Acte 2 : Il est minuit depuis toujours ou comment l'on décrit cette étrange famille de frauduleux et naïfs banqueroutiers vivant dans un terrier la nuit et accoutumée à donner à leur pisciculture ainsi qu'à leurs otaries des fongicides et où l'on découvrira qui mène la danse.
La pisciculture les ennuyait. Ils buvaient de moins en moins d'eau. Une poétesse les écrivit en morse de Tolède où ils décidèrent de s'y rendre. En remontant la Seine à tout hasard, ils entendirent un bruit sourd qui ne paraissait pas venir de leur cœur.
Le vent se leva, à l'affût effarant de tout ce qui a du succès et de leurs légendes d'ermites vivant dans des sous-sols mystérieux. Ils furent ainsi poussés nord-nord-est et se retinrent avec peine aux reliefs de leur repas de midi. Le bruit croissait. Ils gardèrent le sang-froid de leur race et purent sans naufrage accoster à la pointe d'une île arrachée au sommeil du juste...
Ils se sentirent en sécurité dans ce havre où Raoul Duke vivait nonchalamment.
Ils géocalisèrent, à l’aide d’une application d’un genre singulier, des clairières verdoyantes où toutes sortes de tralalas liturgiques s’ébauchaient. Tout autour, il y avait des huttes dont les fenêtres étaient étrangement en verre dépoli : avec le journaliste Gonzo, c’était la première fois qu’ils voyaient le ciel pour de vrai.
Ces lieux et ces cercles vaudous étaient sillonnés d’un ruisseau aux berges occupées par des vivisecteurs ; cours d’eau qui, conjugué à sa position retranchée, sur une colline en pente douce, théâtralisait à point le sanctuaire. Les visiteurs comme eux n'accédaient au saint des saints que revêtus d'un certain boubou obligatoire (et très cher) ; tout ça pour la seule convenance d'un seul et unique gourou. Un ténébreux éventreur jadis vendéen.
Les rangs des fidèles s'élargissaient tous les jours un peu plus au pied de l'autel : tout le monde hurlait, criait, gémissait dans une transe à dynamiter tous les coupe-circuits des appareils les plus sophistiqués. Et qui avait fait perdurer le mythe et l'existence d'un pied-bot gigantesque, couvert de pourriture, avec de petits yeux verdâtres et horrifiques...
Acte 3 : Souvenir de la cité d'Ys
« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. »
« On avait deux sacs bourrés d’herbe, 75 plaquettes de mescaline, cinq feuilles complètes d’acide en buvards, une salière à moitié pleine de cocaïne, une galaxie multicolore de remontants, sédatifs, hilarants, larmoyants, criants, en plus une bouteille de tequila, une bouteille de rhum, une caisse de bière, un demi-litre d’éther pur, et deux douzaines de Poppers. Non qu’on ait eu besoin de tout ça pour le voyage, mais quand on démarre un plan drogue, la tendance, c’est de repousser toute limite... »
Essayer de les appâter, ses pèlerins, aurait été une aberration. Et même une aliénation pour nous, cœurs fragiles.
Figé comme une idole, comme la statue perverse d'un homme-singe en haut de l'un des nombreux pitons de l'île, Raoul Duke voyait en contrebas des dames se déshabiller au bord des rivières. Sa bicyclette, dont le garde-boue était entaillé d'une croix d'argent et d'une médaille, l'avait dispensé de se mouiller en traversant les courants des petits vaux de ce pays tiède, ombragé de sycomores.
Il se dirigea ensuite à travers des forêts d'une couleur d'albâtre, et des campagnes arides où des gargotes se disputaient des clients déjà ratatinés.
Et parvint en vue d'une ville ardoise et ocre piquée de tours et de clochers qui servaient de garçonnières pour des agents du KGB. Ceux-ci, dont le visage hâve témoignait d'un temps trop long à passer des auditions dans les sous-sols, l’attendaient assis sur des caisses. Et dont, à l'intérieur, on avait placé une pelisse en peau de lièvre à garniture rouge, posée sur un drap, autrefois blanc, mais maintenant de la couleur du sang depuis qu'un mystérieux alchimiste, pour l'étudier, avait brisé la fontanelle d'une paysanne, morte sous le coup.
Il connaissait bien la route malheureusement. Improvisant parfois de la place Marina Beg-Meil au centre Loctudy pour cause d'événements conjoncturels comme une manifestation de néogothiques ou de néonazies, il œuvrait, avec une application de géolocalisation, à la formation d'un ouragan politique...
Acte 4 : Smoke
Les rues étaient désertes et elle ignorait les panneaux stop, ne ralentissant que dans les virages en épingle à cheveux. Elle prit la 7e, et ce fut une erreur. Sa voiture baignait à présent dans un gros trou, une cuve où tout le sang des succions de la ville fermentait. Elle s'extirpa de la décapotable dans la pénombre et elle sortit du coffre une bouteille de whisky.
Quand elle fut ressortie de là entièrement, elle faillit être prise de vertige mais au moins c'était une bonne planque pour la bagnole volée. Plus loin le traitement des eaux dormantes d'un étang avait été mis au rebut, plus personne ne s'aventurait par-là.
Tout à l'heure un type avait appelé au sujet d'un feu de cheminée. Pour cette enquêtrice spécialisée dans les feux criminels des pyromanes, bien que ce soit l'heure du couvre-feu, elle recommença à faire la synthèse de tous les appels recensant les incendies d'hier et d’aujourd’hui.
Par vidéotransmission avec ses responsables, elle expliqua son plan qui l'obsédait ; ses idées ambivalentes aussi sur le psychopathe qui sévissait depuis plus de deux ans.
Trois kilomètres plus loin, à pied, l'asphalte cédait de la place à de la terre battue. Elle arriva finalement jusqu'à sa chambre d'hôtel. Et sa climatisation vivifiante l'aida encore, avant qu'elle se couche, à gribouiller, sur un exemplaire de Plains Truth, ce qui était de l'ordre des fabulateurs et sur ce qu'on devait réhabiliter dans les dossiers classés sans suite jusqu'à maintenant.
Mais plus haut, on s'en tamponnait des pistes qu'elle avait suggéré à ses chefs.
Et ce matin, dans les égouts, à l'endroit où les souterrains font un coude et se séparent, tandis que ses supérieurs renâclaient à lui donner une mission d'envergure ou même à lui verser une prime, elle voyait les tags se succéder sur les murs, à la recherche d'un indice.
Acte 5 : Les autres dimensions
« Notre grande risée, au moins, nous apprit que les commencements et les fins se succèdent toujours dans l'ordre.
Et lorsqu’ils en eurent fini avec notre lynchage, les mystères du tao on les appréhendait aussi simultanément que clairement et sans jamais être confus !
Et lorsqu’on ouvrit le journal de Kurt Cobain, nous savions à ce moment précis que pendant des siècles sur cette planète de nouveaux événements continueraient à exister dans une autre dimension de l’espace…. »
Cependant, une nuit à traîner et à fouiner dans les poubelles d’une clinique de liposuccion, assez curieusement et par un hasard tout à fait étrange, on découvrit cette résine de cannabis qu’un veilleur de nuit avait oublié là non loin des déchets et des dépôts de graisse des clientes fortunées.
Elle nous révéla, lorsqu’on la fuma après l’avoir un peu broyée, les secrets brûlants de tous les scandales retentissants que le Tsar tentait de dissimuler… Notre risée, avait pour origine la disparition inquiétante et mystérieuse de l’enquêtrice spécialisée dans les feux criminels. Tout comme notre lynchage que les tagueurs s’opiniâtraient à raconter sur les murs comme s’il s’agissait des peintures et des gravures dignes de Lascaux…
Acte 1 : La nuit chaude d’Ivan le Terrible !Ses naïades laides à mourir déparaient notre trésor de lapis-lazuli volé dans le haut-lieu de débauche de cet oppresseur, rabrouant toutes ses geishas en kimono qui rationalisaient trop et qui s'étaient acquis malgré tout à notre cause. Parmi ces kyrielles de divinités, on ne savait pas bien lesquelles de toutes ces déités seraient avec nous comme sur un petit nuage, si par hasard, on les invoquait pour mettre fin à son régime déjà bien déliquescent…
Ou bien si on prodiguait des offrandes à l'une d'elles, elle serait capable de nous dégoter des casques indestructibles. Nécessaires lors de la conquête sur les immenses territoires d'Ivan le Terrible. Peut-être même qu’elle deviendrait le fleuron indocile de cette émeute et de ce Projet Chaos qui avaient quitté les bas-fonds pour tramer notre complot contre le despote au pouvoir...
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Le HaiKulysse nouveau est arrivé ! HK est dans la place ! Comme d'hab, je suis client à 100% sans le moindre bémol. Et ça me fait de sacrées économies de drogues psychotropes depuis le temps.
HaiKulysse, j'espère bien que tu répondras à l'appel à textes parafoutraux, rencontre entre érotisme et paranormal, ce serait vraiment top avec ton cut-up de derrière les fagots.
3.800ème texte de la Zone, en plus ! Tout est là pour bien le célébrer.
Quand Hunter rencontre le vieux Bill en plein trip psychédélique ça donne ce texte.
Alors oui, pour aimer ce genre de délire, il faut pas avoir peur de faire du cubisme avec des disques et peinturlurer tout ça comme un Pollack sous LSD.
Je serai bien incapable de vous dire de quoi parle ce texte, par contre je pourrais vous dire ce que j'ai ressenti en le lisant (désorientation, bousculade comme dans un pogo en plein milieu d'un grand huit et putain ce que c'est fun!).
Et au final c'est bien aussi de ressentir quelque chose sans rien comprendre plutôt que de comprendre sans ressentir quoique ce soit.
Du coup tu as bien mérité ton Merci pour ce texte et cet exploit.
Alors… oui. Clairement, c’est TROP. Mais c’est TROP avec cœur et avec passion. Et pour ça, je peux applaudir.
Trop de personnages, trop de détails, trop d’actions qui se chevauchent, trop de substances, trop de digressions… et on pourrait continuer la liste encore un moment.💛
Ou bien on sent la passion derrière chaque phrase. Chaque excès se veut choisi, chaque débordement assumé. C’est comme un cadeau explosif : ça ne se savoure pas doucement, ça se reçoit en pleine figure, et c'est un peu collant. Il y a quelque chose de volontaire à voir un texte oser tout, sans compromis.
Alors oui, je me perds. Oui, je saigne des yeux et des oreilles. Mais il y a une énergie folle, presque câline, qui traverse ce chaos. Et ça, ça mérite un sourire.
La lecture de ce texte, c'est comme une éjac' faciale dans les yeux.
Pas sensible à ce style et nul besoin de paraphraser Mme Lindsay avec qui je suis bien d'accord (et je l'aurais dit bcp moins bien.) Quel est ce genre littéraire que je ne connais pas?
Oui, mais non…. et encore non… Je ne suis pas une adepte d’art moderne… Sûrement dû à mon absence d’initiation. J’aurais besoin d’un livret explicatif pour comprendre ce texte…
Là je viens de prendre un coup de vieux et même si c’est mieux que rien, je n’aime pas…
Excellent !
Il ne te reste plus qu'à jouer à Guillaume Tell
Avec une pomme
Et bim!
🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉♾️♾️♾️♾️🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🤘🙏🙏🙏🙏🍻🍻🍻
Je mets des émoticônes
Pas bien
Le cut-up (lit. le découpé) est une technique (ou un genre) littéraire, inventée par l'auteur et artiste Brion Gysin, et expérimentée par l'écrivain américain William S. Burroughs, où un texte original se trouve découpé en fragments aléatoires qui sont réarrangés pour produire un texte nouveau.
Le cut-up est intimement lié au mode de vie et à la philosophie de la Beat Generation définie par William S. Burroughs et Jack Kerouac. Il tente de reproduire les visions dues aux hallucinogènes, les distorsions spatio-temporelles de la pensée sous influence toxique (phénomène de déjà-vu notamment). Esthétiquement, le cut-up se rapproche du pop-art, des happenings et du surréalisme d'après-guerre (Henri Michaux par exemple) et de sa quête d'exploration de l'inconscient. Philosophiquement, Burroughs y voit l'aboutissement du langage comme virus et l'écriture comme un lâcher prise de la conscience (il proclame : « language is a virus »).
Excellente recension et ou présentation du cut up par lapinchien !
En revanche je pense que l'œuvre d'Henri Michaux, bien que proche effectivement, est à différencier tout de même de celle d'un Burroughs ou d'un Kerouac.
Pourquoi ?
Parce qu'henri Michaux écrivait ses poésies sous drogue.... mais avec contrôle médical.
Il l'a expliqué lui même...
Il faisait cette expérience pour écrire "sous emprise".
Contrairement aux auteurs de la beat génération qui étaient réellement " sous emprise" sans aucun contrôle ni limite.
HaiKulysse boit juste de la bière.
Simenon écrivait sous emprise de pinard
Il s'enfermait et picolait jusqu'à ne plus pouvoir tenir le stylo
Balzac faisait la même... mais au café.
Haikulysse peut bien consommé ce qu'il veut ça ne fait pas la valeur de son texte.
Et personnellement j'ai trouvé ce texte très bon.
On va pas refaire le débat " "contre sainte beuve"
Peut bien consommer
Fote dorthougrafe
Sale drogué
Beurk
Et même pas quelques pouces pour soutenir ma putasserie
Bon
Je suce pour 40 euros
Morituri te salutant
Pouce pouce pouce nom di diou
Je peux faire un prix si nécessaire
T'as oublié Artaud et Vincent van gogh dans ta présentation d'ailleurs.
Shame on you
Maupassant
Nietzsche
Miller
Et ...
Liste Infinie et non exhaustive
Putains de drogués de merde
Sans compter ceux qui n'écrivent pas
Conclusion
Le texte est bon
Et ce n'est pas grâce à la bière 🍻
La bière c'est un aliment
Quelqu'un écrit il sous l'emprise de rillettes d'oie ?
Ici?
Dans ce groupe ?
" chant du peyotl"
Maelstrom édition
Quelqu'un a lu?
Sous emprise
Très construit
Magnifique
à la seconde lecture, je change un peu d'avis; il reste que le texte oscille entre narration et lyrisme et c'est peut-être ça qui reste à être parfaitement ajusté; hypothèse...
Burroughs est hyper lyrique
Festin nu
Parages des voies mortes
Je trouve la question que soulève soulève hyper intéressante...
Cut up
Veut il dire absence de lyrisme ?
Les précurseurs de cette technique nous ont montré que non.
À mon humble avis ouvert à la discussion.
Je trouve d'ailleurs le texte lyrique... d'emblée
La narration linéaire au service de l'expansion lyrique retenue
Ça tient cadré le tout
Pour mieux éviter l'écueil d'un foutoir abscons
Du coup ça signifie réellement quelque chose
Impactant...!
Du coup c'est très poétique du début à la fin
L'ossature découpée en actes permet un cadrage serré
C'est très construit
Un vrai cut up
La géométrie au service de l'illusion
L'hallucination
La drogue
Le délire
Pas lu le texte mais Mongolito caca porte bien son nom.
C'est à dire
C'est de la merde?
C'est une insulte
Ou un compliment
Synthétiseur
Tkt pas
Le texte tu vas chier dessus
C'est couru d'avance
Jme casse
Au revoir 🖕😂
Après on pourrait voir le cut-up comme un simple exemple d'OuLiPisme à la con mais non.
Quand penses synthétiseur ?
Qui insulte les noms de famille
Et après ?
Il va insulter ma moman
Qu'en pense
Jsuis énervé
Ça me rend encore plus débile
Argumente et déconstruit un par un mes digressions
Après on voit
Cut up
De toute façon tu pourras bien écrire ce que tu veux
Je mettrai que c'est de la merde
Quel bordel en dedans et en dehors de ma tronche !
Faites gaffe
Un repère de nazillons
Heil heilheil
La vie est cruelle
On est de grosses putes
À la base ce texte devait être la suite de La nuit froide d’Ivan le Terrible qui est en attente mais peut-être est-ce de ma faute si je n’ai pas bien expliqué le contexte du récit d’où la confusion qui est apparue lors de votre lecture peut-être…
Et pour répondre à Mongolito ça me chagrine de voir qu’il me traite de nazis, n’ayant aucune envie d’être assimilé à ce nauséeux passé d’Adolf Hitler et aucune attirance pour les idées nauséabondes sur la pseudo supériorité d’une pseudo race…
J’ai d’ailleurs écrit un texte qui est aussi en attente et qui ne ménage pas le dictateur allemand.
Je ne comprends pas ni pourquoi ni comment il voit dans cette nouvelle un repaire de nazillons selon ses propres mots…
Tout le monde donne son avis à égalité. Donc rien à voir avec des Nazis qui devaient marcher droit et flatter la pensée dégueulasse provenant du sommet de leur hiérarchie.
Haiku
Je parlais pas de ton texte
Comme nazie
Je parlais de rien d'ailleurs
Je disais de la merde
Je va m'écouter des nazis
Ça me fera du bien
1er degré
Bisous
🤣🤣🤣🤣💩💩💩