Quelques temps après, dans les méandres ensorcelants du passé, le souk de Marrakech s'étendait comme un labyrinthe vivant, où chaque étal, chaque ruelle, chaque murmure portait le poids de siècles d'histoire. Les senteurs envoûtantes de l'encens et des épices se mêlaient dans l'air vibrant, tandis que les couleurs éclatantes des tissus chatoyaient sous le soleil ardent du désert. Les marchands, tels des sentinelles du commerce ancestral, déployaient leurs trésors avec une adresse héritée de générations de négociants, capturant l'attention des voyageurs émerveillés venus de tous horizons. Les sons émanant des artisans, martelant le métal et tissant la laine, résonnaient comme une symphonie cacophonique, donnant vie à chaque coin de ce marché mythique. Et parmi cette effervescence, se déroulait le ballet incessant des âmes errantes, se perdant et se retrouvant dans les dédales du souk, imprégnant chaque instant de cette expérience d'une magie intemporelle. En périphérie du marché, quelques enfants jouaient au football. Leur balle roula jusqu'aux pied d'un vieux mendiant et l'un d'entre eux s'approcha pour la chercher.
- Rends-moi la balle, vieil homme.
Le mendiant attrapa le ballon mais alors qu'il le tendait à l'enfant, il sembla fixer avec stupeur le creux des mains de ce dernier et il l'empoigna afin de les observer de plus près. Après l'avoir entièrement ausculté, il le laissa retourner à ses jeux avec sa balle puis il concéda à son collègue : "C'est un candidat sérieux. Il n'a pas atteint l'age de la puberté. Ses cheveux sont en tourbillon. Ses yeux sont très clairs et différents l'un de l'autre. Il a une petite tâche sur l'iris droit. Il a un trait latéral au niveau de la langue et une ligne continue qui traverse la paume de la main. Nous allons pouvoir en obtenir un très bon prix."
Deux semaines plus tard, au Vatican. À l'extérieur, les murs séculaires s'élevaient comme des remparts immuables, gardiens silencieux d'une histoire millénaire. Les colonnes majestueuses de la Place Saint-Pierre s'étiraient vers le ciel, encadrant la grandeur de la basilique qui se dressait en son centre, témoin solennel des croyances et des passions qui ont façonné le destin de l'humanité. Dans l'air empreint de mystère, les murmures des pèlerins et le clapotis des fontaines se mêlaient en une symphonie pieuse, enveloppant l'espace d'une aura sacrée. À l'intérieur, les voûtes immenses de la basilique offraient un spectacle céleste, où la lumière du soleil filtrant à travers les vitraux colorés dansait sur les fresques sacrées et les sculptures divines. Les piliers massifs semblaient soutenir le poids des siècles, tandis que les ombres jouaient sur les mosaïques anciennes, racontant les récits bibliques et les légendes saintes avec une intensité presque palpable. Dans ce sanctuaire de foi et de splendeur, le silence respectueux des fidèles se mêlait aux murmures des prières, créant une atmosphère empreinte de dévotion et de transcendance. Dans un amphithéâtre discret, le docteur Singleton donnait une conférence sur le Diable et ses attaques : "Bien sûr, rien à voir avec ce qu'il y a dans les films d'horreur. Le Diable existe indéniablement cependant il n'est pas aussi spectaculaire que ce que l'industrie de l'entertainment voudrait nous le faire croire. Il nous apparaît sous quatre formes. La première d'entre elles celle du Diable, de diabolos en grec : celui qui divise. C'est une petite voix dans la tête qui accuse, tour à tour, le ciel, la terre, vos proches, vous même quand il ne reste plus personne. Il faut apprendre à la discerner, lui dire je ne t'écoute pas, tu es le père du mensonge, souvenez vous que Dieu est mort pour vous, que Dieu nous aime comme nous sommes, peu importe ce que dit le Diable. La seconde forme est celle du serpent tel que décrit dans la genèse qui vient tenter Adam et Ève, celui qui voit en grec. Rusé et intelligent, il manipule ce que l'on voit et transforme la vérité. Le serpent met le doute en nous. Il faut se dire qu'il est plus intelligent que nous, il ne faut pas tenter de lui résister avec sa tête car il est en train de nous embrouiller, il faut lui résister avec son cœur, se réfugier derrière la loi divine et dire : non, j'obéirai à Dieu, il y a le bien et il y a le mal, je fais confiance à Dieu, humblement je lui obéis. Cela le met en fuite. Troisième forme : Satan, l'obstacle, la pierre sur le chemin qui fait trébucher. Comment lui résister ? En amont, ne jamais prendre pour acquis ses connaissances spirituelles. En aval, retrouver le contrôle de la situation. Dernière forme, celle du dragon, celui du livre de l'Apocalypse 12 : le dragon qui ouvre sa gueule pour avaler la femme et son enfant. Il va essayer de vous paralyser. Pour le combattre il faut passer par la vertu et le courage en méprisant le dragon et la crainte qu'il peut inspirer. Orgueilleux, il ne supporte pas le mépris et ça le met en fuite." Et ainsi se poursuivit tranquillement la conférence jusqu'au moment des questions. Une personne à la barbe taillée et un peu potelée se leva pour poser une question et l'on fit circuler le microphone parmi l'auditoire jusqu'à ce qu'il l'atteigne.
- Bonjour, Docteur Singleton. J'ai une question pour vous. Vous semblez réfuter toute forme de sorcellerie dans les attaques du Diable mais qu'avez-vous à nous dire sur les rites satanistes ou même l'existence d'exorcistes au sein de l'église pour s'attaquer aux démons ?
- Tout cela, ça n'est que du folklore, quoi que l'on puisse en dire. Et même si les exorcistes existent vraiment au sein de l'église, se sont surtout de fins psychologues qui ont tout le temps à faire à des esprits torturés qu'il faut caresser dans le sens du poil pour qu'ils retrouvent un peu de paix spirituelle et en rien des attaques du Diable ou des démons.
- Vous réfutez toute existence du mal ici bas, circulant parmi les Hommes ?
- Je n'ai jamais été confrontée à de véritables cas de possession, d'ensorcellement ou d’envoûtement. Laissons à la mythologie ce qui appartient à la mythologie.
- Et bien moi j'ai eu à faire à des attaques plus directes du Diable et je peux en témoigner si...
- Je ne laisserai pas ma conférence virer au cirque.
Et le micro circula, et il y eut d'autres questions moins embarrassantes, et la conférence prit fin sans le moindre débordement. Cependant quand tout le monde quitta la salle, l' homme barbu et potelé resta dans l’amphithéâtre et se dirigea vers Miss Singleton. Alors qu'elle se sentait seule dans la salle et prise au piège, alors qu'elle allait se défendre, son supérieur direct fit irruption par une porte dérobée.
- Allons, Jackie, vous n'allez tout de même pas vous battre contre le partenaire de votre prochaine enquête ?
- Cardinal Monti ?
- Je vous présente le théologien Mustapha Othmane qui vous accompagnera dans la mission que je vais vous confier.
- Enchanté, Docteur, je suis un de vos plus fervent lecteur.
- Et détracteur a priori...
- Disons qu'on n'a pas le même vécu.
Et le cardinal Monti fit le brief de la mission à l'espionne du Vatican. Il y avait une recrudescence d'enlèvements d'enfants au Maroc et particulièrement dans la province de Marrakech aussi fallait-il en trouver la cause et la stopper. Bien sûr un lien avec les faits divers rattachés aux enfants Zouhris, ces dix dernières années, avait de suite été suggéré par Othmane mais l'augmentation exponentielle des rapts ne pouvait être expliquée par cette seule superstition. Le théologien prit tout de même le temps d'expliquer : "Il y a trois origines possibles du mot Zouhri. Zhar qui veut dire chance, ou bien un être né pendant l'ascendance de la planète Vénus, Zohra en arabe, ou bien le Zohar, livre de la kabbale juive. Bien malin celui qui pourra le départager. C'est en tous cas une croyance ayant prit source au Maroc, mais qui s'est répandue très vite dans le Maghreb. Ces enfants sont des Ruhani, des êtres avec des capacités spirituelles et extra-sensorielles exceptionnelles. Ils ne vont pas avoir trop de chance dans la vie, à titre individuel, mais ceux qui les exploitent vont bénéficier de leur Baraka. Il vivront d'ailleurs assez seuls et isolés de leurs semblables. Les Zouhris ont certaines caractéristiques physiques qui permettent de les identifier."
Peu de temps après, dans les allées de l'aéroport de Rome, l'agitation incessante des voyageurs se mêlait au murmure des annonces diffusées dans une mélopée langoureuse. Les valises traînées sur le sol résonnaient comme les notes d'une symphonie urbaine, ponctuée par le cliquetis des talons sur le sol lustré. Un ambassadeur traversait les portiques sans passer sa valise diplomatique aux rayons X et cela marqua subliminalement l'esprit de Jackie. À chaque porte d'embarquement, les au revoir échangés entre les voyageurs dessinaient des tableaux éphémères de nostalgie et d'anticipation, alors que le temps s'écoulait avec une lenteur délibérée, imprégnant chaque instant d'une ambiance empreinte de voyage et de promesses lointaines. Il sembla à Jackie que l'ambassadeur, qu'elle avait vu tantôt, remettait sa valise à un jeune homme qui attendait à la même porte. Singleton et Othmane embarquèrent cependant l'esprit léger dans le vol direct depuis l'aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino vers l'aéroport international Marrakech-Ménara. Rien à déclarer au décollage et au bout de 20 minutes de vol, l'avion avait atteint son altitude de croisière alors qu'Othmane se laissait aller à quelques concession envers le discours de Singleton.
- Vous savez, Jackie ( je peux vous appeler Jackie ?) il y a des points d'accord sur le Diable entre ma religion et la votre. Dans le Coran, le Diable est mentionné à plusieurs reprises comme un ennemi de l'humanité et un trompeur. Il est décrit comme un être créé à partir du feu (Sourate 18, verset 50) et qui, par orgueil et désobéissance envers Dieu, a été banni du paradis (Sourate 7, verset 11-18). Le Diable est souvent associé à la tentation et à la séduction du mal. Il est décrit comme un ennemi déclaré de l'humanité, cherchant à égarer les croyants du droit chemin (Sourate 35, verset 6). Le Coran met en garde les croyants contre les ruses du Diable et les encourage à chercher refuge en Dieu pour se protéger de ses influences néfastes (Sourate 16, verset 98-100).
- Sans déconner, Mustapha ? J'ai l'impression que vous êtes mon double en plus Musulman et en pire.
Mais soudain, l'attention de Singleton fut attirée par un passager qui passait près de son siège. Elle reconnut le jeune homme qui avait récupéré la valise diplomatique dans la salle d'embarquement, aussi s'étonna-t-elle qu'il trimbale le bagage dans les toilettes. Elle eut la présence d'esprit de le suivre discrètement et de se poster à l'avant de l'appareil en attendant qu'il sorte. Bien lui en avait pris puisque l'homme ressortant des toilettes tenait dans une de ses mains un pain de C4 et un détonateur et dans l'autre un revolver, dans son dos un parachute grossier pendouillait. Il tenait tout le monde en respect. Les portes d'un avion sont équipées de mécanismes de verrouillage sophistiqués qui nécessitent l'utilisation d'une poignée spéciale souvent accompagnée d'un code d'activation ou d'une procédure spécifique mais c'est sans aucun mal que le terroriste put lentement déclencher l'ouverture de celle à l'avant de l'appareil. Probablement avait-il reçu une aide extérieure de la maintenance au sol. Alors que tous les passagers affolés poussaient des cris, les masques à oxygène chutèrent en aggravant la panique à bord. La dépressurisation fut soudaine mais personne ne fut emporté. Othmane s'était levé de son siège et défiait le jeune homme pour qu'il ne découvrit pas que Singleton se tenait derrière lui. Le théologien vociféra quelques paroles pour négocier avec le terroriste mais le bruit de l'air s'engouffrant dans l'avion était bien trop fort. Et c'est alors que le terroriste armait le détonateur tentant de projeter le C4 dans l'avion que Jackie Singleton déclencha l'ouverture du parachute qui fut entraîné vers l'extérieur avant de se déployer entièrement et d'emporter le jeune homme et sa bombe. En moins d'une seconde celle-ci lui explosa dans les mains dans une courte traînée d'hémoglobine et de broyat d'os. "Genèse 3,19 : Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris.", Lâcha Singleton qui s'employait déjà à refermer la porte.
La Kasbah de Marrakech, ancienne citadelle ocre nichée au cœur de la ville impériale, se dressait majestueuse, ensorcelante, tel un joyau historique où les remparts anciens murmuraient des récits millénaires et les ruelles étroites invitaient à se perdre dans un dédale envoûtant d'artisanat et de culture. Ses portes imposantes, gardiennes de mystères séculaires, ouvraient sur un monde fascinant où l'atmosphère vibrante sous le soleil marocain révélait l'essence même de l'âme de la ville, mêlant passé glorieux et traditions immuables dans un écho intemporel des siècles passés. Dans une petite ruelle sombre, à l'abri des regards se tenait cependant une transaction malsaine. Un mendiant négociait la vente d'un Zouhri qu'il avait kidnappé tantôt. Dans le passé, les soldats étaient payés en pièces d'or ou métaux précieux. Ils avaient pour habitude d'enterrer leur butin afin qu'il ne soient pas pillés lors de guerres entre tribus, c'était le cas aussi pour des convois dans le désert lorsque le danger surgissait. Les richesses se retrouvaient perdues à jamais dans des puits ou cimetières quand leurs propriétaires venaient à mourir. Certains sorciers, les fkihs, traquaient les Zouhris qui avaient la capacité de découvrir les trésors enfouis, le sang de ces enfants aidait à exhumer des merveilles cachées gardées par des Djinns à qui on l'offrait en sacrifice. Durant la cérémonie le pauvre enfant était égorgé et la direction que prenait l'écoulement de son sang désignait le lieu exact du butin. Il s'agissait bien d'un fkih dans la ruelle mais ces intentions s'inscrivaient dans des desseins beaucoup plus sombres. Il acheta le Zouhri pour quelques milliers de dirhams et le mendiant s'en contenta.
Lors de la réception fastueuse du consul de Libye à Marrakech, le palais scintillait de mille feux, accueillant les invités dans un écrin de luxe et de raffinement. Les lustres étincelants jetaient des reflets chatoyants sur les parquets de marbre, tandis que les tentures de soie brodées évoquaient la richesse des traditions ancestrales. Les convives, vêtus de leurs plus somptueux atours, échangeaient des salutations courtoises sous le regard bienveillant des hôtes, tandis que les serviteurs déambulaient avec grâce, offrant des mets exquis et des breuvages délicats. Dans cette atmosphère envoûtante, les conversations animées se mêlaient aux éclats de rire, créant une symphonie de joie et d'élégance qui marquerait les mémoires longtemps après la fin de la soirée. Telle une apparition venue d'un conte de fées, Jackie Singleton se tenait à l'écart des convives, vêtue d'une tenue splendide qui semblait avoir été tissée par les doigts des muses elles-mêmes. Sa robe, drapée avec une élégance naturelle, caressait le sol tel un flot de soie argentée, tandis que ses bijoux étincelaient comme des étoiles dans la nuit, capturant la lumière avec une grâce irrésistible. Son regard, empreint d'une douceur envoûtante, semblait refléter les mystères du cosmos, tandis que son sourire, éclatant comme l'aube naissante, illuminait chaque coin de la pièce d'une aura magnétique et enchanteresse. Mustapha Othmane était là aussi sur son trente et un.
- Nous avons pu nous extirper aux griffes des journalistes et de la police qui nous attendaient à l'aéroport.
- Vous pensez toujours que l'attentat aérien nous était destiné ? C'est quand même effrayant de sacrifier plus de deux cent passagers pour nous éliminer.
- Plus que jamais, Mustapha. Tout est clair comme de l'eau bénite.
- La valise diplomatique retrouvée dans les toilettes de l'avion a pu nous conduire jusqu'à ce consulat, Jackie. Espérons que ce ne soit pas une fausse piste mais votre support logistique du Vatican a pu nous fournir tout le nécessaire.
- Pendant que vous nous trouverez un véhicule pour prendre la fuite, Mustapha, je séduirai notre hôte pour qu'il me conduise dans sa chambre afin de lui extirper ce qu'il cache à l'intérieur de son coffre fort.
- Le coffre fort ?
- Oui, il y a toujours un coffre fort...
- Vous savez, Jackie, je ne suis pas votre second, je suis même là pour vous guider.
- Faites comme vous le voulez, Mustapha.
- Vous seule contre le consul, ne pensez-vous pas que le risque est trop élevé ?
"Ne vous inquiétez pas, Mustapha. Il n'y aura pas de MST. Je sors toujours couvert.", Lança Singleton alors qu'elle planquait un flingue dans son décolleté.
Dans le désert libyen à une vingtaine de kilomètres au sud du village de Tajarhi, une armée de mercenaires tout droit issue de la diaspora de Daech tenait position. Au crépuscule des temps anciens, la nécropole près du village oasis libyen émergeait telle une relique du passé, intimidant les soldats avec son aura mystique et séculaire. Les tombeaux de pierre, sculptés avec une précision ancestrale, se dressaient silencieusement sous le ciel brûlant du désert, gardiens immuables des secrets des générations disparues. Les fresques ornant les parois racontaient des récits oubliés, figeant dans le temps les rites funéraires et les croyances de ces anciens habitants, tandis que le vent du désert chuchotait des échos lointains de légendes perdues. Au cœur de ce sanctuaire des morts, l'atmosphère était chargée d'une solennité intimidante, où le passé et le présent se mêlaient dans une danse éternelle, rappelant aux soldats la fragilité de la vie et l'immuabilité de l'éternité. Un petit homme à l'allure rabougrie s'exprimait dans un haut-parleur : "Je suis votre chef, Al-Mahdi le véritable, descendant du prophète, que la paix soit sur lui, et je permettrait à nos troupes de reconquérir l'empire Ottoman de l'Espagne à la Turquie et même au delà sur toutes les rives de la Méditerranée et notre califat retrouvera sa splendeur d’antan et encore plus. Nous avons déjà franchi une étape en suivant les récits secrets d'Averroès qui nous ont mené jusqu'ici et nous avons exhumé du désert la nécropole de Tajarhi où nous trouverons la sépulture de Fatima Zahra, une fille du prophète Mahomet, que la paix soit sur lui. Dans sa tombe est enfouie la main de fatma perpétuelle, une relique puissante composée des propres os de la main de la sainte. Il nous faut la découvrir et menée devant nos troupes elle nous portera une chance inconditionnelle et à coup sûr nous mènera à la victoire projetant son aura contre le mauvais œil et les armées d'infidèles seront en déroute et se prosterneront devant elle. Qu'on amène les deux Zouhris les plus purs et qu'ils soient égorgés et que l'écoulement de leur sang dessine deux droites qui s'intersecteront à l'emplacement même du trésor; Ainsi soit-il. Leur sacrifice ne sera pas oublié." Deux innocents séquestrés furent alors escortés jusqu'aux deux points les plus opposés de la nécropole...
Sur l'autoroute reliant Marrakech à Casablanca, le rugissement des moteurs résonnait tel une symphonie crescendo alors qu'une limousine argentée fendait l'air avec élégance, poursuivie par un essaim de motos vrombissantes, leurs phares scintillants comme des étoiles fugaces dans la nuit étoilée du désert. Les lignes droites de la route devenaient le théâtre d'une danse effrénée, où la limousine, empreinte de mystère et de luxe, tentait de semer les motards agiles et déterminés, créant une tension électrique chargée d'adrénaline et d'audace sous le ciel étoilé du Maroc. Dans cette poursuite palpitante et effrénée, chaque virage, chaque accélération, chaque coup de frein devenait une invitation à l'aventure, à la liberté, à la course éperdue vers l'horizon lointain où se mêlaient passion, danger et l'insaisissable frisson de la vitesse.
- Mustapha, vous n'auriez pas pu choisir un véhicule plus manœuvrable ?
- Désolé, Jackie, j'ai pris ce que j'avais sous la main dans un consulat. Mais pourquoi ces gardes nous poursuivent-ils donc ?
- Il y avait bien un coffre fort dans la chambre du consul, Mustapha. À l'intérieur, j'ai dérobé quelques feuillets des récits secrets d'Averroès.
- Ils semblent vous en tenir particulièrement rigueur.
- Roulez plus vite, Mustapha. Il y en a un qui est monté sur le toit de la limousine. Je m'en vais nous en débarrasser.
Alors que le docteur Singleton se faufilait par le toit ouvrant du véhicule, un garde tenant un couteau entre les dents lui fit face. Sans l'ombre d'une hésitation, Jackie lui expédia un coup de poing qui le fit vaciller. Elle fit passer sa longue robe de soirée par l'ouverture et se retrouva, elle aussi, à califourchon sur le toit de la limousine. Alors qu'elle évitait un coup de couteau que son agresseur lui portait, elle balança un second coup de poing qui fit tomber l'homme dans le jacuzzi à l'arrière du véhicule. Son couteau valdingua sur la route. À la vue de la bassine, Jackie s’esclaffa : "Sans déconner, Mustapha..." puis plongea sur son assaillant qui récupérait des forces. Ce dernier cependant évita Singleton et l'attrapant par le cou, poussa sa tête dans l'eau du jacuzzi. Jackie retenait sa respiration comme l'homme voulait lui faire boire la tasse. Elle avait de plus en plus de mal à se débattre quand soudain profitant d'un coup de frein sec de Mustapha qui faillit percuter un véhicule, le garde ayant perdu ses appuis se déséquilibra. Croyant qu'elle était hors de danger, Jackie sortit la tête de l'eau et reprit une inspiration mais l'assaillant fit replonger sa tête dans le jacuzzi. À bout de souffle, Singleton sentait ses forces s'évanouir mais redescendant avec peine sa main sur le torse de l'homme, elle l'alpagua par l'entre-jambe. Fou de douleur, il sursauta et Jackie pu sortir, respirer un bon coup tout en faisant une clef de bras à l'assaillant et le poussa à son tour dans l'eau du jacuzzi. Elle fit poids de tout son corps sur le garde et le sentant s'évanouir au bout d'une dizaine de secondes, elle l'expulsa avec rage hors du véhicule. Alors qu'il était emporté, il attrapa, dans sa chute, la robe de Singleton afin de l’entraîner avec lui. Il fut tiré de longs mètres sur l'asphalte avant que la robe soudain se déchire et qu'il ne tourneboule jusqu'à une moto la déséquilibrant de manière spectaculaire. Il y eut alors un nid de poule qu' Othmane ne put éviter. La limousine s'éleva dans les airs et toute l'eau du jacuzzi fut propulsée sur un motard qui vrilla et effectua une glissade sur le sol trempé faisant chuter d'autres assaillants comme dans un jeu de quilles. Une autre moto s'approcha à hauteur du véhicule et un homme à l'arrière sauta pour atteindre le toit de la limousine. Son couteau vint se ficher dans la capote de la voiture entre les jambes, à présent dénudées, de Jackie. La capote se déchira d'un coup et les deux adversaires chutèrent dans le spacieux habitacle arrière de la voiture. Après avoir esquivé deux coups de lame qui entaillèrent de manière désastreuse les fauteuils en cuirs, Miss Singleton fila un violent coup de pied à son assaillant qui vint percuter la portière arrière. Dans un mouvement rapide et précis, Jackie déverrouilla la porte et poussa le garde à l'extérieur avec tout le mini-bar qui se déversa sur la route. Ce dernier s'accrocha à la portière quelques secondes jusqu'à ce qu'une seconde moto vienne l'emboutir, s'envolant avec la portière dans une impressionnante pirouette. Othmane avait à présent le champ libre pour conduire jusqu'à Casablanca.
Dans la nécropole de Tajarhi, le faux Al-Mahdi tenait à sa chorégraphie millimétrée afin de tromper ses troupes et les galvaniser le moment venu. La Khamsa perpétuelle avait bien été exhumée mais ça ne semblait pas suffisant pour s'attirer la confiance de tous ces rejetons de Daech bien plus une bande de voyous que de dévots. Aussi fallait-il un plus grand miracle aux yeux de ces vauriens. Ils voulaient un miracle ? Alors ils l'auraient. Un convoi de citernes, vaste caravane d'acier luisant émergeant de l'horizon aride du désert, avançait tel un mirage, porteur d'espérance pour les troupes, ses moteurs ronronnant en harmonie avec les battements du cœur brûlant de l'étendue infinie. Chacun de ces géants de métal, symboles ambulants d'abondance et de survie, traçait son chemin à travers le sable ocre, laissant derrière eux une traînée fugace taillée dans la roche immuable du désert. Mais leurs cuves n'étaient pas pleines de pétrole, elles étaient creuses et leur arrière s'ouvrait tel la porte de containers. En leur antre, des centaines d'enfants Zouhris que la garde rapprochée du faux Al-Mahdi avait pris soin de rassembler en les kidnappant massivement dans tout le Maghreb. Les camions formaient un cercle autour de la nécropole. Les hommes de mains ouvraient les citernes et chassaient les enfants en direction d'Al-Mahdi. Ils avaient faim et soif, terrassés par la chaleurs des containers aussi convergeaient-ils tous vers le fabulateur qu'ils voyaient comme un sauveur. "Mes chers amis", Hurlait le Mahdi dans son mégaphone, "Mandatés par Allah pour combattre le mal, ce sont les pires menaces contre les armées d'Iblis, comme l'annoncent les saints hadiths : ils se regrouperont comme se regroupent les nuages dans le ciel, vous les espériez et je ne vous déçois pas, voici mon armée de trois cent quatorze Zouhris ! Leur Baraka et celle infaillible de la main de Fatma perpétuelle se tiendra à vos cotés alors que nous conquérons le monde."
Othmane et Singleton survolaient le Sahara dans un bimoteur qu'une source technique vaticane de Casablanca avait prêté à l'espionne. Sur le GPS, des coordonnées avaient été verrouillées, celles de la nécropole de Tajarhi en Libye révélée dans les écrits d'Averroès. Dans les heures crépusculaires du jour, le bimoteur fendait l'air calme du Sahara, laissant derrière lui une traînée de sillage dans le sable d'or qui s'étendait à perte de vue. Les ailes étincelaient sous les derniers rayons du soleil déclinant, tandis que le désert, vaste et immuable, déroulait son panorama spectaculaire, révélant les mystères enfouis sous ses dunes ondulantes. Dans un crescendo fracassant, deux avions de chasse rompirent le silence de l'azur immaculé, leurs moteurs rugissant comme des bêtes affamées. Telles des flèches de vengeance lancées par le destin, ils cernèrent le bimoteur, encerclant leur proie dans un ballet aérien empreint de tension. Sous le feu croisé de leurs canons, l'appareil plus modeste aux commandes duquel il y avait Miss Singleton se débattait , tel un faible écho face à la détermination implacable des prédateurs du ciel.
- Nous ne tiendront pas bien longtemps, Mustapha. Rendez-vous dans la remise à l'arrière, passez par dessus les sièges. Il y a un Bazooka et tout un stock de projectiles. La roquette contient une charge propulsive déclenchée électriquement et une charge creuse déclenchée par un percuteur au moment de l'impact. L'empennage stabilise la roquette sur sa trajectoire. Le projectile du Bazooka peut percer 100 mm de blindage à une portée maximale de 200 m.
- Ai-je vraiment le choix, Jackie ?
- Othmane, grouillez-vous !
- Merci pour la formation express, Jackie.
Le théologien arma le Bazooka, visa longuement, et tira. Il s'était cependant trompé de sens. Heureusement la roquette traversa la vitre du bimoteur et par chance alla s'écraser dans un des deux avions de chasse sous l’azimut. L'avion en flamme crachait une épaisse fumée noire et le pilote s'éjecta avant que l'appareil se crashe. La supériorité écrasante de l' avion de chasse restant était accentuée par la fulgurance de ses manœuvres. Malgré sa vulnérabilité apparente, Othmane, résolu et intrépide, affrontait l'assaillant avec une bravoure indomptable, utilisant chaque occasion pour décocher des tirs précis dans une danse périlleuse à travers les cieux. Dans cette bataille inégale, où la force brute rencontrait la détermination inflexible, chaque éclat d'acier et chaque souffle de vent devenaient les témoins muets d'un combat d'une rare intensité, où la bravoure et la détermination défiaient les lois implacables de la nature.
- Othmane, il me semble que vous avez plus de réussite en tirant à travers nos vitres. L'ennemi est droit devant et se dirige vers nous. Tirez dans ma direction ! Tirez avant qu'il nous abatte ! Ne me faites pas jurer !
- Je ne...
Le faux Al-Mahdi se tenait au centre d’un pentacle tracé à la craie blanche. Ses yeux brillaient d’une lueur inquiétante, et son visage était dissimulé derrière un masque de bois sculpté, orné de symboles ésotériques. Autour de lui, une assemblée hétéroclite se pressait : des enfants aux regards curieux, leurs yeux grands ouverts dans l’obscurité, et des soldats au regard dur, marqués par les cicatrices de batailles passées. Leurs uniformes étaient défraîchis, leurs épaules voûtées par le poids des souvenirs. Le maître de cérémonie leva les bras, et les flammes s’élevèrent des bougies. Leurs lueurs dansantes éclairaient les visages tendus, révélant des expressions mêlées de fascination et d’appréhension. D’une voix grave, il entonna des incantations anciennes, invoquant des puissances oubliées. Les enfants frissonnèrent, tandis que les soldats restaient stoïques. La cérémonie se poursuivit ainsi, entre mystère et tension, jusqu’à ce que le maître de cérémonie lève la Khamsa perpétuelle au-dessus de sa tête. Alors, dans un silence solennel, il la planta dans le sol, scellant ainsi le pacte qui liait les âmes présentes à jamais. Et dans cette nuit occulte, les destins se tissèrent, mêlant passé et avenir dans une danse macabre. Soudain, le bimoteur de Othmane et Singleton traversa le ciel dans un vrombissement indicible. Il y eut un éclair et une roquette traça une ligne blanche entre l'avion et un des camions citerne garés en cercle autour de la nécropole. On entendit une explosion, puis deux, puis trois... Les camions sautaient les uns après les autres et un cercle de feu se traçait autour du cimetière ancien de Tajarhi emprisonnant en son centre Zouhris et soldats de Daech.
- Atterrissez, Singleton ! Cet abruti joue avec des forces occultes qu'il ne maîtrise pas. Atterrissez avant qu'il provoque un carnage. Ces enfants ont des facultés paranormales et constituent des ponts entre notre monde et celui des Djinns, notre monde et celui de l'invisible.
- Vous ne croyez tout de même pas en ces sornettes, Mustapha ?
- Les Zouhris sont attaqués bien avant leur naissance dans le ventre de leur mère par les forces maléfiques. Ils sont craints par les Djinns tout au long de leur vie. Une aussi grande concentration de Zouhris va provoquer une réponse des Djinns monumentale.
- Vous ne voulez tout de même pas qu'on sauve ces crétins de Daech des griffes cruelles et impitoyables de ces enfants ?
- Il serait plus prudent de mettre les voiles tout compte fait...
La terre se mit à trembler. D'abord par à-coups puis de manière continue. Le sol se lézardait et le sable du désert s'y engouffrait de plus en plus abondement. Les sépultures de la nécropole se fissuraient. Toute l'assemblée paniquait, tout le monde courrait dans toutes les directions mais le cercle de feu formé par les camions citerne confinait toute âme en ces lieux. C'est alors que l'horreur s'abattit sur l'assemblée de soldats, alors que leurs corps se mirent à s'enflammer d'une manière inexplicable, comme si le feu de l'enfer lui-même les avait embrasés. Les cris de douleur et de désespoir résonnèrent dans l'obscurité, mêlés à l'odeur âcre de la chair brûlée, tandis que les flammes voraces dévoraient chaque parcelle de leur être, ne laissant derrière elles que des silhouettes fantomatiques pétrifiées par l'agonie. Au milieu de ce cauchemar incandescent, l'ombre de la terreur planait, éclipsant tout espoir et toute rationalité. Le faux Al-Mahdi fut aspiré dans une trappe de feu sous la nécropole emportant la Khamsa perpétuelle avec lui et ses organes se mirent à bouillir et à fondre avant d'exploser.
"Le Qarine est le djinn qui naît avec nous et meurt avec nous. Un peu l'équivalent de vos anges gardiens.", S'exclama Othmane, "Je pense qu'irradiés de la bonté des Zouhris. Ils sont devenus fous et ont consumé leur hôte pour se soustraire du piège." "Putain de Dieu !", Conclut Singleton, "Vous avez réussi à me faire jurer, Mustapha ! Ce ne sera certainement pas la façon dont je conclurai mon rapport au Vatican."
Les Zouhris furent sauvés des enfers et rendus sains et saufs à leurs parents éplorés. Les larmes de joie inondèrent les visages des familles réunies, tandis que les éclats de rire des enfants rescapés égayèrent l'atmosphère alourdie par l'angoisse. Dans cette étreinte chaleureuse et réconfortante, l'amour triompha des ténèbres, offrant un nouveau départ empreint de gratitude et de renouveau pour ces vies miraculeusement préservées. Et dans le cœur de chacun, résonna le souvenir indélébile de cette épreuve surmontée, témoignage poignant de la force de la résilience humaine face à l'adversité.
La nuit était noire, sans lune, et il pleuvait des cordes comme à l'accoutumée dans cette contrée reculée de la Pologne. Cela rendait la traque de l'individu encore plus pénible surtout que Jackie Singleton n'avait pas sa lampe-torche. Elle suivait vaguement le bruit des branchages qui craquaient devant elle, dans ce bois dense, et les cris étouffés de l'enfant. Les éclairs lézardaient le ciel dans de courts flashs par intermittences. Le prêtre Kowalski était à portée de flingue mais Jackie ne se hasardait pas à faire feu de peur de toucher le môme. Alors qu'elle fouillait sa poche intérieure, Singleton se rendit compte que le chapelet de Copernic ne s'y trouvait plus. Elle prit le temps de revenir légèrement sur ses pas et retrouva rapidement l’artefact qui s'était à moitié embourbé dans le sol trempé. Elle l'attrapa en l'enroulant dans son mouchoir puis le remit dans sa poche avant de retourner sur les traces de Kowalski. Soudain au sortir d'une clairière la Vistule s'offrit à perte de vue et, en contrebas et sur la rive, un bac mécanique surmonté d'une poulie permettant de traverser le large fleuve en tirant une corde. Sous le ciel en colère, les rives de la Vistule prenaient une allure fantasmagorique, comme si la nature elle-même se livrait à une danse tumultueuse. Les nuages sombres, tels des créatures tourmentées, déversaient leur fureur en torrents impétueux, fouettant les eaux tourbillonnantes du fleuve et embrasant l'atmosphère d'éclairs zébrant le firmament. Au milieu de ce chaos élémentaire, le paysage prenait des teintes spectaculaires, oscillant entre l'obscurité ténébreuse des nuages et les éclats fulgurants de la lumière, créant une scène d'une intensité dramatique où la majesté et la terreur se confondaient dans une symphonie naturelle déchirante. Singleton s'était approchée du bac et tenait le prêtre en joue.
- Rends toi, Kowalski, il est temps pour toi d'être puni pour tout le mal que tu as infligé à ces enfants du pensionnat ! Les pédophiles n'ont plus leur place au sein des institutions de l'église.
- Tu rêves, Singleton. Jette ton pistolet sinon je pousse le gamin dans la rivière !
Jackie s'exécuta alors qu'elle était tout à coté du prêtre.
- À présent, remets moi le chapelet de Copernic !
Jackie, sous la contrainte, porta sa main dans la poche intérieure de sa veste et alors qu'elle s’apprêtait à jeter l’artefact en direction du prêtre, elle l'entendit :
- Tu perds sur tous les tableaux, je pousse le gamin dans la Vistule. Ça t'occupera pendant que je traverse.
C'est alors que, d'un mouvement sec et adroit, Singleton fouetta le chapelet sur la main gauche de Kowalski. Celui-ci s'enroula sur la main et le rebord du bac, emprisonnant le prêtre et l’empêchant d'atteindre l'enfant.
- Tu devras rendre compte de tes pêchés devant Dieu, Kowalski !
Un éclair s'abattit sur la poulie du bac et celle-ci chuta lourdement sur le prêtre en s'enroulant autour de son cou alors que le feu se propageait sur l’embarcadère. Kowalski vacilla de gauche à droite alors que son corps s'enflammait mais il ne put lutter contre le poids de la lourde poulie aussi, étourdi, il se laissa basculer par dessus la rambarde et fut projeté dans la Vistule où il coula d'un seul tenant. Tout en allant réconforter l'enfant sur le bac, Jackie Singleton expédia ces quelques mots provenant de Matthieu 18.6 : "Mais si quelqu’un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer." Mais déjà les bulles s'échappant des poumons du prêtre s'atténuaient et la vie lui était arrachée par noyade sans que personne ne puisse lui venir en aide.
- Rends toi, Kowalski, il est temps pour toi d'être puni pour tout le mal que tu as infligé à ces enfants du pensionnat ! Les pédophiles n'ont plus leur place au sein des institutions de l'église.
- Tu rêves, Singleton. Jette ton pistolet sinon je pousse le gamin dans la rivière !
Jackie s'exécuta alors qu'elle était tout à coté du prêtre.
- À présent, remets moi le chapelet de Copernic !
Jackie, sous la contrainte, porta sa main dans la poche intérieure de sa veste et alors qu'elle s’apprêtait à jeter l’artefact en direction du prêtre, elle l'entendit :
- Tu perds sur tous les tableaux, je pousse le gamin dans la Vistule. Ça t'occupera pendant que je traverse.
C'est alors que, d'un mouvement sec et adroit, Singleton fouetta le chapelet sur la main gauche de Kowalski. Celui-ci s'enroula sur la main et le rebord du bac, emprisonnant le prêtre et l’empêchant d'atteindre l'enfant.
- Tu devras rendre compte de tes pêchés devant Dieu, Kowalski !
Un éclair s'abattit sur la poulie du bac et celle-ci chuta lourdement sur le prêtre en s'enroulant autour de son cou alors que le feu se propageait sur l’embarcadère. Kowalski vacilla de gauche à droite alors que son corps s'enflammait mais il ne put lutter contre le poids de la lourde poulie aussi, étourdi, il se laissa basculer par dessus la rambarde et fut projeté dans la Vistule où il coula d'un seul tenant. Tout en allant réconforter l'enfant sur le bac, Jackie Singleton expédia ces quelques mots provenant de Matthieu 18.6 : "Mais si quelqu’un fait trébucher un seul de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer." Mais déjà les bulles s'échappant des poumons du prêtre s'atténuaient et la vie lui était arrachée par noyade sans que personne ne puisse lui venir en aide.
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Un texte du feu de Dieu. Ou plutôt des djinns.
En vérité, j'ai eu du mal à saisir à quel degré de parodie le texte veut se placer et peut-être même que je suis complètement à côté de la plaque et qu'en fait juste pas du tout. Mais alors il faudra m'expliquer ce putain de happy end parfaitement scandaleux et dégueulasse. Pas un seul môme crevé ?
merci pour ton enthousiasme. Au début je voulais faire une parodie mais j'ai été emporté par l'intrigue et j'ai voulu faire un truc sérieux au final. J'ai fait une teratonne de recherches et il fallait tout caser pour expliquer c'est aussi pour ça que c'est aussi long. J'ai voulu diluer. Il y a deux mômes qui meurent égorgés pour trouver la khamsa mais ça se déroule hors champs. Le happy end est lié au genre et aussi parce que j'ai bâclé la fin pour rendre le texte avant la deadline.
C'est vrai, j'oubliais que l'ordre était donné d'en égorger deux puis que la narration s'éclipsait prudemment.
Je modérerais justement mon enthousiasme en ceci qu'à la lecture, j'ai trouvé quelques couacs et invraisemblances. Je n'ai pas tout noté mais je repense à la multiplication d'une lourdeur comme le "alors que" ou au fait d'être à "califourchon" sur le toit d'une voiture. Et puis le combat aérien, si ce n'est pas une parodie, c'est juste un peu trop convoquer la chance. Bref, l'urgence se sent un petit peu trop par moments.
Le personnage de Mustapha manque carrément de substance et je crois deviner qu'il est là pour éviter d'opposer une justicière chrétienne et des méchants musulmans. Après, c'est vrai que Jackie n'en a pas beaucoup plus à part sa scène d'ouverture et sa conférence et que ce sont juste des héros d'un texte d'action qui est déjà suffisamment long pour une publication sur le net.
Mais oui, on sent le travail de documentation du samedi soir. Je ne connaissais pas du tout cette histoire d'enfants Zouhris. J'ai fait une brève recherche mais rien trouvé sur une nécropole de Tajarhi et un lien avec des écrits cachés d'Averroès. La part de l'imagination ?
oui, le genre est très cartoonesque mais Indiana Jones l'est autant. C'est vrai que je n'ai pas trop creusé les personnages, j'étais plutôt déjà impressionné par l'ampleur de la tâche. Ceux qui écrivent des scenarii des film doivent en baver. Sinon j'ai complètement inventé certains lieux et écrits de référence, la part de l'imagination comme tu dis.
LC je ne te savais pas poète
poète ? hey, je t'insulte pas moi.
Nan mais sans déconner, j'ai trouvé certains passages descriptifs de toute beauté !
Après en ce moment, j'ai mes règles, donc ma sensibilité est à fleur de peau.
Merci. Si tu apprécies mon texte ne change surtout rien. En espérant que ton cycle lunaire dure jusqu'au 9 juin minuit.
Tkt ;)
Arf, ce texte m'a perdu. C'est avant tout l'écriture en elle-même, que je trouve très chargée, comme un gâteau avec beaucoup trop de crème, qui me chagrine un peu.
Contrairement à Cuddle, les passages descriptifs m'ont sorti du texte. On retrouve trop de répétitions de termes bien spécifiques ("symphonie" de quelque chose revient six fois, "empreint" de ceci et cela huit fois, "atmosphère" six fois), dans des constructions de phrases peu élégantes et un peu systématiques, avec des adjectifs dans tous les sens.
Trop d'informations pour mon petit cerveau, peut-être. Mais du coup, j'avoue que ça m'a plus brouillé la vue qu'autre chose.
On ne retrouve pas cette lourdeur dans les scènes d'action, et ça c'est bien.
Le côté récit d'aventure est chouette (un choix audacieux pour une St-Con), on sent le colossal boulot de documentation, et les thématiques (comme la définition et l'interprétation du diable selon un angle religieux ou non, et cette histoire (apparemment vraie) de sacrifices d'enfants) sont prenantes. C'est d'autant plus dommage que la narration se retrouve parasitée de ces descriptions pas très bandantes.
Comme Dourak, je trouve les personnages trop peu développés. Et les dialogues manquent de piquant.
Hélas, mon bon LC, tu n'emportes pas mon vote, cette année.
Mais je salue l'effort, parce que tu t'es bien donné pour ce texte, de toute évidence.
Combien de litres de sueur et de sang ?
(note que CTRL X paye correctement pour faire de la saucisse d'Alsace avec du sang d'auteur, ça peut valoir le coup de lui envoyer un MP, si les fins de mois sont difficiles)
je devrais rajouter un sous-titre : à lire pendant ses menstruations
C'est discriminant pour les types avec des boules.
Je m'insurge, mais sans trop faire de vague.
non c'est peut être un marché de niche, un régulateur hormonal à s'injecter dans les yeux, du paramédical remboursé par la Matmut
Ben j'achète, alors.
J'apprécie beaucoup les paris pris par LC ici. En effet, un texte d'aventure pour la Saint-Con, c'est risqué mais je trouve que ça marche complètement, ça change du genre des propositions habituelles. Au niveau du registre, on sent cette hésitation entre premier et second degré, mais je ne pense pas que ce soit vraiment un problème. Par contre j'ai eu du Indochine dans la tête pendant toute la lecture.
J'ai bien aimé le sujet aussi, mais de toute manière Lapinchien ne rate jamais vraiment son coup quand il touche aux délires religieux.
Les descriptions sont longues, mais je me complais dans ces accumulations de paysages, ça colle au style, je trouve que ce genre d'accumulation permet de bien se représenter l'ambiance des lieux traversés par l'histoire.
Mes réserves se feraient plutôt au niveau de la succession des paragraphes sans vraiment de transition entre eux, l'enchaînement du texte se retrouve saccadé, et comme c'est que des scènes d'actions, ça ne donne en effet pas l'occasion de développer les personnages... même si je ne pense pas qu'ils aient tant besoin d'être développés. Leurs répliques brèves chacune digne de catchphrase de film permet là encore de planter une certaine ambiance, plus importante et plus adaptée au cadre du récit que des personnages particulièrement plus profonds.
Et une crémation un peu précipitée aussi. Et une putain de Happy End. Saleté de Happy End.
Même si je ne suis pas très friand des films d'aventure, j'apprécie le folklore arabe/perse.
J'ai survolé les autres commentaires mais je les rejoins sur le fait que descriptions sont trop chargées. Y a des images intéressantes qui seraient plus mises en valeur si les phrases étaient plus épurées.
Par contre l'écriture des scènes d'action est plutôt vivante, même chose pour les dialogues, c'est fluide à la lecture. Tu en as pas fait des caisses le côté niais/cliché.
Il faudrait plus de récits d'aventure sur La Zone. Indéniablement.
Celui ci est cool dans l'idée, le thème est super bien trouvé, mais là où ça pêche, c'est dans le traitement : trop de beurre dans le gâteau, trop d'adjectifs, d'adverbes à rallonge ("cela marqua subliminalement l'esprit de Jackie" sérieux ?!?), de phrases fleuves, ça pèse sur l'estomac et surtout ça plombe l'action alors qu'on est là pour ça, bordel, Indy m'en est témoin.
super classe les vignettes pour voir les articles d'un auteur! Bravo Dourak !
maintenant filer son adresse auteur lazone.org c'est aussi génial que filer son adresse youtube https://www.lazone.org/auteurs/lapinchien/ certes il manque juste la pagination et peut être que la fiche est de trop
J'ai mis un moment à comprendre de quoi tu parlais tellement ça fait longtemps que c'est comme ça. Je ne pourrais même pas préciser. Ça devait faire une paie que tu n'avais pas cliqué sur une page auteur.
Pour la pagination, oui, mais ce n'est vraiment problématique que pour une demi-douzaine de comptes. Pour la fiche, je me suis déjà posé la question. En fait il y a déjà eu appel à suggestions dans le forum pour améliorer la page auteur.
merci c'est super quoi qu'il en soit.