Rubriques
- Agarttha :
- Feuilleton de l'été 2016 par Lourdes Phalanges qui tape dans l'anticipation frénético-psychédélique
Textes :
-
Agarttha (I)
par
Lourdes Phalanges
Premier épisode du feuilleton de l'été 2016 par Lourdes Phalanges qui tape dans l'anticipation frénético-psychédélique. Le lecteur est directement projeté dans la tronche d'un type du turfu forcément hyperactif puisque multitache et entravé dans les technologies gadgets inutiles, débilitantes, infantilisantes et oppressives. J'attends vivement la suite et ne sais pas si mes stocks de Ritaline suffiront à supporter les effets secondaires de ce rollercoaster mental. A priori, le titre est librement inspiré de "Bienvenue à Gattaca" et du terme "agar-agar" (mot d'origine indonésienne-malaise, appelé E406 dans la liste des additifs alimentaires) qui désigne un produit gélifiant découvert au Japon en 1658 par Minora Tarazaemon (non ce n'est pas le chat bleu), souvent faussement attribué à Fanny et Walther Hesse qui ont découvert son utilité en tant que milieu de culture en microbiologie en 1881. Il est obtenu à partir d'algues rouges appartenant aux familles des Gelidiacées et des Gracilariacées. L'agarification est le procédé expérimental consistant pour Lourdes Phalanges à transformer notre cerveau en jelly à la fin de la lecture de son oeuvre. -
Agarttha (II)
par
Lourdes Phalanges
Second volet d'Agarttha, hommage appuyé de Lourdes Phalanges aux dystopies de P. K. Dick et à l'innovation gadget telle que la définit et la déifie, BPI France, arrosant des centaines de milliers de start-up et leurs business models fantaisistes avec la complicité de gouvernements successifs incompétents et dépassés qui au lieu de saupoudrer les deniers publics auprès de jeunes nigauds et escrocs de la finance feraient mieux d'injecter de manière concentrée l'intégralité du crédit impôt recherche et les fonds à l'innovations dans la recherche scientifique universitaire au service de la construction des grandes industries de demain pour contrecarrer l'impérialisme efficient des GAFA et du NASDAQ d'américains qui nous ont bien niqué, ubersisé, reniqué et se foutent bien de notre gueule alors qu'on gît l'anus ensanglanté, notre chômage de masse et nos investisseurs ruinés, sur le carrelage froid du futur. -
Agarttha (III)
par
Lourdes Phalanges
Troisième volet du feuilleton Science Fiction de l'été par Lourdes Phalanges. Arrive le moment clef, où la dystopie dévoile un probable point faible, le fameux grain de sable dans les rouages du système. Dans cet univers de zombies, qui ressemble assez étrangement à notre contemporanéité, à peine en un peu plus exagérée, au milieu d'une population de clones, semble émerger une individualité, une singularité qui fait écho au sentiment du narrateur que quelque chose ne tourne pas rond et qui le turlupine. Non. Ce n'est pas un spoil que d'annoncer que Lourdes Phalanges entre dans les clous de l'évolution classique de l'intrigue des romans d'anticipation. C'est un gage de qualité, humour, ironie et second degré en prime. -
Agarttha (IV)
par
Lourdes Phalanges
Lourdes Phalanges copie-colle son Agarttha (III) sauf que son personnage principal est une femme à présent aussi pense-t-on que le point de vue et les actions vont être différentes à celles du précédent chapitre. Pas du tout. Dans ce monde de clones, où même les chapitres sont clonés les uns aux autres, les personnages féminins et masculins, ont exactement les mêmes automatismes et mécanismes de pensée. Violent pied de nez au machisme paternaliste nazi d'Eric Zemmour ? Extrapolation d'un futur tout droit dérivant de la théorie du genre introduite dans l'éducation nationale par Najat Vallaud Belkacem ? (Il est vrai que dans cet univers personne ne parle allemand, latin ou grec ancien) Un reboot de licence d'un homme et une femme de Claude Lelouch ? Difficile de trancher pour le moment : va-t-on découvrir par la suite qu'il s'agit d'un surprenant chapitre transitoire parsemé de petites nuances imperceptibles avec le précédent, nuances qui vont faire toute la différence dans l'évolution de l'intrigue, ou bien peut être entrons-nous dans un remake du groundhog day avec Bill Murray, qui revit toujours la même journée mais en étant un jour un homme, un jour une femme, la prochaine fois, peut-être un poney nain, un moustique tigre, un sac plastique hors la loi ? Seul Lourdes Phalanges sait s'il se fout de notre gueule, s'il veut commettre un attentat terroriste neuronal en effectuant une inception de masse nous inculquant un déjà-vu collectif, une OPA sur l'oeuvre de David Lynch ? L'avenir nous le dira. (ou pas si Lourdes Phalanges ne poste pas de suite.) -
Agarttha (V)
par
Lourdes Phalanges
La série de Lourdes Phalanges vire post-moderne, mais pas comme le bon vin pourrait tourner au vinaigre. Non. Les personnages sont promus métapersonnages, et l'auteur devient d'ailleurs l'un d'entre eux sans pourtant dévoiler qui est le narrateur. Très clairement la série commence enfin. Très clairement, oui, car a priori Lourdes Phalanges s'inscrit dans la longue tradition américaine de ceux qui repoussent toujours plus loin l'ultime frontière et décide d'explorer la narration telle qu'aucun autre auteur avant lui ne l'a fait. Il fait le constat que tout a déjà été raconté, que le lecteur a déjà tout lu. Mais qu'y a-t-il au delà de ce tout ? Une altérité onirique complexe comme celle de la continuité réelle mathématique ? Pourquoi pas ? Et si foncer dans le mur n'était pas une fin en soit ? Et si foncer dans le mur en accélérant permettait de le franchir, d'accéder à d'autres dimensions littéraires ou bien tout en le percutant d'entrer dans un continuum spatio-temporel perpendiculaire au notre ? C'est le pari de Lourdes Phalanges suivant les traces d'Ayrton Senna. Au delà du mur du final twist, il y a celui du post modernisme littéraire, à la fin de cet épisode Lourdes Phalanges le franchit indéniablement et tel le Buckaroo Banzai pénètre dans la 8eme réalité cachée. Episode charnière donc puisque nous le savons à présent après la fin, il y a la post fin, alors que nous attendons tous avec impatience le descriptif détaillé du nouveau far west dont Lourdes Phalanges en aventurier de l'extrême et pionnier légendaire à présent est devenu le premier colon désincarné. Que fera le méta-personnage de l'écrivain post-burn-outé que l'on découvre ici pour la seconde fois dans mon spoil insistant ? Qui se cache derrière le mystérieux narrateur ? Pourquoi un drive by de citations en préambule ? Toutes ces questions ne sont pas des doutes car elles convergent toutes vers une seule et unique certitude : il y aura prochainement un Agarttha (VI)