LA ZONE -

Blogule rouge - 28 Janvier

Le 28/01/2006
par Lapinchien, Aka
[illustration] 28 Janvier 2006, le matin

Effervescence

Internaute à la con, je ne sais plus où donner de la tête, j’ai cent vingt mille idées à l’heure… Y’en a qui râlent dans les commentaires parce qu’y a pas encore le moindre petit extrait de quoi que ce soit en ligne… J’invite bien entendu tout ce petit monde à aller se faire faire un lavement des amygdales au Karsher par voie rectale… y a que moi qu’aie le droit de gueuler ici ! Que tous les impatients aillent se faire foutre…
Faut que j’me calme quand même et que j’me focalise sur un truc sinon à force de faire des petits bouts d’essais, ben j’vais finir par ne rien finaliser de potable. J’ai avancé sur « Organicratia ». J’ai confectionné des sortes de petites bestioles en conglomérant des abats entres eux. J’utilise des cure-dents et des trombones pour les articulations. Je les entoure de nerfs et de veines pour les masquer avant de les enduire de graisse. Toute une faune de mutants bizarroïdes, regroupés par hordes et troupeaux, constelle à présent le décor organique. J’ai bien l’intention de tourner mon documentaire animalier en utilisant les techniques basiques de l’animation image par image. J’aurais une cadence de 6 images par secondes. Après avoir fait des tests, ça fait aussi ‘cheap’ que les anciens courts métrages en patte à modeler sur super 8, mais j’m’en vais corriger ça à grand renfort de logiciels de retouche d’image. J’utiliserai des flous pour fluidifier les mouvements et d’autres filtres pour créer un univers uniforme et cohérent. Tous mes plans seront raccord. Ça a quant même du bon le numérique finalement. En plus pour la post-synchronisation c’est nickel chrome. J’ai rapidement enregistré le commentaire auquel j’ai pensé toute la journée d’hier en bossant. Tout est dans un fichier *.WAV maintenant. J’ai tellement ressassé le texte que j’ n’ai eu besoin que de deux prises pour l’enregistrement. Bientôt viendra le moment du montage avec Adobe Premiere mais avant cela je vais me constituer toute une collection de bruits pour mes petites créatures adorées. Il faut que les pistes de fond sonore soient irréprochables !

« C’est à l’orée des bosquets de poils jouxtant les grands lacs d’acide gastrique, au crépuscule plus probablement, que l’on a le plus de chance de se trouver face à face avec une meute de Xertoks affamés… Ils descendent vers les plaines après une longue migration hivernale dans les zones désertiques cartilagineuses, forcés et contraints à un jeun de plusieurs semaines. »
Pour faire le bruitage d’un Xertok affamé j’ai enregistré les jappements du chien de mon voisin… Ce connard est un VRP célibataire et parfois il abandonne son clébard des semaines entières chez lui quand il part en déplacement… ça fait pitié à entendre mais en même temps c’est pas mes oignons… Tant qu’il se met pas à hurler alors que je tente de dormir, ça me dérange pas… La bête doit se sentir seule, mais après tout, qui n’est pas seul en ce bas monde ? Ça lui fera une belle leçon de vie. Quant à moi j’aurai de beaux bruits de bestiaux en plaçant mon micro juste devant la porte du VRP.

« Les Xertoks scrutent des heures durant les abords des lacs acides, attendant patiemment d’apercevoir un troupeau de Schmoluks venu s’y abreuver. Les Shmoluks sont eux aussi en période de transhumance, surveillés par des Azghuls des hybrides de grands singes ayant la notion de l’élevage intensif… »
J’ai pris des langues de bœufs pour faire les Schmoluks. Tout au bout j’y ai collé des yeux de veau, un par bête… J’les ai affublé d’une longue crinière en boyaux tressés et de 6 pattes conçues à base de saucisses cocktail… pour les pattes ça faisait un peu ridicule au départ, alors j’ai eu l’idée de me raser les poils des burnes et de les y coller… Je suis pas peu fier de mes mutants… plus organiques que ne le seraient des vrais…

« Les Xertoks encerclent lentement le troupeau puis attaquent par surprise. Un individu dans le groupe est sacrifié. Il part faire distraction auprès des Azghuls qui le prennent en chasse. Les autres foncent sur les Schmoluks pris de panique… Les Xertocks tentent alors d’isoler une tête de bétail car ils ne font pas le poids contre tout le troupeau. C’est peine perdue cette fois… Un des Xertoks tombe dans le lac acide où il meurt digéré vivant. Les Azghuls, quant à eux, ont écharpé le prédateur éclaireur et sont rapidement revenus défendre leur troupeau… Les Xertocks sont obligés de battre en retraite et d’aller se réfugier le ventre vide dans les bois de poils… Dès que les Azghuls seront partis avec leurs bêtes, les carnassiers affamés et bredouilles viendront se disputer les restes de leur congénère infortuné… »
Pour ces plans, j’vais avoir besoin de pas mal de cris de crainte et de douleur, des hurlements de terreur, des souffles de dernière expiration…

J’ai pris conscience par mon travail minutieux de quelque chose d’important… Mes créations doivent avoir une symbolique forte, je ne tiens pas à tomber dans la gratuité des films de divertissement… C’est décidé mes films seront profondément chiants mais ils porteront en eux de puissantes missives subversives. Dans les films Hollywoodiens, la mort est monnaie courante et le spectateur s’en bat les couilles… Il trouve cela normal. Dans « Organicratia », j’ai donc décidé de ne rien faire gratuitement, qu’il y aurait réellement la mise à mort d’un être chaque fois, qu’en image, une de mes bestioles viendrait à mourir… Les gens ne verront plus une mort factice et virtuelle, décontenancée de tout le respect et de la crainte qu’elle devrait normalement susciter… Il y aura en premier lieu ces organes d’animaux destinés initialement à un usage alimentaire mais dont j’aurais détourné la finalité. Mais ça n’est pas encore assez fort symboliquement, aussi je prendrai soin d’indiquer en préambule que tous les bruits de souffrance, tous les cris d’animaux, auront été enregistrés par mes propres soins lors de mises à mort de bestioles réellement réelles…

J’ai acheté plusieurs petits rongeurs dans une animalerie… Certains étaient destinés à nourrir des serpents domestiques, d’autres non… Quoi qu’il en soit, je ne sais pas si vous avez déjà entendu les cris d’un crabe qu’on ébouillante vivant pour préserver toute la fraîcheur de la chair ? Dites vous que ça n’est rien comparé aux hurlements que poussent des gerbilles ou des hamsters maintenus à même une plaque chauffante, ou pressés contre un fer à repasser brûlant… Ces sons seront parfaits dans mon film…

28 Janvier 2006, début de soirée

Rencontre avec une chienne


Je ne vais pas vous parler longtemps ce soir, tout d’abord parce que vous n’en valez pas la peine, et surtout parce que j’ai mieux à faire.

Tout à l'heure une de mes salopes m’a proposé de se faire baiser en vrai. Cette petite chienne veut que je l’éduque. Elle a compris qu’il n’y a qu’un mec comme moi qui peut lui amener le plaisir. Un mec pas perverti par les conventions à deux balles, un rebelle, un artiste.
Je vais lui apprendre la vie, lui faire découvrir ses limites, la soumettre, en faire ma chose. Je vais lui montrer à quel point la femme n’est faite que pour ça, être un récipient à bites, et elle m’en redemandera. Parce qu’elle aura enfin compris ce qu’est la Vérité de sa condition.

= commentaires =

LHyenne
    le 28/01/2006 à 18:29:34
Ca y est je suis affamé ...

L'enfoiré.
JPfournier
    le 28/01/2006 à 19:03:52
Bonjour,

Où serait-il possible d'obtenir un jeune Xertok domestique ? Je suis sur qu'un Xertok serait un parfait compagnon de jeux, et je voudrais en offrir un à ma petite fille mort-née.

Cordialement.

Commentaire édité par nihil.
Paul Henry Shampoing
    le 28/01/2006 à 22:50:34
Ah la semaine textes de merde a deja commencé ?
Jacques Martin Pêche
    le 29/01/2006 à 13:11:45
Histoires naturelles et Très Chasse, c'est de la balle... perdue
nihil

Pute : 1
void
    le 29/01/2006 à 13:48:39
Quand je vois ce genre de commentaires je me dis que c'est des documentaires animaliers sur les humains qu'il nous faudrait.

Jack je suis ton plus grand fan et si tu veux je te paye un steack tartare de qualité supérieure pour faire le premier rôle d'Organicratia.
Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 29/01/2006 à 14:15:24
excellente idée çà le documentaire animalier d'humains.

Le pervers du parc
Alors que plusieurs femelles s'aglutinent sur des bancs autour du bac à sable, le pervers du parc à l'affut de nouvelles proies à remarqué que ces dites femelles ne prétaient plus attention à leur portée. Leur attention est totalement accaparée par leur folle discution philosophique autour de l'intrigue du dernier épisode des feux de l'amour. Le pervers du parc en profite donc pour s'approcher discrètement des petits. Il sait très bien qu'il ne ferait pas le poids contre toutes les pondeuses alors il les contourne comme si de rien n'était. Les lois de la nature sont bien cruelles. Le voila qui ouvre la collerette de son imperméable sous laquelle le pervers est nu comme un vers. Un enfant s'y engouffre attiré comme un aimant par un trompe l'oeil, une marionnette Elmo que le pervers à enfourché sur son appendice sexuel. Le piège se referme irremediablement sur le petit enfant qui est rapidement emporté loin de la meute derriere une haie, où il sera consommé de suite sans la moindre considération. Les lois de la nature sont bien cruelles. Quel formidable et en même temps quel effrayant spectacle ! 100 millions d'annees d'evolution naturelle et de lutte inter espece pour la survie avant d'aboutir à ce superbe specimen pourtant menacé d'extinction de nos jours...
nihil

Pute : 1
void
    le 29/01/2006 à 14:59:58
L'employé de bureau.
Suivons le parcours atypique d'un individu lambda choisi au hasard dans le troupeau des employés de bureau. Cet individu, que rien ne semble distinguer de ses congénères, est un beau mâle à l'oeil brillant et au poil chatain soyeux. Il semble attachant, très joueur et en plein santé, et notre équipe de chercheurs l'a rapidemment pris en affection et surnommé 'King Simba'. Sa vie quotidienne ressemble à celle des autres employés de bureau au sein du terrier collectif qui fourmille d'activité. Comme eux il jacasse de manière étonnante, erre à la recherche d'une femelle pour lui proposer l'accouplement et s'abreuve régulièrement au distributeur de boissons.
Mais la nature possède ses lois qui dépasse encore notre compréhension, et c'est sans signes avant-coureurs que le jeune King Simba est pris pour cible par le mâle dominant du troupeau. Celui-ci, un grand mâle ombrageux, plus agé que Simba, le harcèle dès qu'il le rencontre, le montre du doigt aux autres animaux qui gloussent en retour. Tant et si bien que notre Simba, exclu de fait, finira par se retirer du troupeau. C'est une existence solitaire et bien dangereuse qui l'attend.
Toutefois Simba réserve encore des surprises aux chercheurs, puisqu'un matin, il reviend rôder près du troupeau. Les autres employés l'ignorent ou lui adressent des mimiques agressives. Mais Simba persiste. Volonté de réintégrer le troupeau ? Il n'en est rien, puisque lorsque le mâle dominant arrive au point d'eau, Simba se jette brusquement sur lui. Oh ! Observez cette fascinante lutte entre les mâles, devant l'assistance apeurée. D'un mouvement leste, Simba plonge la patte antérieure dans sa poche et en retire un outil pointu, qu'il enfonce brusquement dans l'oeil du grand mâle. C'est la victoire, que Simba célèbre en sautillant étrangement autour de la dépouille de son rival. Cet acte que nous jugerions barbare n'est que naturel pour cette espèce qui n'est pas soumise aux règles de la moralité.
Toutefois, Simba ne sera pas réintégré dans le troupeau. Exclu il a été, exclu il restera, et un nouveau mâle dominant sera choisi parmi les employés de bureau, sans doute le plus agressif et le plus vindicatif d'entre eux. Simba devra à nouveau se retirer et se laissera mourir de faim dans son terrier obscur. C'est une histoire à la conclusion bien triste pour notre Simba, mais la nature ne connait pas la compassion, et l'instinct grégaire de l'humain ne saurait être contrecarré.

Commentaire édité par nihil.

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