LA ZONE -

Aventure de Liliane Nakamura (2)

Le 09/01/2019
par LePouilleux
[illustration] Tout ne va pas forcément s'effondrer, mais tout peut s'effondrer.
La cigarette d'Ondine s'embrasa dans l'ombre. Une voix au timbre anonyme répliqua dans la foulée : vous êtes combien à penser ça ? Nouvelle aspiration d'Ondine sur la cigarette. Très peu, la plupart semble s'enfoncer sensiblement dans cette atmosphère de vac... -elle allait dire vacuité ou vacances mais se rattrapa au dernier moment- fête permanente. Tout est bon pour les divertir. Elle regarda le visage obscur. Je vous ai déjà parlé de cette nouvelle passion qui a pris l'île pour les courses de cochons colorés ? On prend des cochons sauvages dans la forêt. On les peint avec des motifs, de toutes les couleurs. Il y a un côté artistique. Chacun exprime sa créativité, son originalité. Puis on lâche ces cochons peints dans des couloirs parallèles, séparés par une sorte d'enclos en bois. Il y a des paris, sur la première des bêtes qui atteindra la forêt au bout de sa ligne. On appelle ça «course cochon ». Ça a un succès fou. C'est nouveau, ça les passionne. La semaine prochaine ils passeront à autre chose. Putain de merde. La voix inconnue sembla s'agacer : mais il y a tout de même des gens qui... Ondine la coupa. Thierry ! Thierry ! Lui, il fait des choses ! Il est parti seul dans la forêt. Mais on le prend pour un fou. Il a laissé ses cheveux pousser, ses gros cheveux noirs épais et sales, ils sont parsemés de fils blancs, depuis qu'il est parti de Longue Plage. Il creuse des trous dans l'île. Pour trouver. Pour trouver quoi ? On ne sait pas. Mais lui, oui, lui il fait des choses. Pour faire bouger les choses. Dans son coin. Quant à Paul-Patrice, il semble définitivement absorbé dans sa contemplation méditative des représentations expressionnistes géodynamiques. Il est complètement défracté ce gosse. L'inconnu agita sa main gantée de noir, balayant ces quelques phrases. Il faut que vous jouiez votre rôle de catalyseur des forces vives, Ondine. Prenez cette petite là, Liliane, d'où elle sort celle-là ? Vous pouvez la « sensibiliser » à la question, non ? Ondine écrasa sa cigarette sur un cendrier en ivoire avec des petites têtes indigènes sculptées. Elle jeta son mégot en l'air qui s'envola instantanément au loin sous l'effet du vent. Elle vient juste de débarquer sur l'île. Ils sont déjà très proches avec PP. Oui, elle peut apporter quelque chose. Vous pensez que... Incognito démarra sa moto, il éleva une dernière fois sa voix énigmatique pour couvrir le bruit du moteur, son visage inconnu se voilant d'une mystérieuse expression, non moins étrange que son accoutrement, ni plus impénétrable que cette conversation cryptique. ALORS MADEMOISELLE ONDINE VOUS SAVEZ CE QU'IL VOUS RESTE A FAIRE ! NOUS NOUS REVERRONS TRES PROCHAINEMENT ! NE PERDEZ PAS ESPOIR ! VOUS n'êtes pas seuleeeeeeeeeeeeee !
Et sa silhouette s'éloigna à toute allure, au loin...
Les pieds de Lili effleuraient une herbe fraîche et douce. Tout autour d'elle s'étendait une pelouse rase. Les sycas, émergeant du sol, avec leurs branches éclatées, ressemblaient à de grosses bombes figées dans l'explosion. Des rescapés de la fête cheminaient seuls ou en petits groupes, chancelants ou vaillants, sur l'étendue verte. On entendait quelques rires fugaces, des apostrophes anonymes qui s’éteignaient à mesure qu'elle avançait dans la forêt éparse. La fête paraissait à présent étouffée, lointaine. Le dos et les fesses d'Ondine, enrobés dans une robe jaune citron, lui indiquaient le chemin. Sa démarche était décidée, sans déviance inutile. Sa guide la menait ainsi loin des blockhaus, vers une douce pente ascendante. Tu aimes l'île, Lili ? Ça te plaît de vivre ici ? Des rayons lumineux éclaircirent leur visage. Une voiture de golfe les doubla à toute allure. A son bord le groupe de travestis de la fête, ils fonçaient vers le sommet, juste en dessous de la lune pleine et ronde. Liliane releva la tête pour goûter ce doux tableau. L'île est magnifique. Il y a tant de choses à faire et à voir. Franchement, je ne sais plus où donner de la tête depuis que je suis arrivée. Paul-Patrice ? Il est formidable. Nous avons passé des moments magiques tout les deux. Quel homme intéressant, et mystérieux. Je... je crois que je l'aime. Elle se mordit les lèvres, surprise de faire cette confidence à une femme qu'elle ne connaissait pas. Mais après tout, c'était l'île ici, ce genre de chose n'avait pas tellement d'importance. C'est formidable, Lili. Nous sommes très heureux de t'accueillir parmi nous. Je n'ai qu'une chose à te dire : bienvenue ! La jeune fille vit pour la première fois pleinement ce visage arrondi qui la fixait de biais, sans arrêter sa marche, qui rayonnait plus qu'une orange gorgée de sucre. La sécurité et la bienveillance semblaient constituer la totalité de son caractère physique. Ondine les fit couper à travers un champs d'herbes hautes. Les deux femmes se noyèrent littéralement dans la verdure. La marche devint plus qu'une marche, elle s'accéléra de manière stupéfiante. Lili sentit la végétation lui fouetter le visage, mais cela était bénin. La dame brune tenait fermement la main de Lili pour qu'elles ne se perdent pas. Elle avait de lourds bracelets de fibres végétales et des cailloux multicolores autour des poignets. Cela dura quelques secondes encore, puis la végétation se clairsema à nouveau, pour déboucher sur une clairière si bien éclairée par la lune, qu'elle ressemblait à la scène d'un théâtre taillé dans la nature. Elles s'arrêtèrent net. Un vent frais aérait la jungle. Les nuages de chiroptères semblaient remonter les courants d'air à contre-sens. A l'autre bout de la l'esplanade naturelle, sous la canopée, se déployait un noir presque absolu. En quelques endroits on distinguait des racines de banyans agrippant la terre, comme les doigts d'un colosse allongé. Un être géant qui aurait semé de ses mains ces rochers blancs dans la prairie de montagne, comme il aurait jeté ses dés, en suivant le cours d'une logique abstraite. La nuit, quand il fait froid, ils viennent s'abriter derrière ces gros blocs de pierre, tu vas voir.

Les phares de la voiture de golf vinrent balayer l'espace devant elles, découvrant des nuées de petits insectes, puis s'éteignirent. Il y avait l'alchimiste du blockhaus en robe de soirée. Michel, avait un lourd menton et de longs cheveux noirs descendant jusqu'au bas du dos. Ses paupières dégoulinaient de rimmel. Il créait souvent des cocktails de substances entre ses mains, semant une odeur de décoctions fleuries ou chimiques dans son sillage. Mais c'est mademoiselle Lili ! C'était la deuxième fois qu'ils se voyaient aujourd'hui. Ils étaient à présent un petit groupe à se presser de ce côté-ci de la clairière. La plupart d'entre eux regardait Ondine du coin de l’œil, s'attendant sans doute à ce qu'elle intervienne. Elle se déploya devant eux. Amis ! Amis de l'île de ****** ! J'ai une annonce à vous faire. Le théâtre de la clairière s'ouvrait derrière elle, excitant la curiosité des habitants. Regardez ! Ouvrez les yeux ! Ouvrez votre cœur. Cela fait trois jours que je guette, à l'entrée de cette jungle impénétrable, chaque soir, ces créatures qui sortent de la forêt. Ces créatures frustres qui nous ressemblent, qui sentent mauvais, qui sont sales. Mais qui sont là ! Sa voix commença a trembler d'une émotion exagérée. Michel et ses amis, d'autres fêtards arrivés en cours, tout le monde semblait excité par la curiosité. On rigolait et on chuchotait doucement dans l'assemblée. Ondine se détacha du groupe et s'avança de plusieurs dizaines de mètres sur l'herbe en direction des blocs de pierre. Ils sont aussi minuscules que des singes araignées ! Chut ! Ils se cachent ! Ils attendent là, tapis dans l'ombre. Un silence. Elle murmurait : petit, petit, petit, petit. Ondine susurra encore, comme on appelle un chat, accroupie vers l'obscurité. Au bout d'un long moment de tension, une forme émergea de la jungle. La forme avançait debout, était petite et, effectivement, cela pouvait bien être un singe araignée. Ce fut cependant une face humaine qu'éclaira la lune. Une petite fille blonde aux joues crasseuses, timide devant l'attroupement des gens de l'île qui commençaient à murmurer bruyamment de surprise, traînant un vulgaire pantin fait de chiffon, était sortie de la forêt.

Le petit ange sale, son corps emballé dans un sac en toile de jute à l'aspect très frustre, s'approcha avec hésitation vers Ondine, regardant du coin de l’œil le groupe des gens de l'île potentiellement hostile. Tu viens, aller, viens voir Ondine. La fillette s'était arrêté hors de portée, à trois mètres d'elle. Elle semblait balancer entre la curiosité suscitée par l'appel de cette femme brune, qu'elle de toute évidence un peu, tandis que le groupe resté en retrait lui faisait peu. Elle tergiversait. Tu as faim, hein ? Regarde, regarde ce que je t’apporte. Ondine exhiba une petite tomate rouge juteuse. La gamine oublia ses appréhensions pour marcher à portée du fruit succulent. Ses petites quenottes étaient à peine assez grosses pour empoigner empoigner le cadeau qu'on lui donnait, elle croqua rapidement, en s'éloignant prudemment de quelques pas, mais Ondine vint lui caresser tendrement la chevelure. L'amie de Lili se tourna alors vers les gens de l'île, un sourire ému lui tirant les traits. Oui, c'est incroyable, ce soir, je vous présente « eux », les petits êtres de la forêt. Derrière elle, le rideau d'arbres vrombit de bruits de pas et de branches craquées. Ondine lança une mangue dans cette direction. Rapidement des petites mains et des bras nus happèrent le fruit, lançant des cris aigus à peine perceptibles. Liliane souffla presque pour elle-même : mais ce sont des enfants.

Cette nuit là, à Longue-Plage, il y eu une gigantesque rave-party dans le Quartier Chaud. Dans une vaste cave de la boîte du Cobra Noir, un homme au corps doré et musclé du nom d'Avalon, il était dj-compositeur, fit la fusion entre cinq-cent styles musicaux et, cette nuit là encore sur l'île de ******, c'est tout un peuple fou qui dansa comme s'il allait mourir de joie.

Cela se déroula, bien évidemment, avant que les événements absolument effarant et scandaleux, que votre serviteur vous narrera au prochain épisode, n'adviennent.

= commentaires =

Lapinchien

tw
Pute : 7
à mort
    le 09/01/2019 à 15:51:55
Peut être le dernier texte de la Zone si on ne s'organise pas pour payer les serveurs. Dommage il y avait une suite.
David

Pute : -3
avant la fin du monde    le 12/01/2019 à 16:06:57
Salut,

Je propose pour les mots manquants : "Elle semblait balancer entre la curiosité suscitée par l'appel de cette femme brune, qu'elle CRAIGNAIT de toute évidence un peu, tandis que le groupe resté en retrait lui faisait peu PEUR."

Mais c'est peut-être pas ça.

C'est touffu mais comme ça parle de jungle, on va dire que ça va.
Allez on y va
Le niveau de débilité de ce texte    le 27/01/2019 à 07:39:33
Il a ni queue ni tête c'est vraiment un ramassi de mots mis a la queue leu leu.Que ça divertissement me sidère.je vvous (j'imagine bien) la tête de l'écrivain/ne (tiens même ça c'est en contre sens.) se remplir de mots comme la cuvette des chiottes et puis se vider tout en mâchant ces fèces.. oui cette histoire est une histoire de fèces.
HaiKulysse

site blog fb yt
Pute : 2
Déballé à tous et très bonne factures    le 04/03/2019 à 11:38:56
Les hymnes cyborgs éclatent de joints afghans, de lumières et de ténèbres, en poussant les vioques dans leur biosynthèse électronique.

Le sang des partisans cyborgs

Au quart de tour et sous le choc de la décharge électrique et émotionnelle, mon sang se déplaçait d’une valve à une autre parce que moi aussi j'étais un cyborg, avec, à la place du cerveau, une timeline qui supportaient mal la fumée forte des maroccos et les butins de stupéfiants hilarants, criants, représentant jusqu’à la déraison des équations de matrice abîmée à double inconnue.

Il faut dire que, même à l'école, lorsque que nous collections à l’aide d’un panier en osier, d’une paire de gants de protection religieuse et à l'aide des méthodes anti-américaines, donc anti-big-mac les œufs de Pâques interdits aux gros lards dans mon école prônant la diététique vegan, je n'avais jamais vu de ventripotent aussi énorme que ce gamin.

Je m’arrangeais aussi pour garer ma voiture dans un endroit désert, à l’orée d'une forêt noire de sapins fiancés avec le lierre rampant, donnant un air tragique à la scène comme la fin d’une filmographie d’antan qui ne tolérait pas les clés USB 3.0, les disques durs forcés d’obtempérer, et toutes les machines expropriées comme tout autre appareil !

Sa silhouette bleutée par l’écran du Tamagotchi passait dans mes nerfs excités pour cette Saint Con, en crémant l’éclairage du seul réverbère sur le parking où nous étions installés.
En débranchant mes organes humains, venant d’une transplantation d’un autre corps, qui ne m’auraient pas permis de mener à bien cette flambée à venir à cause des sentiments trop humains qu'ils contenait, par manque de civisme, de citoyenneté ou de tolérance je déclenchais un déclic dans mon oreille droite qui ne supportait pas les hommes replets ; le gosse me racontait ses aventures dans la cave appelée la fosse noire, quand sa famille l'enfermait en énonçant ses erreurs de jeunesse.
J'avais mon smartphone pour filmer et envoyer sur tous les écrans de cinéma de la ville le bûcher, et dans le coffre de la buick un autre monde flambant neuf dans tous les sens du terme : des allumettes et des bidons d'essence pour foutre le feu.

C’était pourtant le même monde que celui que nous connaissions, ce monde où l’or, l’argent, l’aluminium et le fer abondaient, où de magnifiques champignons mortels poussaient gentiment dans les laboratoires tandis que le diable capitaliste s’amusait à poursuivre dans le jardin le pousse-pousse impérial en fuite !

Synthétisées, les pièces de monnaie napoléonienne avaient déjà cours ici sur ce territoire grouillant de jeunes gnomes ; le pousse-pousse impérial emportait l’empereur et l’impératrice hors de France. Les heureux vainqueurs de la dernière bataille avaient fait fuir les monarques et s’appelaient entre eux camarades : le buste de l’empereur était tombé en se cassant en deux par terre et même son appareil génital avait glissé au fond de ses chaussettes avec un vague désir morbide !

Des fleurs poussaient dans le pousse-pousse impérial à présent endommageant le moteur d’origine inconnu !

Quand la bestiole du Tamagotchi suite à un apport de nourriture supplémentaire, entreprit une danse endiablée et plongeait son bec dans un tube de dentifrice vide alors que, sur l’épaule du garçon gras, on pouvait voir un tatouage se dessiner dans l'ombre d'un arbre résineux comme un présage de plaies et d'hémorragies extrêmement périlleuses et dangereuses, quand la bestiole étant stoppée par mon pouce appuyant sur le Tamagotchi, je décidais d’arrêter le carnage et de commencer le grand banditisme pour cette nuit en enlevant le môme et en l'enfermant dans une cabane en bois rongée d’une ferme.

Au quart de tour, la buick démarra avec l'obèse dans le coffre, pieds et mains liés, je m’endormis sur la banquette arrière pour quelques heures et je fis de beaux rêves en visionnant des films d'orfèvrerie flamboyant de joailliers fous, des rêves de distilleries dingues qui avaient pour seul objectif de finir cette tournée au pays des communistes fraîchement débarqués !

Debout à une heure matinale, en crochetant avec une boucle d'oreille créole la serrure du coffre comme je l'avais volé, la réceptionnant après une intrusion dans le système bancaire de la pauvre victime pour s’offrir la buick selon les principes et les concepts classés par ordre d’idées de la sainte bible zonarde ! L’un des scribes de la bible, un macaque venu d’Asie, s’était fixé, après la lecture de cette bible, sur la plus haute branche d’un arbre cure-dents et avait tomber de la poussière divine sur les autres victimes de la Saint Con.

À l’extérieur du cercle du bûcher, il y avait l'air froid et vengeur des régions conquises, baptisées par des reines et des princesses sans diadème ; à l'intérieur les flammes du grand inquisiteur aux écouteurs plein d'écoutes amérindiennes d'astronomie spatiale !

Avec l’aide d’un typhon télépathique, le moteur du pousse-pousse aspirait maintenant les flammes des bûchers des zonards d’à côté en les transformant en carburant névrotique !

Le pauvre gagnerait même le droit de regarder les chandelles de la fourmilière d’à côté : léché par les brûlures une odeur de cramé se répandant dans les bois maudits, les bûchers des anciens inquisiteurs donnaient jadis un air funèbre, un air de crématorium au monde environnant.
Ils saisissaient alors l’une des chandelles de cet hémisphère blond qui s’était caché dans les foins et qui prélevait un impôt sur tous les organes transplantés et plus tard on voyait de loin de gros nuages de fumée noire, causés par les multiples bûchers !

D’une voix monocorde, le macaque, qui parlait dans le feu malgré tout, notre langue et notre langage attribuant des points de suture aux fonctions cachées des organes des cyborgs à la solde désormais des communistes et cédait peu à peu à la panique : il y avait tellement souffrance dans les brûlures d'un damné par le feu !

Même les fonctions secrètes de la douleur sous les paramètres du système d'exploitation IOS brûlant encore davantage l'enfant gras ou sous les ongles des grands brûlé, réapparaissaient et entraînaient en un déséquilibre spirituel jusqu’à rompre tous les barrages d’eau douce pour éteindre cette dernière et ultime Saint Con !

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