LA ZONE -

Fragments

Le 03/02/2025
par Glaüx-le-Chouette, 222
[illustration] Le lien vers la "Première litanie" : https://www.lazone.org/articles/1713.html

Le "Premier dialogue", premier texte posté par [222] sur la Zone. Il y en aura neuf en tout. La voix de l'autrice semble se confondre avec celle de la narratrice. On ne sait jamais vraiment. le style oscille entre une forme particulièrement cisaillée de poésie en prose et de magnifiques exhortations à la férocité glauque. https://www.lazone.org/articles/1467.html

Première apparition d'Amélie Vuissin, qui pourrait tout à fait correspondre à la narratrice des Dialogues ET des Litanies : https://www.lazone.org/articles/1725.html

A noter que, suite à un long et houleux débat en commentaire de l'un des textes de [222] (il me semble que c'est "Première litanie"), Glaüx-le-Chouette, agacé au plus haut point par les tendances à la critique comparative de ses petits camarades, finit par cracher à la gueule de ses interlocuteurs que [222] n'était rien d'autre que l'un de ses avatars, démontrant ainsi qu'il faut juger un texte en tant que tel et non par rapport à son auteur supposé.
FRAGMENT - Le père, l'infirmier

(temps : le traitement ; couloir de l'HP)



Le Père - Elle me fatigue. Elle parle. Elle parle tout le temps. Elle parle, pour ne rien dire, pour, pour s'entendre parler.
L'Infirmier - On en est tous là, non ?
Le Père - On en est tous là, oui, peut-être... Mais non ! Pas à son âge ! Pas quand, quand on n'a rien à raconter !
L'Infirmier - Pourtant je trouve qu'elle a beaucoup à dire, moi.
Le Père - Ah ?

Le Père - Elle me fatigue. Moi je voudrais une vie familiale. Une vie calme, construite, quelque chose qu'on puisse, partager, vivre, vraiment vivre. Avec nos corps, nos regards, nos... Ensemble, quoi. Mais elle ! Elle il faut qu'elle PARLE.
L'infirmier - je confirme.

Le Père - Elle parle, oui ; mais qu'est-ce qu'elle dit ?
(un silence)
L'Infirmier - Elle chante.
Le Père - Pardon ?



- - - - -


FRAGMENT - Amélie, le psychiatre

(temps : l'après ; consultation de suivi, cabinet du psy, en ville)



Guérie ? Moi ?

Non. Je ne parle pas. Je ne parle plus. On n'est pas guérie quand on a été détruite.

Et pour parler, plutôt que de parler, c'est vomir qu'il faudrait, je le sais, et je ne peux plus vomir. Ma tête sait, mais plus mon corps. Vomir. Dégueuler. Gueuler. Eructer. Beugler. Me regardez pas comme ça. Racler la gorge et les glaires et tout vous cracher à la face, sur les gens et les choses.
Je ne sais plus. J'ai perdu ça.

Vous n'avez jamais su, vous. Parler. Ou comprendre ce qu'est parler. Vous n'avez jamais saisi le cœur même de votre métier. Le langage. Parler. Me regardez pas avec ces yeux. Fermez-la.



Mais c'est vrai : vous m'avez calmée. Vous m'avez assourdie. Vous m'avez tue.

Désormais les mots sonnent faux sur ma langue. Ils me gênent, ils frottent, ils dépassent, ils trébuchent en sortant. Les mots n'ont plus leur sens - leur sens : mon sens, le sens de moi. Les mots - les mots étaient ma chair - pas les mots, la toile qu'ils tissaient -

regarde ;

vieille image. Vieux cliché.

Je sonne faux. J'ai oublié ma langue. Je parle la vôtre.



Vous m'avez pris ma haine et ma puissance, avec vos médocs, puis avec vos mots à vous, vos mots logiques et vos mots sains. « Il faut que ça fasse sens », « qu'est-ce que tu veux vraiment dire », « explique-moi », « explique-toi ». Et j'ai suivi, par faiblesse et fatigue j'ai obéi. Vos mots clairs et métalliques, siliconés et froids, fixés en moi désormais comme des insectes morts, je les ai ingurgités. Vous me les avez fait avaler, puis fichés dans la gorge à coups d'épingles et de seringues. Piqué les mots de la politesse, du calme, de l'élégance relationnelle, de l'explication psychologique et post-traumatique, à même la glotte. « Voilà ce que tu voulais exprimer ». Vous m'avez démolie, avec méthode, avec cet air satisfait de propriétaire débordant de vos paupières grasses, celui que vous aviez, là, encore, aujourd'hui, à l'instant.

J'avais des mots moi mais - des mots qui font langue. Qui font langue et qui dansent entre les joues et battent et qui font chair, qui excitent, qui caressent. Des mots à faire vibrer les côtes et la poitrine, à faire frémir ma peau. Qui m'érigent et des mots qui s'écrivaient lisses, courbes, fluides, qui faisaient oublier la colonne vertébrale et la déplaçaient au creux du poignet, qui recentraient sur eux-mêmes, sur leur danse en huit allongé, celle des abeilles au sortir de la ruche et juste avant d'y replonger, je sortais seulement pour vous la lancer au visage, ma langue, puis je revenais en moi. J'avais un centre et un sens, et c'était ma langue.

Maintenant même quelques phrases, comme celles-là, me fatiguent. Faire la vaisselle me fatigue moins, travailler me fatigue moins, obéir à l'injonction de ces rendez-vous de suivi me fatigue moins. Alors je fais la vaisselle, je travaille, je viens vous voir et je regarde déborder votre satisfaction comme une chassie hors de vos yeux visqueux de porc engraissé par la bêtise. J'accepte, je subis ; je ferme ma gueule.

Alors vous pouvez bien prétendre que vous m'avez traitée, soignée, guérie, docteur, vous pouvez prétendre. Mais vous m'avez tuée. Vous m'avez fait taire.

= commentaires =

Mill

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Pute : -11
    le 03/02/2025 à 10:30:33
Je dois avouer que je n'ai pas relu l'intégralité des oeuvres de [222] avant de publier. Allez, disons en diagonale et en faisant l'impasse sur la majorité des Dialogues. Je tiens toutefois à rappeler que [222] correspondait à une construction littéraire. Glo la faisait commenter en collant au personnage et ses interventions étaient presque aussi perturbantes que ses textes. On en venait à s'imaginer que ces fictions étaient à prendre au premier degré.

Quant à ce texte proprement dit, j'y retrouve une plume relativement familière que j'ai beaucoup aimé suivre il y a presque vingt ans. A la différence près qu'on tente ici de mettre en place une situation de départ. Départ pour quoi? Ma foi, on verra bien. La thématique de la patiente à moitié folle, dévorée par la haine du monde et des autres, qui se confronte au père puis à une figure symbolique à travers le psy n'a rien de nouveau mais le monologue de fin laisse supposer de belles phrases à venir. J'ai été particulièrement touché par les références à cette langue qu'on lui aurait volé. De fait, je suis enthousiaste sur les suites possibles d'un tel texte.

L'intro avec le père et l'infirmier me semble toutefois inutile et très en dessous du reste. Cette chute, là, "elle chante", on dirait du Disney, c'est curieux, non ? Evidemment, ce ne sont ici que fragments, mais il me semble que ça ne colle pas tout à fait.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 03/02/2025 à 20:39:38
Première lecture du texte, à sec, sans avoir lu les textes en lien dans la section bleue, sans même essayer de me rappeler les écrits de 222 que j'avais lu et commenté autrefois, sans même essayer de me rappeler la représentation de la pièce en devenir ( https://texteencours.com ) à la Baignoire de Montpellier à laquelle Glaüx m'avait invité il y a une dizaine d'années, en faisant abstraction de tout ça.

Réactions pêle-mêle :
- Oh mais c'est court, CMB. Je m'attendais à un comeback flamboyant et je me retrouve avec une sélection du reader's digest.
- Mais c'est quoi ce picotement étrange ? ça me rappelle vaguement un truc...
- C'est vraiment étrange cette façon de vouloir nous faire rigoler avec du pathos. Glaüx essaie bien de nous faire rire, n'est-ce pas ? Non, parce qu'on vit à l'ère du stand up et de l'entertainment, quand même. On ne convoque pas des gens dans un théâtre si c'est pas pour leur titiller un minimum les zygomatiques.
- Ah mais ouais, j'avais oublié que sur la Zone, on pouvait aussi poster des textes sombres. C'est dans la tagline du site, certes, mais ça fait tellement longtemps que personne ne s'y consacre que j'avais juste complètement oublié les effets secondaires.
-Bon. Maintenant faudrait songer à nous rendre le vrai Glaüx parce que celui-là, le faux, il a un peu trop fréquenté le milieu de la littérature performée scéniquement et il commence à me faire peur. Accessoiriste ? Accessoiriste ? Reprenez votre Glaüx de contrefaçon, s'il vous plait.
Mill

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Pute : -11
    le 03/02/2025 à 23:26:40
Mais à quel moment t'as eu l'impression qu'on essayait de te faire rire ?

Et pourquoi un retour flamboyant ?

Ah mais euh, laisse-lui le temps d'arriver, m'enfin !
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 07:08:17
Non mais je parlais au second degré. Je voulais juste camper un zonard lambda qui n'est plus habitué qu'aux textes rigolos. Mais je déteste le stand up et je célèbre le retour du sombre en vérité. C'est pas comme si Glaüx avait explicitement demandé qu'on lui latte les couilles aussi. Et puis si j'avais voulu être méchant gratuitement j'aurais juste fait courir la rumeur que Glaüx est le Vincent Bolloré de la Zone.
Mill

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Pute : -11
    le 04/02/2025 à 12:28:22
COMMENT ??? GLO EST LE VINCENT BOLLORE DE LA ZONE ???

Ptain on me dit rien, à moi.
    le 04/02/2025 à 13:53:31
On m'a forcé. Le démon du marketing m'a manipulé le clic.

Mill, t'es toujours aussi surlittéraire, plus que moi je crois, et ça me réjouit. Tu as vu un truc qui m'embête, depuis des années, dans ce texte. J'ai capté depuis des plombes que ce que je voulais faire, c'était faire entendre deux voix qui se percutent et s'interdisent l'une l'autre, la voix lyrique de [222], passionnelle, immodérée, fortissimo, et la voix prosaïque du reste du monde autour d'elle. Je voudrais montrer ce que tu dis déjà un peu, à savoir qu'en revenant de l'anorexie, tu te retrouves pauvre et quasi muet, l'exaltation a disparu, tu peux formuler, mais plus chanter.
Et dès lors c'est chiant : y aura toujours une part du texte lyrique qui prend le lecteur ou l'auditeur par où il convient d'être pris, et des pans entiers du texte qui seront, ben, chiants en regard. Par définition, en conséquence même du projet.
Et je trouve pour l'instant pas de structure viable pour mettre tout ça dedans. Mais ça viendra.

En attendant, ouais, y a des bouts chiants, des bouts lyriques réussis (dans les Litanies), des bouts lyriques fragmentaires ou amputés (ici, parce qu'on est après la "guérison").

Par contre, Disney, je vais être obligé de te le tatouer à l'intérieur du prépuce, puis de te le retourner sur la tête.
    le 04/02/2025 à 13:54:37
Lapinchien, merci pour la tentative de lattage des couilles, je demande effectivement que ça.

Par exemple, supposer que le texte ait une fonction comique m'a instantanément donné envie de brûler tout ton quartier.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 14:20:25
Non, mais ça c'était un commentaire complètement gratuit. Et tu sais ce qu'on dit ? Quand c'est gratuit, c'est toi le produit.

Avant de considérer les liens dans la partie en bleu pour voir si ça change mon opinion, j'ai comme dans l'idée de faire un petit tour sur la fiche auteur de 222 pour y glaner un peu de contexte.

- Sexe : Je hais le sexe. Je le pratique comme un suicide -> Par hydrocution probablement.
- Date de naissance : 1979 -> Et voilà ! Je l'imagine comme une sorte de Jean d'Ormesson à couettes maintenant.
- Adresse actuelle : Faiblesse est mon pays -> Prévoir du sucre en poudre dans un petit sachet dans le sac à main en cas de crise d'hypoglycémie. Faire passer ça pour de la coke.
- Signes particuliers : Ne mangeait plus. Est restée fine -> Welcome back 222, les sacs d'os font fantasmer le lectorat.
- Caractère : Et mensonge est ma langue -> Tu veux dire que tu suces comme tu respires ?
- Ennemi héréditaire : Mon père -> Le père est combat de toute chose.
- Maitre à penser : Faiblesse. Mensonge. Haine et Violence -> Une sorte de gilet jaune complotiste en gros ?
- Alimentation : Sperme et légumes -> Régime de bananes, comme Jeanfi Janssens donc.


Voilà, avec un peu de contexte dans mon sac à dos, je m'en vais lire la première Litanie de 222 à présent, pour voir si mon avis change.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 17:06:13
Remarques à chaud, après la lecture de Première litanie de 222 :

- Bordel, je n'avais même pas commenté à l'époque. (voilà qui est brillamment réparé)
- C'était déjà court, CMB, je ne m'en souvenais pas, une sorte de shoot intraveineuse d4ÜBERLITT2RATÜRE. C'était donc ça, le manque, en l'absennce de Glaüx ?
- Comme une irrépressible envie de remplacer les virgules par des 'Ta gueule, pute.' et les points par des 'AH§ENFIN§AH?MAISNON?ENFAIT§'
- Je ne comprends définitivement pas qu'avec un tel niveau de dark poetry, la Zone n'ait pas été envahie par des centaines d'EmoGoths pleurant des corbeaux et des chats noirs.
- 222, j'espère que tu ne dédicaces pas tes œuvres avec ton propre sang parce que le combo scarification et anorexie, c'est pas top pour la santé.

ça m'a filé une de ces pêches ! Bon, j'attaque, à présent, le Premier dialogue de 222 pour affiner l'idée que je me fais des Fragments.
Mill

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Pute : -11
    le 04/02/2025 à 17:41:28
Bon, j'avoue, Disney, c'est un coup bas.

Mais comme j'ai plus de prépuce hein...
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 17:45:59
"j'ai plus de prépuce hein..." Faut pas les faire rire pendant une fellation, c'est la base.
Mill

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Pute : -11
    le 04/02/2025 à 17:52:12
Sinon, par rapport à cette histoire de structure du texte, je me demandais si tu arrivais à visualiser le texte. Si tu envisages une pièce de théâtre, tu ne manipules pas que des mots sur du papier mais des gestuelles, des situations, de la 3D, du décor, etc. Peut-être que la piste proposée par LC (en gros revenir aux fondamentaux du persona de 222) offre un sentier intéressant (à défricher hein mais quand même).

La question c'est aussi l'angle de ton texte final. Ton héroïne a-t-elle forcément raison ? Oui, pour elle, tout est terne, fade, chiant, mais ton intention est-elle de convaincre le lecteur-spectateur qu'elle a entièrement raison ? Si oui, une idée serait d'aller chercher un personnage normatif dont on s'aperçoit qu'il est dysfonctionnel. Je pense au père mais ce pourrait être le psy, la mère, un ex amoureux, voire une constante de personnages toxiques dans son entourage.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 18:05:58
C'est une occasion inespérée pour moi de placer le mot "didascalie" (compte triple) et d'étaler le peu de culture que j'ai sur le sujet.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 04/02/2025 à 22:27:57
Ce que j'ai pensé du Premier dialogue de 222 :

- Un peu plus long, CMB aussi, qui s'est dressée à la lecture.

- Les premiers essais de nihil à la photomanipulation : il n'avait pas peur des gros pixels et des détourages à la hache, à ses débuts.

- La demie-molle du Christ en illustration : une bite sur la Zone, c'est rare mais là les propos du texte la justifient entièrement. Elle devrait même être en érection et ce ne serait pas du 'blasphème' gratuit.

- Ah ben j'ai commenté le texte à l'époque : j'étais déjà pas drôle, je recommande mes réactions si l'AVC est votre quête ultime dans la vie. Je n'ai pu m'empêcher d'ajouter un nouveau commentaire, une nouvelle punchline de folie, que je tiens à disposition du service communication du laboratoire pharmaceutique le plus offrant.

- Il y avait un de ces mondes sur les commentaires de texte de la Zone à l'époque, un vrai hall de gare ! ça fait rêver.

- Les avis étaient mitigés mais pas tièdes. Les lecteurs étaient totalement charmés ou détestaient profondément sans la moindre nuance.

- Il y avait encore des trolls, en ce temps béni, et ça apportait vraiment un plus aux échanges des commentaires. Vivement qu'on puisse, un jour, à nouveau, commenter les textes sans avoir à s'identifier, ça ajoutait du fun.

- L'avis de 222 sur son texte est donné en commentaire : "C'est de la merde sous intestin putride." Apparment elle aime bien s'autoscarifier aussi dans le monde des idées, de manière totalement injusstifiée cependant.

- Les commentaires de Glaüx étaient très drôles. Allez vite les lire.

- Un bon gros bloc de littérature blanche comme je les aime. Avec de longues phrases qui donnent le tournis et font que l'on se remet en question à chacune d'elles, au plus profond de son être. De la littérature blanche avec des thématiques fondamentales et puissantes qu'on attend pas du tout, qu'on ne voit pas du tout venir et qu'on se prend en plein dans la tronche, alors qu'elles surgissent, en embuscade, au détour d'une réplique bien sentie mais qui in fine n'était qu'un prétexte, et, aussi, des thématiques qui font plier l'intrigue en un tout petit agrégat superflu.

- Une véritable théatralité (contrairement aux Litanies qui peuvent se contenter d'une simple lecture). Ici on a besoin de plusieurs acteurs qui défendent leur rôle, d'idées incarnées qui se confrontent les unes les autres, de passes d'armes dans les tête-à-tête qui ne trouvent leur sens que dans les vérités absolues assenées dans les monologues.

- Une musicalité de folie émerge même si, heureusement, c'est pas une chanson de Joyce Jonathan sur l'anorexie.

- Les Dialogues donnent leur légitimité aux Litanies qui seules n'ont pas d'autonomie propre et ne devraient pas être publiées seules, à mon avis.

J'ai donc énormément aimé Le premier Dialogue qui me dévoile les Fragments sous un jour nouveau. Bon je m'en vais lire, à présent, la première apparition d'Amélie Vuissin (le dernier des 3 liens dans l'espace bleu) pour rendre mon verdict définitif.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 05/02/2025 à 10:54:18
Je suis le grand floodeur fou, le destructeur des mondes critiques, lapinchien le noctambule en carton et je m’apprête à donner mon avis sur "Asylum 1 - Cellule 218" de 222, la première apparition d'Amélie Vuissin, comme conseillé dans la section bleue au dessus des "Fragments" de Glaüx et 222, pour mieux appréhender le personnage d'Amélie.

Je ne sais pas si c'est une erreur, mais avant de lire le texte, je suis tenté par lire les commentaires et là, c'est effectivement le drame :

- Je me retrouve avec plusieurs douzaines de critiques issues de 7 ou 8 zonards différents. La grande majorité d'entre eux est inactive sur la Zone en 2025 probablement perdus dans des choses plus futiles comme fonder une famille ou tout simplement survivre dans le monde post-pubère.

- Tout de suite, je suis happé par une ambiance digne de l'émission "Droit de réponse" de Michel Polac des années 80.

- Ma contribution à l'époque ? J'ai juste posté quelques commentaires, étonnamment, alors qu'une grosse polémique semble pourtant gronder. En substance :

* Je m'oppose à nihil qui pense que le texte tape nettement moins que les Dialogues, que c'est trop sautillant, que les tournures sont moins recherchées. "Les Dialogues étaient venimeux et pervers. Ils avaient de la nuance dans la brutalité. C'était leur principale qualité. Là, c'est gueulantes, insultes en majuscules et gros sabots." C'est pas convaincant pour lui.

* Je trouve le texte très convaincant, au contraire, parce que faut probablement pas s'attendre qu'un tel narrateur malade surveille le style de sa réflexion. C'est hystérique donc c'est juste.

* Je semble particulièrement apprécier le basculement entre l'en dedans et l'en dehors de la tête de l'auteur.

* "Les Dialogues étaient trop travaillés pour décrire fidèlement la confusion d'un esprit malade", dixit Osiris, "Je pense comme lapinchien.". BORDEL? MAIS QUI EST OSIRIS ?

* Puis ça parle vaguement de cheval de course, j'ose un "ah ! Glaüx est un turfiste ! un fucking turfiste, un turfiste fucking.", un truc totalement hors sol avec 18 ans de recul.

- Excellent ! Glaüx est en roue libre et il se bat contre tout le monde en même temps en prétendant sur 40 interventions ne pas encore avoir lu le texte mais se battre contre notre manière à tous de le critiquer.

- Excellent ! nihl est super drôle dans ses interventions (mention spéciale à l'approche statistique comparée de l'appréciation de texte) Je vous conseille d'aller lire cette merveille d'un Age à jamais révolu.

- Les trolls sont là aussi et ils balancent sur la vie privée de Glaüx puis se font rétamer la gueule par ce dernier. Bénis soient ces PNJ !

- De gros combats s'en suivent entre surlittéraires (Glaüx, Winteria, nihil, Narak), de gros lecteurs, de gros théoriciens de la littérature. Je reste complètement tétanisé, prostré en boule à l'écart du fight, sidéré comme un lapin ébloui par les phares d'une bagnole, n'osant pas la ramener de peur de s'en prendre une. IL FAUT ABSOLUMENT QUE JE SURVEILLE CE QUE RACONTE GLAÜX? A PRIORI IL Y A UNE SEULE BONNE MANI7RE DE COMMENTER CES TEXTES? UNE SEULE ET PAS UNE AUTRE§

- Soudain il y a une référence au BloGlo. J'ose y croire un instant, je vérifie sur le net mais comme je m'en doutais le site n'existe plus. Un gros chagrin m'envahit.

- En tout et pour tout, un seul commentaire de 222 : "lol^^". QUELLE GROSSE FARCE QUAND MËME §

- Alors que le combat semble s'enliser, Winteria lance un : "Glaüx, faudrait vraiment que tu lises le texte pour te faire une idée." Ce à quoi, Glaüx rétorque en retirant son masque de méchant de Scooby-Doo : "C'est moi qui l'ai écrit, ducon."

GRAND RETOURNEMENT DE SITUATION § APPLAUDISSEMENTS § FONDU AU NOIR § FAUT VRAIMENT QUE JE FASSE GAFFE AVEC MES COMMENTAIRES DE TEXTE§ DONNER SIMPLEMENT SON AVIS C4EST TROP LA HONTE§ IL FAUT CRITIQUER? CERTES? MAIS EN UTILISANT LA BONNE MAN7RE DE CRITIQUER POUR PAS SE RIDICULISER AUPR7S DES GRANDS TH2ORICIENS DE LA CRITIQUE§


C'est un peu cassé que je ressors des commentaires de texte en titubant. Ce qu'il me semble avoir retenu alors :

- Appréhender le texte par le prisme de l'auteur, c'est pas une bonne approche.

- Appréhender le texte en faisant des comparaisons avec d'autres textes ou au sein du même texte, c'est pas une bonne approche, non plus.

- Il faut prendre le texte à bras le corps.

- Il faut avoir lu Borges et connaitre parfaitement le moindre détail de sa vie si on aspire un jour à commenter quoi que ce soit.

- L'entité auteure serait plus définie que l'Auteur tel que le décrit Borges, ce qui provoque en moi un saignement abondant du nez.

- La différence entre la véritable identité de l'auteur et l'expression virtuelle, on la connait. Pour ma part, je barbote toujours dans mon caca.

- La critique tlönienne ? Mais bien entendu.

- Sophiste fucking ? Tout à fait.

- Contradictio in verbis ? Je ne connais que ça.


Tout ce bordel commence très sérieusement à me confusionner. Aussi, pour y voir plus clair et me faire mon propre avis (puisqu'à présent, je le sais, avant je n'avais pas d'avis sur les textes que je lisais mais simplement du pipi de chat dans mon concevoir), comme je n'y connais rien et que dorénavant j'en suis conscient, n'ayant jamais suivi la moindre formation universitaire sur le sujet, je commets l'erreur de débutant consistant à consulter la page "Critique littéraire" de Wikipédia pour savoir comment qu'on critique correc' d'après les hauts pontes académiques. Mais, putain de mes couilles, un vortex s'en suit :

La critique littéraire est l'étude, la discussion, l'évaluation et l'interprétation de la littérature. Elle peut prendre la forme d'un discours théorique s'appuyant sur la théorie de la littérature ou bien d'un discours plus circonstancié, de présentation ou de compte rendu d'une œuvre littéraire (souvent sous une forme journalistique). Ces deux acceptions ne sont pas diamétralement opposées bien que la seconde se distingue par le jugement qu'elle porte sur les œuvres étudiées. Mais je ne vais tout de même pas essayer de donner un avis journalistique alors qu'il faut 5 ans d'études pour obtenir un master en journalisme.

Aussi, je me retranche sur la première approche. Mais, bon sang, c'est quoi la théorie de la littérature ?

Je remercie à nouveau Wikipedia d'être le grand sponsor officiel de la connexion aléatoire de mes neurones, toujours là, lui, quand on a besoin d'un coup de main, de pied, de barre à mine derrière la nuque.

Je m'enfonce lentement dans les méandres d'un monde inconnu mais paradoxalement plein de promesses : La théorie de la littérature est l'étude savante de la littérature en tant que phénomène culturel. Il s'agit d'une discipline qui relève à la fois de la linguistique et de l'esthétique. La théorie du langage littéraire est parfois désignée sous le terme de poétique. Par souci de clarté, l'article présente d'abord ce qui relève de la littérature en général (la littérarité) et ensuite de l'analyse littéraire pour ce qui concerne les techniques d'étude des textes littéraires. Une théorie de la littérature ne peut se construire que sur l'étude d'un corpus d'œuvres et de textes littéraires. (J'ai l'impression de risquer mon os du cul si je raconte ça à Glaüx, tout de même !) Réciproquement, l'analyse littéraire, pour être pertinente, doit s'appuyer sur une réflexion théorique sur le statut et la fonction de la littérature.

OK§ ON VA DIRE QUE J4EN SAIS ASSEZ SUR LA TH2ORIE DE LA LITT2RATURE. Revenons à la critique littéraire et plus particulièrement à son évolution au cours du temps pour un jour espérer pouvoir en produire une moi-même au sens académique du terme ou tout du moins avoir un avis propre qui tienne la route :

- Aristote passe pour l’initiateur de la critique littéraire, selon le Discours LIII de Dion de Pruse.

- L'académicien Félicien Marceau considère que le pastiche est la forme supérieure de la critique littéraire, ce qui peut parfaitement se concevoir si l'on pense à la notion d'imitation chère aux anciens.

- Au XIXe siècle, Charles-Augustin Sainte-Beuve invente la critique littéraire contemporaine qui inspire directement l'empirisme organisateur de Charles Maurras.

- Mais au début du XXe siècle, Marcel Proust conteste la légitimité de l'intentionnisme de l'auteur.

- Dans les années 1950, le théoricien heideggerien de la littérature, Beda Allemann, souhaite « détruire même les implications philosophiques qui constituent explicitement ou non le fondement du travail de la critique littéraire ».

- Dans les années 1960, le mouvement structuraliste de la « nouvelle critique » se développe autour des figures de Gérard Genette et Roland Barthes, pour qui la critique littéraire, par l'étude théorique des formes littéraires, se fait elle-même littérature.

=> D'AC-O-D'AC§ On va tout miser sur la dernière forme d'avis littéraire chronologiquement parlant parce que je ne vais quand même pas pondre autant de critiques par texte qu'il y a de définitions de critique par époque.

Je décide de me spécialiser dans la CRITIQUE LTT2RAIRE ENTOMOLOGIQUE (pourquoi pas ?) Des citations de grands écrivains se mettent alors à pleuvoir :

- « La critique est pour l’artiste ce qu’est une mouche pour le cheval de course. Elle le pique mais ne l’arrête pas. » (Voltaire).

- « Je ne fais pas grand cas, pour moi, de la critique. Toute mouche qu’elle est, c’est rare qu’elle pique. » (Musset).

- « Plus une œuvre est bonne, plus elle attire la critique. C’est comme les puces qui se précipitent sur le linge blanc. » (Flaubert).

OK. Avec tout ça en tête (en vérité : à peu près rien), je me lance dans la lecture du texte "Asylum 1 - Cellule 218" par 222 avec la ferme intention d'en produire une critique littéraire en béton. Quand j'aurai fini de le lire, je posterai ma critique en dessous, puis je reviendrai ici pour poster ma critique définitive sur "Fragments" par Glaüx-le-Chouette et 222.
Youki

Pute : 5
    le 05/02/2025 à 12:36:16
"ah ! Glaüx est un turfiste ! un fucking turfiste, un turfiste fucking."

Glaüx aime les chevaux ? Mais alors, c'est bien vrai qu'on va s'entendre ! On va aller se boire une chopine avec Voltaire.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 05/02/2025 à 13:28:22
Glaüx est le roi de la selle. Pour celle du cheval, je ne pense pas. Par conte, pour celle du vélo, il dépote. Il faudrait qu'on organise une course entre lui et CTRL X, pour les départager, si jamais on retrouve son corps.

Vous vous entendrez surement parce que vous soutenez qu'il faut séparer le livre de son auteur et que seul le livre compte. Glaüx avait évoqué un mouvement littéraire avec ce précepte, la semaine dernière, mais je n'ai pas retenu le nom.
Clacker

Pute : 3
Lapinchien, amore    le 05/02/2025 à 18:13:45
Avec ses commentaires, Lapinchien a complètement volé la vedette au texte. Peut-être même à tous les textes de [222]. Peut-être même à tous les textes existants, même si, apparemment, il ne faut pas les comparer entre eux, et surtout pas en regard de l'auteur qui les a rédigés.

Une affirmation que je trouve stupide, au demeurant. Surtout pour la partie "ne pas les comparer entre eux". La littérature, comme toute expression artistique, est un continuum. On ne peut juger, analyser et critiquer un texte que par rapport à d'autres textes préexistants, et le nier serait de la mauvaise foi, ou un réel discours de prof de littérature défoncé au crack (ce qui est peut-être le cas de Glaüx/[222], qui sait, mais tout ça ne nous regarde pas, je prenais juste un exemple parce que j'abhorre les profs de lettres plus encore que les AUBERGINES CRUES).
Non seulement on ne peut pas cognitivement faire autrement, c'est biologiquement impossible à moins d'être une espèce d'Être de Lumière se nourrissant exclusivement de prana et évoluant dans des dimensions qui nous échappent - ou bien on pourrait donner ce texte à lire à une biche de mer. Mais elle aurait du mal à venir le commenter sur la Zone, je le crains - mais en plus, putain j'ai perdu le fil de ma phrase, je suis en train de faire du Proust, mais en plus, disais-je sans transition, force est de constater que ça se BRANLE LE NOEUD PIRE QU'UN TRISOMIQUE EN SEVRAGE D'ANXIOLYTIQUES TOUT CE BORDEL.

Le texte se branle, l'Auteur se branle, Borges se branle, l'univers entier de la littérature et au-delà est rempli de branleurs de chèvres.

Tout ça pour dire que Lapinchien est mon comique préféré de tous les temps.
Mill

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Pute : -11
    le 05/02/2025 à 18:23:17
"Le texte se branle, l'Auteur se branle, Borges se branle, l'univers entier de la littérature et au-delà est rempli de branleurs de chèvres."

Ca fait beaucoup de branlette dans une seule phrase. je ne trouve pas que Borges se branle, en l'occurrence. Quant à ce texte, ma foi, il est imparfait. Mais en quoi se branle-t-il ?

Pour ce qui est de l'univers entier de la littérature, je dis pas, mais pourquoi des chèvres ? D'abord des gnous, ensuite des chèvres, je n'ai rien contre les zoophiles mais si tu viens boire un café, je mettrai mes chats à l'abri.
Clacker

Pute : 3
    le 05/02/2025 à 18:42:40
Glaüx et Lunatik aiment les chevaux et on ne les traitent pas de tous les noms.

Arf, le texte. Oui, j'ai oublié de parler du texte. Alors, puisqu'il faudrait le ressentir plutôt que tenter de le comprendre ou l'analyser (je ne ferai aucune comparaison, promis, calmons-nous tout de suite), je dirais que ça m'a fait me sentir comme le vile être pubère que je fus, plus occupé à se faire reluire le nombril et à se chercher des poux dans le cerveau qu'à bosser son bac.

Donc, c'est probablement réussi.

Bon, et puis, je suis d'une terrible mauvaise foi : je n'ai jamais lu Borges.
Mill

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Pute : -11
    le 05/02/2025 à 19:08:21
Glo, je ne connais pas son rapport aux chevaux : il aime les vélos. C'est encore plus grave. Mais je lui pardonne parce que mon fils aîné travaille actuellement sur l'histoire des réparations de vélo (je n'invente rien) et que je ne vais pas verser dans le deux poids deux mesures.

Après, par rapport au texte, j'ai fait un truc que je fais rarement quand je découvre un texte sur la Zone, je l'ai lu à voix haute. Eh bien, il a du rythme et ça le rend assez gouleyant. Pour le reste, je ne discute pas un ressenti (ou une absence totale de ressenti, ma foi). Mais un texte qui se lit avec rythme mérite toute mon attention.
Édition par le commentateur : 2025-02-05 19:08:52
Clacker

Pute : 3
    le 05/02/2025 à 19:42:01
Je précise, parce que je me rends compte que je n'ai pas été clair, ou plutôt que j'ai médit, mais ce n'est pas tant le texte qui se branle à mes yeux que toute la théorie censée soutenir le projet, en tout cas de ce que j'en ai compris en lisant les commentaires des textes cités en préambule, et ceux d'Asylum 1.

Mais voilà, je n'ai pas lu Borges, et je ne connais rien de la critique tlönienne, ceci explique sans doute cela.
Mill

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Pute : -11
    le 05/02/2025 à 19:53:53
Je crois qu'il y a une incompréhension quant au projet. Au départ, Glo poste sous le nom de 222 des textes censément écrits par une jeune fille anorexique complètement ravagée de la tête. Personne à l'époque ne sait que Glo et 222 ne sont qu'une seule et même personne - à part nihil et peut-être d'autres admins. Glo, en tant que commentateur secret de ses propres textes, s'énerve parce que les commentaires ne sont QUE comparatifs du type : ouais pas mal mais c'est ce qu'on attend de 222, ou c'est du 222 tout craché mais en moins bien, ce genre de trucs. Il ne cesse de répéter : oui d'accord mais le texte ? D'autres commentateurs (je ne sais plus lesquels) lui disent ben dis donc mon loulou, on voit très bien l'auteur derrière les textes, c'est normal etc. Ca l'agace tellement qu'il dévoile son identité et le monde découvre la vérité vraie : 222 n'existe pas. Elle n'est qu'une création littéraire de Glo. Quant à la critique tlönienne, elle n'est au fond qu'une boutade piochée chez Borges, reprise par l'un des commentateurs, et par Glo, plus récemment par LC. Honnêtement, je n'ai pas en tête la nouvelle de Borges qui invente le concept mais c'est plutôt une blague littéraire avec un fond métaphysique qu'une théorisation sérieuse de ce que devrait être la critique. Chouette nouvelle par ailleurs, même si je préfère d'autres nouvelles dans le même recueil.

Ce que j'aimais dans les textes de 222, c'était cette rage sourde, le mal-être suintant. Je ne retrouve pas, dans ce texte-ci, la même hargne dérangée mais je ne crois pas me tromper en lisant ce texte comme de la prose poétique. L'oralité sied à ce texte et c'est probablement la voie à suivre. Glo, il te faut un gueuloir.

Cependant, il ne suffira pas de rythme et de mélodie pour que ce machin se transforme en pièce à part entière.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 05/02/2025 à 21:01:00
Notre héro arrivait enfin à la fin de son interminable aventure storytellique. Il avait fait preuve de courage, de détermination et d'inventivité tout le long de son voyage initiatique, de ses folles méditations et improbables introspections. Il avait traversé les contrées insondables du monde de la critique littéraire, apprenant de nombreuses choses intéressantes au passage et inventant de nouveaux concepts à la limite du pur génie. ET L0? BORDEL? IL PRATIQUAIT LE JOURNALISME GONZO SANS S4EN RENDRE COMPTE§

Alors qu'il émergeait d'une forêt dense, lapinchien se retrouva en plein milieu de la clairière perdue enchantée où trônaient trois stèles de pierre envahies par la végétation. Le mutant comprit de suite qu'il s'agissait d'un mécanisme qui s'activerait en plaçant les 3 artefacts de sa conception au sommet des stèles. Il s’exécuta avec empressement.

Alors lapinchien entonna : "Petit récapitulatif donc. Je ne suis pas peu fier de mes taglines acérées avec lesquelles j'ai façonné ces trois superbes artefacts, concrétions de mes critiques pures."

Qu'avait-il pensé de :

1) La "Première litanie" ?
-> "Et surtout : Quel est le rapport avec le pays balte ?"

2) Le "Premier dialogue" ?
-> "Le plaisir de m'aigrir."

3) "Asylum 1 - Cellule 218" ?
-> "Puissant, torturé, malaisant (comme disent les jeunes), ça m'a fait penser à une sorte de Sucker Punch des pays de l'Est, sans le moindre échappatoire onirique, où l'on aurait remplacé le glamour par une tractopelle rouillée dont les pistons hydrauliques clapoteraient à vide dans la plus crasse des désespérances."

lapinchien contempla son oeuvre longuement et il était super fier de lui. Alors qu'il était perdu dans ses songes extatiques, le mécanisme du dernier monticule fut activé et celui-ci émergea du sous-sol dans un bruit sourd. BON SANG § POURQUOI APPELER SON LECTORAT 0 NE DONNER DE CR2DIT QU4AU TEXTE PAR LUI MËME ET SURTOUT JAMAIS DANS LA COMPARAISON AVEC UN CORPUS ALORS QUE? GROSSE PUTE 0 QUEUES? IL FILAIT TOUT DE MËME TROIS LIENS VERS TROIS AUTRES TEXTES EN PREAMBULE DE SON PROPRE TEXTE ? Cette considération faillit provoquer un accident vasculaire cérébral à lapinchien mais les lois de sa biologie d'hybride l'en exemptèrent, on ne sait pour quelle raison aussi. Alors il continua comme si de rien n'était. Le monde est paradoxe. L'univers, lynchien. Une dernière épreuve attendait le lagomorphe : concevoir le dernier des artefacts, fruit des 3 premiers, et le placer sur le monticule révélé au milieu de la clairière enchantée par le mécanisme secret. lapinchien entreprit de relire le nouveau texte dans son intégralité pour y puiser un soupçon d'inspiration. Il lu donc. 1 fois. 2 fois. 3 fois. Puis il s'agenouilla et réfléchit longuement. Il recommença en prenant des notes cette fois. Les muses publicitaires de la critique tambourinaient dans son crâne au milieu d'une avalanche d'éclairs inter-synaptiques. Il y eut soudain une grande exocytose de dopamine. Lapinchien avait trouvé son avis définitif, IL SE TRANSMUTAIT D4UN SEUL TENANT EN GRAND JACQUES S2GU2LA DE LA CRITIQUE LITT2RAIRE TOUTE CAT2GORIE CONFONDUE. C'était sa critique à lui et il comptait bien la graver dans le marbre éternel des Internets éthérés, c'était elle indubitablement, parfaite comme il l'avait envisagée, correspondant en tous points aux critères que les zonards et les conventions académiques avaient imposés. "Je suis le grand floodeur fou, le destructeur des mondes critiques, lapinchien le noctambule en carton et je m’apprête à donner mon avis !", finit-il par vociférer au beau milieu de la forêt perdue et néanmoins enchantée.

Critique définitive de lapinchien sur "Fragments" par Glaüx-le-Chouette et 222 :
-> "Dans une décision du 5 mai 2009, le Tribunal de grande instance littéraire de Paris a jugé que « la participation d’un écrivain à une manifestation (en l’espèce il s’agissait du Tour de France de cyclisme à selle) visant à divertir le public en faisant appel à son talent personnel est une prestation artistique et donc une extension de son rôle d'écrivain professionnel sans stabilisateurs et relève du régime chômage spécial de l’intermittence du spectacle circassien indexé au prorata temporis de présence à l'académie française en épée et habit vert qui est en drap bleu foncé ou noir, brodé de rameaux d’olivier vert et or, réhaussé d'un bicorne. Le Tribunal de grande instance littéraire reprend la définition donnée par la Cour de cassation de l'écriture dans un arrêt du 14 décembre 2004 laquelle avait considéré que les animateurs, les présentateurs à couettes des émissions télévisées, leurs assistants fussent-ils pédés et les comédiens dits « voix off » surtout si la voix ne s'exprime exclusivement que dans son propre concevoir sous forme de rires enregistrés et d'applaudissements, qui se livraient par la voix ou le geste à un jeu de scène impliquant une interprétation personnelle voire s'appuyant sur la vision académique de la critique littéraire devaient bénéficier des taux réduits applicables aux artistes du spectacle et non aux taux syndicaux du monde de l'édition et de la plume. En conséquence, je, lapinchien, considère que ce texte est plutôt cool et est promis à un bel avenir scénique et/ou de littérature blanche." Phil la marmotte de Punxsutawney, à la fin de son hibernation, avait vu l'ombre de sa queue, aussi l'oracle fut-il validé.
Mill

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Pute : -11
    le 05/02/2025 à 21:13:31
Petite précision, c'est moi qui ai ajouté les liens en liminaire et non Glo.
Youki

Pute : 5
    le 05/02/2025 à 21:22:37
Pas ma came, trop drama pour moi, et puis Lapinchien m’a tuer, avec ses mots à lui de Lapinchien perdus dans la logique trop rigide et trop vaste de la théorie de la littérature.

Mais le texte, donc (à noter : je n’ai pas lu les autres textes, hormis Asylum 1 - Cellule 218 que j’ai trouvé surjoué)

L’intro pas ouf, mais pas dispensable pour autant. Juste tiédasse, un peu convenue, faudrait rajouter du sucre ou du sel ou du tramadol. Le tramadol, ça va avec tout.
Le mini paragraphe Disney, par contre, il me plaît bien. Un petit côté Anouilh. Et puis c’est intrigant, on veut savoir ce que l’infirmer entend et que le père ignore.

Ça par contre, j’ai entendu les sanglots des violons longs en arrière plan, et ça m’a fait crisser les oreilles :
"Guérie ? Moi ?
Non. Je ne parle pas. Je ne parle plus. On n'est pas guérie quand on a été détruite."
Je pense que tu peux faire mieux, Glaüx, moins tout venant, plus viscéral.

J’aime assez la musicalité de tout ce paragraphe : « J'avais des mots moi mais - des mots qui font langue (…) J'avais un centre et un sens, et c'était ma langue.. » et plus globalement la réflexion sur les mots, sur la langue, sur ce que ça dit de nous, intimement, et comment un bon remodelage linguistique peut raboter toute personnalité jusqu’à n’en laisser que des copeaux.
Clacker

Pute : 3
    le 05/02/2025 à 21:26:49
J'ai tenté de lire le texte à voix haute, j'ai failli avaler ma langue.

Toutes ces prépositions relatives, dans tous les sens, j'imagine que ça doit se ressentir comme un boeuf de djembés sur une scène ouverte d'Inzinzac-Lochrist, à l'occasion du trentenaire de l'amicale des manchots du Morbihan.
    le 05/02/2025 à 21:31:14
"la réflexion sur les mots, sur la langue, sur ce que ça dit de nous, intimement, et comment un bon remodelage linguistique peut raboter toute personnalité jusqu’à n’en laisser que des copeaux"

Keur.
    le 05/02/2025 à 21:33:16
Ben du coup je suis content, Clacker, parce que là, le personnage en est à ne plus savoir chanter. La langue d'où elle part, c'est celle de la seconde litanie, et un peu de la première. Mais c'était à vue de nez dix ans avant, au moins.
LePouilleux

Pute : 7
    le 05/02/2025 à 23:26:18
Tiens, Lapinchien vient d'inventer un nouveau genre littéraire. Le métacommentaire de texte.

Sinon, si j'ai bien compris toute l'histoire, Glaux est une émo goth anorexique qui fait du vélo et qui aime les chevaux ?
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 1
ma non troppo
    le 05/02/2025 à 23:37:35
Glaüx est aussi quelqu'un qui aime qu'on commente le texte et pas l'auteur (fuis, pauvre fou !).
Clacker

Pute : 3
    le 07/02/2025 à 15:18:09
Boarf, j'ai bien tenté de l'asticoter tant et plus, mais la chouette nous est revenue en putain de maître zen.
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 1
ma non troppo
    le 07/02/2025 à 15:32:17
Les vieux moteurs, ça doit chauffer plus longtemps. Et je crois me souvenir qu'en phase défensive, je veux dire en commentaires de ses propres textes, Glaüx joue son jeu et encaisse poliment tant qu'on critique honnêtement son texte et pas l'auteur, logique. Quant à moi, je me mets à parler comme un commentateur sportif, c'est terrifiant.
    le 07/02/2025 à 18:26:58
TOUUUT A FAIT, DOURAK §
    le 07/02/2025 à 18:39:40
La chouette est surtout extrêmement usée aux entournures et à l'intérieur des entournures, et peut-être que la sagesse est là. Les bonzes sont simplement super crevés.

J'ai tardé à réagir à tes commentaires, Clacker, parce que :

- t'as dit plein de merde relativement superficielle et mononeuronale sur la réception des textes et les théories qui s'y rapportent, mais comme c'était lié à des attaques manifestement outrancières contre les profs de lettres et les borgésiens dont tu disais toi-même que tu l'avais pas lu, j'ai pas pris ça autrement que comme une pièce qu'on glisserait dans ma fente pour que je réagisse, et j'ai donc ressenti un besoin d'y répondre assez proche de l'altitude moyenne de la Hollande, où sur tous ces sujets, je te propose d'aller plutôt planter des carottes ou ta bite ; merci pour la pièce et le petit moment de plaisir, mais je passe mon tour pour l'instant, doit y avoir un truc cassé ou coincé dans ma machine à grosses colères, depuis 2007 ça s'est grippé ;

- t'as dit un truc qui me paraît à la fois vrai et faux, "le texte se branle", mais pour répondre à ça il me faut du temps, parce que je vais devoir parler de mode d'inspiration - oui, l'inspiration, ça s'attend, mais ensuite et surtout, ça s'accompagne, ça se conduit, ça s'aide, et si tu veux bitocentrer, ça se branle, d'accord, disons-le comme ça - et de mécanique du style et là j'ai la flemme ; mais on sera partiellement d'accord, quoique pas comme tu sembles l'entendre ;

- je viens tout juste de revenir et avant de commenter frénétiquement comme une grosse pute en bois sous le texte que j'ai moi-même pondu (avec ma pote sous-alimentée), je trouvais malin et cordial et poli d'aller aussi commenter plein d'autres textes parus récemment ou non, ce que j'ai commencé à faire, mais les tiens, pas eu le temps ni le courage encore, 2TANT DONN2 QU4ILS SONT UN TANTINET MASSIFS? HEIN? NE NOUS VOILONS PAS LA FACE, mais y a de la Bretagne dedans et rien de mauvais ne peut venir de Bretagne, comme chacun sait, mis à part les porcs et la foi sur le climat local, bien sûr.
Clacker

Pute : 3
    le 07/02/2025 à 20:20:11
Bien d'accord pour toute la partie juke box, provoc bête et méchante dans le seul but de t'entendre frapper tes cymbales.

Pourtant, je suis sérieux quand je dis qu'on ne peut pas appréhender un texte comme si c'était le tout premier qu'on lisait de sa vie. Fatalement, consciemment ou non, on ne part pas d'une appréhension vierge de toute lecture. Tout comme la façon de lire et d'appréhender la lecture évolue quand on se met à écrire (et je veux dire par là, à réellement penser l'écriture (de fiction, en particulier)).
Je ne crois pas en une espèce de transcendance, de pure immédiateté des émotions à la découverte d'un texte.
Mais je suis peut-être complètement à côté du sujet, et sans nul doute mononeuronal (et le neurone en question grésille comme un néon sous la flotte). Et je vais aller mettre ma bite dans un composteur rotatif.

"l'inspiration, ça s'attend"
Mouerf, non. Je ne sais plus qui disait qu'au lieu de parler d'inspiration, on ferait mieux de parler d'imprégnation.
On peut toujours attendre de se faire frapper par la foudre, certes. Et des fois ça arrive, certes. Des fois on ne l'a même pas demandé, certes encore.
Ce qui inspire, c'est plus un environnement mental, dans lequel on se plonge plus ou moins volontairement, et qui fait naître des associations propices à la création, plutôt qu'une espèce de - encore une fois - transcendance venue du fond de l'éther.

Pourtant, je serai quand même très curieux de te lire sur la "mécanique du style".

De mon côté, il faut bien que j'avoue que je ne me suis pas fadé tous les textes de [222] avant de honteusement critiquer (à vide, qui plus est) celui-ci, étant donné que c'est assez MASSIF également. Donc je passe forcément à côté de la majeure partie du contexte.

Mais je reviens tantôt pour user un peu de mon neurone, et tenter de me montrer plus constructif. Expliquer au moins pourquoi ce genre de texte m'en touche une sans faire bouger l'autre.
    le 07/02/2025 à 23:03:05
Je tomberai d'accord avec toi sur le fait qu'aucun lecteur ne peut se dispenser d'intertextualité et de comprendre une oeuvre en contexte, parce qu'il s'agit d'une évidence. Oui, on apprend à lire d'abord, en lisant des mots, puis des phrases, puis des textes, puis on lit d'autres textes, et quand on en lit un de plus, on le perçoit en comparaison, en opposition, en fonction de tous ceux qu'on a lu auparavant. Oui. Mais c'est tellement évident que ça n'a aucune importance, aucun besoin d'en parler, ni surtout d'en faire un mode de lecture super élaboré et intelligent.

Je ne crois pas non plus en quelque transcendance que ce soit, du côté de la littérature, j'ai arrêté d'écrire des trucs sur et vers le Verbe en seconde, je crois ; à l'époque j'en avais déjà vaguement honte, de cette idée de Verbe et de langage premier, malgré les hormones et les effets de la solitude et de l'ennui adolescent et l'orgueil qui va avec pour survivre, et j'ai très vite arrêté, merci la vie, merci le cortex frontal.

Là aussi, ça relève de l'évidence ; même chez Beckett dans l'Innommable, ça marche pas vraiment, la réduction du langage appris et la quête d'un langage vrai. C'est dire.

Mais bordel, quand tu entres dans un texte, si tu commences par te dire, "alors, voyons voir, à quoi ça ressemble, ça, mmmh, est-ce que c'est de la confiture de mûres ou de la confiture de ta mère", tu ne peux que rater le texte. On commence pas par là. On y passe, à un moment, mais on commence pas par là, si on veut exister, ressentir, profiter du fait qu'on n'est pas qu'une trieuse à matériaux linguistiques.

Quand tu vas à un concert, et que le bassiste balance un premier mi dans tes tripes sur douze temps de long, le premier truc qui se passe, c'est pas ton esprit critique qui se demande avec le petit doigt sur la lèvre inférieure "mmmmh où ai-je donc déjà ouï ceci, diantre, ne serait-ce point une citation de Sunn O))), ou plutôt du NON, ou bien papy quand le camion lui a roulé sur l'estomac". C'est tes tripes qui se mettent en résonance et qui te disent OPUTAINOPUTAIN, avant de transmettre aux rides de ton front et à tes tétons.

Pourquoi ce serait différent en littérature ? Simplement parce que les mots n'ont pas le pouvoir d'agression sensoriel des sons ? Simplement parce qu'y a pas de murs d'amplis ? Non : simplement parce que le lecteur, très souvent, le plus souvent, est une putain de feignasse de merde, et se refuse le meilleur de la littérature quand elle existe vraiment : elle dépote. Mais pour le percevoir, faut s'y ouvrir. Faut lire à voix haute. Faut écouter. Faut percevoir comme si on était vierge.

C'est une fiction, cette virginité, mais elle doit être première. Elle fait exister le texte.

Et après, il est bien temps de tranquillement remettre son petit noeud papillon et de chausser une docte voix et de dire "mmmh, il y a du machin là-dedans", et de s'extasier soi-même devant ses propres capacités au name-dropping.

En revanche je crois qu'il n'est jamais question de faire de l'intertextualité avec les autres textes de l'auteur, à moins qu'il y ait série ou projet cohérent liant plusieurs textes ; mais alors c'est entre ces textes qu'on fait de l'intertextualité, l'auteur, à la limite, on s'en fout.

Et en la matière j'ai la limite large.


Et sur l'inspiration je reviendrai, j'ai subitement piscine en capsule.
Clacker

Pute : 3
    le 08/02/2025 à 00:07:20
Grosso modo, on dit la même chose. A ce détail près que, par exemple, quelqu'un de particulièrement rompu à la poésie aura tendance à ressentir plus d'émotions à en lire qu'un novice parfait. En règle générale, je veux dire. Bien sûr qu'on peut se retrouver sur le cul à lire un poème au pif alors qu'en temps normal on s'en bat méchamment les reins de toute cette rimaille à la con, mais ça arrive bien moins souvent que si on a déjà l'habitude d'en lire. C'est bien que, quelque part, l'intertextualité et l'expérience jouent dans l'appréhension d'un texte, en terme d'émotion, et sans parler d'analyse ou de dissection ou d'enculage de mouches.

Après, tout à fait d'accord sur ton exemple avec la musique. Là, on est sur de l'émotion brute. Mais je pense, et je suis même certain, qu'on ne vibre pas avec un texte comme on vibre sur de la musique. Ce n'est pas le même mécanisme.

"Non : simplement parce que le lecteur, très souvent, le plus souvent, est une putain de feignasse de merde, et se refuse le meilleur de la littérature quand elle existe vraiment : elle dépote."

Le meilleur de la littérature, dis-tu. Bon, ben je n'ai qu'à te croire sur parole. C'est un vaste débat, ça. Dans lequel je n'ai pas franchement envie d'entrer, d'ailleurs.

Tu m'as perdu, avec ta virginité fictive. Mais je te l'accorde : je suis un béotien. Quand un livre ne m'accroche pas, mais alors vraiment pas, et quand bien même il est écrit par Balzac, Volodine ou ma tante Clothilde, quand bien même tout le monde me dit que c'est la plus raffinée des littératures, j'ai beau le lire à voix haute, le scander sur un tambour shamanique ou en faire des boulettes de papier mâché, je ne vibre pas.

Faut-il essayer jusqu'à se persuader d'apprécier ? Dans ce cas-là, quelle était l'émotion première, brute ? Et qu'est-elle devenue ?

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