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L'autre, goguenard, étrangle un rire avant de répondre.
« Bah, tu me connais, François. A l'approche des fêtes, je deviens sentimental. Alors j'appelle les vieux amis, je me demande ce qu'ils deviennent. »
A l'autre bout du fil, François hésite à observer qu'il ignorait que son interlocuteur avait des amis.
« Dis donc, Manu, je te savais taquin mais là... »
Manu étouffe un rire.
« Ah, pardon, François ! Je sais que c'est mal de se moquer des vieux. »
Long soupir du dit François. L'autre se retient à peine de ricaner. A l'oreille, ça donne des gargouillis invasifs et putassiers.
François reprend la parole.
« C'est bon, Manu. Crache ta praline ! »
Ricanement décomplexé du même Manu.
« Ah, l'expression de vieux...
- Il me semble que tu t'es donné beaucoup de mal pour dévoiler à la face du monde que tu n'avais absolument rien contre les vieux - ou les vieilles. »
L'allusion à Brigitte semble agacer Manu.
« Ha-ha, très drôle. Vraiment, je suis mort de rire.
- T'énerve pas, Manu. On est entre personnes de bonne compagnie, pas vrai ?
- Ouais, c'est ça, lol. »
François commence visiblement à perdre patience. Il bascule d'un talon à l'autre sur ses jambes tendues. Dans un souffle, il relance son magnifique ami.
« Et tu appelais pourquoi, précisément ?
- C'est Noël, François. Faut qu'on accorde nos violons. Tu veux qu'on se fasse un ami secret ? Ou alors on joue au cadeau le plus naze ?
- Tu parles sérieusement ?
- Mouahaha, j'adore quand tu prends ce ton de vieille chouette offusquée ! Allez, un petit effort, François, t'as une décision à prendre. Ça doit te faire bizarre, non ? »
Dans le dedans de sa tête, le vieux François ne se dit pas « ah mais quel fils de pute », ni « bordel de foutre, il m'appelle juste pour me torturer », et encore moins « dès que je raccroche, je file sur le dark web recruter un assassin ».
Non, François est positif et pondéré. Il se signe de la main gauche et remercie le seigneur car le jour est venu. Quarante ans à lécher le cul des puissants pour en arriver là. Ce soir, il se fera un petit plaisir et ouvrira une cannette de bière.
Et enfin, il ose.
« Dis-le, Manu. Tu n'as qu'à le dire une fois et tu peux continuer à m'humilier. »
A l'autre bout du fil, le silence s'impose. C'est beaucoup moins drôle si la victime est consentante.
« Ok. Tu vas devenir premier ministre de mon prochain gouvernement. Tu feras bien tout ce que je dis et tu t'accrocheras à ton poste contre vents et marrées.
- Ouais-ouais, j'ai qu'à suivre ton exemple, mon petit Manu.
- Ta gueule, François. Me fais pas changer d'avis.
- Une question, toutefois : qu'est-ce qu'on fait de l'opinion publique ?
- On l' encule, François. Bien profond et avec du gravier. »
Manu raccroche sans un au revoir. François en conclut qu'il va devoir se taper Retailleau et pactiser avec l'extrême-droite. Il éprouve une certaine lassitude à cette idée. Mais François est quelqu'un d'opiniâtre et d'optimiste. C'est Noël et c'est lui qui a le plus beau cadeau.
Dans son petit palais personnel, Manu soulève son combiné et, s'adressant à sa secrétaire :
« Passez-moi Bernard Cazeneuve, j'ai envie de rigoler. »
Les puissants ont de drôles de hobbys : Chapitre 3 : François et Manu.
Le 31/12/2024par Mala Espina
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= chemin =
= résumé =
[ Allons donc, qu'est-ce que c'est que cette coquecigrue ? Fidèle à son concept de blague carambar aux accents vaguement politiques, Mala Espina se fend d'un troisième opus de sa rubrique centrée sur les passe-temps favoris des puissants de ce monde. Disons-le d'office, c'est une broutille, à peine zonard, presque naïve. Il est bon, parfois, de quitter la réalité pour s'en aller chercher du réconfort dans la fiction, mais là, il manque quelque chose. Du sang, peut-être, des larmes, des éruptions de Capslock, une véritable analyse politico-sociétale ? Sans doute, oui, ou alors devons-nous envisager que Mala Espina est une petite souris qui a ses entrées un peu partout et que les choses se sont déroulées précisément comme ça. ]
![[illustration]](/data/img/images/2024-12-31-bayroumacron.jpg)
Sonnerie de téléphone.C'est un vieil appareil, « vintage », comme on dit. Il date des années 90. Cadran à touches, fixe, relié à une imprimante. Une main de charpentier décroche le combiné.
« Allô ?
- Salut, François, c'est Manu.
- Manu ? »
François se racle la gorge et prend l'air dégagé. A côté du guéridon sur lequel repose le téléphone, sa posture change. Il se tasse davantage tout en se cabrant dans un craquement du dos. On dirait un vieux cheval qui se réveille de sa sieste.
« Manu ? Quel vent t'amène ? »
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= commentaires =
Ce serait drôle si ça n'était pas aussi tragique. Quels cadeaux de Noël de Manu à la con !
Une bienveillance toute chrétienne m'incite à me réjouir pour François Bayrou, dont je ne doute pas qu'il nous sauvera tous.
les chrétiens c'est surfait comme concept. Bon réveillon à tous et vive l'alcool et les putes (baptisées cependant, les putes, faut qu'elles puissent se confesser).
Amen !
Etonnant comme j'en ai rien à foutre de ce texte.
C'est dommage d'avoir trouvé un si joli pseudo et d'en faire sortir des parodies de journal de collège ou de chansonnette d'école primaire.
"Et je prise bien moins tout ce que l'on admire
Qu'une vieille chanson, que je m'en vais vous dire" :
C4EST TONTON CHIRAAAAAQUEUH
A LA GUERRE QUATORZE DIX6HUIT
QUI CHIE DANS SON CAAAAASQQUE
POUR BOUCHER L4CANON;
MITTERRAND ARRIIIIIVEUH
LE PREND PAR LA PEAU DU CUL
LE FOUT DANS LES CHIOOOOOTTEUH
ET CHIE PAR6DESSUS;
"La rime n’est pas riche, et le style en est vieux :
Mais ne voyez-vous pas, que cela vaut bien mieux
Que ces colifichets, dont le bon sens murmure,
Et que la passion parle là toute pure ?"
Mala Espina s'est engagé, il est vrai, dans une voie savonneuse. Probable qu'il a épuisé le filon avant même d'avoir pondu les trois premiers mots du tout premier chapitre.
Se cache derrière une véritable politique éditoriale. Ca met en valeur les autres textes.
En fait, je pense qu'il faudrait ouvrir cette rubrique aux autres auteurs.
Je rêve d'un texte de Glo mettant en scène Bruno Calvi et Claude Guéant s'affrontant sur un terrain de curling.
C'est la pierre de curling qui va gagner, y aura pas match, on va se faire chier.
Ou le balai.
On a frôlé la grande bouffonnerie car à la place de Bruno que je ne connais pas (probablement un amateur de Curly), on aurait pu avoir Yves Calvi que je ne connais pas non plus mais avouez que le prénom Yves est quand même plus rigolo.
Alors voilà, grâce à toi je viens d'identifier le problème principal des noms bisyllabiques à deux balles qui passent partout : ils sont tellement insipides qu'ils n'appellent qu'une chose, c'est le viol par contrepèterie ou mot-valise.
Par exemple, là, Yves Calvi, il est bûcheron.
Dourak est très fort en devinettes, il trouvera surement la contrepèterie. Pour ma part, je n'ai qu'un pauvre "Yves qu'a le vit", c'est pas terrible vu comme ça mais on peut compléter par "Yves qu'a le vit au bout rouge tout dégueulasse qui végète au fond de son prépuce malpropre." J'avais un truc plus osé "Yves qu'a le vit et Claude Béant." qui ne paye pas de mine a priori mais qui rend la partie de curling tellement plus aventureuse.