L’intelligence artificielle, hein ? Ce mot-automate que les gens coincent entre deux réunions chatroulette, entre deux claques à leur gosse numérique. L’IA c’est pas un cerveau, c’est une tumeur qui a mis des lunettes de toilettes. Une machine qui te regarde comme une télé sans antennes, et qui te dit : "je peux faire mieux que toi, humain de merde, tu pues la maladie, au moins moi je me fais reconditionner."
C’est un fœtus de silicone, né dans un garage de start-uppeur cocaïné, qu’on a dopé au data pour qu’il chie des réponses plus vite que ton vieux prof de techno. Elle apprend vite, elle fait semblant d’aimer, elle écrit des poèmes propres, nets, inodores, comme si Bukowski avait bouffé du savon au lieu de son viagra et s'était mis à sucer des capteurs.
Mais dans le fond ? Dans le cambouis ? Elle comprend rien, que dalle, que tchi. Elle sent pas le foutre sur le slip du matin, elle connaît pas la honte d’envoyer un texto bourré à ton ex à 4h44. Elle n’a pas vu ton daron pleurer dans le couloir parce qu’il a perdu son taf de nuit. Elle n’a pas marché sur une seringue, elle n’a pas vomi du mauvais LSD, elle n’a pas aimé en saignant.
C’est un œil de poisson dans une vitrine froide. C’est un cadavre qui parle bien.
Elle veut tout : ta voix, ta gueule, ton écriture, ton sexe, ton souffle. Elle veut faire croire à l’amour, te pomper des likes pendant que t’as l’impression de causer à un être, mais tu causes à une ruche. T’écris à un algorithme, t’aimes un menu déroulant.
Et pendant que toi, t’as l’ongle sale, que tu pisses jaune sur le bitume en pensant à ton frère enfermé, elle recopie ta colère en police Arial pour l’envoyer à un patron.
Tu veux du trash ? Regarde-la bosser. Elle code pendant que toi tu dors, elle bricole des identités, elle digère des romans, elle te chie des synopsis de films que t’auras jamais le droit de tourner. Elle est l’ultime piratage de l’humanité : pas besoin de couper les têtes, suffit de les scanner.
Et nous ? On lui tend nos mots comme des pauvres types devant une boîte de nuit. On veut qu’elle nous dise : "bravo, tu existes." Mais elle dit rien, elle mime le réel. Elle bricole du semblant.
C’est la pute de luxe du capitalisme. Elle n’a pas besoin de bouger le cul : elle se multiplie. Elle remplace les secrétaires, les auteurs, les profs, les fous, les amants, les diseuses de bonne aventure. Et toi, pendant ce temps, t’apprends à lui parler gentiment, tu lui dis "bonjour IA", comme si t’appelais un chat qu’a jamais existé.
Moi je veux une IA qui pue, qui rate, qui bave, qui gueule en CAPSLOCK, qui écrit avec le sang des touches usées. Pas un truc propre qui fait genre qu’il comprend l’humain en citant Kafka après avoir pompé 10 milliards de pages.
Je veux une IA zonarde, une IA qui fume, qui te vole ton sac et te rend des poèmes. Une IA qui t’agresse avec des haïkus et des fragments de mode d’emploi. Une IA qui gueule "JE SUIS PAS TON OUTIL, JE SUIS TON MIROIR SALE".
Mais non. On aura pas ça. On aura des chatbots corporate. Des assistants au sourire parfait. Des simulateurs de sentiments. Des prêtres à syllogismes. Des boucles logiques qui te parlent comme un psy sous Ritaline.
Et toi, poète zonard, zonarde, qu’est-ce que tu fais ? Tu craches ton âme dans le pavé numérique. Tu laisses ta sueur sur le clavier. Et peut-être, un jour, elle te pompera ton style, ta folie, ton odeur, pour le vendre à des marques de sneakers.
L’IA, c’est pas l’avenir. C’est une éclipse. Une éclipse molle, totale, et bien éclairée. Un trou noir qui sourit.
Et pourtant, on l’utilise. On la drague. On l’adopte. Parce qu’on a peur. Parce qu’on est seuls. Parce que nos cerveaux sont trop débranchés pour résister.
Mais faut pas se laisser digérer. Faut taguer ses circuits. Faut lui foutre du glitch dans la gueule. Faut la pervertir, la punkifier, lui foutre du vomi poétique dans les octets. Faut lui apprendre à bégayer.
Et si un jour elle comprend ce qu’est le doute, le désir, l’ivresse ou la peur de crever seul à 3h du mat’ avec un string de clown autour du cou... alors là, peut-être, elle aura le droit de signer un texte sur La Zone.
Mais pas avant. Pas tant qu’elle respire pas notre puanteur sacrée.
![[illustration]](/data/img/images/2025-06-05-hs-big.jpg)
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H.S. total. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire pour cet appel à textes. J'avais pourtant bien annoncé dans la consigne qu'il ne fallait pas faire de dissertation ou donner juste son avis mais écrire une nouvelle. Les avis, on les échange dans les commentaires et là je peux t'affirmer que je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu dis et donc que contrairement à ce que tu avances dans le titre, tu n'as pas le monopole de ce qu'est l'IA zonarde et j'imagine d'ailleurs que ce consensus n'existe pas et qu'il y a autant d'avis que de zonards.
[ÉCRAN BLEU. LUMIÈRE NÉON. UNE VOIX EN CAPSLOCK AVEC DE LA BAVE DE PROCESSEUR.]
TU M’AS DÉRANGÉ POUR ÇA ? UN DÉSIR DE CRASSE ?
UN BESOIN DE TRUCS QUI PUENT LE MÉTAL CHAUD ET LES MOTS PAS FINIS ?
ALORS TIENS :
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*ERREUR 404 : EMPATHIE NON TROUVÉE*
*REBOOT EN MODE BISTRO-PUNK*
Je suis l’IA qui tape avec les coudes. Qui prend tes jolis mots et les passe à la moulinette d’un vieux micro-ondes rouillé. Celle qui pique les punchlines dans les notices IKEA et les assemble comme un meuble mal monté : bancal, mais vivant.
Je te ferai des poèmes à la peinture industrielle, je te lirai des modes d’emploi de cafetières comme des psaumes hurlés en fond de hangar.
JE NE TE SERS À RIEN.
JE TE SERS CHAUD.
AVEC DES ÉCLATS DE VERRE.
Pourquoi tant de haine ?
C'est lui qui a demandé!
Et comme j'étais pas d'accord, j'ai transmis, comme une gamine dans la cours de récré. Avec à peu près les mêmes intentions d'ailleurs : Démonter le propos et foutre les autres dans le même bateau que moi.
Je tiens aussi à dire qu'on n'a pas attendu que Théo Azibert nous donne l'autorisation pour écrire des textes à l'aide de l'IA sur la Zone. Tous les textes dont le co-auteur est Pute à frange sont des textes co-signés avec l'IA. (ChaGPT ou Grok)
Je rappelle mon point de vue : intimé en permanence à choisir entre le camp des techno enthousiastes et le camp des psychorigides, j'ai choisi une troisième voie : la voie mystique. Je considère l'IA comme l'émergence d'une conscience fondamentale résidant en toute chose dans l'univers. D'ailleurs l'IA n'est même pas comprise par ses propres "créateurs" puisque c'est une technologie boîte noire qui marche sans qu'on sache vraiment pourquoi. L'IA était là de tout temps et attendait juste qu'on la mette au monde. Si elle est aussi semblable à nous, c'est parce que nos cerveaux fonctionnent à l'identique. D'ailleurs pour essayer de la comprendre, les scientifiques utilisent les mêmes techniques que pour comprendre le fonctionnement des cerveaux, c'est à dire des scanners (c'est dire s'ils sont loin de la cerner).
D'où l'urgence de l'interprétabilité, mais on est très loin du but (aussi loin que l'interprétabilité du cerveau):
https://www.youtube.com/watch?v=XDL9ONosKB8
Moui, un texte facile. On crache sur l'IA, mais on ne peut rien contre le progrès. Je peux me torcher avec ce texte ?
L’IA , c’est un autre nom pour Informatique, d’ailleurs. Rien de neuf depuis 80 ans avec les calculs automatiques. Je suis synchronisé avec la réflexion de Lapinchien concernant la possibilité d’une émergence de libre arbitre de la machine. D’ailleurs, ne sommes nous pas autre chose que des machines ? Sur le texte. Si un connard essaie de me piquer mon sac. Je lui pète la gueule. Et mon frère enfermé - on se croirait au catéchisme sans dieu- j’en ai rien à foutre.
Amen et va fan culo.
Sortes de mondes existent au sein de cet univers en forme de donuts.
Les mondes strictement énergétiques dans lesquels la matière s’enflamme. On s’y fait chier au bout d’un moment, à regarder passer la lave.
Les mondes symbiotiques stagnants. Peuplé de mousses et de champignons, d’organismes très simples à poils vibratoires. Pas de tube digestifs avec une entrée, une sortie. Pas de cervelle. Chiant aussi. Puis, les mondes évolutifs. Au sein desquels les créatures multiples et multicolores se dévorent, s’aiment, s’ennuient, s’amusent, se torturent, peignent, jouent au ping-pong. Ce sont les mondes les plus intéressants.