LA ZONE -

L'ombre dans l'herbe rouge

Le 18/11/2005
par Nobodiz
[illustration] Sous un ciel couleur encre de chine, au beau milieu d’une plaine à l’herbe rouge, une maison.
Une maison de fer. Elle se tient là, au centre de l’immense plaine, luttant contre le vent qui fait tourner, dans un cliquetis infernal, l’unique girouette de la demeure, une simple et banale flèche en fer rouillé. Comment celle-ci arrive encore à tourner, tellement la rouille l’enveloppe ?
La bâtisse est là, petite, tassée, rouillée, l’air extrêmement fragile, et pourtant, le vent qui la ballotte doit bien atteindre des centaines de kilomètres/heures. A l’unique fenêtre de la maison, on voit une pauvre et faible lumière, fatiguée, crasseuse, qui s’éteint parfois, comme si l’ampoule grillait un peu avant de se remettre à éclairer. Une ombre passe devant la fenêtre aux vitres sales. Elle s’arrête, pour regarder au dehors.
    Elle s’appelle Pouetzoutatsoin.
Elle ne veut pas s’appeler Henri.
Elle ne veut pas s’appeler Henri, parce que Henri, c’est l’autre salopard dans le lit, qui dort le ventre à l’air, la bouche grande ouverte sur un ronflement répugnant.
Lui qui lui oblige à faire toutes ces choses que Lui fait avec naturel, et cela, dès que le soleil se lève … La nuit, elle est tranquille, Il dort. Et quand Il dort, Il ne sait pas qu’elle, Pouetzoutatsoin, sa propre ombre, complote activement pour Le mener à sa perte … Il ne sait d’ailleurs pas que son ombre bouge, respire, pense, a une idée propre sur ce que fait son maître, et donc par conséquent, sur ce que celui-ci l’oblige à faire.
Ça, Il le regrettera. Il regrettera toutes les fois où Il n’a pas demandé sa permission, avant de l’obliger à imiter tous ces gestes répugnants … Oui, mais comment ?!? Une ombre, c’est intangible, comment pourrait-elle le tuer, Lui, l’Homme ?!? C’est ce à quoi réfléchit Pouetzoutatsoin toutes les nuits depuis fort longtemps. Elle en aura essayé, des manières ! Le couteau, le pistolet, la bouteille de poison, la corde, tout ! Impossible de prendre des objets. Elle a aussi tenté d’être plus subtile, et avait établit un plan qui pouvait parfaitement marcher : le jour, une fois réveillé, Henri se lèverait, comme tout les matins. Et si, alors qu’Il venait de sortir des premières brumes du sommeil, Il apercevait son ombre, absolument pas du tout coordonnée aux gestes qu’Il faisait, ça finirait sûrement par Le faire sombrer dans la folie … Mais comment être sûr que la folie ne touche qu’Henri ? Après tout, ils sont liés … En repensant à ce plan, Pouetzoutatsoin s’était aperçue de la faille immense dans son raisonnement : si en effet, ils étaient liés au point qu’une chose affecte l’autre, elle ne pouvait Le tuer, car dans ce cas elle se condamnait elle aussi …

    L’ombre, désespérée, s’assit sur une des chaises, observant la faible lumière de la lampe qui traversait son bras, mince bande d’obscurité. Son esprit vagabondait à des rêveries farfelues : quitter cette maison, s’enfoncer dans l’herbe rouge, au beau milieu de la nuit …
Non. Pas sans avoir fait payer tout ce que Lui devait Henri.
Pas avant.
Ensuite, peut être …. Mais pas avant….
    Elle se releva, traînant la patte jusqu'à la fenêtre. Le vent s’est arrêté … La faible musique, maigrelette, rappelant une torsion de fer rouillé auquel on aurait ajouté un souffle aigu, commençait à envahir la plaine, et l’esprit de Pouetzoutatsoin. Soudain, affolée, elle se précipite sur le corps d’Henri avant que celui-ci ne se réveille.

Le soleil se levait, doucement, éclairant l’herbe rouge d’une lumière bleutée.
Henri se lève, comme tout les matins depuis sa naissance.
La girouette tourne, grince.
Il ouvre la fenêtre, se penche, et observe le ciel. Il finit par reporter son regard vers l’herbe humide et rouge, et voit son ombre, lui faire une abominable grimace, horrible et terrifiante.

M’a-t-il vu ? Oui.
A-t-il peur ? Oui.
Regrette t’il ?...
Tu t’es trop penché Henri, tu paniques, et là, tu tombes.

Le vent souffle dans les herbes rouges, et une mélodie timide monte ... Tout comme le vent, la musique couvre peu à peu la plaine, sortant des lèvres de Pouetzoutatsoin, l’ombre folle, dont s’efface peu à peu les traits ...

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 18/11/2005 à 15:33:17
Ça manque carrément de tagada.
    le 18/11/2005 à 16:45:01
Et de trompinette.

Mais c'est pas mauvais, après tout je crois même que j'aime bien. Ca garde un côté naïf et il n'y a rien d'original nulle part, mais au moins c'est pas mal mené, pas mal écrit, et pas prétentieux.

Par contre maintenant qu'on est presque débarassés de Vian grâce aux vers et à l'oubli universel, si on pouvait éviter d'évoquer son fantôme, merci.
Aka

Pute : 2
    le 19/11/2005 à 11:39:09
T'aime tout Gloups en fait. T'es vraiment un putain de faible.

Sinon je sais pas j'ai pas encore lu.
    le 19/11/2005 à 11:45:04
Putain de bordel de queue.

Je dis que j'aime pas et que je vomis un texte, je me fais péter le cul par nihil.
Je dis que j'aime assez un texte, je me fais péter les couilles par Aka.

Choisis ton camp, camarade, mais t'as mal de toutes façons. C'est la règle ici.
nihil

Pute : 1
void
    le 19/11/2005 à 12:00:43
Ta gueule, sale traître.
Narak

Pute : 2
    le 19/11/2005 à 12:40:40
Glaux t'es un enculé d'inconstant, et en plus t'es incapable de faire tes propres choix !
    le 19/11/2005 à 12:43:15
euh ?
Nounourz

Pute : 1
    le 19/11/2005 à 13:09:25
l'idée était bonne.
la façon dont elle a été traitée me laisse perplexe.
après lecture, ma première pensées fut "ah euh... ah oui, je savais pas à quoi m'attendre, mais je m'attendais encore moins à un truc comme ça".
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 19/11/2005 à 13:48:16
C'est bien trop poétique et joli... çà me rappelle étrangement Peter Pan, mais c'est surement pasque j'ai lu en diagonale et que je suis un lecteur mediocre en ce moment.
Kirunaa

Pute : 1
    le 26/11/2005 à 16:31:19
Moi j'aime bien, à part l'intro qui est à chier.

C'est marrant, ça me rappelle un projet avorté, hein Aka ?
Mill

lien fb
Pute : 0
    le 26/02/2007 à 10:14:13
L'idée de l'ombre qui essaie de se séparer de l'homme à qui elle appartient m'a d'emblée interpellé - même si c'est pas super original. Mais le style m'a refroidi. En définitive, je suis resté sur une impression de vide total. Une curiosité, à mes yeux?. Mais ça ne fonctionne pas vraiment.

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