LA ZONE -

Anita

Le 18/02/2018
par Prat Nathalie
[illustration] Ressenti d une Vie auprès de ce que l on nomme pervers....
Elle devient....Folle!



Elle décida ainsi, ce ne serait pas à elle de toujours faire le premier pas.
La lassitude lui prenait tant d'énergie..........
Au fond, qu'attendait-elle?
Le silence ronge , l    ' inertie guette, et le désarroi prend toute la place.

La seule force, c'est la Vie, cette acide chronique qui s'étale dans la durée.
On cherche à l 'adoucir, à l'apprivoiser,
à se l'approprier, pour en faire une raison.
Mais la seule raison, c'est d'exister, de faire vibrer ses sens,
son âme, ses veines.
Quoiqu'il advienne, sans cet état libidinal,
tout va forcément mal.

Elle apprenait ce qu'elle appréhendait avec cette pâleur au fond du cœur.
La vie, se dit-elle, n'est qu un condensé d émotions,
mais si je n'en ai plus.....?

Pour, simplement remplir ces jours,
elle se dépensait, se dépensait tant et tant,
pour ne rien recevoir en retour,
qu' un grand vide, sans grand amour.

CHAPITRE 1

Dans sa mémoire galopent encore des idées fraîches,
des fleurs dans les prés des alpages,
des rumeurs dans le café noir d'un bistrot .
Dans sa mémoire, se battent encore les journées emplies de soleil,
qui sans qu'elle ne s'en aperçoive; réveillaient son sommeil.

Sa maisonnée, était à peine entretenue, juste l'essentiel.
Elle savait parfaitement que l'équilibre était précaire,
en tous sens du terme. Un coup d'éponge par ci, un autre par là,
et voilà l illusion de sa vie.

Ne pas penser aux perspectives, voilà, ce à quoi elle s'employait le plus souvent,
pour, comme le prône les bouddhistes, ne voir que le présent,
relativiser...Certes, les blessés, les tordus, les laisser-pour-comptes,
handicap et autres épreuves, abreuvent nos alentours.
Mais à la fin, il est quand le temps...?
Juste le temps d'être à chaque heure présent.

Elle fit un tour dans ce jardin, les roses entonnent leur refrain d'été,
les herbes multiformes, volutes endiablées, s'épanouissent sous les gouttes printanières,
et les plants , divers, se nourrissent de la terre.
Quelques parfums, ou plutôt arômes, exhalent les contours éthérés
de son univers,
enrobant avec eux la noirceur de son cœur.

L'idée même d'un asservissement , quand elle observe le monde,
lui semble terrifiant, tout autour n'est que tricherie, perfidie, pouvoir, mensonges et violences.
Quel regard, alors avoir, sur ce Monde?
L'air était frais pour un mois de Mai, le vent se plaît à caresser les chagrins...
Elle saisi l arrosoir d'un geste séculaire,
elle se laissa guider par ces choses si familières que l on n y prête aucunes attentions,
comme on fait sa vaisselle, comme on range les draps, froissés par le seul ronflement de nos rêves.....

La lueur du jour était à cette heure si profonde, renvoyant sur les feuilles des chatoiements nacrés, les reflets colorés des dorures de soleil.

Puis elle s'assit sur un tronçon de tronc, posé là , affaissant son cou , laissant s échapper un souffle lointain, qui avait tant à dire.
Mais à quoi bon, se dit-elle........!
la sève sait ce qu elle a à faire, et elle ne le sait pas.
Égarée dans un labyrinthe d'expériences, d'éducation, de devoirs...
Tout est noir!

Les heures qui nous sont données; sont comptées,
elle le sait, impuissante pourtant, devant ces murs qui se dressent, ou bien, les a-t-elle érigés ?
Chaque étapes râpent un peu plus nos convictions, et
c'est bien là le drame de la maturité.
La pomme mure, (oh! combien, ma sœur, je m'en souviens, de ta pomme ratatinée!) n'est bientôt plus bonne qu'au fumier.

Elle repris l arrosoir, pour alimenter son vide en" raison de croire".

Quand étant si seule, on effeuille la marguerite,
avec cette soudaine exaltation revenu d'un voyage vers l' enfance,
elle murmura tout bas, très bas........ Une incantation avec un peu, beaucoup, et sans passion, cette dernière s'étant perdue en route.
Allons! reprends toi! cesses de te noyer dans ton reflet, bref, toutes les "conneries" que l on peut se dire face au miroir, qui lui ne triche jamais!

Prends encore ton arrosoir et douche ton esprit!
Et c'est là, à ce moment précis, que tout bascule.

La raison , voilà ce qu il faut chercher,
la raison, de ces attentes, inassouvies,
de ces besoins vitaux, ce besoin d'amour, de compréhension, et plénitude.
Tant d'extrêmes pour sentir et savoir le chemin.
Car, elle le sait bien,
la vie est une ornière dans laquelle on passe son temps,
pour gravir le sommet, d'une hypothétique réussite,
selon des critères erronés...

Pourtant, elle n'était pas seule,
il avait bien sa place,
ensemble,
uni et différent,
ils affrontaient le vent.

Ce vent qui t appréhende au détour d'une ruelle,
ce vent qui te ballade, des chants
dans les oreilles,
ce vent qui , encore lui, te dit vas...
Vas-y.....!
Et tu ne sais pourquoi, cela te semble cohérent,
alors tu mets ton premier pas devant.

CHAPITRE 2

La cinquantaine, un état permanent de suspicion...
"Et si je m'étais trompée ! " se dit-elle,
Quelle énigme que cette Vie, un pouvoir illimité, ou presque,
quand on regarde de prés le potentiel,
l'Homme est fou.
Anita, se décida à cesser de penser.
Elle pris ces sandalettes, et les enfila,
puis franchit l'escalier de trois marches,
ouvrant grand ces narines,
aux odeurs printanières.
Il ne fallait qu' un sourire éclairé,
ce genre de clin d’œil, balancé, négligemment,
entre deux phrases monocordes.
Enfin, dehors, librement débraillée,
et juste dans la présence,
elle se dit qu il était bien temps
de rectifier le tir.
Ouvrir les ailes, et prendre du recul!
"Aigle, oh! grand aigle!" incantât-elle!

voilà, à l"évidence tout déraille...
Mais elle savait bien, que tout à chacun
avait au fond de son âme,
(pour selon qu'il en ait une..)
la sève, inéluctable........!
Parfois , elle ne voulait plus vivre, plus rien à prouver, à dire,
à faire, tout a été fait,
il n'y a que recommencement dans un décor changeant.
Mais l'espace et le temps sont et resteront
l universel , l'Humanité.
Elle hais ce Monde, et elle le glorifie,
quelle parodie.
Nous avions, tant d'or, tant de beauté, que pour
enfin l'apprécier, il nous a fallut l’abîmer.
Ainsi sont aussi les couples, ces hommes et femmes, qui cherchent une harmonie.
Manière de dire, de croire,
entité, je le sais, et foutaise pourtant.
Toute l’ambiguïté!
La cinquantaine, la dérive vers les berges
d'une prise de conscience....
Dérangeante.
Anita finit par s'asseoir,
l'espace était assez petit, avec tant de barrières.
Pourtant, elle musarda, sur ce jardin,
nourrit de sève, et de quelques rêves
disséminés par- ci; par- là,
comme s'étalent les plumes d'un oreiller crevé!
Sans cesse vivre est une respiration..

Chapitre 3
Elle se dit, ainsi..
J'ai donc passé mon temps à me faire berner,
ballotter entre les rêves et l'adversité.
Le chrono est mort,
le temps à cesser de se taire,
il se libère,
il parle enfin,
Quelle misère!
De l'inabouti à l'inassouvie.......
En passant par ce cap célèbre,
celui de l'espérance....
Quelle errance!
Les sentiments se taisent,
c'est l apoplexie;
l'apnée totale,
les mots sont morts,
retournés sur le ventre.

Pourquoi n'a-t-elle rien vu venir?
Comme à chaque fois...

Cette manie de chercher un absolu...
et encore recommencer...

pour aller ou..?

    pour suivre un destin, une illusion sans faim.
Ne plus manger, ne plus sentir.
Ne plus gémir............
et simplement apprécier l instant, le rare instant,
qui parait si normal........Si spontané.............
Anita, a du mal, au ventre, aux entrailles,,
elle n a plus ni feu, ni flammes,
elle laisse la musique donner son accord,
aucun remords, aucunes haines,
juste se laisser faire... Mais, cela est déjà trop!
le cheval part au grand galop
et le maître ne suit plus..............tout va trop vite...........
Sa mort la tue tous les jours,
Sa mort n est pas
et ne sera jamais une finalité,
ce n est qu un épouvantail,
une mascarade contre laquelle
on ne peut rien...........

Anita se sert un verre de vin,
elle a les mains qui ne tremblent pas, et sait...........!
Elle sait que la force est dans l envie,
le désir, et la fierté.
Mais... voilà, il ya ce "Mais"!
Et puis "manger"!!!!!!
mettre la table, et attendre l heure,
pathétique parfois,
où, après tant d ennui ,
on semble se retrouver.
Un grand vide s installe, et s’insinue,
sur les dernières parcelles
qu un inconnu digère.........

faisons face? ou pas...?
Où est le sens. la voie...,
La vie n est que questionnement,
et autant de ronron......
Avé; à tous les moutons........
Que nous sommes;


Chapitre 4

Elle ne se voyait pas jolie,
presque fanée, étiolée, fripée...
Réduite en quelque sorte!
La prothèse était encore lourde
à porter...
Comme toutes choses qui passent,
le temps glisse sur les pommettes désenchantées.
Allez, c'est le jour!
Il faut encore chercher !
Car pour Anita, la vie n'a de sens
que dans la quête quotidienne.
Chercher, chasser, courir, nourrir,
ne pas mourir.....
Mais aussi, se laisser surprendre,
au dépourvu, ne pas tout contraindre,
et juste laisser un temps à chaque devoirs,
à chaque moment.
Ils sont ce que nous en faisons....
Anita, décida de sortir, afin de faire quelques courses.

Le soleil répandait sa lueur, sous les ombres des platanes,
jonchant la place bitumée...
Au delà des racines, quelques étals s'étendaient,
ouvrant de ces ombrelles colorées,
pour parer aux rayons.

toutes odeurs dehors,
l avenue offrait sa teneur,
et les cœurs palpitaient.
A qui le melon, la sardine...?
Le "bon temps" se dit-elle,
mais le temps doit s'oublier.

Sa robe était verte avec ce petit liseré marron,
un ocre délavé.
Juste un peu délavé, comme ses sentiments égarés..
Fondus ou asphyxiés,
elle ne savait plus vraiment,
où poser les cernes de ses valises.
Et, sur la promenade qu'offrait le marché,
entre passants et poussettes,
elle côtoyait , narines ouvertes,
l"échange simple de la Vie.

Rayon légumes,
sans incertitudes,
et hop!
Voici trois salades, un gros oignon ronchon,
une brassée de persil
et pour la couleur,
deux,trois carottes,
en botte!
Puis s'en retourner......
le dos courbé, la patte raide,
avec ce sursaut d un orgueil perdu....
Elle errait sur la place, parfois.
Pensant négligemment, en regardant
les alentours, les personnes croisées,
au hasard du regard,
que la femme n est femme,
si et seulement si..........(cours de Math...)
elle porte l offrande de son ventre de femme....
Catho?
Non, juste la réalité du quotidien,
terre à terre.
Les hanches sont les gourmandes anses
que porte le bonheur!
Ces pensées déraillent, et pourtant, la voilà convaincu.
Anita, sait sans savoir,
elle laisse se distiller
son instinct,
sur les traces de son éducation.
Hé oui...
Cela persiste comme le tuteur d'un arbuste fleuri,
comme ce repère, allié de l infini.
Chapitre 5

Anita, a enfin reçu ce déclic...Celui qu elle attendait.
Ce sera l achat d un Mobilhome, avec une jolie piscine à coté...
Alors, elle sait qu elle travaillera dur, encore et encore,
mais qu importe,
la porte ne se fermera pas si vite.
Quand on subit, on agit, ou on se tait........
Mais elle ne se taira pas!
Quitte à vivre si seule, autant l'être,
c'est encore une liberté de reprise....
Elle préfère, se priver, s ennuyer quelque fois, mais , au moins, elle sait pourquoi.........Et ça, c est déjà le début d'une forme de bonheur.
Se libérer des chaînes que l on se construit,
au nom d un amour improbable...........
Assez de subir, de comprendre, de pâtir et d attendre...
On dirait parfois que la vie ne lui a pas appris...
Ce que pourtant elle sait... Mais par fatigue, où lâcheté,
"que sais-je de la vieillesse qui caresse l horizon..."
Se dit-elle!
Sortir enfin, de la dépression, et surtout ne laisser personne, s'en approcher.
Il est temps de passer en mode, "VIE"
et de ne pas avoir peur ni de l âge, ni du temps,
ni des offensives.
Anita, Anita....tatatatatata!
L'âme légère mais aussi responsable,
elle s’apprête à reprendre la route, et comme le
dit si bien Mano Solo,
"plus rien ne me déroute"!
La vie n" a de sens que dans les sens...
Sans cela, toutes les couleurs,
les palettes,
les rayonnements, se couvrent de fadeur,
de pâleur, de torpeur..............
Quels rebondissements,
et surtout quelle amertume devant l inintelligence.....................
La bêtise la fatigue, tant.............Et tant..!

Elle hait la perte de temps devant la mort qui rode,
elle hait l arrogance et l ignorance,
elle déteste par dessus tout,
ce qui devrait être serein , et qui par bêtise, ne l est jamais.
Anita, haha! que fais tu de ta vie, la seule que tu aies!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Constat!! et voilà;
il ne reste qu a agir, une ultime fois,
bohème et itinérante sur les pentes de l oubli..

8 heure du matin, un samedi de plus à roder entre devoirs et espoir,
entre ces ombres de vie. Le monde est plus que jamais en chaos, en atrocités, les rares repères s’altèrent autant que le soleil entraîne la fonte des glaciers.
Tout est mouvance, et la bernique ne sait plus se raccrocher.

Anita, le regarde dormir,
rien ne semble le déranger,
et son sommeil souffre pourtant.
Depuis sa crise cardiaque, mais déjà bien longtemps avant,
il aime dormir, dormir et dormir.
Alors elle tente de garder le sourire,
mais face au miroir ces yeux semblent mourir;
ne rien attendre, ne rien vivre....
La voilà coincée, oppressée , dans cette fosse.
Ces fausses rigolades, ces fausses bravades,
tout est faux.
Mais il ne voit rien, trop occuper à ne rien comprendre.
Même si, il lui donne cette tendre illusion, le temps de nos amicales rencontres.......

Chapitre 6

La solitude permanente,
travailler seule, dormir seule, se lever seule,
manger seule, toute sa vie prés de lui se rempli de ce mot; Seul...!
Aucunes caresses, aucunes tendresses, et aucuns désirs,
alors c'est comme un suicide à petit feu...
Anita cherche , et son idée de partir est fatiguée,
même si elle est nécessaire.
Comme ces gens migrants que le désespoir et la peur
poussent à braver l océan et le néant.

Elle sait qu il a toujours les yeux fermés.....
C est tellement plus simple............

Elle ne peut pourtant pas se mettre à sa place.
Elle relativise forcément....................
Et sait voir, sa maladresse à donner de sa personne,
à dire en silence ces sentiments d'homme....
Elle sait qu'il l'aime,
et n en doute pas,
mais il reste cette incompréhension sournoise.
Blafarde balafre..............

Mais elle n attends,
plus rien, et le temps se laisse fléchir
sous le poids de nos torpeurs.
Ce poids, c'est la volonté qui s enfuit,
à petits pas feutrés.
Quand en plus le temps s'y prête,
et qu'il s'échauffe comme une boite d'allumette,
alors la volonté semble se taire,
pour ne rien faire.

Juste attendre, s'étendre, sans s'éprendre............

= commentaires =

Clacker

Pute : 3
    le 18/02/2018 à 22:16:20
Mon Dieu. Mon Dieu. Epargnez-moi. Je ne veux même pas savoir s'il s'agit d'humour. C'est pas plus rassurant.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/02/2018 à 12:54:07
la photo de la statue de cire de mamie tatouée à poil a été censurée par les algos de Facebook.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/02/2018 à 12:55:13
sinon j'ai bien aimé cette série, elle m'a rappelé le texte dont vous êtes le héro de nihil et Nounours
ANITA
    le 24/03/2018 à 00:46:48
;-I

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