LA ZONE -

Très-véridique relation de l'attaque bénie de Paris

Le 21/11/2015
par Glaüx-le-Chouette
immondice originelle ici

ce que d'aucuns nomment aussi « contre la France Croisée ».
« Moi, Conhart, preux et sans merci chef de ceux, parmi les Sicambres, les Skires, les Chattes, les Marcomans, les Bataves, les Saxons, les Jutes, et les Suèves, et parmi les Huns jugés infâmes par Attila lui-même, qui divorcèrent la vie d'ici-bas pour embrasser la foi du sang, la foi des massacres obscurs, la foi des assauts sans pardon ni regard, moi, au nom de moi-même, le Tout Haïssable, le Très Haïssable, je t'ordonne céans de me faire le rapport de l'assaut que j'exigeai contre la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la Croix en Europe, Paris.

- Chef, alors, au nom de Dieu le Très-Haut, d'abord ben je cite, c'est dit dans le livre que vous nous avez donné à lire là, ils pensaient qu'en vérité leurs forteresses les défendraient contre nous, mais là en fait on est venus à eux par là où ils s'y attendaient carrément pas, et voilà qui a lancé la terreur dans leurs cœurs. En gros, ils démolissaient leurs maisons de leurs propres mains, je cite hein, autant que des mains des croyants, et le livre, il dit, tirez-en une leçon, ô vous qui êtes doués à clairefontaine, par Saint Candela, dossard 2.

- Trêve de cela, minable crétin. Tu cites à tort autant qu'à perte. Relate seulement, ou péris de ma main.

- Oui ouhla mais non, vous énervez pas, chef. Alors voilà. Un groupe s'est avancé vers leur ennemi, cherchant la mort dans le sentier...

- Dans le Marais, sombre con. Le Marais. Le Sentier n'était point parmi les cibles.

- Oui non mais c'était une image, en fait, le sentier avec un petit s, comme, enfin, le s...

- Dans le Marais.

- Le Marais, le Marais. S'est avancé vers leur ennemi, cherchant la mort dans le Marais, secourant sa foi, son Chef, et voulant humilier ses ennemis. Ils ont été véridiques...

- Cesse, fieffée pute. Il me semble à m'en ressouvenir qu'aucune cible non plus ne fut désignée dans le Marais. Tout était dans les dixième et onzième arrondissements, et à Saint Denis.

- De... comment vous savez qu'ils ont beuglé « par Saint Denis » quand on a lancé l'assaut, Chef ?

- Non. Saint Denis. La bourgade.

- Quoi ? Quelle bourgade ? Bon, mais, Chef, si vous m'interrompez tout le temps, je vais pas m'en sortir.

- Poursuis, demie-molle de chienne.

- Donc, un groupe de huit frères, comme vous aviez dit, on a eu du mal à trouver une fratrie suffisante mais on a trouvé, de neuf à vingt-et-un ans, se sont avancés vers l'ennemi, avec armes et tout le bazar, jusqu'aux cibles choisies minutieusement à l'avance au cœur de la capitale franque, le tournoi de célébration de la mort d'Attila auquel assistait notamment l'imbécile de chevalier François de Hollande, la buvette et l'estrade des ménestrels, simultanément. L'estrade a tremblé sous les pieds de nos combattants et les gorges sont devenues étroites d'angoisse telles les ruelles malodorantes de Par...

- Jeune enculé, si tu pouvais cesser de te prendre pour un poète, que tu n'es pas, et résumer l'action, en bon guerrier débile que tu es, tu m'agréerais et t'éviterais une mort prochaine et juste.

- Alors bon d'accord, donc on a tué deux cent hommes au moins et fait des tas de blessés, enfin des tas au sens de plein, on n'a pas pris le temps de les ranger ensemble, hein, entendons-nous, NON C4EST BON rangez cette épée, je continue j'abrège c'est d'accord. On a tout pété et puis nos guerriers se sont suicidés, comme de juste.

- ...se sont suicidés ?

- Comme de juste.

- Après la victoire, se sont suicidés ?

- Comme de juste. Comme des Justes, même, haha, si vous me permettez.

- Ont vaincu, PUIS se sont tués ? Eux-mêmes ?

- Non mais comprenez. Quand je disais, « Justes », entre parenthèses, je voulais dire, il leur a été accordé ce qu'ils espéraient, le martyre.

- …

- Et la France et ceux qui suivent sa voie doivent savoir qu'ils restent nos principales cibles et qu'ils continueront à sentir l'odeur de la mort pour avoir pris la tête de la croisade, avoir osé insulter notre Chef, s'être vantés de combattre le chevalier Conhart en France et de frapper ses troupes en ses propres terres avec leurs chevaliers qui ne leur ont profité en rien dans les rues malodorantes de Paris ! Cette attaque n'est que le début de la tempête et un avertissement pour ceux qui veulent méditer et tirer des leçons ! Ah ha ! Trop fort, non ?

- Petit. Dis-moi. Parle prestement et clairement. AVEC QUELS PUTAIN DE CHEVALIERS VAIS6JE FRAPPER L4ENNEMI SI CHACUN DE MES SOLDATS SE BUTE LUI6MËME APR7S LA VICTOIRE , »


Ainsi mourut Peenh, capitaine de Conhart, au fil de l'épée d'icelui.



Moralité : Conhart est le plus grand et le plus malin. Or c'est au plus grand et au plus malin qu'est la puissance de réflexion, et par déduction, tous ses subordonnés sont très très cons à ses côtés. Et Conhart n'en avait pas tenu compte en bâtissant sa stratégie. Par saint Dessailly, dossard 8.

= commentaires =

Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 21/11/2015 à 19:53:44
quand je lis les aventures de Saint Con, c'est comme si je portais un cœur croisé
Mill

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Pute : 1
    le 21/11/2015 à 20:13:03
En vérité, je me prosterne.
    le 21/11/2015 à 20:29:11
Comme d'habitude, ce texte est une déclaration d'amour cryptique à Dourak, que sa plume éternellement fertilise nos terreaux littéraires du cul.
Bien
    le 23/12/2015 à 16:54:49
C'est drôle et tout.
Sauf la fin, qui l'est moins, drôle.
Et tout.

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