LA ZONE -

Saint-con - non homologué

Le 15/04/2006
par Kirunaa
[illustration] Voilà. On est le 11. Une fois de plus j’ai survécu. C’est un peu surprenant d’ailleurs, tous les ans je m’attends à y passer… puis non. Rien. Ou alors que des tentatives ratées. Pourtant, je sais que pour pas mal de monde, je suis une sacrée conne ! Peut être que c’est ça qui me sauve en fait. Je suis pas con, je suis juste une conne…
En tout cas, ça m’empêche pas tous les ans de purifier d’un con cette pauvre vieille planète. Cette année c’était facile, j’ai eu du con de première qualité qui est venu directement chercher la petite bête. J’avais pas de con prédéfini, mais je n’ai eu que l’embarras du choix. En fait, le plus dur, ç’a été de choisir dans la multitude que j’avais à disposition. J’ai hésité à faire un paquet promotionnel, mais brûler du con en masse, ça manque de classe. Donc après pondération avec moi-même, j’ai choisi de taper au plus fort, et de me faire - une fois n’est pas coutume - du con politique. Mister GWB lui-même. Après tout, merde, y a pas de mal à se faire du bien. C’est juste dommage, j’avais pas pensé que ses cons d’assistants auraient un atout planqué dans leur manche… Mais bon, tant pis. Je me le suis fait, c’est le principal.

Je vous vois déjà vous demander « mais putain, comment elle a fait ?» Avec tous les visas à remplir pour rentrer sur le territoire américain, comment elle a réussi à pas se faire prendre ?
Et bien ça, mes amis, c’est le bonheur de bosser pour une boite qui vous envoie en mission avec un pass diplomatique. Ca ouvre pas mal de portes.
Bref. Je suis arrivée aux USA en fin de semaine dernière, un peu déphasée par le décalage horaire, mais heureuse d’être dans le plus grand vivier de cons de la planète, avec, en bagage accompagné, un litre l’hydrazine et un autre de peroxyde d’azote de première qualité. ‘Pour demo’. Je devais assister à une conférence internationale sur ‘l’avenir du spatial et la coopération euro américaine’. J’ai commencé à sourire quand j’ai vu la liste des personnalités devant assister au colloque. Du TRES gros gibier.

Lundi matin, 10 avril, je passe dans mon taxi la grille du JPL, avec mon peroxyde sous le coude. J’ai dû laisser mon portable à l’entrée, car il est considéré comme un élément potentiellement dangereux.
« Et, je la fais avec quoi, ma présentation, connard ? »
Air interloqué, remplis d’incompréhension, vaguement agressif et subtilement bovin du garde, mine de rien équipé d’une très grosse, euh… arme à feu.
« Laisse tomber, j’ai d’autres affaires à m’occuper, t’es pas assez valorisant. »
Et avant que mon nouvel ami à la grosse arme à feu comprenne vraiment la profondeur de ce que je viens de lui dire, le taxi m’amène jusqu’à l’entrée du bâtiment principal, dans lequel je rentre d’un pas conquérant. Le chemin de la salle de la conférence est fléché, et je trouve mon troupeau de cons sans la moindre difficulté. Vraiment du TRES TRES gros gibier.
Et à l’instant même où je pénètre dans la salle, je vois mon con. Il est là, en face de moi, entouré de deux gorilles fades, paraissant tout étriqué dans son costume un peu trop petit. Manifestement, les dîners à la Maison Blanche sont profitables.
Je m’arrête quelques secondes sur le pas de la porte pour remercier les engeances supérieures qui ont réuni les conditions parfaites pour ma plus belle St Con. J’en aurai presque une petite larme ! Et dans ce pays de cons où les cultures étrangères sont complètement ignorées, ils ont jamais entendu parler de la St Con. Je n’ai même pas besoin de porter de combinaison ignifugée. Tellement facile…

Je passe donc à la première phase du plan : établir le contact avec mon con. Celui que je veux brûler, je veux dire. Admire, la classe européenne, et apprend, pauvre inculte étazunien !
Je dépose donc ma mallette (vide de portable, mais pleine de combustible), à mes pieds, et feins de vérifier l’attache de ma chaussure. Ce faisant, je prend bien soin de présenter la plus reconnaissable partie de mon anatomie, ainsi que le haut de mes bas à mon Con. Bingo. Les yeux s’élargissent, le cou et les oreilles deviennent rouge, les narines palpitent… il est ferré. Je me redresse ensuite et prend l’air ennuyé de quelqu’un qui ne connaît personne et ne sait pas trop où aller, et je me rapproche de ma proie en étudiant le programme affiché au mur. La proie s’approche de moi. I la le droit de s’éloigner de ses baby-sitter ?

«Bonjour madame… »
« Mademoiselle. » Je ne résiste pas au plaisir de lui faire croire que je ne le reconnais pas. Ca facilite le contact. S’ensuit une discussion sur les raisons de sa présence ici (on lui a dit de venir mais il comprend manifestement pas vraiment où il est), et sur ma présentation à venir (la propulsion chimique utilisée sur les satellites européens, et les possibles bénéfices pour la NASA), et bien sûr, il est tellement con qu’il accepte de m’aider pour la démonstration. (« Ouais, des jouets ! »)

Je vous fais grâce des détails de ce qui a suivi, ça n’a pas d’intérêt. Je saute directement au feu d’artifice. Sachez juste qu’il tremble terriblement dès qu’il voit un bout de lingerie qui dépasse, comme tout bon étalon (mouahhahahahaa !) texan qu’il est, et que sa maladresse n’a d’égale que sa connerie.
Il a donc réussi à se renverser sur lui la bouteille de peroxyde, tout seul, comme un grand, avant même que j’ai besoin de l’aider un peu, et je lui ai proposé ma bouteille d’hydrazine pour nettoyer (avais-je oublié de mentionner que faute de contenant adéquat, j’avais dû stocker mon combustible dans une bouteille de Volvic ?), il a tout de suite accepté. Les gorilles ont couru pour l’assister, mais n’ont pas été assez rapides. Le voir, tout seul, comme un grand, renverser sur son pantalon taché le liquide qui l’a fait prendre feu immédiatement m’a fait poussé un cri de bonheur digne des meilleures actrices de hard. Dommage qu’il ai été noyé dans les hurlements de l’assistance.
S’en est suivi le déclenchement des extincteurs, une véritable panique, l’évacuation de la salle, et mon accolpagnement en soi-disant état de choc vers un hôpital proche.

Dans les heures qui suivirent, je repensais à mon con, flambant, hurlant, courant en tous sens, puis s’écroulant dans un dernier spasme, et je ne pouvais m’empêche de sourire béatement.
Je dois avouer que j’ai eu un vrai choc quand je l’ai vu entrer dans ma chambre avec son sourire niais et son air con. Pas de chance pour moi, le vrai étant tellement con qu’ils pensaient bien qu’un jour il se ferait descendre, ils avaient un fake en rab pour assurer l’intérim. Ils m’ont filé pas mal de drogues pour me laver le cerveau et me faire oublier ce qu’il c’était passé, mais avec l’entraînement de ces dernières années sur les substances illégales, ça n’a pas eu trop d’effet. Enfin ça, bien sûr, je leur ai pas dit.

Du coup c’est dommage, cette bande de cons m’empêche d’homologuer mon succès... N’empêche, j’ai jamais vu du con brûler aussi bien.

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

lien fb tw
Pute : 0
ma non troppo
    le 16/04/2006 à 00:19:58
C'est pas un peu un truc de tafiole tout ce chipotage technologique juste pour brûler un con ? Ah, oui, pardon, la classe européenne.

Sinon, oui, bon, je ne sais pas, ce n'est pas un mauvais texte, c'est marrant, mais ça a un côté léger, primesautier, qui ne me semble pas totalement convenir à ctte commémoration solennelle qu'est la St Con. C'est un peu comme si on me servait du Courteline alors que le programme indique de l'Eschyle.
nihil

Pute : 1
void
    le 16/04/2006 à 02:26:52
c'est vrai, c'est sautillant.
nihil

Pute : 1
void
    le 16/04/2006 à 03:49:16
Mais oui, Kirunaa dans l'aérospatiale, on y croit tous à mort, alors qu'elle est juste pute à mi-temps dans un ghetto de Köln...
Aka

Pute : 2
    le 16/04/2006 à 03:51:16
Ca serait passé comment papa dans maman (yeah !) si les textes de cette année n'était pas d'excellente qualité (CMB que je n'ai pas).

Toujours personne pour me rebruler ?
MantaalF4ct0re

Pute : 1
    le 16/04/2006 à 06:12:58
Perversion de chimistes....un bon con, un supplice, original.
Ca se lit bien.MAis c'est court et on n'a pas le temps de se laisser surprendre par de petits éléments originaux jamais désagréables.
    le 16/04/2006 à 11:40:03
Oh l'information intéressante, hydrazine et peroxyde d'azote = flouch. Je note. Connaissais pas.

Rigolo, mais j'ai été autant déçu que la narratrice à la fin, du coup j'ai un coup de barre, et du coup je voterai pas pour.

Mais c'était sympa.
Ange Verhell

Pute : 0
french news Apr06    le 16/04/2006 à 11:55:05

..." Un cours de français-philo vire au massacre après que le professeur pro islamiste ait ravivé l'emploi historique du mélange hydrazine-peroxyde d'azote sur la gueule des mauvaises élèves qui refusaient ses enseignements très particuliers "...
Claudia Pepita

Pute : 0
    le 18/04/2006 à 07:17:24
Un terrorriste pervers quoi !

Bien sadique quand même quand tu t'en vas après le barbaque.

Pis Bush, c'est comme Kenny, on ne s'en lasse jamais de le voir crever de mille et une façons (là ça fait que deux mais on s'en bat, toi t'as utilisé la chimie et moi mon lance-flammes. )

commentaire édité par Claudia Pepita le 2006-4-18 7:19:11
Aelez

Pute : 1
    le 18/04/2006 à 17:10:30
Ouais, c'était mignon comme texte. En plus brûler du président avec classe, c'est pas une mince affaire, quand on voit ce que ça a donné avec Pepita...

= ajouter un commentaire =