LA ZONE -

P.P.P.P.P.

Le 24/10/2014
par David
[illustration] Politique de Prise de Pouvoir par le Peuple et pour le Peuple
Aujourd’hui, 02h45,

L’avenue Michel Thor avait ses lampadaires ornés des cadavres des pendus dénudés lors des premières heures du soulèvement. Une première rafle parmi les employés et usagers du C.C.A.S., du Pôle Emploi, du Cinéma Gaumont et de la Galerie marchande du Leclerc de la rue Landru avaient suffit pour encadrer le défilé du Bataillon Leonarda, plus ou moins blindés. Une prison, un zoo et deux animaleries tombèrent également aux mains des régiments lol. Bien sûr, dans tous le pays, l’encerclement des centrales nucléaires constituait le cœur de leur action. Divisés en escadrons mobiles et en groupe de snipers, par bande de trois ou quatre avec une numérotation conçue pour tromper l’ennemi, la poste et les démarcheurs religieux, ils poppèrent aux quatre coins de l’hexagone. Ils commencèrent par inverser ou déplacer de nombreux panneaux routiers, à tricher en donnant l’heure aux gens dans la rue, à solliciter systématiquement les forces de l’ordre, les pompiers, le SAMU, les services après vente ou d’enlèvement d’ordure, aux même adresse aux mêmes moments, utilisant des générateurs phatiques de paradoxes usuels, avec des pseudos bretons. Les effets chaotiques dépassèrent toutes les prévisions, quelques heures avant la fin du monde, des douaniers de Lens se faisaient dévorés vivants dans une favella brésilienne, sans avoir jamais embarqué sur un navire. Avec le bataillon Leonarda à l’heure du déjeuner, nous avions accepter la réddition de troupes parachutistes, de chasseurs alpins, quelques pompiers de Paris ainsi que de plusieurs classes de cm2. Un des officiers de l’école des eaux-claires à Poitiers, Rabidranath Lebon, nous confia la terreur de ses parents quand il les quitta au matin de ce jour-là : Suite à la publication multiple de faux résultats sportifs, des porte-paroles de la française des jeux, vêtus de noirs et cagoulés encerclèrent immeubles et lotissements pour des fouilles aux corps particulièrement sordides. Nous chantîmes « Fire walk with me ! » les taupes de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire étaient manifestement tombés dans le piège tendu par les Bigoudaines Borgnes de nos services Let-Out-Ace, hackeuses manuelles de parties de pierre-papier-ciseau.

Il n’y a pas vraiment de problème stratégique ou technique. Il avait été décidé juste avant l’envoi de la P.P.P.P.P. que c’est la galaxie toute entière, la voie lactée, qui pâtirait gravement des incidents atomiques que nous provoquerions sur la base du gars qui disaient que les nuages de Tchernobyl s’étaient arrêtés à la frontière. Mathieu, qui était, et sera toujours pour nous, ses frères d’armes, fort en math, nous avait présenté son taux exponentiel de mensonge appliqué à la prévention des risques radioactifs, et le résultat était encore en dessous de nos attentes.

On n’avait jamais vu d’atomes et on ne serait bientôt plus que cela.

La P.P.P.P.P. fut déposé sur le perron de la mairie de Vesoul aux alentours de 3h du matin, avec un ultimatum de... non, on a laissé tomber l’ultimatum, mais ça se présentait encore à peu près comme cela alors que les pendus du café de l’ouest, de la marqueterie Blaud, et du services des cantonniers du coins ornaient les lampadaires de l’avenue Spanghero :

- Travail pour tous.
- Abolition des incarcérations.
- Droit d’asile.

Le paradigme demanda un certain temps à être exposé. Nous avions commencé par parler de la volatilisation de la galaxie aussi, la P.P.P.P.P. semblait inutile à certain. Pourtant, un dialogue à soumettre au monde à Vesoul, en trois tirets, me sembla important. Et je votais pour moi.

L’épisode relevant du passage en force pourrait se résumer à du Fragging et du Friendly Fire d’après les régiments lol, Ronald, Eric et Étienne. Ça chauffa un peu les oreilles mais ils se tuèrent très bien entre eux. Je ne sais pas bien si c’est du fait de notre mouvement tournant avec le bataillon Leonarda. Le FC Nantes et la 6ème flotte parvinrent à déloger plusieurs bergers en Lozère, dans la Creuse, le Poitou, et pas loin d’Aurillac aussi, où des groupes de nos inactivistes, Albin, Richard et Prépuce, imitaient à merveille depuis des caves donnant au raz des trottoirs le souffle du Sirocco, sauvant ainsi Pierre André Déferlant d’un rendez-vous truqué de l’amour-est-dans-le-près. Oui, bien sûr, c’étaient ourdi par des ventriloques de la NBA. Les uniformes EDF les avaient fait prendre des snipers lol pour les mères des révoltés du Chiapas, mais ils intervenaient, quand ils trouvaient leur chemin, dans tous ce qui pouvait impliquer des personnes atteintes de mucoviscidose ou des diabétiques.

Il fallait prendre le contrôle des centrales nucléaires avant la pub précédant le journal de 20 heures. Des catapultes commencèrent à envoyer de l’alcool et des cigarettes par dessus les clôtures, l’effet dépassa nos espérances et les défections se multiplièrent, laissant quasiment seul le personnel intérimaire dans les couloirs étanches de refroidissement par le stress humain longeant les stocks à l’air libre d’uranium appauvris. On acheva bien les chevaux du programme nucléaire français qui se cachaient pour mourir aussi. On doubla l’ampérage de toutes les fournitures d’énergie, pour voir, et ça fonctionna bien. Des frigo, des téléviseurs, des grilles pains et des I-pad provoquèrent de nombreuses micro-fission aux propriétaires trop proches, fusant dans les rues par les fenêtres, immolant les mains malheureuses par le feu nucléaire, tombant à travers les paliers jusqu’au centre de la terre. Mais ces effets colocataires n’étaient que la partie émergé de nos strings, l’offensive avait bien pour but de volatiliser la galaxie toute entière. Aux alentours de 19h15, Pierre André Déferlant brancha son clavier Bontempi sur le terminal du monument aux morts de trafic d’influence de Vaison-la-romaine.

Comme prévu, au deuxième champignon nucléaire, les déclarations d’indépendance régionale, communale, cantonale ou du carrefour avec les lois racistes qui les accompagnèrent se déclenchèrent presque spontanément. Tout le monde devint subitement physionomiste. Le monde n’était plus qu’une entrée de boite de nuit, sans boite de nuit. Comme prévu, toute la population était dehors, c’était un beau bordel et on pris des selfies. Le lycée Paul Personne, abritant quelques fuyards du GIGN résista jusqu’aux environs de 19h22, en tentant de diffuser un communiqué du ministre intermittent de l’intérieur, Donald Whitaker. Il avait reçu les pleins pouvoirs 40 minutes auparavant. La classe de 5ème 4 le pendit pour négocier, mais leur trahison était trop grave pour le tribunal pénal régional que nous montîmes avec Gael à ce moment-là. On leur arracha les dents avec nos ongles. C’était bien mérité.

Le bataillon Leonarda installa Leonarda dans les ruines de l’Élysée, ou elle pu inviter sa famille, se marier avec des hommes honnêtes et mettre au monde plusieurs enfants promis à un brillant avenir avant l’heure fatidique de la page de pub précédant les journaux de 20h00. L’honneur de la patrie retrouvé livra cent balles et un mars à tout les bénéficiaires des amnisties ou boucliers fiscaux, avec un cd de chants tziganes en plus. Des snipers lol tuèrent néanmoins tous leurs domestiques par strangulation ou avec des flashball à bout portant dans les yeux. « Tuer les faibles et regarder agoniser les autres sans leurs serfs » c’était l’une des devises que les régiments lol tricotaient sur leurs pantacourts, on en fit aussi des back-selfies qu’on s’échangea par minitel relié au réseau des lave-linges.

Dans mon VAB Citroën, avec Quentin et Durvard, nous sentîmes le sol nous soulever comme les anges d’un monde nouveau et définitif, l’horizon se fit mauve comme un jour d’examen urologique. Tels des rois mages, les plénipotentiaires du monde entier, enfin, c’était un belge qui s’appelait Nicolas je crois, nous demandèrent par la meurtrière où se faire délivrer ses gains d’un jeu à gratter « sagittaire », je lui répondis, encadré de mes meilleurs caporaux fiers comme des SDF :

— Nicolas, je t’ai compris et je te viens en aide, regarde !
— Regarde ! repris Quentin.
— Regarde ! re-repris Durvard.
— Quoi ? parvint à articuler Nicolas.

Sa mâchoire ne sembla jamais s’arrêter de s’ouvrir, le RER 4 fut projeté sur un anneau de Pluton, le bras de Julien Doré croisa l’orbite martienne vers 19h52, Saturne resplendit au son du Gangnam style échappée d’un walkman fusant depuis Brives-la-Gaillarde jusqu’à elle. Putain, c’était beau ! On était des atomes mais qu’est-ce que c’était beau ! On s’enfilait des neutrons mais on était heureux comme des cons, surtout moi et mes sous-officiers. Nos régiments lol nous faisaient coucou dans l’espace aussi, on fit des selfies.

= commentaires =

Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 24/10/2014 à 21:03:39
J'ai mis des tirets cadratins pour faire plaisir à l'auteur, parce que je suis favorable à la liberté d'expression, même pour les louches ordures contre-révolutionnaires, surtout quand ils sont typographiquement méticuleux. Par contre, ça risque de merder (en fait, ça devrait). Si problèmes signalés, changement faits seront.
Dourak Smerdiakov

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Pute : 0
ma non troppo
    le 24/10/2014 à 21:56:01
Et aussi parce qu'on est en 2014 et que c'est l'année ou jamais, même avec une page déclarée en latin1.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 25/10/2014 à 14:17:25
ça ressemble au combat ultime nihiliste : Daesh VS 4Chan.
C'est con mais c'est fait pour.
Darid commence à bien se spécialiser dans la troll litt.

Prépucin, ça fait rêver comme prénom, surtout au féminin, il faudrait qu'un concurrent de Télé réalité porte ce prénom. ça a de de la gueule, surtout avec un hashtag devant : #Prepucine ou un arobase : @Prepucine (INNOVATION,KOI§)

Surexploitation par contre de la thématique Léonarda sur la Zone alors qu'en vrai on s'en bat les couilles de cette connasse. Ou peut-être qu'en injectant un peu de Booba dans le texte ça aurait équilibré. Ou peut être qu'écrire un livre "Hollande bashing" ou "Hollande m'a expulsé et mis sur le trottoir sous le pseudo LEONARDA ça ferait vendre plein de B2OK1, genre +de 300K exemplaires, c'est le moment ou jamais en tous cas.
Valstar Karamzin

Pute : 2
    le 04/11/2014 à 23:29:39
Sacré programme. C'est donc cela l'insurrection qui vient ?
Mes phrases préférées ici commencent par on ou zon...
"On acheva bien les chevaux du programme nucléaire français qui se cachaient pour mourir aussi."

"On n’avait jamais vu d’atomes et on ne serait bientôt plus que cela"

"l’horizon se fit mauve comme un jour d’examen urologique"

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