LA ZONE -

FLAPLAND

Le 10/07/2025
par Théo Azibert
[illustration] Bonjour,

Je me permets de vous écrire depuis mes canalisations.

Voici mon retour
J’ai écrit une micro-nouvelle intitulée FLAPLAND, sorte de fable grotesque et tendre, entre le gras, l’absurde et le sacré.
Je pense qu’elle pourrait trouver écho dans votre chaos magnifique.

Voici le texte complet. Je l’envoie comme une boule molle : lisez, ignorez, ricochez — comme vous voulez.
FLAPLAND
Une micro-nouvelle de Théo Azibert

Une ligne de Ligneville

Il venait de Ligneville, un endroit vertical, où les gens vivent debout et rêvent en colonnes.
Il était mince. Presque une ligne d'exclamation.

Et puis, Flapland.
Une aire d’autoroute sans fin, avec des cieux en plastique et des arbres qui sentent la frite.
C’est là qu’il le vit.

Massif. Une courbe. Une falaise en jogging.
Il respirait fort, comme un paysage de fast-food laissé trop longtemps au soleil.

Le mince s’approcha, troublé.
“Comment… comment as-tu eu ce corps ?”

L’autre sourit, les yeux doux comme de la mayonnaise.
“Je fais les concours du plus gros mangeur. Comme tout le monde ici.
Il faut bien avaler le monde, sinon c’est lui qui nous bouffe.”

Il l’emmena dans sa caravane. Moite, feutrée, pleine de photos de poulets rôtis et d’enfants heureux.

Et là, sur un fauteuil renforcé, sa femme. Deux fois plus grosse que lui. Une femme-tronc.
Elle n’avait plus de jambes, plus de bras, mais elle riait.
Son rire faisait vibrer les murs et les sauces.

“Elle est sacrée ici,” dit-il. “C’est la gardienne du gras éternel.”

Le mince tomba à genoux. Il ne voulait plus monter.
Il voulait rester. Couler. Gonfler.
Il voulait épouser Flapland.

La fête du surchargé

Le soir même, on organisa un concours de bouffe en son honneur.
Guirlandes de merguez, assiettes débordantes de crème,
et dans les haut-parleurs :
🎵 Bon anniversaire les p’tits Indiens... 🎵
En boucle. Hypnotique.

La femme-tronc s’approcha :
“Tu veux roter ? Tu rotes. Tu veux péter ? Tu pètes.
Ici, le silence est une faute de goût.”

Et il le fit.
Le rot fut long, musical. Le peuple acclama.

Le dieu Gérard

Il gonfla encore.
Son corps devint paysage.
Et puis il craqua.

Apparut Gérard Depardieu, nu sauf une cape de serviettes-éponge, armé d’une brochette à kebab géante.

“TU N’AS PAS LE DROIT. CETTE VIANDE ÉTAIT LA MIENNE.”
“ON NE DEVIENT PAS OBÈSE PAR DÉSIR. ON LE DEVIENT PAR DROIT DE SANG.”

Le héros voulut fuir.
Il trébucha.
Roula.
Et devint une boule. Une Katamari humaine.

Il absorba tout. Le peuple. Les sauces. Gérard lui-même.
Ne resta que la boule, parfaite, dormante, dans une clairière molle.

La relève

Années plus tard.
Des ados en trottinette la trouvèrent.

“C’est quoi ce truc ?”
“On dirait un monstre burger.”

Un coup de pied.
La boule vibra.

🎵 Bon anniversaire les p’tits Indiens... 🎵
Encore.

Elle roula de nouveau.
Et cette fois, rien ne pourra l’arrêter.

Merci de m’avoir lu,
— Théo Azibert
INSTA: @theo.azibert
Poète des canalisations

= commentaires =

Lapinchien

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Pute : 23
à mort
    le 09/07/2025 à 23:22:34
je trouve que l'auteur a du mal à trouver une bonne idée alors il zappe d'un truc à l'autre. J'ai accroché à rien de ce qu'on m'a proposé.
Lapinchien

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Pute : 23
à mort
    le 09/07/2025 à 23:24:02
mais ça aurait peut être dû s'appeler FAPLAND, ça aurait donné un sens à l'existence de ce texte.
Lindsay S

Pute : 22
    le 10/07/2025 à 09:31:49
J’ai beau aimer l’absurde et les métaphores qui sentent un peu la sueur, là, j’ai calé.
“La respiration comme un paysage de fast-food laissé trop longtemps au soleil” ?
Pardon mais à ce stade, c’est plus de la poésie, c’est une intoxication alimentaire sensorielle.
J’ai essayé de visualiser. Rien. Juste le néant. Ou peut-être un Big Mac qui transpire. Charmant.

Cette vitesse… On dirait un trip sous Red Bull tiède. On n’a pas le temps de digérer une image qu’on nous force déjà la suivante dans le gosier, à la louche.

Quant au fond...
Étrangement, l'idée d’un monde qui vénère la graisse aurait pu me parler —
mais quand t’as déjà croisé 100 Gérard dans la vraie vie qui t’ont fait comprendre que ton corps c’était trop ou pas assez, bah l’ironie se fait la malle.
Et puis Gérard... Vraiment ?
Y a pas une circulaire européenne qui interdit d’invoquer son nom sans avertissement toxicologique ?
Y a de l’idée.
Un peu de grâce dans la graisse, ce serait pas du luxe.
Sinon ça ressemble juste à un sketch de mauvais goût qui croit dénoncer alors qu’il répète les codes qu’il prétend exploser.
Sinté

Pute : 9
    le 10/07/2025 à 09:39:34
C'est vrai que tout va trop vite, dommage parce que je trouvais ça marrant.
Corinne

Pute : 16
    le 10/07/2025 à 10:19:12
A lire en pleine canicule...
Lapinchien

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Pute : 23
à mort
    le 10/07/2025 à 12:27:34
"lisez, ignorez, ricochez " franchement je ne comprends pas le désintérêt de l'auteur pour le devenir de son oeuvre. Pourquoi ne pas venir défendre son bébé ? Là on a l'impression qu'il se fout de ce que peuvent en interpréter ses lecteurs. J'ai presque l'impression que le texte est un prospectus publicitaire et qu'il n'a que cette vocation.

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