LA ZONE -

Je voulais me payer un connard en gros

Le 11/01/2008
par Traffic
[illustration] Je voulais me payer un connard en gros. Y avait des gens qui semblaient gluants dans mon horizon.

Al est rentré dans le bar, il avait un gros cul dans un jean de charpentier.

Je lui ai vite beuglé de pas rester dans le champ. C’était pas ce genre de trouduc que j'aspirai à dégommer.
J’ai descendu trois gorgées de ma 1664 l’air mauvais. Mon dernier rapport à l’humanité était la réflexion d’un chef petite queue qui faisait régner une ambiance de pet dans le bureau où je zonais hagard entre deux cuites.

Côté sono, c’était l’intégrale de Dire Straits sur Nostalgie TV. J’ai demandé à mettre Boxe on blood TV. Y avait pas. On m’a proposé Nibards TV vu qu’il était 23h et que les programmes commençaient à diffuser du 95 E.

Je voulais pas m’abandonner à la rêverie j’ai préféré continué à subir Knopfler et son Money for Nothing en concert. Il se prenait pour les Rolling Stones. C’était beau la mythomanie de faciès. Une vraie pisseuse en string qui dépasse du taille basse Mango qui se la joue Britney pute. Canada Dry Effect.

Le jeune qui servait les coups aux poivrots essayait d’envoyer des SMS à des salopes en train de se faire sauter par des types qui bossaient de jour. J’avais rien contre, j’allais pas me le faire.

Dans le fond de cet établissement approximatif, y avait bien un casse-roupettes qui ruinaient des pièces jaunes sur un fichu bandit manchot importé d’Espagne. J’attendais juste qu’il aligne les trois 7 pour faire sauter les plombs du rade. J’avais encore moins d’espoir que lui que ça arrive, faut dire.

Un temps j'ai manqué me rabattre sur un type qui avait l’air d’un réparateur de photocopieur. Comme tout le monde le sait, ce genre de mec pue la tripe de la gueule. C'est indécent. Je me suis étonné de mon humanisme à vouloir lui faire cracher ses dents. Avec l’odeur du sang, ça aurait rendu l’atmosphère moins épaisse. Pourquoi je l’ai pas fait ? Je sais pas, faut croire que je suis pas capable de faire trois jours de garde à vue et deux mois de taule pour désodoriser l’atmosphère d’un pub franchisé.

Sont encore entrés une radasse et son israélite glorieux fier de sa Mercos avec les papiers au nom du cousin. C’était vraiment une saloperie ce genre de mec, la cinquantaine victorieuse, la bite sans prépuce, la trousse de médocs coke-viagra et la pétasse ultra décolorée remplie à ras bord d’antidépresseurs. Je voulais aller me presser tout contre ses nichons en silicone pour lui sussurer langoureusement que les stars d’Hollywood n’étaient qu’assassinées sous couvert de barbituriques. Pas une foutue de se flinguer toute seule. Hé faut un cerveau pour crever volontairement. A priori, c’était pas le cas de ses pouffiasses. Les seules radasses qui crèvent là bas avant l’heure sont celles qui périssent le nez fripé seules dans des appartement anonymes de floride à coup de Vodka et de Gin. En général, elles se font baiser par leurs chiens un certain temps avant qu'ils finissent par les bouffer juste derrière. Le sexe ça creuse, c’est vrai.

Du coup, j’ai laissé tomber mon idée de leur dévoiler leur taux de crédibilité.

Enfin c’est bien connu tout vient à point à qui sait attendre.

Il était beau comme un témoin de jéhovah. Il avait un peu l’air de Tom Cruise, de Ben affleck ou d’un leader des jeunesses de l’UMP.

Je lui rendais ses quinze ans de moins. Je me suis approché de son mauvais pantalon casual pour golden boy du vendredi. J’ai ouvert ma braguette et je lui ai pissé dessus. J’étais fébrile en égouttant ma queue. Personne n’avait ri. J’aimais mieux que des mecs rient quand je remettais les compteurs à zéro. Plus jeune, ça marchait bien. Le bizuth aurait pu me proposer une bible. A la place il a choisi de me balancer son poing dans la gueule mais bon faut dire que j’encaisse pas mal. Il n'en a décoché qu'un seul au final parce que le mec avait pas plus envie que ça de bastonner du fait qu’il avait la jambe inondée d’urine. C’était comme ça que je pouvais devenir le maître du monde, moi. En lui pissant dessus. L'autre est allé dans les chiottes se nettoyer. Faut aussi savoir que la bière est bonne dans ce rade. On se barre pas d’ici parce qu’on a de la pisse sur son futal.

Après ce haut fait, il y avait bien des types pour me mater comme si j’étais un clodo égaré. Par contraste, faut aussi savoir que je me fringue en Armani. Parait que je ressemble un peu à Bruce Willis, j’ai des pompes Kenzo je sors ma bite, je pisse sur les témoins de jéhovah dans des pubs british frelatés. C’est mon créneau. Chacun en a un, c’est comme ça. On tient pas le coup sinon.

Sur Nostalgie Tv, y a un tribute à Marley qui a commencé à brailler. Je me suis tripoté la bite avec la poche de mon pantalon de costard à 400 euros pour m'essuyer en discrétion.

La blondasse décolorée s’est mise à se marrer à ce moment là. Peut-être un effet secondaire de son gloss au Prozac dans ses circuits neuronaux déjà grillés.

Le barman a décidé pour sa part de verser une tournée générale à tout le bar. Get up Stand up. Stand up for your rights. Get up, stand up. Don’t give up the fight.

J’avais déja ressenti une fois un truc dans le genre quand Sarkozy avait été élu. Tout le monde était heureux et ça me semblait un fort mauvais plan. Tout ça ne pouvait donc arriver qu’en 2007.

Dans le même genre de réflexion philosophique minable, je me suis souvenu de quand j’étais môme et que les années 2000 avec son cortège de fantasmes me faisaient rêver. Comme quoi on fait bien de vieillir. Si on crevait trop tôt, on finirait par croire qu’on a loupé quelque chose.

J’ai bu ma Pelforth offerte par la maison en essayant de me tenir loin de la flaque. Je me sentais vide et mou, je bandais plus autant qu’avant de venir.

Faut dire qu’après avoir sorti sa queue, on a toujours moins de raison de faire le fier.

A un moment, je voyais plus trop mes mains quand elles bougeaient. J’avais vraiment beaucoup trop descendu de Pelforth une fois encore. Je me sentais comme une termite qui cherchait son morceau de contreplaqué pour aller se coucher. Je regardais par terre la sciure au pied du comptoir avec grande envie.

J’ai dit bonsoir à la terrible assistance qui m’a ignoré en fait.

Ensuite j’ai titubé jusqu’à ma caisse et j’ai décidé d’aller rouler à fond sur l’autoroute pour me dégriser. Faisait encore chaud pour la saison.

= commentaires =

Traffic

Pute : 1
    le 12/01/2008 à 00:54:40
Salut Nihil.

Ce texte empiète sur l'oeuvre de Marcel Prout.

Enfin il me semble.
Omega-17

Pute : 0
    le 12/01/2008 à 07:43:43
Oh je crois qu'il aurait mieux valu ne rien dire plutôt que ça...
nihil

Pute : 1
void
    le 12/01/2008 à 08:59:40
Ou alors le dire en lituanien, éventuellement.
Le Duc

Pute : 1
    le 12/01/2008 à 18:46:26
Modéstie, quand tu nous tiens ..
Aka

Pute : 2
    le 13/01/2008 à 15:53:16
Bah moi j'ai trouvé ça détendant et agréable à lire. Un texte de dimanche après-midi quoi.
Omega-17

Pute : 0
    le 14/01/2008 à 07:09:17
Le commentaire ci-dessus démontre la gravité des dégâts cérébraux occasionnés par le fait de manger régulièrement de la boue avec une fougère dans l'anus.

http://www.vjf.cnrs.fr/lms/pubEPA.htm





commentaire édité par Omega-17 le 2008-1-14 7:15:55
Marquise de Sade

Pute : 0
    le 14/01/2008 à 16:59:35
finalement quand on veut se faire un gros con, on sort dans la rue, et on a le choix

ou on vient sur la zone

Dourak Smerdiakov

site lien fb tw
Pute : 0
ma non troppo
    le 16/01/2008 à 03:15:23
Moi, je trouve ça bon. Il y a un ton, j'aime bien, on est pris progressivement par le texte et on ne sent même pas con que ça finisse dans le dérisoire alors que l'entame laissait espérer du tragique.
Omega-17

Pute : 0
    le 17/01/2008 à 15:08:23
Traffic, je sais que tu galères en ce moment, la survie à coups de boîtes de thon dans les armoires et d'amour pas cher sur les aires d'autoroute.

Oui mais voilà : le virus grippal peut survivre plus de deux semaines sur un billet de banque, c'est une société suisse compétente qui l'affirme ; alors tu vois, t'es passé à côté d'une belle saloperie finalement.

Comme quoi, t'as bien fait de devenir très pauvre en perdant ton boulot et en te faisant vider ton compte bancaire online par un pirate.

La vie est belle.
Alpha Rhum et eau
    le 19/01/2008 à 11:14:30
Sac à merde !
Hé ! sac à merde !
Faudrait voir à nettoyer toutes tes autres pollutions zonardes dès fois que l'envie me prendrait de te désintégrer le colon comme sur tes dernières fèces.
B52

Pute : 0
    le 20/01/2008 à 05:09:10
Marquise de Sade le 14/01/2008 à 16:59:35 finalement quand on veut se faire un gros con, on sort dans la rue, et on a le choix

ou on vient sur la zone

Elle est gentille, il suffit de se regarder dans un miroir et s'autodétruire.
Toi aussi, j'ai dit.
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Pute : 0
    le 24/01/2008 à 19:05:37
Oui, il est vrai que ce texte est un résumé de pensées fugitives qui peut paraître sans queue ni tête mais j'y ai trouvé une certaine cohérence à l'aide des multiples digressions présentes qui prouvent au final que cette virée au bar et les évènements anodins qui s'y déroulent ne sont qu'un prétexte pour évoquer des thèmes plus sérieux voire existentiels.
Plutôt inhabituel dans le cheminement mais intéressant.
Zgnourf
    le 30/08/2008 à 09:23:13
excellent texte !
ça se lit tout seul, l'ambiance est admirablement posée, et c'est déprimant au possible

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