LA ZONE -

Les désinvoltes fleurs de Sainte Hélène

Le 13/02/2018
par HaiKulysse
[illustration] L’hectowatt du flamenco se cognait, s’immisçait sous les ongles de notre ami Orphée avec rien à gagner, rien à perdre.
L’hélium s’empêtrait sur les toits de notre observatoire sans parvenir à sortir de la glaise, de la boue qui s’accrochait à nos chaussures ; sans parvenir à sortir des épineux dilemmes aussi en tombant dans notre gouffre, l’hélium se rendait enfin : il faut dire que nos fortifications sur l’échiquier cachaient un tunnel où les désinvoltes fleurs de Sainte Hélène transmettaient des codes secrets via un générateur de mots de passe taillé pour saper toutes fondations.
L’unique monocle du chimpanzé, avec son portrait à la Dorian Gray sur le chevalet, me fascinait. Je m’étais pris d’affection pour cette toile, pour son saisissant cyclone de douceur, pour sa beauté qui, à la manière du crack et des amphétamines, nous ruinait.

Un rhinocéros blanc gisait à ses pieds ; en effet l’angle de mon revolver avait été désorienté et j’avais tué la pauvre bête. Rêveusement je n’y prêtais pas attention mais le chimpanzé s’était égaré en tirant sa révérence sans que je puisse le retenir...
J’avais désormais des rêves de salaud, avec des filles à la Rubens malheureusement, aux diadèmes d’argent payés comptant à mes frais. Ses rêves sales avaient contaminé mon entourage en restant pendus en permanence à mes baskets.
Ces sornettes déprimantes ne pouvaient que me restreindre à rester dans leur sillage, le résultat de ses fourrures d’hermine que j’avais volé pour passer du bon temps avec ses filles, tout cela ajoutait un caractère triste en chagrinant même les nacelles de montgolfières que je devais prendre pour des voyages imaginaires, inachevés, presque homériques...

Sur les toits vanillés de l’observatoire, les fleurs de Sainte Hélène en robe défraîchie venaient mourir entre mes mains !

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