LA ZONE -

Vulva

Le 08/10/2005
par Nounourz
[illustration] Le soleil de midi réchauffait agréablement la ville et je me promenais parmi les murs de briques roses, espérant trouver un peu de distraction dans l’animation de la foule. Je me faufilais parmi la populace en short et tongs dans les rues commerçantes, lorgnant de ci de là quelques appétissants spécimens féminins. Il fait décidément bon vivre l’été à Toulouse, surtout au milieu des mini-jupes et autres petits hauts moulants laissant deviner des formes qui me laissaient rêveur. J’arrivai sur la place du Capitole, et me dirigeai vers les arcades où j’allais pouvoir trouver une terrasse pour siroter un demi bien frais tout en observant le défilé des estivantes.
Je rêvassais depuis dix bonnes minutes quand mon regard fut tout à coup happé par une créature tout droit sortie de mes fantasmes les plus insensés. Elle se tenait debout, à quelques mètres, visiblement à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. Vêtue d’une courte robe rouge, elle était comme un bouton au milieu de figure : pas moyen de la manquer. En faisant un rapide tour de tête, je remarquai que tous les yeux masculins la déshabillaient du regard. Elle le savait, s’en amusait, comme le trahissait le léger sourire qui illuminait ses lèvres pulpeuses. Elle continua de scruter la terrasse quand son regard croisa le mien. Son sourire s’élargit, elle se fraya un passage entre les tables et les chaises, puit vint s’asseoir à ma table, face à moi.

-« Vous…vous êtes bien [censuré] ?
- Euh… Je… oui, ce, hum, c’est moi, ouioui
- LE [censuré] ? Celui de la Zone? C’est bien vous ?
- Jusqu’à preuve du contraire, c’est bien moi, je ne me connais pas de frère jumeau.
- Je m’appelle Vulva. Je suis si heureuse de faire votre connaissance !
- Oh, quel joli prénom… Moi de même, ravi de vous rencontrer. Puis-je savoir ce que me vaut l’honneur…

Elle m’interrompit d’un geste de la main, et posa une valise noire sur la table.

- Je suis représentante en prothèses médicales, cette valise contient des jambes artificielles, en plastiques. Elles sont très réalistes.
- Ah, je vois. Et en quoi cela me concerne-t-il ? Je ne suis pas handicapé, enfin pas encore.
- Pas encore ?
- Non, rien, ne faites pas attention. Continuez, je vous prie…

Elle ouvrit la valise, sortit deux mollets, et les posa sur la table. Les pieds et les cuisses étaient sans doute à l’intérieur de la mallette. Elle les observa longuement, puis me les tendit. Je les attrapai, ne sachant trop qu’en faire, les observai puis les reposai sur la table.

- Je ne vois pas où vous voulez en venir…
- S’agit-il de jambes entières, mon cher [censuré] ?
- Non, ce ne sont que des parties de jambes…
- Bien joué, Watson !
- Non, moi c’est [censuré]…
- Vous faites quelque chose le dix avril prochain ?

Elle reprit les mollets de plastique et les brandit au-dessus de sa tête. La situation prenait une tournure passablement ridicule, et je sentis une vague d’hilarité m’envahir. Je me mordis les lèvres pour ne pas exploser de rire, de peur de la vexer. Elle resta les bras en l’air et me dit en souriant :

- Ca ne vous fait penser à rien ?
- Euh, c’est pour la caméra cachée ?
- Réfléchissez… ce sont des parties de jambes… où sont-elles ?
- En l’air !! C’est une partie de jambes en l’air !!
- Exactement ! Vous avez rencontré une inconnue dans un lieu public, et cette rencontre a abouti sur une partie de jambes en l’air !
- Woaw, je crois que je vais écrire une nouvelle là-dessus…
- C’est exactement ce que je souhaitais. Je peux m’en aller désormais… Au revoir et merci !
- Au revoir Vulva, et euh, vous ne voulez pas mon numéro de téléphone ?
- Mon cher [censuré], je suis une tigresse affamée de sexe, je suis plus humide que la pelouse un matin de rosée, j’aime faire l’amour à en mourir avec un, plusieurs mâles en rut, je suis une bombe dédiée aux explosions de jouissances… Mais je ne suis pas désespérée au point d’atterrir dans votre lit. Vous pouvez me rendre visite, votre main droite et vous, sur mon site www.vulva.com... Il y a des vidéos torrides…
- Merci du tuyau… Eh bien, adieu très chère, et encore merci pour cette inspiration providentielle !

Elle s’éloigna sans se retourner, puis disparut au coin de la rue. Mais grâce à elle, j’allais pouvoir écrire le texte qui me manquait…

= commentaires =

abbepierre
    le 08/10/2005 à 14:46:24
Le plus beau texte érotique du moment pour les JO.
Quelle profondeur, quelle sensualité.
A un moment, je me suis touché.
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 14:52:21
M'a l'air vachement arrangée cette rencontre de hasard.
nihil

Pute : 1
void
    le 08/10/2005 à 14:58:13
Je suis d'accord avec l'Abbé Pierre, comme d'habitude. Magnifique de sensualité, de tendresse, et de prothèses en bois. Mon vote est acquis à Anonyme.
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 15:23:46
Je m'excuse de pinailler, mais les prothèses sont en plastique, pas en bois. C'est con, je croyais que tu étais l'auteur.
nihil

Pute : 1
void
    le 08/10/2005 à 15:46:11
En plastique ? Pouaarf ! Quel texte de merde !
    le 08/10/2005 à 16:03:35
Héhéhéhéhéhéhé

Ce titre putain, ce titre...

Excellent.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 08/10/2005 à 17:51:31
Arf Arf Toulouse... heu... C'est Claudeux nougaro l'auteureux deux ceux texteux ! Je pense qu'on aura une bestiolle à poil en dehors et pleine de trucs chimiques en dedans comme vainqueuse de la categorie
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 18:01:30
Glaüx a dit qu'il allait gagner. Je suis d'accord avec Glaüx, comme d'habitude.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 08/10/2005 à 18:24:56
et si le premier commentaire finissait par :"et j'emmerde tous ceux qui sont d'accord avec moi!" est ce que tu serais d'accord ?
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 18:49:34
Tant qu'on m'encule pas, ça va.
Ieyasu

Pute : 0
    le 08/10/2005 à 20:17:04
Je suis d'accord avec M. Smerdiakov, comme d'habitude.

Sinon cette rencontre au hasard m'a l'air nettement moins arrangée que les rencontres des autres textes du thème Baricain.
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 20:48:02
Air arrangé sans -e, j'ai fait la même faute supra. Voudrais-tu bien être d'accord de ne pas m'appeler monsieur, camarade nom-de-tapette ?
    le 08/10/2005 à 20:53:19
Pas M. pour monsieur.


M. pour Marius.
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 08/10/2005 à 21:00:26
On devrait pouvoir automatiquement changer de nom et de prénom à 18 ans. C'est dans mon programme. Votez pour moi, j'ai pondu trois bouses.
Kirunaa

Pute : 1
    le 10/10/2005 à 09:26:26
Moi je vote pour Dourak, quel que soit son texte !
Kirunaa

Pute : 1
    le 10/10/2005 à 09:26:55
Sinon j'aime bien çui là aussi. M'a bien fait rire.

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