LA ZONE -

Les six filles de Burtinsfort (intense mix)

Le 16/07/2006
par Astarté
[illustration] [ remix du texte Les six filles de Burtinsfort de Bobby-Joe ]
La nuit était tombée sur le petit orphelinat de Burtinsfort. Un vent d’orage fouettait les branches sombres des sapins et projetait à la lueur des éclairs qui déchiraient le ciel, leurs ombres dans les dortoirs où les enfants se blottissaient sous les couvertures. Ils se cachaient, surtout ne rien voir, ne rien entendre, mais tous attendaient anxieusement malgré le pathétique réconfort des remparts de laine, le prochain claquement du tonnerre qui ne manquerait pas de les terroriser davantage.

Quelque part plus bas à l’étage inférieur dans une salle de douche, six petites filles semblaient sourdes à la violence des éléments déchaînés. Assises en tailleur, formant un cercle presque parfait, elles paraissaient indifférentes au tumulte, absorbées par leur jeu. Au centre de leur groupe une bougie rouge allumée laissait s’échapper des volutes de fumées noires. Les six filles étaient nues, une croix noire dessinée sur la peau blanche de leur dos. Elles psalmodiaient une étrange incantation, les yeux fermés pouces appuyés sur leurs globes oculaires. Dans ce latin approximatif qu‘elles seules comprenait, revenait comme une litanie : «…Démon de Nustra…Démon de Nustra… ». Les voix qui murmuraient, imploraient, prenaient de la force en un crescendo lancinant et se faisaient pressantes. La violence des éléments déchaînés augmentait elle aussi en suivant le rythme imposé par les fillettes et se joignait à elles en un chorus diabolique.

Etait-ce un hurlement ou une branche fouettée par le vent qui fit voler en éclat la lucarne des toilettes au second étage ? Etait-ce une ombre que ce bras décharné cherchant à tâtons à dégager l’ouverture ?
Au même instant dans la salle de douche, la bougie quittait le sol, tournoyait doucement devant les fillettes. La plus jeune se mit à pleurer des larmes de sang les paupières closes tandis que l’ombre noire posait le pied à l’intérieur de l’orphelinat. Pendant un moment l’ombre sembla aux aguets, attentive, puis retrouvant le chemin des voix enfantines, un sourire flotta sur ses lèvres et son corps se précisa, se matérialisa. D’aspect humain, le Démon grand et décharné était nu, deux trous noirs béants à la place des yeux, sa peau était sombre et rugueuse, il quitta les toilettes du second étage.

Endormis profondément dans leurs lits, les cinq surveillants des dortoirs ne se réveilleraient jamais plus.

Puis le Démon se dirigea sans hésiter, comme aimanter vers la salle de douches où les six enfants en transes scandaient son nom «…Démon de Nustra…Démon de Nustra… » . Elles étaient d’une pâleur livide et il semblait vital que celui qu’elles invoquaient se présente à elles au plus vite pour qu’enfin elles puissent le libérer des siècles de souffrance et d’errance qu’il endurait. Elles mirent dans leur incantation toute l’énergie dont elles étaient encore capables, elles savaient maintenant que si leur rituel échouait elles y perdraient la vie.

La bougie tournait de plus en plus vite comme une toupie incontrôlable.
Un souffle d’air chaud, doux et silencieux enveloppa les petites filles et elles surent qu’il était enfin là.

La bougie augmentait sa vitesse frénétiquement, se rapprochait des visages enfantins comme si elle voulait les alerter, les réveiller…en vain.
Le démon avança un bras vers la plus jeune.

La bougie tournait, tournait comme actionnée par une main invisible jusqu’à ce qu’une goutte de cire s’écrase sur la cuisse de la fillette. Surprise par la chaleur, elle ouvrit les yeux en poussant un cri que les murs carrelés des toilettes amplifièrent considérablement.

La bougie projeta une lumière verdâtre avant de s’éteindre et se fracasser au sol.
Un voix semblant venir de nulle part hurla : « salopes, toutes des salopes ….» Le démon se désintégra ses traits fondirent, se mélangèrent comme de la cire liquide.
Les cinq autres ouvrirent les yeux à leur tour, étonnées.
“Putain Laure, tu fais chier !” Lâcha l’une d’elles, réalisant que l’incantation venait d’être rompue.

Au dehors, l’orage cessa subitement comme par magie.

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 16/07/2006 à 13:53:05
C'est plutôt bien écrit, mais ça manque un peu de piments, cette histoire de démon et de salopes dans un orphelinat. Malgré le "toutes des salopes", ça ressemble presque à du gâchis, d'une certaine manière. Je ne sais pas, moi, cette Laure, pourquoi est-ce que ce ne serait pas le fait qu'elle se coulisse la bougie dans le cul qui rompe le charme ?
Astarté

Pute : 0
    le 16/07/2006 à 20:10:57
Oui tu as raison je pense qu'il me faut franchir une étape.
nihil

Pute : 1
void
    le 17/07/2006 à 16:51:04
C'est con, y avait des trucs à en faire de ce texte, je sais pas moi, une petite partouze satanique. Dommage que t'aies laissé passer l'occasion de changer un peu l'intrigue en plus des tournures. D'autant que le premier était déjà pas si mal écrit, le bénéfice net est pas monstrueux.
Narak

Pute : 2
    le 18/07/2006 à 13:31:07
J'aimais pas l'original, j'aime pas plus le remix.
Mauvais choix d'après moi.
Aka

Pute : 2
    le 18/07/2006 à 13:48:36
Après la dépêche AFP, l'article de Voici.

J'vois pas bien l'intérêt de ce remix à part allonger quelque chose qui tenait déjà presque du calvaire. Il y aurait eu un truc à faire sur ce texte en modifiant l'histoire, mais là l'auteuse ne s'est attachée qu'à ajouter des phrases aussi agaçantes que l'histoire est naze (exemples : 'La bougie tournait de plus en plus vite comme une toupie incontrôlable' ; 'Au dehors, l’orage cessa subitement comme par magie', au secours).

Il parait que le côté kitsh était voulu, il aurait été plus intéressant (pour l'auteuse et les lecteurs) de jouer à fond cette carte plutôt que de rester le cul entre deux chaises, en piteux état les chaises qui plus est.

Quelqu'un d'autre veut me réclamer un commentaire ?
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 19/07/2006 à 00:05:01
" les murs carrelés des toilettes amplifièrent considérablement" C'est vrai que les chiottes sont mals conçus... On peut pas faire nos ploufs et nos prouts en paix, faut qu'y ait toujours ces putains de murs carrelés qui amplifient les sons ! J'te lui empafrais les couilles moi à cet enfoiré de Walter Closet inventeur du sus-lieu...


Sinon pour ce qui est du texte, je ne m'en souvenais plus et j'ai eu la flemme de lire l'original. Il a été écrit pas Bobby Joe et comme ce mec nous a enlevé Arkanya définivement avec la complicité de cette petite fiote de cupidon, et bien je le maudis sur 10.000 générations et je n'ai vraiment pas envie de relire ses textes d'enfoiré de violeur de femme consentante ! (en même temps c'est vrai qu'il a par la même occasion emporté ce nain de Vassago au loin et çà par contre je ne lui en serais jamais assez reconnaissant) Tout celà pour dire que j'ai l'impression d'avoir lu ce texte pour la premiere fois (c'est peut être le cas d'ailleurs).

Mis à part l'histoire qui ressemble à l'intro d'un episode de Buffy, il y a plein de descriptions qui pour quelqu'un comme moi qui les deteste en général m'ont semblé bien agreables.

Si je peux me permettre une question d'ordre intime... Pourquoi as tu choisi ce texte ? et si oui, pourquoi ?
Astarté

Pute : 0
    le 19/07/2006 à 09:24:22
Petit moment d'intimité avec Lapin...c'est par le titre. Et hop ...démasquée : j'ai vu presque tt les épisodes de Buffy.
J'ai trouvé le texte de Bobby Joe bien écrit mais trop court et pas assez cliché, j'ai eu envie de le reprendre et de lui donner un côté plus kitsh. Me suis amusée en le faisant.

Pour Aka : J'ai eu l'impression d'avoir joué à fond cette carte (ex la dernière phrase...)

Qu'est-ce-qu'elles ont mes chaises ?

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