Une pancarte rouge, enseigne illisible et fanée, suspendue à deux clous rouillés, grinçait au fouet des quatre vents, au-dessus d’une lourde grille en tiges de fer. Une allée de ciment, couverte, qui sentait encore l’huile de vidange, donnait sur ce qui avait été un miteux garage de banlieue, encore placardé de posters et encombré de pneus usés et de batteries mortes. Contre la paroi de gauche du hangar, un grillage avait été tendu sur des piquets épais, fichés dans le béton du sol et du plafond que les impacts avaient fait exploser sans qu’on cherche à le réparer. Les barres, verticales, étaient posés de mètre en mètre, à trois pas environ du mur ; un second grillage joignait chaque barre au mur du fond, délimitant ainsi des cages avec, devant chacune, un portillon cadenassé. Ce garage désaffecté, puant et délabré, servait à l’heure actuelle comme chenil pour ces meneurs de chiens de combat qui montraient, chaque jour, à ceux qui affluaient en cachette, l’art de faire tuer et souffrir, en échange de quelques billets.
Je m’étais arrêté sans bruit, mettant mes pieds dans l’eau fangeuse de la ruelle inégale. Depuis l’entrée du hangar, les mains contre la grille, je contemplais ces installations plantées dans la déchéance et les moindres détails de leur architecture complexe et foutraque à la fois. Quelquefois, une portion du grillage tremblait avec une violence sauvage, comme sous le coup d’un poing énorme : un doberman accrochait ses crocs dans les croisillons tordus, dont des écailles de rouille tombaient, faisant suivre, dans leur grincement âcre, le crépitement de fragments de cailloutis et de béton du plafond. Mais remettant ses pattes, comme un sceau, sur les immondices de toutes sortes qui tapissaient sa cage, tandis qu’il avait encore la gueule crispée dans la grille, il reprenait sa posture naturelle, allait laper l’eau d’une gamelle boiteuse, et recommençait à tourner en râlant et grognant autour du centre de sa cage.
Lorsque des combattants laissaient ainsi éclater leur haine contre le métal, une chienne couverte de plaies se levait en geignant, gueule entrouverte, dans une cage du bord, et se traînait vers sa gamelle. Alors des rats, tapis au pied des murs et derrière l’écuelle de fer blanc, sautaient en criant, énervés par cette odeur de sang infecté, la renversaient par terre, malgré ses efforts vigoureux, bondissaient sur son corps secoué de spasmes et de réflexes de défense, et déchiquetaient un peu plus, jusqu’à ce qu’elle parvienne à en tuer un et faire peur aux autres, ses oreilles en lambeaux, sa nuque ouverte qui allait du rouge profond au noir, ses cuisses écorchées aux deux tiers et l’énorme béance qui joignait son anus et sa vulve gonflée par l’infection, résultat d’une morsure plus vicieuse que les autres. Les rats allaient alors couiner plus loin dans le hangar, un peu rassasiés de fièvre et de chair brûlante ; la chienne se relevait, tremblante, plus abîmée encore, comme lorsqu’on s’éveille après un cauchemar. Elle n’avait plus besoin d’eau, et léchait ses plaies fraîches à la place, retournant se coucher en boule près du grillage, en attendant d’avoir soif à nouveau.
A ce spectacle, moi aussi, je voulus pénétrer dans ce hangar ! J’allais soulever la grille de l’entrée, quand je vis, sur le mur de gauche, cette inscription, en lettres baveuses au marqueur rouge : « Fuyer ! Ici sait des malade ! Vous saver pas quesqu’il font avec les chien ! Ojourd’ui sait mon fis il a payer !!! » La curiosité malsaine - parce que je ne vaux pas mieux qu’un autre - l’emporta sur la crainte ; au bout de quelques instants, j’avais soulevé la solide grille, et j’étais entré. Je courus sur la pointe des pieds, évitant les flaques et les débris, pour me plaquer derrière le coin du mur de gauche. Dans l’ombre des cages près de moi, invisibles depuis la rue, d’abord je ne pus rien voir ; mais mes pupilles s’accommodèrent vite à l’obscurité. La première et la seule chose qui frappa ma vue fut un dogue blond, avec un collier à clous acérés se croisant deux à deux. Et ce chien tournait comme un tigre ! Du fond de sa poitrine, il laissait sortir un grognement grave qui paraissait faire vibrer même le fer du grillage. Régulièrement, rendu nerveux par ma présence, il bondissait contre un mur, ou contre le portillon. Ses efforts étaient inutiles ; je le voyais rebondir et retomber sur ses pattes comme une balle élastique.
Après une longue lutte avec la matière qui l’entourait comme une prison, il alla s’appuyer contre le mur de gauche, les pattes avant arc-boutées contre le sol, et l’épaule au mur. Après quelques instants de silence, pendant lesquels j’entendis son halètement entrecoupé, il se mit à geindre d’une voix aiguë et sourde. Il me regardait d’un air insensé et suppliant à la fois, comme pour me dire ainsi : « Mon maître m’a oublié dans cette cage ; il ne revient pas me chercher ! Il a fermé ce cadenas, il a rangé sa liasse de billets dans la poche intérieure de son cuir, et il m’a laissé tomber. Il m’a abandonné, dans ce chenil répugnant, après avoir vendu ma haine en spectacle, contre une chienne. Et quelle chienne ! Ma gueule a encore le goût de la peau que je lui ai arraché, et de sa vulve, que j’ai dévoré aux trois quarts, avant qu’il ne nous sépare… » Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« Pendant que mes frères dormaient dans la niche d’un pavillon bourgeois, moi, on m’a fait combattre contre une chienne sans force. On m’a excité, rendu fou, jusqu’à me faire accepter de m’abaisser à déchirer, de mes crocs souverains, des oreilles méprisables dans leur aplatissement de terreur, flasques et vides de sang. Il riait, mais moi, je hurlais de douleur et de honte, malgré la colère. Il est certain qu’il devait être heureux de donner ce spectacle à tous les veules venus là : une femelle mise en lambeaux par un mâle sans rien pouvoir y faire. La chienne, qui ne comprenait pas toute cette haine, après s’être défendue un peu, se roulait en boule au sol, cou offert en soumission, avec frénésie. » Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« Moi, pendant ce temps, emporté par l’élan de ma violence, je sentais des pustules envenimées envahir mon esprit et éclater dans mon crâne, répandant leur fiel et leur pus partout derrière mes yeux, m’aveuglant et me rendant toujours plus sauvage. Plus elle se soumettait, plus je sentais mon désir de la déchiqueter croître. Au moment où j’allais l’achever d’une morsure à la gorge, je sentis une brûlure subite au bas de ma colonne vertébrale, et mes pattes arrière s’affaissèrent sur elles-mêmes. Le maître avait encore terminé le combat au moyen du pistolet électrique qu’il aimait tant. Je tombai à terre, sans courage, sans force, sans vitalité ; mais avec une profonde pitié pour celui auquel j’appartenais. » Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« S’il avait, au moins, choisi un mâle aux muscles ronds. Le combat aurait été plus digne de moi et la dégradation aurait été moins grande. Je mords, avec mes crocs coupants, ce vagin souillé de l’urine de la peur, dans lequel moi et mes semblables avons pénétré, haletant sur la nuque de la femelle ! J’aspire, avec mes narines tremblantes de colère, les émanations de cet anus suintant ! J’ai vu les sphincters se contracter de frayeur, pendant que, de mon côté, ma gueule se refusait à ce contact infâme. Mais mon maître ne faisait aucune attention aux avertissements solennels de l’anus, à la répulsion blême et tremblante des narines. Il hurlait davantage pour me rendre fou, et de ses coups de bâton insistants, me poussait toujours vers elle. J’étais obligé de céder à cette haine et à cet accouplement contre nature de ma gueule contre ce ventre, d’offrir aux parieurs le spectacle, en une seconde, de cette morsure ». Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« Quand il fut rassasié de me faire dévorer cette femelle, donc, il arrêta le combat et ouvrit les paris, quitte ou double, pour un combat contre un être d’une autre nature. Il appela, dans le fond du hangar, un jeune homme qui avait accompagné son père, l’avant-veille, passer quelques moments de détente devant ces spectacles, et lui enjoignit de venir se placer à un pas de ses yeux. Je commençais à pouvoir me lever à nouveau. En titubant, je vins m’asseoir auprès des genoux de mon maître. Celui-ci parlait, la main sur l’épaule, au jeune garçon, lui tendant de l’autre main, un couteau de chasse. L’avant-veille, son père avait perdu, beaucoup. Il n’avait pu payer. Mon maître retira sa main de l’épaule adolescente, d’un geste affecté, comme en guise d’encouragement ; et moi, je voyais déjà comme des lambeaux de chair rouge sang se détacher de cette épaule, emportés par cette main gantée de cuir, tomber au sol et le joncher autour de moi. Lorsque mon maître, couvrant les hurlements des paris, prononça « tue ! », le combat commença. Au bout de quelques minutes, pendant lesquelles le jeune garçon avait lutté contre une force plus grande, mon maître nous sépara, et l’adolescent se retira majestueusement. Il était littéralement écorché des pieds jusqu’à la tête ; il traînait, sur le ciment du hangar, son cadavre à peine en vie. Il se disait que son caractère était plein de bonté ; qu’il aimait à croire ses semblables bons aussi ; que pour cela il avait acquiescé au souhait de l’étranger distingué qui l’avait appelé auprès de lui pour racheter son père, mais que, jamais, au grand jamais, il ne se serait attendu à être torturé pour de l’argent. Pour si peu d’argent, ajoutait-il après une pause. Parce qu’il ne valait pas mieux qu’eux. Enfin, il se dirigea vers la sortie, passant la foule qui se fendait avec pitié, en présence de ce corps méconnaissable. Une fois éloigné de l’arène, je ne pus voir s’il avait eu la force de soulever la grille de l’entrée et de fuir ». Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« Alors mon maître, noble et majestueux au milieu de tous ces porcs, se redressa, satisfait, pour ramasser les paris des perdants. Seul, sombre, presque dégoûté… Les sbires à son service, endormis depuis le début des combats contre les murs du hangar désaffecté, après avoir été réveillés en sursaut par le chœur de silence religieux qui avait fait le cortège du jeune homme, mirent eux aussi leurs gants de cuir, et vinrent tirer un cordeau de respect devant lui, pour repousser la foule sans heurts jusqu’à la ruelle. Lui, il lavait ses gants avec du crachat en les essuyant ensuite sur ses cheveux ». Je me rappelai l’inscription du pilier. Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
« La grille s’éleva pour laisser passer mon maître vers la lumière grise de la ruelle ; les hommes de main, le voyant prendre place dans sa berline noire, en faisant vrombir le moteur, redescendirent en silence la grille de métal. Il est parti dans sa demeure céleste que je ne connais pas, en me laissant ici ; cela n’est pas juste. Mes frères dorment dans la niche d’un pavillon bourgeois ; et moi, je gis, dans ce hangar lugubre, sur le ciment couvert de sang caillé et de résidus d’huiles, de lambeaux de viande sèche ; ce lieu est damné, depuis qu’il l’a fait sien ; personne n’y entre ; cependant, j’y suis enfermé. Eh bien, soit… Je saurai endurer l’attente avec résignation. Mais, je ne manquerai pas de montrer aux hommes ce qui se passe dans ce cerveau, dès le prochain combat. Je leur donnerai la permission de mordre à la main qui les nourrit, à la main qui les frappe, à la main qui les flatte, je les autoriserai à rejeter leur dignité, leur honneur, jusqu’à la charité, comme un vêtement inutile, puisqu’ils ont l’exemple de mon maître, leur maître plus que le mien. Je leur conseillerai de dévorer la main, le bras, la face et jusqu’à l’anus du maître, puisqu’un autre, moi, l’aura déjà fait… » Parce qu’il ne valait pas mieux qu’eux. Le chien se tut. Et je me demandais quel maître pouvait faire cela ! Et je tendais plus encore ma nuque dans l’obscurité !
Aussitôt un bruit de moteur résonna ; une lueur blanche de phares au krypton pénétra dans le hangar. Je reculai, malgré moi, par je ne sais quel instinct d’avertissement. J’étais éloigné des cages désormais, dans l’ombre, mais j’entendis bien une voix, rampante, douce : « Ne fais pas des bonds pareils ! Tais-toi… Tais-toi… Là ! Viens, viens par ici. Je t’emmène chez moi, tu as mérité ta retraite, viens là, que je t’attache et qu’on s’en aille avant que le soleil se lève sur le quartier… Allez, viens, arrête de trembler et de grogner, ça sert à rien, c’est fini, les combats, viens là… »
J’entendis le chien hurler moins fort, puis de moins en moins fort, puis gémir seulement, de la voix faible de celui qui pardonne, avec humilité. Je le vis s’asseoir en regardant son maître, avec les yeux de la compréhension canine. Parce qu’il ne valait pas ce qu’il prétendait valoir, ni en haine, ni en constance. Je vis encore l’éclat de lumière crue jeté par les clés, et j’entendis le claquement clair de la serrure qui s’ouvrait vers la délivrance. Le chien se taisait. Je vis enfin le double éclat blanc final, d’abord celui du métal, puis celui de l’arc électrique, double lui-même, de l’arme d’abattoir que le maître avait sorti de la poche de son cuir. Il se dessina de part et d’autre de la nuque du dogue soumis. Parce que le maître, comme tous les autres, ne valait pas ce qu’il prétendait.
J’attendis qu’ils sortent. Le maître mit le chien blond dans son coffre, puis revint achever la chienne agonisante de la même manière, et la mit aux côtés du premier. Lorsqu’ils furent partis, je me retirai, mais avant, j’ajoutai avec le mélange de sang croupi et d’huile qui couvrait le sol de la cage ouverte de la chienne, sous l’inscription primordiale, celle-ci : « Tous égaux ». Et je repris, avec tristesse, mon chemin, à travers les dédales des rues.
"Le plagiat est nécessaire. Le progrès l'implique. Il serre de près la phrase d'un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par une idée juste." (Comte de Lautréamont, Poésies II)
Dual edit : le principe
Dual edit : le principe
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
J'ai apprécié le texte et je ne renie rien du résumé que j'ai rédigé. Mais j'ai quand même une objection : je trouve qu'éliminer le coté incongru du texte de Lautréamont (un cheveu de dieu qui se jette contre les murs et se lamente, wtf), c'est l'édulcorer. C'était complètement surréaliste et ça mettait encore un peu plus mal à l'aise. En replaçant l'histoire dans un contexte plus terre-à-terre, Glaüx a privilégié le confort de lecture plutôt que de rester dans un truc foutraque et déstabilisant. Le lecteur y retrouve ses repères. Je chiale pas, le texte d'origine m'avait fait grincer des dents avec ses images bizarroïdes et j'ai préféré cette version. C'est justement parce qu'elle est plus accessible.
Tiens puisqu'on est au négatif, une autre objection : on dirait que Glaûx a pas osé se mesurer à Lautrémont (ça peut se comprendre), et qu'il a pas vraiment imposé son style au détriment de celui de Lautréamont, il s'est plutôt contenté de rester dans son giron et de l'imiter au mieux. Quitte à éditer, autant se sortir encore un peu plus des carcans.
Le positif : ça pourrait être boiteux, notamment le choix d'un texte réaliste mais qui conserve l'étrange structure répétitive du texte d'origine. Mais en fait ça passe bien. J'aurais bien contesté le choix d'un texte de référence aussi long et aussi alambiqué, mais le résultat est là, alors je me plaint pas. Le style reste chargé et lourd comme j'aime, bien poussé dans le glauque, le texte de référence sert bien de tremplin, Glaüx s'est pas laissé museler par une admiration aveugle pour son modèle, il a pas hésité à tailler dans le gras.
Résultat puissant, glauque, qui ne souffre quasiment pas de la comparaison avec son modèle.
Après la lecture de l'original, j'ai été très curieuse de voir comment un truc pareil s'éditait. Apparamment, très bien. Je rejoins le monsieur au dessus, la transposition est très réussie, le texte tient debout par lui même.
J'ai une question, toutefois, existencielle bien entendu, je n'en dormirai pas : POURQUOI, mais POURQOUA il meurt à la fin ?
La lecture est sûrement plus confortable grâce au côté terre-à-terre, mais pour le coup, le thème m'a mise mal à l'aise. J'ai une impression de crasse, de saleté, justement induite par le côté terre-à-terre, et une ambiance violente et TRISTE (les chiens, les pauvres bêtes, TORTURE) remplace l'ambiance onirique et tout-joli-tout-romantique. C'est rude.
Au niveau du style, je suis friande, y'a rien à dire. J'ai pas trouvé ça "lourd" par contre, du tout.
Les putes remplacées par des chiens.
C'est magnifique.
C'est Plouf.
Je suis impatiente de lire la réécriture d'Aelez.
PS : Mention spéciale au « Fuyer ! Ici sait des malade ! Vous saver pas quesqu’il font avec les chien ! Ojourd’ui sait mon fis il a payer !!! », qui m'a fait hihihihihihuhihiHIHIhu.
commentaire édité par Strange le 2008-3-11 16:23:36
Je sais pas quoi en dire de ce texte.
Je vais lire l'original (merci nihil, gloiranihil) et je reviens.
(Dis que c'est Plouf, je te le prête, mon Plouf)
Un anus infecté, ça crédibilise un texte, quand même.
Mouais, ben j'ai rien d'intéressant à rajouter, je suis plutôt d'accord avec les deux autres putes. J'ai essayé de lire l'original après mais j'ai décroché, me style m'énervait. Donc dans le même état d'esprit ouais-putain-quel-pavé, l'edit se lit aussi bien que la chiasse coule bien dans la cuvette tandis que l'original est renforcé au smecta. Bon point pour l'edit.
Mais c'est dommage, parce qu'au niveau du thème, faire passer ça à travers le clébard ça me touche pas, j'en ai rien à foutre des chiens. Je préfère les braves paysans qui meurent d'épuisement et s'enterrent eux-mêmes dans leurs champs pour ne pas déranger les gens.
Remplacer le mot "chien" par "Jet Li" ça marche mieux, déjà. Et "le maître" par "Bob Hoskins". Mouarf.
sais pas, la mayonnaise prend pas. Le rythme des phrases, le choix des mots, les tournures parfois (exprès?)juvéniles, on n'arrive pas à entrer dans l'ambiance malgré que l'idée qu'elle est bonne. J'ai pas été mordu quoi... HEIN!
Comprend pas le principe de dual edit,
raf des exercices de style.
haha
Je ne sais pas si c'est très utile de dire "oh mais pourquoi t'as changé ça, pourquoi t'as pas fait ça..." c'est un exercice de réécriture, donc il fait un peu ce qu'il veut avec ce qu'il veut faire. Quand Hendrix reprend du Dylan t'es pas devant ta chaîne à te dire "putain pourquoi y a plus d'harmonica"...
Bref, en lui-même le texte est très bon.
lèche botte
Piano sans fil
sanglier.
Difficile de commenter un "Serial Edit" (terme générique institué par le précédent exercice). Commenter le texte isolé, ou le passage de la version précédente à celle-ci ? Les deux ? Un bonne réédition serre-t-elle l'original au plus près comme pour se jouer d'une contrainte formelle tout en racontant une histoire propre, ou s'amuse-t-elle à s'en écarter au maximum jusqu'à la parodie éventullement ? Chacun fait ce qu'il veut. Pas vraiment de règles du jeu bien définies, pas de but clairement établi, donc l'auteur seul peut vraiment juger de sa réussite.
Ici, on est clairement dans le cas où Glaüx récupère la structure du texte, son rythme, dans l'ensemble son style, pour une histoire tout à la fois nouvelle mais transposée. Une fois note prise de la manière dont c'est transposé, d'en quoi c'est nouveau, on n'est plus vraiment surpris jusqu'au dénouement final où, là, il y a contrepied. Donc, le passage du bordel au combat de chiens est séduisant, cruauté de l'état d'animal et velléités de révolte, tout ça est bien fait, bien écrit, rien à dire. C'est plus sombre, au final, le maître est vraiment plus cruel que faible. Au fond, si on va au-delà des apparences blasphématoires, il y a encore quelque chose de chrétien dans le dieu charnel et chargé de péché du texte de Lautréamont.
Mais trouver une interprétation précise, ce serait déjà une gageure avec Lautréamont, et le tenter est peut-être une idiotie. J'ai été comme tout le monde fasciné par Les Chants quand je les ai lus, à l'âge idoine Dieu merci, mais, au fond, par certains passages plus que par d'autres, dont l'emphase me sortait par les trous de nez. Simplement, la poésie y est présente par intermittence, je dirais ; à d'autres, on a l'impression d'un petit virtuose qui fait son numéro. Les chiens courant dans la campagne la nuit, je trouvais ça sublime ; l'hymne au grand océan, ça me donnait envie de refermer le livre. C'est des souvenirs de ma dix-septième années, hein, pas une lecture d'hier soir.
Je t'aurais pas donné beaucoup plus que dix-sept ans en fait.
Mais quel que ce soit l'âge, tu me vois surpris et inquiet que tu ais pu être fasciné par un genre d'Ankou auvergnat.
Je crois que j'ai dit ça, mais que je confondais avec Giscard.
J'ai bien aimé le texte, j'suis d'accord avec Nihil et Strange, par contre : "l’énorme béance qui joignait son anus et sa vulve gonflée par l’infection" c'est vraiment à gerber ! Merci Glaüx...
commentaire édité par Cuddle le 2008-3-18 16:4:34
Où ai-je dit que c'était à gerber ?
Quand on t'a demandé de foutre ton appendice nasal dedans. Je crois même que t'as dit "Herk".
Nul part, c'est juste que c extremement dégueulasse...j'déteste les détails suintants...
C'est attendrissant, c'est chou, c'est mi-mi, mais surtout, rien à foutre.
Cuddle, son nom de famille c'est Sébire.