LA ZONE -

La Montagne de la Fin

Le 11/11/2025
par Hieronymus Abaddon
[illustration] Un petit garçon par en famille voir une montagne derrière laquelle il n'y a rien.
Nous sommes partis voir ces montagnes en famille. Ce n’étaient pas les montagnes les plus hautes, mais c’étaient les montagnes les plus lointaines.
Nous nous sommes garés sur la grave noire, comme l’ont fait d’autre touristes. Aux alentours il y avait un peu d’herbe, sèche, mais la plupart du terrain demeurait désolé, vide, presque digne de Kay Sage.
Il y avait une clôture comme celle d’une prison. Je ne me souviens plus s’il y avait des panneaux de sécurité. J’étais petit. Je me tenais à moins de d’un mètre de la clôture. Pas de fleur. Pas d’herbe. Pas de vie. Juste la roche nue, noire et froide. Au loin, pas si loin que ça, ce tenait une chaîne de montagnes, froide, impersonnelle et stérile, menaçante plus que tout. Elle était de hauteur admirable, mais pas assez pour empêchez un randonneur inexpérimenté et faiblard de la gravir. Certes, on pouvait y trouver la difficulté de tout effort physique, mais ce n’était certainement pas un grand défi technique. N’importe qui pourrait la franchir, il en fallait seulement la volonté.
Mon père s’approcha de moi, et m’expliqua, avec un ton de professeur : « Tu vois cette chaîne de montagnes ? Eh bien après, il n’y a rien. Rien n’existe derrière ces montagnes. Il n’y a que le néant. C’est ici que tout se termine. »
J’était terrifié par ces quelques mots. Moi qui étais d’habitude si bavard, je demeurais planté là, face au bout du monde. L’idée même du néant, le simple fait d’entendre ce mot, de le lire, ou même d’y penser, me glaçait le sang. Alors, en être si proche, me laissait au fond d’un abyssal état de sidération. Je contemplais, avec le décuple de toute mes peurs, cette effroyable frontière naturelle, à la fois magnétique et repoussante.
« Arrête de regarder la montagne. » me dit mon père, d’un ton grave. Je fis abstraction de ce sentiment d’effroi pour rejoindre ma famille autour de la table de pique-nique. Je n’avais pas grand appétit, et plus j’essayais d’oublier la montagne, plus elle venait envahir mon esprit.
Après le repas, ce fut un soulagement que de repartir. Je ne verrai plus cette montagne. Je ne penserai plus au néant. Mais ils seront toujours là, présents en ce lieu.

= commentaires =

Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 20:12:13
J'ai tellement aimé "Secteur 562" aussi je suis un peu déçu par ce texte qui pour moi est un peu anecdotique. Et ce qui est bizarre pourtant c'est que le sujet ne semble pas du tout anecdotique pour l'auteur qui semble en garder un fort traumatisme. Alors pourquoi expédier le texte en quelques phrases alors que si ça l'obsède à ce point et avec le talent qu'il a, il aurait dû en tartiner des pages, analyser le machin par tous les angles et nous en mettre plein la vue ?
Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 20:19:07
Pourtant j'adore Hieronymus Abaddon, c'est un vrai génie, un génie psychopathe mais un génie quand même. Par exemple, je suis abonné à sa chaîne Youtube et hier, il a posté ce petit film https://www.youtube.com/watch?v=itv1nN-qYOA ben j'ai adoré et tout de suite, je l'ai liké. Mais ce texte est bien trop expédié pour être honnête. C'est comme une éjac faciale précoce à la tronche de Freud.
Arthus Lapicque

Pute : 13
    le 10/11/2025 à 20:34:44
J'aime bien ce texte court qui refile un petit vertige mine de rien, simplement et sans forcer. Pour le coup, je l'aurais raccourci encore plus. ça aurait pu commencer directement à "j'étais petit". Ce qui précède est dispensable.
    le 10/11/2025 à 20:42:30
sans abuser des grossièretés spermatiques, j'ai ressenti cette esquisse de texte biographique comme un souvenir; je hais la montagne en tant que natif du pays plat; les montagnes me foutent une angoisse indescriptible. oui, passons le style, les fautes et tutti quanti. J'ai aimé cette phrase " « Tu vois cette chaîne de montagnes ? Eh bien après, il n’y a rien. Rien n’existe derrière ces montagnes. Il n’y a que le néant. C’est ici que tout se termine. ». Si on remplace le terme "montagnes" par qq chose comme "derrière ta famille" (pourquoi pas?), ça prend un autre sens. C'est juste un exemple. Ce qui me point dans ce bout d'essai maladroit, c'est l'idée de la finitude, de l'inexorable, le vide de toute ambition où l'herbe n'est vraiment pas plus verte dans un "ailleurs". Perso, mon père ne m'a jamais rien dit d'aussi profond. ça m'aurait sans doute aidé à entrevoir que le monde n'est qu'une illusion, thème platonicien que je chéris.
Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 20:43:12
Je donne un point pute à quiconque pourra me dire ce qu'il a écrit sur sa main à la fin du film.
Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 20:58:53
Ben cette histoire de "rien qui n'existerait derrière les montagnes" ça me fait furieusement penser à la théorie de la Terre plate, quand même.
A.P

Pute : 36
    le 10/11/2025 à 21:04:03
Concernant le texte : y a un début de quelque chose qui pourrait éventuellement être cool mais en l'état des choses, seul un bof est mérité.

Quand à l'écriture sur la main :
Déphasage "sapin corps/rouges" par les alternatives
pour ce qui est en noir avec
En bleu, par contre je sèche

Même mes années d'expérience en déchiffrage d'écritures dégueulasses ne m'aide pas parfaitement.
Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 21:14:12
Merci quand même, tu as ton point pute. Peut-être que Hieronymus Abaddon a réussi l'exploit d'écrire sur sa main avec laquelle il tenait le stylo ? Je viens de voir sous la vidéo qu'il l'a tournée à la suite d'une agression. J'espère qu'il va bien et que ce n'est pas un médecin qui l'a agressé dans le dos et tatoué le message sur sa main à la va vite. Tous les indices concordent cependant.
Lapinchien

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Pute : 110
à mort
    le 10/11/2025 à 21:19:28
Enfin, s'il fournit ce film à la police comme preuve des faits, il y a de fortes chances que la police en conclue que l'agresseur c'était lui.

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