il n’y aurait pas de miracle, elle s’emmerdait en baisant. Georges était un éjaculateur très précoce.
Elle étouffait dans la routine de leur vie calme et sans surprises dont leur dénominateur commun était l’ennui.
Pourtant depuis qu’elle avait lu un article dans un magazine féminin « Fantasmer vos nuits » un truc comme ça, elle respirait un peu mieux une fois par semaine. Et aujourd’hui, accoudée à son balcon Henriette ne regardait ni les badaux ni la Seine : elle s’inventait un fantasme pour la sacro-sainte levrette du vendredi soir…ce soir. Georges ne parlait pas plus à table que pendant l’accouplement ce qui lui facilitait les choses, pas de bande son pendant son film.
Georges était radin en tout. Henriette tenait à son orgasme

Au salon, Georges lui était tout émoustillé, ce soir il avait avalé sa première pilule de viagra, il sentait bien qu’il bandait mou depuis quelques semaines. Georges tenait à faire preuve de virilité.
- Henriette mon amie je pense qu’un brin de fantaisie pimenterait la chose aussi je vous prendrais volontiers là tout de suite dans le salon.
Henriette le front un peu rosi par l’audace de cette proposition se réjouissait, elle se prenait à espérer qu’elle avait écrit le bon scénario, ce soir elle mettait en scène son abordage par un équipage de corsaires.
Georges était amarré près de la table du salon, debout, campé sur ses deux jambes les mains sur les hanches, pantalon aux chevilles, attendant que sa femme prenne position. Henriette en un tournemain avait redressé sa jupe par-dessus tête. Surprise, Henriette remarqua que Georges ne se lançait pas à l’abordage, il prêtait son pénis c’est tout. Toute à son excitation imaginative elle écarta les jambes et se pencha en avant, toute pudeur envolée afin d’établir la connexion elle-même.
- Toute Société qui n’est pas éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans…
Qu’est ce Karl Marx fait dans mon fantasme pensa Henriette avant de se reprendre et de reconnaître la voix de Georges.
- Considérez plutôt la beauté de ces 2 hémisphères jumeaux, répondit Henriette les sangs enfiévrés tout en creusant ses reins lascivement…croyait elle.
Georges ne se laissait même pas aller à un léger balancement condescendant des reins d’avant en arrière.
- La question de savoir s’il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n’est pas une question théorique, mais une question pratique. Enonça Georges sentencieusement.
Henriette voyait le bateau et son équipage virer de bord et comme elle n’y tenait pas elle s’enhardit :
- Georges, souhaitez-vous varier les plaisirs avec une petite fel-bleurp-lation ? …Un remontant ne vous ferait pas de mal.
Le sang lui montait aux joues de colère et de frustration, tandis que Georges qui semblait ne pas l’entendre continuait de thésauriser.
- C’est dans la pratique qu’il faut que l’homme prouve la vérité, c'est-à-dire la puissance de sa pensée dans ce monde et pour notre temps. La discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique est purement scolastique. Qu’en pensez-vous ma chère ?
T’avises plus de mettre tes paroles sur mon fantasme où je cogne fulminait intérieurement Henriette qui voyait s’éloigner le bateau.
- Voulez vous que je prépare une petite décoction de racine de ginseng séchée et de poudre de gnou mouillée de cendres de mûrier ?
Ses jambes fatiguaient, aussi tout en lui faisant cette proposition Henriette s’était installée à quatre pattes sur la table du salon et lui présentait sa croupe.
- Henriette, une philosophie peut-être elle religieuse ou une religion peut-elle être philosophique ? ET CETTE FOIS BORDEL VEUILLEZ PARTICIPER AUX EBATS.
Henriette était intriguée, le viagra intellectualisait-il les rapports sexuels ?
- Mais mon ami je suis offerte.
- DEBATTONS Henriette sur cette pensée d’un de vos éminents confrères biologistes : On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu.
Son excitation était retombée comme un vulgaire soufflet refroidi, Henriette n’aimait pas trop être titillée sur sa profession. Elle rabattit sa jupe et massa ses genoux endoloris tandis que Georges s’époumonait
- Dites voir, s’ils l’avaient papa….empa…lé….leur….Jé…sus,…où…arghhhh….Mon Dieuuuuuu…arghhhhhhhhhhhhh……ma tê…….teu….
Georges glissa et tenta vainement de s’agripper à la table du salon où se trouvait son épouse quelques secondes plus tôt.
Il gisait sur le sol sans connaissance et son corps se contractait. Henriette se pencha sur lui au moment où il s’immobilisait…raide mort. Puis Henriette qui était biologiste donc curieuse et méthodique pris son pouls, palpa son visage et examina ses pupilles.
Ce boulet est bien mort d’une rupture d’anévrisme, quel con, mais pourquoi n’a t’il pas fait chauffer son cerveau d’inculte avant ce jour pensa t’elle.
Elle s’apprêtait à signaler ce décès à la police lorsqu’elle remarqua avec étonnement une sorte de lichen vert qui moussait dans les oreilles de feu son époux.
Ceci éveilla sa curiosité de biologiste son imagination commença à émettre des hypothèses, à extrapoler, jamais elle n’avait entendu parler d’un tel cas dans les colloques où elle participait. Allait-elle décrocher la timbale genre prix Nobel grâce à la découverte d’un nouveau virus ?
Elle se hâta d’aller chercher sa trousse le visage illuminé.
Elle sifflotait lorsqu’elle fit les prélèvements, qu’elle claqua la porte de son appartement, lorsqu’elle monta dans sa voiture pour prendre la direction de son laboratoire oubliant Georges sur le tapis du salon.

3. (Abbé Pierre)

Nous voici face à un couple de jeunes mariés dans la chambre nuptiale d’un grand hôtel Parisien :

«-Fiona, s’il te plaît, je ne pense pas que réciter l’Evangile de Saint-Jean te fasse moins mal au cul quand on baisera enfin.
-Je ne veux pas savoir Jack. Tu n’as peut-être pas été élevé dans la foi, mais elle s’applique à tout, même à mon anus, c’était marqué dans les petits mots que le prêtre faisait passer à ma mère pendant les messes. Et puis, tu sais, je ne suis pas sûre de bien savoir comment..
-Mais Fiona, tu ne fais rien toi, alors allonge toi et récite la Bible dans ta tête, tu sauveras plutôt la chrétienté de mon érection. ».

Ils étaient prêts à célébrer leur nuit de noces, enfin, surtout Jack, qui avait déjà dû attendre le mariage pour baiser. Sa belle-mère avait été formelle, la virginité le jour des noces ou elle leur laissait le chien pour les vacances. Plein de sagesse et de bonnes intentions, Jack trouvait que la masturbation avait au moins ça de bien qu’elle ne laissait que peu de poils égarés. Fiona, elle, était d’accord avec maman, on ne touchait pas la femme avant le mariage. Son fiancé, toujours très compréhensif avait d’ailleurs sorti cette phrase admirable comme quoi l’attente lui permettrait au moins d’avoir ses premières règles. Mais maintenant qu’ils y étaient, il était pressé de passer à l’acte.

«-Chérie, tu es prête ?
-Tu es sûr que Jésus approuve ce..
-Jésus a approuvé le port de la toge alors qu’il n’était qu’ une frêle victime devant les ânes en rut qui se trimballaient près de sa croix, je ne pense pas qu’une défloration, mot qui d’ailleurs sonne très printanier, ne change quelque chose à sa vision du monde.
-Tu as raison chéri, mets la moi toute, et n’oublie pas d’éjaculer dedans, ça me fera pousser les seins. »

Jack se déshabilla et arracha les vêtements de sa promise avec une grâce non feinte. Et lorsque son gland tentait sa renaissance dans la forêt, Fiona s’écria :

«-Chéri, ils avaient raison, tu crois, de dire que les Dieux n’avaient aucune importance dans la vie des hommes ? Arrête, chéri, je ne peux pas faire cela, je ne peux pas être sexuellement en accord avec les stoïciens et les épicuriens.
-Qu’est ce que tu racontes ? S’il te plaît, ta blague n’est pas drôle, tout comme la masturbation compulsive, je vais finir par l’éplucher, ma bite.
-Je suis sérieuse, étaient-ils si éloignés, véritablement ? Leur guerre philosophique était-elle véritablement inébranlable ?
-Branlable ? Mais arrête, c’est encore un de tes principes de chasteté et de privation ?
-Je dois sortir, ils m’attendent.
-Mais c’est moi qui tends, chérie, c’est moi, je ne vais pas rester là, à l’horizontale ? »

Il tenta de titiller l’orée du bois, mais rien n’y fit, chasse gardée, Fiona se leva et regarda son mari, d’un air de l’armée des morts par une nuit sans lune.

«-Dis moi, dis moi ce que tu sais. Il me faut tout connaître. Quel était le réel message d’Epicure ? Pouvait-on réellement s’éloigner pour ne pas subir les affres de l’existence, pouvait-on jouir de la v..
-De la verge, oui, on peut jouir de la verge, ferme ta gueule et recouche toi, s’il te plaît.
-Non, Chéri, je ne peux pas. Dis moi ce que tu sais »

Jack prit la tête de sa femme et tenta de lui tailler les dents sur le bord du lit. Le sport réunit les esprits. Mais lorsqu’il la releva, il remarqua que les oreilles de Fiona s’étaient remplies de brocolis. Ou ce qui s’en rapprochait le plus. La jardinière dégoulinait à présent sur les joues de la mariée et Jack se mit à attendre la sortie de la brouette, pour tout ramasser. Ah, ces vieux réflexes paysans, pensa t-il. Puis il se dit que ce n’était pas spécialement l’effet du brocoli que de sortir par les tympans. C’est à ce moment qu’il prit peur et tenta de fuir par la fenêtre, avant de remarquer qu’ils étaient dans les étages. Ah, ces vieux réflexes du Vietnam, pensa t’il. Il tenta alors de se rapprocher de la porte mais Fiona l’arrêta :

«-Ne pars pas, dis moi d’abord, dis moi tout.
-Je t’emmerde François Truffaut, je t’emmerde.
-Mais François Truffaut n’a rien à voir avec le lichen, il était réalisa..
-Ferme ta gueule, je te dis, ne me parle plus de religion et laisse moi sortir, tout de suite ».

Jack balança sa femme dans le mur sur lequel elle rebondit grâce à la touffe de végétaux à présent sortie. Sauvez un mur, mangez des légumes, ce slogan, il l’avait entendu tellement de fois, il n’y avait jamais cru. Il réussit à sortir et courut dans tous les couloirs, afin de trouver quelqu’un qui aurait pu l’aider. Mais toutes les personnes qu’il croisa semblaient obnubilées par la philosophie et la pousse de végétaux comestibles en terrain vierge. Certains, même, tendaient les bras devant eux, comme pour en rajouter au cliché ambiant de la scène. Tous se dirigeaient vers la grande salle, gémissant presque des mots en latin tels que paradigme et vicissitude. Il crut même entendre molécule et vélomoteur, mais celui qui les avait prononcés piquait de la mousse dans les oreilles de ses congénères pour se les enfoncer partout où il pouvait. Jack se retrouva comme fou, il lui fallait trouver une sortie, jamais il ne pourrait rencontrer José Bové sans le tuer, et le meurtre n’était pas quelque chose d’humain. Un dissident sembla vouloir se faire connaître ; en plein milieu de la grande salle, il hurlait le nom de Bernard Henri Lévy, comme si un centriste mou du gland aurait pu le sauver en cette heure grave. Peine perdue, les admirateurs de Socrate l’obligèrent à avaler leur lichen comme pour se venger de la mort de leur maître. La ciguë, c’était donc ça, les grecs avaient inventé le foie gras biologique. Jack, bien que toujours dans sa torpeur, se félicita de la culture acquise pendant cette expérience. Puis, il continua à courir et se retrouva devant l’escalier de secours, qui menait sur le toit. Il gravit les marches, semant les zombies qui se trouvaient derrière lui.

Enfin dehors, il eût l’idée d’attendre un hélicoptère ou de faire un feu en brûlant tout ce qu’il y’avait en PVC là haut. Mais, quelqu’un se trouvait sur son chemin ; Fiona. Elle était montée plus rapidement que lui, se servant sûrement des racines qui dépassaient de son corps. Elle s’approchait de lui, doucement, clamant haut et fort derrière son feuillage des noms de philosophes.

«-Chérie, qui sont tous ces spiritueux ? Arrête toi, explique moi, on arrangera tout ce qui s’est passé, j’ai un bon désherbant..
-Des spirituels, abruti. A présent, explique moi pourquoi Socrate a été tellement critiqué ?
-Non, tu la fermes à présent. »

Jack prit sa femme dans ses bras et décida de la jeter par-dessus le bord du toit, il ne pouvait plus rien en faire, et il n’avait jamais aimé le lierre sur les murs des maisons. C’était José Bové, qui devait être content de ne pas être venu.
Il regarda dans le vide, Fiona tombait, et tombait encore, poussant un cri comme :

« Aaaaaaaaaaaaaaaaah. » Pour en rajouter au cliché ambiant de la scène.

4. (Myrä)

Henriette effectuait des zigzags monstrueux sur la grande avenue, ignorant les automobilistes enragés qui brandissaient leur doigt depuis leur fenêtre. Elle lança un regard rapide vers l’échantillon contenant la substance verte, posé sur le siège passager, et accéléra de plus belle. La vision de son mari, nu, inerte et rouge sur le lit conjugal lui occupait l’esprit. « Pourquoi CE SOIR », pensa-t-elle. Elle venait à peine de sortir de son régime draconien qui lui avait fait perdre huit kilos, et attendait particulièrement cette nuit d’extase amoureuse où son mari lui dirait enfin « T’es en forme ce soir, chérie ». Mais il avait fallu que le délire commence. Henriette tenta de se souvenir des absurdités que son mari avait débitées pendant plusieurs minutes. Elle se rappela que celui-ci avait parlé de Platon puis de Voltaire, avant de sombrer dans une analyse philosophique de la société moderne.

Arrêtée au feu rouge, un vieil automobiliste interpelle la biologiste.
-Hé connasse, t’as de ma merde dans les yeux ? Pourquoi tu fonces, t’es énervée ?
-…
-C’est ton mari qui t’a mal baisé ? Hahaha !
-…
-Ouais, je connais, ma femme c’est pareil. Assez d’amour mais trop plein de cellulite. Bon faut dire avec ma peau qui pendouille sur les bords…
-ECOUTE BIEN VIEUX CON SI TU LA FERMES PAS JE TE JURE QUE…
Henriette aperçut soudainement la foule abondante qui remplissait les trottoirs parisiens.
-Qu’est-ce qu’ils font tous à cette heure là ? C’est la nuit blanche de Delanoë ?

La voiture avança, et la biologiste scrutait la foule. Les gens se réunissaient en groupes et discutaient de façon étrange. Les badauds semblaient entretenir des conversations importantes. Il devenait de plus en plus difficile pour Henriette de poursuivre son chemin. Les gens ne semblaient plus se contenter des trottoirs. Ils formaient désormais des petits groupes un peu partout, jusque sur la route. Certains montaient sur les voitures et clamaient des paroles incompréhensibles en levant les bras comme des orateurs romains. Henriette ouvrit la fenêtre et entendit un jeune homme crier à une dizaine de gens des phrases insensées « …Défiez-vous de votre optimisme !...Personne n’est votre semblable !...» Certains applaudissaient et d’autres ripostaient férocement. Henriette repensa à son mari et aux propos qu’il déblatérait avant sa mort, et fit le rapprochement. « Mais qu’est-ce qui leur prend ? J’ai pas que ça à faire moi putain… »

Henriette tenta de remettre ses idées en place quand un bruit assourdissant se fit entendre. Henriette tourna soudainement son volant à la vue d’une jeune femme qui fuyait un groupe de zombies philosophes la poursuivant avec des bouquins de Spinoza. La jeune femme s’approcha haletante et dit «
-Je vous en supplie, laissez moi monter, pitié, ils vont me rattraper.
Henriette hésita un instant en regardant l’échantillon puis acquiesça.
- Qui vous êtes ? Qu’est-ce qu’ils vous veulent ?
- Je m’appelle Suzy. Roulez ! Je vous expliquerai…

Henriette démarra la voiture quand un corps tombé du ciel vint s’écraser sur le block moteur du véhicule. Sachant qu’elle ne pouvait plus avancer, Henriette sortit rapidement suivie de Suzy, et les deux femmes se retrouvèrent encerclées par plusieurs groupes de philozombies. Suzy se faufila vers une petite rue presque vide, excepter un groupe de prostituées ne semblant pas s’inquiéter de ce qui se passait. Henriette la suivit tant bien que mal.

5. (Winteria)

Le haut des bâtiments semblait se recourber vers l’intérieur de l’étroite rue pavée, masquant toute lumière extérieure à celle-ci.. Et tandis qu’elle se refermait également derrière lui, barrée par un bourdonnement de voix scandant des discours sur la matière et l’esprit, Jack, qui venait de quitter l’hôtel, avançait rapidement dans cet univers déjanté. Il se sentait replongé sur les bancs de la terminale, à l’époque où le LSD et les cours de philosophie savaient encore faire bon ménage.

Partout, les enseignes criardes aux couleurs fluorescentes avaient été remplacées par des citations à teneur hautement Nietzschéenne. Là, un « L'enfanxe est innoxenxe mais aussi négligenxe, c'est un recommenxement, un jeu, une roue libre, un premier mouvement, un Oui xacré. » substituait à un « Sex-Shop », ici un « Le commenxement est la moitié du tout. » palliait à un « DVDs XXX HARDCORE ». Cependant, les propriétaires des différentes boutiques ne disposant que de peu de lettres différentes, les « X » s’invitaient gaiement, par endroit à haute dose, dans cette débauche de matière à penser. Il n’était pas rare non plus de les voir, ces commerçants, traverser la rue, l’herbe semblant gicler de leurs oreilles de la même manière que le cerveau d’un poussin écrasé sous un marteau, afin d’arracher, parfois à coups de dents et d’objets tranchants divers provenant de leur boutique - de ceux qu’utilisaient la grand-mère de Jack lorsqu’elle s’ennuyait, les longues soirées d’automne - les lettres manquantes à leur citation illuminée, et de les accrocher tant bien que mal à leur enseigne. Toutefois, les citations excédant souvent une longueur raisonnable, chaque devanture se prolongeait sur les autres, créant ainsi des suites de phrases et des tas de mots indistincts qui se mélangeaient et sautaient aux yeux de Jack. Celui-ci marchait toujours d’un pas rapide. Derrière lui, le groupe de zombies continuait la poursuite, et ses rangs n’en finissaient pas de grossir. Il était cependant assez fasciné par le spectacle des philoputes assises au bord des trottoirs qui soulevaient des questions morales à propos de l’existence et du temps - questions qui leur étaient totalement inconnues quelques heures auparavant -, tout en se grattant machinalement la jambe avec leurs outils de travail encore suintants de lubrifiants aux saveurs aussi diverses qu’exotiques pour les oublier quelques instants.

Lorsque qu’une voiture s’arrêtait à leur hauteur, elles s’approchaient lentement de la fenêtre ouverte en se dandinant d’un de ces pas sensuel et extravagant, toutes filles de joie qu’elles étaient, l’air calme et posé. Puis elles s’accoudaient à la portière, et demandaient soudain :
-    Penses-tu, mon choubidou lapin à la crème, que l’art appartienne à ce que l’on désigne comme la première sphère culturelle ?
Ce à quoi le client potentiel ne manquait jamais de répondre :
-    Viens, poupée, viens tâter de mon objet de défiance, pour ainsi dire l’adversaire de ma raison. Viens, ma coquine, viens tâter de mon désir.
Alors l’une d’elles montait en voiture, de laquelle s’élevait dès lors une rumeur d’explications à propos la foule de possibilités qui s’offraient alors aux deux philozombies pour apercevoir selon quelle logique le désir offre matière à philosopher, qui s’éloignait en même temps que le véhicule.

Jack observait médusé le spectacle des clients qui réclamaient les ouvrages de Montaigne au comptoir des sex-shops et des vendeurs, leur proposant alors de graver ses fameux Essais sur un vibromasseur, ou bien de les recopier au stylo-feutre sur le corps d’une poupée gonflable, lorsqu’il fut soudain plaqué contre un mur par un de ceux-là, un de ces zombies philosophes qui envahissaient les rues. Celui-ci fixa alors son regard au fond du sien, et d’un air fou, un flot de postillons jaillissant de sa bouche à chaque mot, hurla :
-    POURQUOI L’AUTRE ÊTRE HUMAIN, CE MOI QUI N’EST PAS MOI, MAIS SE SIGNALE À MOI COMME CONSTITUANT LUI AUSSI UN AUTRE MOI, POURQUOI CET AUTRE MOI QUE MOI, CET AUTRE MOI-MÊME, OU CET ALTER EGO, FERAIT-IL EN EFFET SPÉCIALEMENT QUESTION POUR LA PENSÉE ?
Jack resta sans voix. En lui, il réfléchissait :
-    Mais oui, pourquoi cet autre moi, HEIN, POURQUOI ?!
Puis se ressaisissant, il hurla :
-    MARCEL PROUST C’EST RIEN QU’UNE TAPETTE !!!
Un lourd silence s’installa dans toute la rue. L’étrange ballet qui s’y déroulait resta en suspens quelques longues secondes. Même les deux filles publiques qui se battaient à coups d’ongles pour défendre leurs théories sur la conscience commune cessèrent. Tous les regards se portaient sur Jack, des regards circonspects, haineux, de ceux que seuls les zombies à oreilles végétales savent vous jeter. Puis tous se ruèrent vers lui, simultanément.

*** INTERLUDIQUE*** (tudududududu)

-    Comment dit-on : « Jack est définitivement dans une merde noire. » en allemand ?
-    Moi, m’dame, moi !!!
-    Oui ?
-    « Jack ist nicht in eine gut Situation »

***FIN DE L’INTERDULIQUE*** (tudududu)

Alors que les philozombies se rapprochaient à une vitesse dangereusement élevée, Jack réfléchissait à toute vitesse, afin de trouver une échappade à sa situation :
-    Il serait temps que je trouve une échappade à ma situation, pensait-t-il.
Plusieurs solutions s’offraient à lui : il pouvait soit grimper à la gouttière, qui s’offrait à sa main droite, se mettant ainsi hors de portée des assaillants, soit les massacrer un par un à l’aide des quelques leçons de Tai-chi qu’il avait prises par correspondance, ou encore ouvrir la porte derrière lui, s’engouffrer dans la bâtisse et s’y barricader. Il opta pour la solution la plus difficile.

Le bâtiment contenait un club à l’ambiance feutrée, où se diffusait une musique douce, bien que rythmée. On n’y voyait que des hommes, aussi Jack hésita une seconde à ressortir de peur de déranger, avant de voir la fresque de visages et de lichen de l’extérieur collés à la porte vitrée. Ces hommes, donc, tous contaminés par l’étrange mal philosophique, s’embrassaient vigoureusement, s’arrêtant de temps à autres pour se regarder droit dans leurs yeux mouillants, avant de dire :
-    Certes, il n´est plus guère envisagé, en général, d´inscrire un droit au bonheur dans la liste des droits de l´homme, même si la chose a parfois été frôlée dans l´histoire de ces droits. Il n´est pas exclu pour autant que, même simplement pour faire en sorte que nous puissions vivre ensemble, et n´entrions pas tous continuellement en guerre contre tous.

Cependant, au fond de ce salon où se consolidaient des liens peu communs entre zombies philosophes homosexuels, se trouvaient une petite table ronde où étaient assises deux femmes en pleine conversation, que Jack remarqua aussitôt. Non pas qu’elles furent spécialement jolies ou attrayantes, mais aucun buisson verdâtre et touffu ne jaillissait de leurs conduits auditifs. D’un pas rapide mais prudent, le nouvel arrivé se dirigea vers elles, et sans la moindre forme de politesse, se lança dans un examen approfondi et minutieux de leurs oreilles. Après tout, qui sait si les femmes, si coquettes de nos jours, n’eurent pas pour idée de tailler cette étrange plante cérébrale ? Quelque peu gênée par cette inspection de son appareil auditif, l’une des deux femmes, Henriette, lança avec un drôle d’air enjoué :
-    Suzy, je crois que notre ami nous prend pour un de nos amis philosophes ! lança Henriette, l’une des deux femmes, quelque peu gênée par cette inspection-surprise mon-commandant.

-    Quoi ? Tu veux dire, un de ces enculés aux oreilles comme des jardins anglais ?!
Le vynil sauta du tourne-disques, et une foule d’yeux se posa sur eux.

-    Ah ben bravo Suzy, ils étaient pourtant calmes, à se tripoter, et il a fallu que tu les excites !

-    Hiiiiiii, j’ai mis le pied dans la cuvette des chiottes !

-    Mais aidez-moi à bloquer la porte, nom de Dieu ! Au fait, je m’appelle Jack.

-    Enchantée, je m’appelle Henriette, et voici Suzy.

-    Ah ouais, cool.

-    Je sens qu’on va bien s’amuser.

6. (Malax)

Nos trois amis se retrouvèrent dans les toilettes du bar gay, endroit assez effroyable pour des personnes peu habituées à ce monde de luxure et de débauche ; des plugs de toutes sortent étaient disposés près des lavabos, et il était inutile de décrire le sol maculé de semences. Les philozombies donnaient de grands coups de bélier dans la porte à l’aide d’une vraie chèvre, probablement l’objet de quelques phantasmes des personnes venant passer des soirées ici. De gros craquements menaçants annonçaient que les gonds n’allaient pas tarder à céder.
« Putain, on est fait comme des rats ici, aucun moyen de sortir » pesta Jack en voyant une corne de chèvre traverser la porte des toilettes. « Il reste peu de temps avant qu’on se fasse enculer par la horde de philosophes ! »
« Comment on va faire ? » gémit Suzy.
« La seule issue est cette petite fenêtre. » dit Henriette en désignant une minuscule ouverture de 1 mètre de large sur 20 centimètres de hauteur.
Jack cala un manche de serpillière en travers de la porte, bloqua la poignée et dit : «Ca devrait les occuper un moment. On va porter Suzy puis, étant la plus mince d’entre nous, elle se glissera par l’orifice pour allez chercher de l’aide. »
Sur ces sages paroles, les plus sages jusqu’à maintenant, Suzy monta, à l’aide d’Henriette, debout sur les épaules de Jack et passa sa tête par l’ouverture.
« Alors ? » questionna t’il en maintenant les pieds de Suzy pour qu’elle ne se fracasse pas le crâne en contrebas.
« Il y a deux types qui discutent dehors, je vais leur demander de m’aider à descendre… Attendez, il y en a un des deux qui a du machin vert dans l’oreille ! Merde, ils m’ont vu ! »
L’homme qui ne possédait pas de lichen lança à Suzy : « Hep Mademoiselle, vous avez besoin d’aide ? »
Il s’approcha et, en jetant un regard bref au décolleté plongeant de Suzy, il fut pris d’une énorme érection ; des spasmes le convulsèrent soudainement et il s’écria : « Doux Jésus, que m’arrive t’il ?! Rhaaa… je… me sens… bizarre.. je…. Rhaaa c’est comme l’ataraxie de l’âme, voyez vous ; le stoïcisme est la clé d’une vie sans souffrance. Mais approchez que je vous explique mieux mon point de vue… »
Du lichen vert moussait à présent de ses orifices auditifs et l’autre homme se rapprocha à son tour l’air satisfait. Effrayée, Suzy revint à l’intérieur des toilettes du bar gay et referma la fenêtre.
« Je… j’ai vu un homme parler avec un philozombie, je suis sûre que ça en était un ; il m’a aperçue et s’est rapproché mais lorsqu’il m’a détaillée, il s’est arrêté sur mon décolleté et s’est soudainement métamorphosé en philozombie, comme l’autre ! Nous sommes bel et bien coincé à présent. »
« C’est étrange qu’il se soit transformé si tardivement après la discussion. » répondit Henriette. « Je pense qu’il y a une très courte période d’incubation de l’ordre de quelques minutes après le contact avec le philozombie et donc la contamination. La zombification ne doit s’opérer qu’au moment où le sujet contaminé est excité sexuellement, c’est sûrement pour cela que l’homme s’est transformé au moment où il a plongé ses yeux dans tes seins. »
« Plus un bruit ! » ordonna Jack. « Vous avez entendu ? Là dans les chiottes, un gémissement. »
La consternation de Jack, à la pensée que personne n’avait eu l’idée de vérifier les enclos des toilettes fut très vite remplacée par de la méfiance ; il prit un gode qui traînait sur un lavabo et le tint telle une dague. Ses deux amies aux affûts ne purent s’empêcher d’esquisser un petit sourire moqueur à la vue de Jack. Il avait l’air vraiment ridicule mais si redoutable.
Jack ouvrit brusquement la porte d’où provenaient les gémissements, et il vit le plus horrible spectacle de son existence. Un homme couvert d’excréments faisait le poirier contre la cloison en suçant goulûment un balai à chiottes. Le tenant par les chevilles, un second protagoniste l’enculait acrobatiquement, un pied posé sur la cuvette.
L’unique mot que pouvait prononcer Jack à cet instant précis fut : « Bordel… »
La stupéfaction des trois spectateurs était telle que lorsque les deux gays s’écroulèrent de leur position extravagante, tout le monde eu un sursaut.
Henriette fixa l’homme couvert de merde et s’écria : « Professeur Binet ?! C’est bien vous ? Mais que faites vous ici dans cet état ? »
Jack, encore sous le choc, demanda : « Tu les connais ? »
«L’enculeur non mais l’autre il s’agit de mon patron au laboratoire… » Se tournant vers l’homme enduit d’expulsions anales, elle ajouta : « J’ignorais tout de votre orientation sexuelle. »
« Et bien il y a quelques heures, on pouvait me considérer comme homophobe mais j’ai rencontré Paul ici présent lors d’une réunion. Malheureusement, c’était sans compter la mafia russe qui, voulant prendre possession d’informations vitales pour leur plan de conquête du monde, a cherché à nous enlever. J’ai voulu leur expliquer qu’ils se méprenaient à mon sujet mais ils n’ont rien voulu entendre. Bref, après une longue histoire avec des hyènes et des cow-boys agents secrets, nous nous sommes finalement retrouvé en ces lieux. »
Paul pris la parole : « Pardonnez nous de vous avoir fais peur, mais nous cherchions à être tranquille ici ; alors quand nous avons entendu des bruits, on a gardé la pose en espérant pouvoir reprendre après votre départ. »
« Désolé mais j’ai bien peur que l’on vous dérange encore un moment, une armée de zombies accros à la philosophie nous poursuivent. J’ai bloqué la porte mais je pense qu’elle va bientôt céder. » expliqua Jack.
« Ils ont la chèvre ? » demanda Paul.
« Oui. » répondit Suzy.
« Alors il nous reste moins de temps que nous le pensions… »
« J’ai peut être une solution ! » s’exclama Binet. « Autrefois cet endroit n’était pas une boite gay mais le QG d’une organisation gouvernementale pour laquelle j’ai travaillé ; mes supérieurs m’avaient fait construire un tunnel secret menant jusqu'à mon laboratoire afin que je puisse faire mes rapports régulièrement. Et par chance l’entrée se trouve dans ces toilettes. J’espère juste que le mécanisme est toujours opérationnel. »
« Monsieur Binet, vous cachez bien des secrets. » dit Suzy aguicheuse ; elle avait autrefois tourné dans des films scatophiles et du y prendre goût.
« Attendez, vous êtes bien Miss Gorge profonde ? J’ai vu quelques un de vos films ; Spirit, l’étalon des pleines était un chef d’œuvre. »
Soudainement, un bruit de vitre fracassée fit couper court à la discussion ; les philozombies que Suzy avait vu dehors jetaient de gros bouquins de philosophie et tentaient d’escalader le mur pour atteindre la fenêtre.
Henriette s’exclama : « Ils ont des armes ! Professeur Binet, dans quel coin de la pièce se trouve l’entrée du tunnel ? »
Binet et son compagnon se rhabillaient et un objet dépassant de la poche de Paul attira l’attention d’Henriette. Avant que le professeur ne réponde elle cria : « Ne dites rien ! J’ai bien peur que notre ami Paul soit un philozombie… »
Affolé, l’accusé répondit : « Elle dit n’importe quoi, ne l’écoutez pas ! »
« Et ça, qu’est ce que c’est ? » dit elle en prenant le livre qui dépassait de la poche arrière du pantalon de Paul. « Le Discours de la Méthode. Ça a l’air intéressant vos lectures. »
N’ayant plus d’autres choix, le zombie se jeta sur Suzy et la prit comme otage. Henriette ne pu rien faire, elle ne savait pas se servir d’une arme comme le livre, seuls les contaminés acquéraient cette connaissance lorsqu’ils se transformaient ; et Jack pointait fébrilement son gode sur l’agresseur.
Le professeur Binet se courba subitement sous le coup de spasmes et se roula par terre. Il commençait à déblatérer des choses sur Kant, et en se relevant il commença a engager le dialogue avec le zombie :
« Bien joué camarade, je doit t’être reconnaissant de m’avoir fais joindre votre cause, je vais t’aider. »
« Tu dois ? C’est ton devoir et ça implique une décision ou bien alors c’est un devoir naturel et tu n’as pas le choix ? »
« Heu... j’ai dis ça en faite, heu… je doit t’aider, c’est tout, on est dans le même camp. »
« Oui mais quand tu dis « je dois », est ce un authentique devoir ou tu dois le faire pour ton intérêt ? »
« Excuse moi, je comprends pas bien, pour moi, je dois… »
« Cesse de te ridiculiser, tout le monde voit bien que tu joues la comédie ! Et puis t’as pas de vert dans les oreilles comme nous autres. »
« Et merde… Courrez les amis ! La porte dérobée se trouve derrière le troisième urinoir en partant de la gauche ! » Puis il sauta au cou de Paul qui lâcha Suzy.
Henriette actionna le mécanisme et l’urinoir s’enfonça dans le mur, révélant un escalier qui descendait.
A ce moment précis, la porte céda, et une multitude de gays déferlèrent dans la pièce. Ils se jetèrent tous sur le pauvre professeur qui se faisait déjà sodomiser par Paul.
Une fois les trois survivants dans le tunnel, ils refermèrent la porte et les cris emplis de frayeurs que lâchait Binet s’étouffèrent.

= commentaires =

Abbé Pierre

Pute : 1
    le 07/09/2006 à 12:06:00
Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

Prout.

Aaaaaaaaaaaah.
LH
    le 07/09/2006 à 12:22:49
Franchement, ça faisait un moment que je me faisais chier sur la zone.

Merci Lapinchien, mon sauveur devant l'éternel.
Narak

Pute : 2
    le 07/09/2006 à 18:51:35
Bon ensemble. Il reste des trucs marrant dans chacun des textes. Ca manque un peu de jeu de mots genre l'allégorie de la caverne de Platoon, mais j'ai joui.
nihil

Pute : 1
void
    le 07/09/2006 à 19:04:27
Ouais, Glaüx et l'Abbé gardent une place au chaud dans mon coeur pour cet épisode, ainsi qu'Aelez et Invisible pour le suivant, les autres peuvent jarter.
Astarté

Pute : 0
    le 13/09/2006 à 11:20:32
J'ai lu les commentaires avant de lire le texte et en voyant celui de Nihil je m'attendais à pire...
Mais dans l'ensemble c'est pas mal. C'est vrai que le chapitre de Glaüx avec son personnage de Karl Evilstein m'a bien fait rire ainsi que celui de l'Abbé.
J'avais pour consigne de mettre en scêne un vieux couple de bourgeois dont le mari s'acquitte en 5 minutes les vendredis soirs de son devoir conjugal, une levrette. J'ai donc fait, voulu faire, d'Henriette une bourgeoise frustrée.
Les seules incohérences sont dans celui de Myra lorsqu'elle laisse Georges mort dans le lit, qu'elle écrit qu'Henriette attendait une nuit d'extase et qu'elle se rappelle qu'il citait Platon et Voltaire (rendons à César, Georges a cité dans l'ordre Condorcet, Marx et Rostand pour finir au moment de sa mort par François Cavanna).

Sinon avant de lire la suite, Bravo à Lapinchien.
Bandes de débiles co
Débiles et névrosés, baignés par la connerie    le 27/10/2006 à 19:03:13
Les pauvres, ils passent leur temps à faire ça...
Astarté

Pute : 0
    le 27/10/2006 à 19:24:40
Bienvenu

= ajouter un commentaire =