LA ZONE -

Ébauche d'un wokisme Zonard

Le 01/06/2023
par Un Dégueulis
[illustration] Jeanne Karenkrankheit se dirigea mollement vers les toilettes. Son popotin souillait légèrement sa culotte, mais elle n’y prêtait pas attention. Elle se gratta sous les seins. Deux auréoles de gras se formèrent sur sa chemise à l’endroit où la peau avait frotté sur le tissu. Ça sentait pas très bon, elle aurait dû se doucher le mois dernier. Enfin elle avait pas que ça à faire, les enfants allaient pas se torcher tout seuls, et puis l’odeur servait de répulsif à mari. Le sien ne bandait plus depuis des années, preuve que cela fonctionnait bien. Telles étaient ses pensées en franchissant la porte sur laquelle une esquisse abstraite lui rappelait cruellement qu’elle avait cinquante kilos de trop.
Elle entra et sentit immédiatement que quelque chose clochait. L’odeur normale des chiottes de femmes, subtil mélange de sang et d’excréments (avec des traces médicamenteuses) était masquée par un parfum de fraîcheur. Elle renifla dans les coins, dans les recoins. Son intuition se confirma : cela ne sentait pas normal. Elle plissa les yeux, avançant avec circonspection jusqu’à la dernière cabine. Elle approcha son visage de la porte jusqu’à presque la toucher, et renifla bruyamment.
-    Plaît-il ? Dit une voix fluette de l’autre côté.
-    Rien. Répondit Jeanne en reniflant de plus belle.
-    Vous êtes enrhumée ? Vous avez besoin de papier ?
-    Non non.
-    Okay.
Ses doutes se confirmèrent. Toute femme normalement constituée aurait réagi de façon beaucoup plus agressive. Une femme alpha lui aurait même déjà balancé ses chaussures par-dessus la porte, accompagnées de bouts d’excréments. Elle décida de repartir vers les lavabos et d’attendre que l’urinante suspecte sorte de sa cabine.
Au bout d’un temps qui lui parut interminable, la porte s’ouvrit enfin, et elle vit émerger une créature de rêve. Grande, mince, gracieuse, avec une poitrine à faire pâlir d’envie une Lara Croft, des cheveux soyeux, une peau sirupeuse, des yeux grands et bleus comme l’océan, un visage harmonieux comme un Picasso. Hypnotisée par cette beauté céleste, Jeanne bava. Cet instant de confusion fut bref. Elle se précipita vers la cabine d’où avait émergé la statue grecque. Rien. Aucune trace d’urine sur la cuvette. Tout était propre. Ses yeux étincelèrent de rage.
-    Vous êtes un homme !
-    Pardon ?
-    Vous avez entendu ! Vous êtes un mâle pervers venu espionner les femmes !
-    Heu… non non.
-    Si !
-    Je vous assure que je suis bien une femme.
-    Alors comment expliquez-vous la cuvette ?
-    Quelle cuvette ?
-    La cuvette ! Elle est PROPRE !
-    Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler.
-    Mais vous êtes bouché ou quoi ? VOUS N’AVEZ PAS PISSÉ SUR LA CUVETTE ! VOUS AVEZ VISÉ DROIT AU CENTRE ! Toutes les femmes pissent sur la cuvette car elles ont peur de s’asseoir !
-    Bon, excusez-moi madame mais je pense que je vais y aller là.
-    Oh que non, sale trans !
-    Ah ! Nous y voilà ! Vous êtes transphobe !
-    Trans ta sœur !
-    Ma sœur n’est ni trans, ni transmise !
Les deux femmes se crêpèrent le chignon. Attirés par le rififi, les agents de sécurité rappliquèrent. Jeanne Karenkrankheit sourit d’un air sardonique. Elle avait sa vengeance, l’individu pénien serait bientôt expulsé des chiottes des femmes manu militari. Elle inspira profondément, les narines dilatées de haine, semblable à un requin, l’œil rouge et fixe, la moustache hérissée de malice.
-    Au secours ! Cet homme m’attaque !
Karenkrankheit s’étouffa dans ses glaires. Les mots étaient bien les siens, mais ils ne sortaient pas de sa bouche. Il lui fallut quelques secondes avant de réaliser que c’était le mâle biologique qui les avait prononcés. Interloquée, elle ouvrit des yeux si ronds qu’ils sortirent de leurs orbites, manquant tomber sur le carrelage.
-    Mon Dieu ! Un trans !
-    J’en avais jamais vu.
-    Purée qu’il est moche. Regarde sa moustache qui pointe sous le maquillage, c’est horrible.
-    Allez monsieur, vous allez nous suivre gentiment ou on sort les tasers.
-    Mais… Mais… C’est pas moi le trans, c’est lui !
Les agents de sécurité se tournèrent vers son adversaire, et virent l’image de la beauté personnifiée. Leurs cœurs se mirent à danser la samba à l’unisson dans leurs poitrines respectives. Chacun d’eux jura secrètement fidélité éternelle à la déesse aux yeux de saphir, et son image s’imprima si fortement sur leurs rétines que, bien des années plus tard, ils ne pourraient pas fermer les yeux sans la revoir, lumineuse comme un ange. Puis ils regardèrent de nouveau Jeanne.
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-    Je n’arrive pas à y croire ! Jetée comme une malpropre !
-    Ah ça.
-    Ils m’ont tasée ! Tu te rends compte, Hubert ? Tasée !
-    Ah ça.
-    Ils m’ont accusée d’être un homme ! Moi ! Face à un trans !
-    Ils t’ont mégenrée ?
Jeanne jeta un regard noir à son mari, essayant de déterminer s’il cherchait à recevoir une baffe. Elle ne vit rien d’autre que son air habituel de poisson rouge. Il mâchait un chewing-gum la bouche ouverte et conduisait nonchalamment, le regard tellement fixe qu’on avait l’impression qu’il ne voyait pas la route. Elle se dit qu’il avait dû répéter ce mot après l’avoir entendu à la télé.
-    En tout cas ça ne va pas se passer comme ça. J’aurai ma vengeance.
-    Ah ça.
-    Le lobby trans ne passera pas !
-    Ah ça.
-    Je vais relire Harry Trotter !
Son mari plissa le front. Il ne comprenait pas bien ce que Harry Trotter, le héros de la fameuse série de romans à succès sur un jeune garçon qui se découvrait des capacités extraordinaires pour les mathématiques, venait faire là-dedans. Pendant quelques instants, il songea à poser la question, mais les neurones les plus profonds de son cerveau, affectés exclusivement à la survie, lui intimèrent l’ordre de ne pas le faire. Il ouvrit donc la bouche et lâcha prudemment un autre « Ah ça. ».
-    C’est le wokisme !
Jeanne continua à pester durant tout le trajet du retour, tellement emportée par la colère qu’elle ne remarqua pas qu’elle s’était fait dessus (elle avait des fuites urinaires depuis qu’elle avait eu le garçon, qui pesait douze kilos et demi à la naissance). Une fois chez elle, elle se précipita vers son ordinateur tandis que son mari poussait des cris de désespoir en constatant l’état du siège passager.
Elle alluma fébrilement la machine, ouvrit sa boîte mail et commença à rédiger un mail incendiaire à la direction du centre commercial :
Cher monsieur ;
J’ai le déplaisir de vous annoncer que j’ai été agressée par un homme dans les toilettes de votre centre commercial ! Lorsque j’appelai au secours et que les agents de sécurité arrivèrent, ils s’en prirent violemment à MA PERSONNE au lieu de me porter assistance ! J’exige des excuses officielles et le renvoi immédiat de tous vos agents de sécurité !
Irrasciblement vôtre ;
Jeanne Karenkrankheit. »
Voilà qui devait leur montrer de quel bois elle se chauffait. Elle se saisit ensuite de son téléphone et ouvrit simultanément Twitter et Facebook, avant de se rendre compte que l’utilisation d’un écran coupé en deux rendrait très malaisée la tâche qu’elle souhaitait réaliser. Elle commença donc par Facebook et raconta dans le détail sa mésaventure dans le groupe « Femelles en colère ! ». Puis elle Twitta : « Femelles : toutes unies contre le péril trans ! #mortauxbites #jaiunvagin » Elle se sentit immédiatement mieux.
Puis elle mangea un bloc de fromage au beurre avec des chips et alla se coucher, prétextant une migraine pour ne pas avoir à préparer le dîner.
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-    Bonsoir Germaine, comment s’est passée ta journée ?
-    Ne m’en parle pas, j’ai été agressée par une TERF aux toilettes. Enfin je pense, elle en avait tous les attributs.
-    Encore ? Mais elles sont partout ou quoi ?
-    Elles sont de plus en plus nombreuses. J’ai l’impression que J. K. Robin se clone.
-    Si ça se trouve c’est vraiment le cas. Elle a trouvé un sort pour se dupliquer.
-    Ah là là… Bon, on mange quoi ce soir ?
-    Ah ça tombe bien, je t’ai préparé ton plat préféré ça va te remonter le moral.
-    Tu es trop chou !
-    Foi de Derek Gueulis, tu m’en diras des nouvelles.
-    Si c’est aussi bon que tu le dis je t’enculerai tout à l’heure.
-    Oooh, kinky.
Ma chère et tendre compagne s’installa devant le magnifique bœuf bourguignon vegan que je lui avais préparé avec amour. Je tirai sur mes collants et lissai mon tablier de soubrette, un peu anxieux à l’idée de n’avoir pas aussi bien réussi la sauce que je le pensais. Elle lâcha un soupir de contentement. Bingo, mon anus se dilata légèrement en anticipant la suite de la soirée. La conversation se poursuivit, nous parlâmes beaucoup du patriarcat, avant de débattre de l’intersectionnalité et de l’inclusion des drag queens dans le débat sur les identités de genre. Je l’écoutais parler avec des étoiles plein les yeux, Germaine était si intelligente, avec ses quatre doctorats, en physique, mathématiques, biologie évolutionnaire et sociologie ! Vers la fin du dîner, je constatai avec satisfaction qu’une énorme bosse pulsatile s’était formée sous sa robe. La nuit s’annonçait plaisante, et je la pris par la main pour l’entraîner vers la chambre.
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Aux lecteurs : l’auteur s’est rendu compte le lendemain qu’il était passé d’une narration à la troisième personne à une narration à la première personne. Cependant, il a décidé de ne pas corriger, parce qu’il ne vous respecte pas.
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Jeanne se réveilla de mauvaise humeur. Elle n’avait toujours pas digéré ce qu’il s’était passé la veille et son âme vindicative réclamait vengeance. Foi de femelle, elle ne laisserait pas un trans faire la loi dans les toilettes. Elle ouvrit Twitter et constata avec satisfaction que son Tweet de la veille avait beaucoup plu. Il avait même été liké par une femme à laquelle J. K. Robin elle-même avait répondu en deux-mille dix-sept (« Great ! », sous un Tweet qui mentionnait le fait qu’elle avait offert sept fois l’édition complète de Harry Trotter à des membres de sa famille). Cela lui remonta un peu le moral.
Elle Tweeta de nouveau : « Il faut protéger nos enfants contre l’idéologie LGBT ! Ces gens sont dangereux et nous ne nous laisserons pas faire ! » avant d’aller préparer le petit déjeuner.
Celui-ci consistait en une poignée de donuts réchauffés au micro-ondes et accompagnés de soda. Les enfants adoraient ça, son mari ne s’en plaignait pas, et elle économisait ainsi du temps et des efforts. Elle demanda au plus jeune, diabétique depuis quelques mois, s’il avait bien fait sa piqûre d’insuline. Elle était un peu mère poule et avait beaucoup à cœur la santé de ses enfants, raison pour laquelle aucun d’eux n’était vacciné.
-    Jean-Marie, tu as fait tes devoirs ?
-    Oui maman. Dit-il en jouant aux jeux vidéo sur son portable.
-    C’est bien. Et toi Marine ?
-    Oui oui. On a un contrôle d’histoire aujourd’hui.
-    Ah ? Sur quoi ?
-    La bataille de Poitier.
-    Ah. C’est bien. Et tu as bien révisé ?
-    Oui j’ai révisé avec Mouloud, il est fortiche en histoire il m’a tout expliqué par Zoom.
-    Mouloud ?
-    Oui, le nouveau, celui qui est un peu intello.
Jeanne creusa dans les profondeurs de sa mémoire. Elle se souvint vaguement que sa fille lui avait parlé d’un nouvel élève très fort dans toutes les matières, mais…
-    Il est français ?
-    Pas encore, il a dit. Il m’a expliqué mais je n’ai pas très bien compris, je lui redemanderai.
-    Marine, écoute-moi bien. Je ne veux plus que tu lui parles.
-    Pourquoi ?
-    Pas de discussion, je suis ta mère. C’est pour ton bien.
-    Maieuh ! Tout le monde l’aime bien il est super…
La baffe envoya la tête de la petite en arrière comme un punching-ball.
-    Ne répond pas à ta mère, petite conne, et fais ce que je te dis.
-    Mais pourquoi ?
-    Tu comprendras plus tard !
-    Mais il m’aide pour mes devoirs !
La deuxième baffe la fit saigner du nez.
-    Chérie, tu y vas un peu fort là quand même.
-    La ferme, toi ! Hors de question que ma fille fricote avec un immigré !
-    Mais ce sont des gosses.
-    Tu en veux une aussi ?
-    Je… Non.
-    C’est ce que je me disais ! Maintenant finissez tous vos donuts et du balai !
Les enfants et le père finirent leur petit déjeuner en silence. Jeanne se connecta à Twitter et tweeta : « Non à l’islamo-gauchisme ! Protégeons nos filles contre la menace voilée ! » Elle fut retweetée par un compte dont son politicien préféré avait liké trois tweets en deux-mille dix-neuf. Cela lui redonna le sourire pendant quelques instants.
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Je me réveillai doucement dans les bras de Germaine. J’avais un peu mal aux fesses, mais j’étais bien. Je me retournai et observai son visage angélique. Elle était tellement belle que c’était presque douloureux. Comme il était loin, le temps où nous allions ensemble à la salle pour y pratiquer l’haltérophilie et le Jiu-Jitsu brésilien, alors qu’elle s’appelait encore Germain (aka Le Barbare). Je me souvenais encore de sa longue barbe blonde qui descendait jusqu’à sa poitrine velue. À l’époque, elle soulevait cent kilos comme si c’était une plume et avait déjà un bonnet C, quoique de nature différente. Puis elle m’avait avoué qu’elle était une femme, et que l’haltérophilie lui servait à oublier la douleur d’être née dans le corps d’un homme. Je l’avais épaulée tout le long de sa transition, l’aidant à remplacer peu à peu le Jiu-Jitsu par la danse classique, l’accompagnant pour ses séances de laser et rédigeant pour elle les nombreux mails à son médecin traitant qui avait longtemps refusé de lui prescrire des hormones. En quelques années, je la vis se transformer, de Schwarzenegger stéroidé à déesse au corps parfait, et plus elle devenait femme, plus je l’aimais. Ah, ma Germaine. Comme le chemin fut long. Et quel bonheur de pouvoir partager ma vie avec toi !
Voilà quelles étaient mes pensées tandis que je me levais et entamais ma routine quotidienne. Je me brossai les dents, avant de me laver le visage et de me gommer la peau. Puis j’appliquai une crème hydratante. Je remarquai que certains poils de ma barbe avaient un peu trop poussé et les coupai avec précision au rasoir, avant d’appliquer un peu d’after-shave. Enfin, je mis un peu de gloss et de rimmel. J’aimais me faire beau pour Germaine. C’était mon petit bonheur à moi.
Je nous préparai un bon petit déjeuner sain à base de quinoa, de fruits, de flocons d’avoine et de café estampillé « commerce équitable », avant de mettre une petite robe moulante et d’aller réveiller ma chérie.
Comme tous les matins, elle avait une énorme gaule et je dus m’en occuper avant qu’elle puisse se lever en toute sérénité. Cela ne me dérangeait pas parce que ça m’ouvrait l’œsophage (j’avais quelques petits troubles du comportement alimentaire, rien de méchant mais je devais souvent me forcer pour manger suffisamment). Puis nous nous mîmes à table.
-    Est-ce que tu as décidé ce que tu vas porter pour la Mini Pride Party ? Me demanda Germaine à brûle-pourpoint.
-    Le premier Juin ? Je pense que je vais me faire en Drag. Et toi ?
-    Hmmm. Je ne sais pas. On me dit souvent que je ressemble à Peach, tu en penses quoi ? J’aime bien le rose.
-    Ah oui ça t’irait super bien. Dans ce cas je serai ton Mario… avec une petite touche personnelle.
-    Ah bon ? Je suis curieuse !
-    C’est une surprise. Mais ça va te plaire !
-    Je te fais confiance alors !
Nous nous regardâmes quelques instants avec tendresse, puis elle se leva et se prépara rapidement pour aller au travail tandis que je débarrassais la table. Elle était ingénieure cheffe de projets dans une grosse ONG qui avait un gros projet de ferme vegan dans la région, ce qui lui valait d’avoir des horaires contraignants, et j’avais donc décidé d’être homme au foyer pour prendre soin de la maison. Cela me laissait par ailleurs le temps de faire du sport et de maintenir ma musculature de bodybuilder (elle adorait le muscle). J’étais sixième dan de Jiu-Jitsu et faisais également du kick boxing depuis quelques années déjà.
Une heure après son départ, je me rendis à la salle pour entamer ma séance d’haltérophilie. Objectif de ce jour-ci : soulever cent-cinquante kilos au développé-couché. Si j’y arrivais, Germaine avait promis de me fister.
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Aux lecteurs : Oui oui, première personne gnagnagna. Je ne vous respecte toujours pas allez vous faire foutre.
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Jeanne faisait ses courses comme à l’accoutumée quand elle remarqua une affiche étrange sur un mur à proximité du supermarché. Elle se saisit du fauteuil roulant de l’handicapé qui se trouvait entre elle et ledit mur, le poussa brutalement sur le côté, et se mit à lire l’affiche. Mini Pride Party ? Un événement dédié à la débauche pour endoctriner les jeunes générations ? Elle resta comme en transe devant l’affiche, hypnotisée par les couleurs de l’arc-en-ciel. Puis elle prit une photo et Tweeta.
Elle finit rapidement ses courses et se précipita vers sa voiture. Elle rentra chez elle en quatrième vitesse, manquant écraser l’handicapé, qui tentait toujours d’actionner son fauteuil roulant dont l’une des roues s’était coincée dans le rack à vélos.
Jeanne se sentait investie d’une mission. Elle n’avait pas ressenti cela depuis des années, depuis qu’elle avait obtenu le renvoi d’un enfant trisomique de l’école en répandant une rumeur qui disait qu’il agressait les filles dans les toilettes (c’était complètement faux bien sûr, mais hors de question que ses enfants étudient avec un ATTARDÉ). Elle se jeta sur son ordinateur et commença à enchaîner les emails et les tweets.
« Mes chères femelles, il est hors de question qu’une orgie sataniste se produise chez nous à Bezons* ! Où que vous soyez, rejoignez mon combat ! Ensemble, nous empêcherons cette abomination ! »
Tel était le contenu de ses mails, tel le contenu de ses tweets, tel celui de ses posts. Jeanne était là pour bouter les baiseurs hors de Bezons, et elle comptait bien y mettre les moyens.
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Je revins de la salle de sport et me préparai un bon milk-shake de protéines végétales. Puis je me dirigeai vers mon atelier de cosplay et commençai à préparer le costume de Germaine. Elle serait parfaite en tant que Peach, avec un petit twist sexy et des bas-résille ! Ensuite je préparerais mon costume à moi, je me déguiserais en Mario drag avec strass et paillettes, ce serait sublime ! On en ferait des jaloux !
Je mis une petite playlist de Goregrind pour me détendre. Je me pris à siffloter gaiement aux douces mélodies de Regurgitate et General Surgery, et je ne vis pas du tout le temps passer, jusqu’au retour de Germaine.
Nous dinâmes en amoureux dans un restaurant italien, et discutâmes du rôle du patriarcat dans les structures sociales du moyen âge, un sujet sur lequel Germaine était intarissable. Il y eut un petit accroc au cours de la soirée, le serveur s’était trompé dans ma commande et Germaine, un peu énervée, lui avait crié dessus avec sa voix pré-transition, ce qui avait eu pour effet de faire exploser une bouteille de vin et d’assourdir temporairement le pauvre homme, mais à part cela, tout fut magique.
Nous discutâmes un peu des invités de la soirée. Il y avait beaucoup de couples avec lesquels nous pratiquions l’échangisme et que nous serions ravis de revoir.
-    Tu sais que Gontran a eu un bébé ?
-    Non ! Il était enceint ?
-    J’ai été la première surprise ! Sa femme pensait qu’elle était stérile et prévoyait une insémination artificielle, mais finalement elle a pu le féconder naturellement.
-    C’est vrai qu’elle a essayé pendant longtemps, la pauvre. Même lui avait commencé à avoir des doutes, si mes souvenirs sont bons il avait fait examiner ses ovaires ?
-    En effet. Regarde comme ils sont chou !
Elle me montra une photo de Gontran, qui souriait de toutes ses dents en tenant un beau bébé et en levant les yeux vers son épouse. Son crâne dégarni irradiait de joie, c’était adorable.
-    Il va allaiter ?
-    Non, il a fait retirer ses glandes mammaires, c’est Camille qui va allaiter, elle a déjà commencé le traitement hormonal.
-    Ah super… Comment s’appelle leur enfant ?
-    Andy ! Parce que ça sonne comme Enby !
-    Haha, ils sont marrants ces deux-là. J’en déduis qu’ils vont lui donner une éducation non genrée ?
-    Jusqu’à ce qu’iel soit en âge de décider, oui.
-    C’est vrai que ça permet d’éviter les violences liées au genrage de naissance… Et sinon, que disais-tu sur les stéréotypes sexistes dans les chansons de geste en langue d’Oc ?
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Aux lecteurs : il est quatre heures du matin, j’ai toujours pas fini, je dois bosser demain, je paie de ma personne, votez pour moi.
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Les jours s’écoulaient, paisibles et heureux pour Derek et Germaine, frénétiques et enragés pour Jeanne et sa communauté de Twittos.
Puis arriva le premier Juin, et son lot d’oiseaux de bon augure, ses arcs-en-ciel tendus comme des brides, ses poissons chantants et ses arbres bruissant. Le monde respirait l’été, la chaleur et la beauté, à l’exception de l’hémisphère sud parce que bordel ils avaient qu’à avoir des saisons normales comme tout le monde dans l’hémisphère sud. Le monde respirait la beauté, disais-je, et Derek, les testiboules de Germaine. Le monde respirait la beauté, et Jeanne, la haine viscérale.
La soirée devait se dérouler dans une petite villa louée pour l’occasion, et se terminer par une orgie de type no loads refused. Derek et Germaine avaient prévu deux camions-citernes remplis de Bud Light, un demi-container de vodka, un autre de whiskey, et pour le clou de la soirée, savoir l’incinération d’une représentation du Patriarcat en papier mâché, du mazout. Bref, tout ce qu’il fallait pour qu’une petite soirée entre amis se déroule dans les meilleures conditions.
Jeanne observait à la jumelle les mouvements autour de la villa depuis une petite colline boisée à proximité. Elle avait réussi à rassembler une bande de Twittos plus ou moins droitards à qui elle avait demandé de masquer leurs tatouages et de se comporter de manière civilisée, quatorze personnes en tout dont deux blondasses aux yeux cernés et visiblement camées que les hommes passaient leur temps à reluquer et à pointer. Elle désapprouvait leur comportement, mais c’étaient des alliés temporaires. Il fallait combattre le mal par le mal, se répétait-elle. La cause de la femme était beaucoup plus importante que de basses considérations comme le harcèlement sexuel, les violences sexistes ou même les féminicides. Il s’agissait de déterminer QUI avait le droit d’utiliser les chiottes dans les espaces publics, après tout !
Au bout de ses jumelles la fête avait démarré et commençait à battre son plein. Les corps se confondaient les uns dans les autres, c’était la foire d’empoigne, à tel point qu’elle murmura, malgré son athéisme, un oraison jaculatoire et une invocation à l’Archange pour protéger son âme de la débauche.
-    En position ! dit-elle, les dents serrées.
Tous se mirent en position. Certains, qui n’avaient pas compris le sens qu’elle avait attribué au mot « position » de prime abord, corrigèrent leurs positions et refermèrent leurs braguettes.
-    CHARRRGEEEEEZ !
La petite troupe en colère se mit à charger tant bien que mal. Un homme tomba raide mort : n’ayant pas couru depuis les années soixante, son cœur n’avait pas supporté le choc. La plupart des autres durent s’arrêter suite à des claquages, entorses, points de côté et blessures diverses.
-    Nardine… Bande de dégénérés ! Vociféra Jeanne. On ne peut compter que sur soi-même dans ce foutu bled !
Elle se saisit de l’instrument contondant le plus proche et continua seule la charge, à un rythme plus en accord avec son taux de cholestérol sanguin ceci dit. Elle était portée par un torrent de haine pure pour tout ce que représentaient les sodomites en contrebas.
Tandis qu’elle chargeait vers la Sodome Inférieure, le ciel s’assombrissait, et l’on pouvait deviner qu’un orage se préparait. Cependant, ni elle, ni les jouisseurs en contrebas n’y prêtèrent attention. Derek se dirigea vers la statue du Patriarcat avec un jerrican et des allumettes, au moment même où une Jeanne à bout de souffle déboulait derrière lui.
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Aux lecteurs : OUAIS OUAIS ça devient de plus en plus bordélique les changements de narrateur. Au passage, c’est pas le quatrième mur c’est hrrrr… la quatrième passoire. Hrrrrrllll.
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J’étais un peu saoul au moment d’incendier la statue de papier mâché, et j’avais vachement mal aux fesses parce que je m’étais fait passer dessus par un train. Mais j’avais promis à Germaine d’allumer moi-même le feu, donc je ne pouvais pas me débiner.
J’aspergeai le Patriarcat de mazout et commençai gratter les allumettes. Comme mes doigts tremblaient un peu, je dus m’y prendre à plusieurs reprises. Enfin, je parvins à en allumer une et l’approchai du papier mâché. À l’instant où j’allais procéder à l’inflammation**, je m’aperçus qu’une chose informe et soufflante se dirigeait vers moi. Je plissai le front et regardai dans sa direction. Elle avait l’air mal en point.
-    Eh. Vous… burp… vous allez bien ? Vous avez trop baisé ou quoi ?
-    Fuuuuuu… entendis-je pour seule réponse.
-    Vous avez besoin d’aide ?
Je voyais un peu flou à cause de tout l’alcool que j’avais bu, et je dus plisser les yeux pour mieux voir. C’était indubitablement un être humain, mais il était drôlement déguisé. De grands pieds, une barbe de trois jours, une moustache, un bonnet E, et une robe sale, sans compter l’odeur. La créature me donnait un peu la nausée, mais bon, no loads refused.
-    C’est bon vous pouvez vous arrêtez, je vous enculerai juste après que j’aurai foutu le feu à la statue.
-    FUUUUUUUUUIAAAAA… dit la chose, beaucoup plus fort.
-    Ben quoi ? J’ai dit que je vous enculerais après, vous pouvez bien patienter un peu…
La bête se précipita sur moi.
-    Hé, attention, c’est inflammab…
Elle trébucha et tomba droit sur la statue du Patriarcat imbibée de mazout. Elle poussa un cri de surprise et tenta de s’accrocher à moi. Faisant cela, elle me fit lâcher l’allumette, qui tomba sur la statue, laquelle s’enflamma instantanément. La créature fut engloutie par une boule de feu.
-    HIIIIIIIIII.
-    Ben je vous avais prévenue. En tout cas mon offre tient toujours, je veux bien vous enculer si vous arrivez à vous éteindre.
-    Je brûle espèce de Satan !
-    Ah non mois c’est Gueulis. Derek Gueulis.
-    Je brûûûle !
C’est à ce moment que je réalisai, à travers les brumes d’alcool qui se dissipaient par instants, qu’elle brûlait pour de vrai. Sa peau et ses cheveux s’étaient déjà bien consumés au moment où je me précipitai enfin vers le liquide le plus proche. Je me saisis d’un tonneau de ce qui me parut être de l’eau et l’en aspergeai. Malheureusement, cela eut l’effet inverse. En effet, dans ma précipitation, j’avais saisi un tonneau rempli de vodka.
-    JE BRÛÛÛLE !
-    Attendez, je vais vous aider ! Oh bordel.
Je tournai en rond frénétiquement, l’œil fou. Puis je remarquai une caisse de Coca sur le côté. Je me précipitai dessus et commençai à décapsuler les cannettes, c’est à ce moment que…
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Le ciel, qui avait pris la couleur du plomb, se fendit d’un éclair si puissant que la terre trembla. La pluie fut brutale et instantanée, comme si une cascade était apparue au-dessus de nos têtes.
-    Vous avez provoqué un déluge, monstres apostats ! Abominations sur Terre ! Nous allons tout mourir.
-    Ah, vous vous êtes éteinte, dis-je en ouvrant obligeamment ma braguette.
-    Bas les pattes, sale monstre !
-    Ben ? Vous voulez plus vous faire enculer ?
-    Moi ? Enculée ? Jamais !
-    Ah bon, j’avais cru. Fis-je, soulagé de ne pas avoir à tremper mon chibre dans une telle masse de chair informe et toute brûlée.
-    J’ai mal.
-    Oui vous avez un peu brûlé, répondis-je en remarquant que ses oreilles avaient fondu et que ça lui faisait une tête toute ronde.
-    Je vous détruirai tous !
-    Ah y a pas que les oreilles qui ont cramé y a des neurones aussi.
-    Quoi ?
-    Non rien. En tout cas la soirée finit en eau de boudin. J’avais prévu des feux d’artifice après, Germaine va être toute tristoune.
C’est à ce moment là qu’un second éclair fendit le ciel, encore plus violent que le premier, pour s’abattre droit sur la statue du Patriarcat. Et là, quelque chose d’impossible se produisit.
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La statue du Patriarcat, pourtant à moitié brûlée, se mit à étinceler tandis qu’un chant gothique surgissait de nulle part. Chaque poil de mon corps (je n’en avais pas beaucoup, ayant opté pour une épilation définitive au laser quelques années plus tôt) se dressa et se durcit d’hostilité. Les invités désaoulèrent à l’unisson. Restés sur la colline, les pointeurs à demi-molles parvinrent à avoir des érections complètes et tentèrent d’approcher les deux crackheads femelles dans l’espoir d’avoir une relation sexuelle, avant de se faire violemment rejeter.
La statue s’anima. Elle se dressa. Puis se dressa encore. Elle commença à marcher au pas et ouvrit la bouche :
-    Jeanne. Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur, d’aller là-bas vivre ensemble... Heu non je me suis trompé de discours. Je reprends : c’est grâce à toi que je suis animé devant tes yeux, car ta haine irrationnelle des minorités sexuelles, des minorités tout court, et ta volonté de t’allier avec ceux qui conchient tes propres intérêts dans l’espoir qu’ils puissent t’aider à pourrir la vie des autres porte en elle une puissante magie invocatrice. Je suis l’alpha et l’omega, je suis Celui Derrière l’Incel, je suis l’Homme aux Mille Visages, L’Homme Sans Qualités, L’Homme De Toutes Les Qualités.
Le Patriarcat commença à avancer vers nous, tenant un discours de plus en plus incohérent. Il y était question de stéroïdes anabolisants, de l’idée de surhomme, de l’amour de Jésus et des flingues, de la volonté de puissance, du fait que les constructions de la Rome antique étaient quand même beaucoup plus belles que celles d’aujourd’hui, et de la place de la femme dans la société. Réduite, la place.
-    Qu’est-ce qu’il se passe ici ?
-    Germaiiiiiine !
-    Bordel Derek qu’est-ce que t’as foutu ?
-    C’est pas moi c’est l’éclair !
-    Mais qu’est-ce que tu racontes ?
-    Y a un éclair qu’est tombé et la statue s’est animée !
-    Bordel Derek je t’avais dit pas de drogues… PUTAIN LA STATUE S’EST ANIMÉE !
-    Ben oui c’est ce que je te dis depuis tout à l’heure.
-    Pas le temps de comprendre, on va l’encercler.
Elle leva la main, comme une Marianne des temps modernes, et tous les invités se rassemblèrent autour de la statue.
Le Patriarcat se dressa*** et partit d’un rire tonitruant.
-    Pauvres fous dégénérés, vous pensez pouvoir me vaincre ? Je suis millénaire, je suis éternel.
-    Le pouvoir de l’Amour vaincra !
-    Les chiottes des femmes aux FEMMES !
-    Oh toi ta gueule !
Il y eut quelques instants de confusion tandis que la petite assemblée se demandait quoi faire face à une statue géante en papier mâché, puis le Patriarcat leva le poing et l’abattit sur un homme affublé d’un costume BDSM de type pony, l’enfonçant de quelques dizaines de centimètres dans le sol et faisant tomber son plug anal.
-    Hé bé. Il est fort pour un type en papier mâché, dis-je, surpris.
-    Ça doit être la foudre mélangée à la pluie qui l’a rigidifié, répondit Germaine. Un peu comme une vitrification. Ou alors c’est magique, j’en sais rien c’est une statue qui parle.
-    Tu crois que Norbert est mort ?
-    On s’en occupera plus tard, pour le moment on va essayer de le faire tomber et de l’immobiliser.
-    LES FEMMES À LA CUISINE ! hurla le Patriarcat en lançant une seconde attaque. Mais, cette fois, nous étions préparés, et nous nous précipitâmes tous sur ses jambes. Il vacilla, déséquilibré, avant de tomber en avant. Nous grimpâmes sur son dos.
-    Foutus pédés ! Vous êtes toujours sur mon dos ! se débattit-il.
-    Germaine est ma FEMME !
-    Et moi je suis la reine d’Angleterre !
-    Ah ça pour la suivre tu vas la suivre !
Je parvins à atteindre son cou et à l’entourer de mes bras et de mes jambes. Mes muscles se tendirent à l’extrême, compressant ce qui lui servait de trachée et lui coupant la voix. Puis Germaine utilisa ses mains, fines mais musclées, pour ouvrir une brèche dans son fondement. Soixante-dix queers se précipitèrent vers le postérieur du Patriarcat. Il se cabra, les yeux remplis de terreur. Son ventre se dilata avant d’exploser, et nous le démembrâmes afin d’être certains qu’il ne pourrait plus se relever. Germaine se saisit de son sexe et l’arracha, en poussant des cris de triomphe. Elle avait les cheveux mouillés et ressemblait à une amazone, si belle que même la créature qui crachait sa haine depuis tout à l’heure fut subjuguée d’admiration.
Nous emportâmes le corps en lambeaux du Patriarcat à l’intérieur et allumâmes un feu de cheminée. Nous le brûlâmes lentement, membre par membre, en gardant la tête pour la fin. Ses yeux de papier dardaient une haine incommensurable, et sa bouche, privée de voix, émettait des chuintements et des claquements haineux. Au fur et à mesure qu’il brûlait, nous constatâmes une étrange transformation dans le corps de la personne qui m’avait attaqué.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Jeanne ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Son corps semblait revivre, c’était une sensation qu’elle n’avait pas ressentie depuis son enfance. Ses muscles, engourdis par des années de sédentarité, se raffermirent peu à peu, et elle ressentit un picotement sur ses joues. Elle passa une main surprise sur son visage et constata que sa barbe et sa moustache, qu’elle rasait tous les matins, avaient poussé pour atteindre une longueur respectable. Elle eut un orgasme spontané et prit conscience que son clitoris s’était allongé et était sorti par sa braguette entrouverte. Il était beau comme un pénis.
-    Qu’est-ce qui m’arrive ?
-    Tu es en train de te transformer en homme, mon chou, lui répondit Germaine avec un sourire.
-    Pourquoi est-ce aussi agréable ?
-    J’avais eu des doutes en voyant ton comportement toxique et agressif dans les toilettes l’autre jour. C’est pour ça que j’ai crié « cet homme m’agresse », c’était une réaction instinctive. Tu es un homme trans refoulé.
-    Je… Dit Jeanne tandis que ses seins disparaissaient peu à peu.
-    Tu dois accepter ta véritable nature, c’est seulement comme cela que tu pourras être heureux. Je te baptise Jean. Tu viens de renaître.
Jean ne put retenir ses larmes, qui n’étaient pas des larmes d’amertume, mais des larmes de bonheur. Il n’avait plus de cheveux du tout, plus d’oreilles, il avait mal partout, mais, pour la première fois de sa vie, il était vraiment heureux. À quelques kilomètres de là, son mari réalisa soudain qu’il avait toujours été homosexuel en regardant un clip de Lil Nas X. Plus loin encore, dans un immense château restauré de la campagne écossaise, J. K. Robin, qui regardait des vidéos d’opérations de changement de sexe en bavant sur son canapé, ses yeux fous tellement injectés de sang qu'on n'en voyait plus le blanc, se précipita soudain sur son téléphone pour Tweeter : « En fait, Harry Trotter était trans ! »

* L’auteur précise qu’il n’a rien contre les Bezonsois, dont il ne doute pas que ce sont des gens charmants et tolérants (la flemme de vérifier). Toute ressemblance avec un personnage réel, imaginaire ou complexe est le pur produit de l’intégration d’une variable aléatoire sur un intervalle lui-même aléatoire en dimension aléatoire. Il a choisi le nom parce qu’il permet un jeu de mots pas piqué des hannetons.
** Aucune idée de si cet usage du mot existe et il est deux heures et demi du matin.
*** Il se dresse souvent, c’est son truc.

= commentaires =

Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/06/2023 à 13:50:51
c'est gras et ça suppure à la lecture.
Cerumen

Pute : -4
    le 01/06/2023 à 14:55:09
Bon, d'abord c'est pas "Bezon", l'orthographe correcte c'est "Baizon-la-Romaine", dans le Vaucluse. Inculte.

"Norbert est mort ?" Norbert Tarayre ? (je vois pas le rapport)

Ça fait plus penser à de l'écriture automatique qu'à autre chose.

Quant à Germaine, je pensais qu'elle avait été enlevée par des aliens dans les années 80 :

https://youtu.be/HD4ALrzDP_A
Poupouille
chokédéçu    le 01/06/2023 à 15:38:28
Ce que j'aime bien chez le dégueulis c'est qu'il ne se fixe aucune limite quand il écrit.

Limite à quoi ? Je sais pas.

Ça pourrait peut-être passer en adaptation théâtre-forum au festival d'Avignon, encore qu'il se mettrait tout un tas de gens à dos.

En première lecture ça a quand même bien l'air torché vite fait des deux mains gauches.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 01/06/2023 à 19:35:29
Silvouplé, votez pour moi.

Eh zivas vote pour moi salope de zonard de mes deux.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 01/06/2023 à 19:36:34
Bon qui a les (très, très nombreuses) références ?

P.S. : mon génie se perd sur un site de cochons.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/06/2023 à 19:47:04
ça m'a rappelé la dernière fois que j'ai mangé un kebab et ça remonte à plus de 20 ans. C'est une référence ça ?
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 01/06/2023 à 19:55:05
Nan.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 01/06/2023 à 19:55:41
Ça vient d'où la running joke "à mort" ?
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/06/2023 à 20:13:52
Je ne sais pas mais ça me poursuit, un peu comme cette trace de caca pour toi.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 01/06/2023 à 20:15:05
Le seul vrai gros défaut de ce texte, c'est le personnage de Germaine qui est un peu (beaucoup, énormément) une Mary Sue. Moi aussi ça m'a fait chier mais avec le boulot... Bref.

Bah, j'avais pas le temps de faire mieux. Une semaine c'est trop court pour trouver l'idée et l'exécuter. J'ai eu de la chance que la deadline tombe en Juin ça m'a donné un thème tout cuit avec la Gay Pride.

Ça vient d'où cette running joke ?
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 02/06/2023 à 08:50:57
c'est quoi tes références alors ?
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 12:13:59
Ben si tu connais les TERFs, tu sais qu'ils et elles sont très proches de l'extrême, heu... direction, malgré leur discours soi-disant féministe. En général dès qu'il y a intolérance on tombe vite sur des trucs qui sentent pas très bon. Les gens qui tapent sur les trans vont loin dans leurs délires, c'est une chasse aux sorcières contre des gens qui n'ont pourtant rien demandé à part qu'on les laisse vivre tranquillement en se sentant bien dans leur peau et avec les prises en charges qui vont avec dans le système de santé.

Les références dans le texte sont principalement des symboles et icones trans/queer. Y a aussi pas mal d'éléments ésotériques ou de vocabulaire utilisés par la branche dure de la direction évoquée plus haut, très présente sur le net, que je tourne en ridicule.

Cependant que nonobstant, Gontran tsoin tsoin, en voyant la gueule de certains des derniers textes publiés ici je me demande si j'ai envie de tout expliciter ou si j'ai juste envie de me barrer.

Gnagnagnammement vôtre ;

Le Dégueulis.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 02/06/2023 à 14:18:36
Je n'ai certainement pas toutes les références en dehors des morceaux d'Arthur et Charlot incorporés. Rien que pour Peach, j'ai dû faire une recherche, vu que je n'ai presque jamais joué aux jeux vidéos.

Personnellement je me suis plutôt amusé en lisant ce texte et je n'ai pas très bien compris en quoi il était supposé me déplaire si ce n'est qu'il exalte Germaine. Les choix de cibles sont peu discutables (je n'ajoute l'adverbe "peu" qu'en raison des réserves d'un type comme E. Todd quant à l'usage du mot "patriarcat" pour l'occident moderne là où "domination masculine" serait peut-être plus exact - mais je ne m'estime moi-même pas compétent sur cette question). Après, sur un site qui se veut historiquement antibisounours, la fin heureuse avec triomphe de l'amour et des gentils peut paraître un brin gentillette et politiquement correcte mais je préfère tout de même ça que le contraire, s'il faut vraiment le préciser.

Il y a de l'enthousiasme, de la générosité et du joyeux bordel dans tout ça. Par contre il est clair dès le premier paragraphe avec ses négations fautives que le texte est écrit dans l'urgence avec un style un peu trop faiblard en beaucoup d'endroits. De ce point de vue, c'est dommage qu'Un Dégueulis ait demandé à ce que son texte soit publié dès le lendemain tandis que dans la même soirée on décidait d'encore continuer à accepter des textes plus longtemps. Je n'en vois même pas la raison, en plus. En quoi le 1er juin était-il si important ?

Je n'étais pas très inspiré pour le message de présentation et j'espère qu'il ne nuit pas au texte, mais j'avais tout donné pour l'illustration que personne pourtant ne salue.

Et il y a de la grossophobie plus que latente ainsi qu'une exaltation de la culture physique politiquement suspecte dans ce texte.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 02/06/2023 à 14:34:27
Comme d'hab, moi c'est le pipi prout prout qui me gène. ça ne me fait pas rire. mais de toute façon je n'ai pas envie de rire en ce moment. sinon j'ai bien pris note pour le chantage et je m'en fous.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 15:51:51
Lapinchien : JE CHANTAGE SI JE VEUX ET SI JE GAGNE PAS JE M'EN VAIS AU MOINS JUSQU'À LA SEMAINE PROCHAINE !!!

Dourak : le 1er Juin pour le Pride Month et parce que la fête a lieu le 1er Juin dans le texte.

Les négations du 1er paragraphe étaient censées refléter les pensées peu développées et mal articulées de Karenkrankheit, ça passe pas ?

Oui y a de la grossophobie je ferai plus attention la prochaine fois, désolé.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 15:52:47
Ça te fait pas chier que Germaine soit trans ? Tu devais pas écrire un truc sur elle justement ? ☺
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 15:53:51
Tu vas devoir réécrire AU moins les scènes de cul maintenant. MA VENGEANCE EST COMPLÈTE... Heu... Mais de quoi je me venge au fait ?
Cerumen

Pute : -4
    le 02/06/2023 à 16:17:33
"Cependant que nonobstant, Gontran tsoin tsoin, en voyant la gueule de certains des derniers textes publiés ici je me demande si j'ai envie de tout expliciter ou si j'ai juste envie de me barrer"

D'accord, barre-toi.
Clacker

Pute : 3
Références ou degrés de lecture ?    le 02/06/2023 à 17:48:14
Je ne vais pas revenir sur le style du Dégueulis, j'ai déjà exprimé mon impression à ce sujet maintes et maintes fois. En trois mots et une conjonction de coordination : exagération burlesque et caricature.

L'humour ne me touche pas, le sujet, tel qu'il est traité, m'indiffère, et l'écriture n'est pas des plus soignées.

Objectivement, t'as déjà fait bien mieux que ça, flaque d'immondice.

Et tes tentatives de trollage ne semblent pas prendre, cette fois.

Tu as une petite mine.
Je préconise une mesure de magnésium midi et soir, un complément en vitamine D à chaque repas, et une cure thermale dans le Donbass.
Clacker

Pute : 3
Ah, j'oubliais    le 02/06/2023 à 17:53:50
Il y a quand même une chose que je considère comme une trouvaille sympathique et qui m'a décroché un sourire : la brusque transition de Jeanne moitiée crâmée, qui se fait pousser une simili-bite par l'opération du Bienveillant-Esprit.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 02/06/2023 à 19:39:57
Bon, je m'attribue moi-même la palme de meilleur illustrateur zonard de l'année.

Un Dégueulis, pourquoi y aurait-il forcément une scène de cul dans un texte impliquant Germaine ? Tu ne la respectes pas vraiment. Tu ne la mérites pas.

Ne t'inquiètes donc pas pour mon texte et prépare tes mouchoirs.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 22:52:12
Dourak : depuis quand une scène de cul constitue-t-elle un manque de respect ? Pour preuve mon Onlyfans: Dégueulismangemerd.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 02/06/2023 à 22:52:50
Ouais j'aurais pu faire mieux je sais.
Lunatik

Pute : 1
    le 02/06/2023 à 23:18:55
J'ai toujours cru qu'il n'y avait que les YouTubeurs pour se brosser les dents avant le petit dej. Manger ses chocapics avec un goût de dentifrice, ça me fait froid dans le dos.

Je lirai la suite un autre jour, parce que ça se traîne un peu, tout de même.
Dourak Smerdiakov

site
Pute : 0
ma non troppo
    le 02/06/2023 à 23:20:14
Je ne dis pas du tout ça. Mais considérer qu'un texte avec Germaine inclura forcément des scènes de cul, c'est la considérer comme un objet purement sexuel ne présentant pas d'autre intérêt et je trouve ça triste, très triste.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 03/06/2023 à 01:06:44
ELLE A QUATRE DOCTORATS ! ET MÊME QU'ELLE EXISTE !!!!
Carcque
    le 05/06/2023 à 21:54:53
Moi j'ai bien aimé. J'ai commencé en me disant que c'est casse-gueule et long, mais j'ai bien ri assez régulièrement.

La crémation est un peu torchée, mais bon. Le début est beaucoup moins brouillon que le reste, la partouze manque de punch-lines. Je n'ai pas compris l'intérêt de faire transitionner Jeanne, mais tout du long je me la suis représentée comme la conne au parlement britannique y'a quelques mois, et c'était drôle quand même.

C'est pour l'instant mon texte de Saint-Con préféré de cette année. C'est aussi le premier que je lis.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 06/06/2023 à 01:43:15
Carcque, une personne qui a du goût.
Carc

Pute : 0
    le 08/06/2023 à 15:50:00
Non.
Un Dégueulis

Pute : -139
chiquée pas chère
    le 09/06/2023 à 22:47:44
L'illustration est extraordinaire, je viens de la remarquer.

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