Manger son cul, c’est se délivrer des clefs qui ouvrent la
représentation. C’est redonner une surface au monde par le trou
que fait son poster dans l’image que le réel a pris pour seul
modèle, et à qui il se substitue.
En baisant le passage de l’émotion dionysiaque au rêve apollinien
n’est aucunement réversible. En revanche, avec la Grosse, le rêve
apollinien est emporté dans le sommeil de l’émotion jusqu’au
réveil.
La Grosse se tient à mi-chemin du visible et de l’invisible,
précisément là où rêve la merde.
La Grosse a été découverte pour redonner un trou du cul à la
figure du monde que l’amour pourrait lui ôter.
Ses trous nous montrent les mots que nous sommes devenus. La
peau de son cul est à entendre comme une vocalisation.
La Grosse fait un trou dans la suite ininterrompue de « ici et
maintenant » qu’est la vie, un trou où plonger ce qu’il y a de plus
ressemblant à la ressemblance par excellence : son cadavre.
Avec le geste de tuer, ce n’est pas le fait de détruire de l’être qui
est unique, c’est la manière de le détruire, en considérant que le
tueur agit en produisant l’acte de détruire concomitamment avec
ses effets.
La transmutation de la Grosse en cadavre est davantage fondée
lorsque la viande transformée entretient quelques équivalences
avec celui en lequel on le transforme, et il se trouve ainsi comme
sous deux lumières.
La mort c’est avant tout une présence. La présence d’une chose
dont elle se détache sans jamais la quitter. Elle présente le retrait
de cette chose qui lui colle à la peau. Elle en montre l’absence par
la présence, et dans un même mouvement : elle représente. La
Grosse réunit ainsi dans le même geste l’irréconciliable
rapprochement qu’il y a entre le désir et la haine du désir.
Langue descente du cul
Qui devient l’être au monde
Masturbation des viandes
Au seuil de la Grosse qui s’offre
Pourrie par l’habitude
Même tenue par la main
Qui la fouille
La main a la langue dans la peau
La Grosse ne portera plus sa viande
Une sorte de fin de règne
Qui rendra tout
Comme vomir par le cul
Aussi bien
Sur la table recouverte de foutre
Que sur toutes ses coutures :
La coudre à même la merde !
LA ZONE -
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= commentaires =
Je n'ai pas compris si tout le texte était un poème ou bien si tout le passage du du début était une sorte de justification. Pour moi, dès qu'il faut un médiateur dans l'art entre le public et l'artiste, c'est déjà un aveu d'échec de l'oeuvre.
J'aime bien la peinture par contre. Elle est originale. Mais j'y connais rien.
Je sais que l'AAT permanent porte sur des textes "sombres, absurdes, violents".
Est-ce pour cela que je ne trouve aucun plaisir dans ce texte ? Parcequ'il prétend cocher toutes ces cases à la fois ? Ou juste que je suis un peine-à-jouir littéraire ? Je m'interroge. J'essaie de voir le verre à moitié plein, mais là, il est plus que vide, pour moi. J'en suis fort désolé, pour l'auteur, qui creuse son sillon avec conviction, qui se veut poète, philosophe et pornographe tout à la fois. J'ai presqu'envie de m'excuser auprés de lui. Ca ne m'a ni fait rire, ni bander, ni dégueuler. Je conçois qu'on est pas ici pour lire des histoires à papa avec début twist conclusion (comme j'en chie à foison) mais est ce une raison pour nous cuire des élucubrations à tout bout de champs ? Il y a sans doute du génie la dedans, mais j'ai beau frotter, je le vois pas sortir. Parceque, désolé, mais une phrase comme : "La transmutation de la Grosse en cadavre est davantage fondée
lorsque la viande transformée entretient quelques équivalences
avec celui en lequel on le transforme, et il se trouve ainsi comme
sous deux lumières."
C'est sans doute génial. Et je suis probablement trop con pour piger.
Mais pareil, j'aime bien la peinture, par contre. Elle dérange, elle.
oh, my bad, il est classé dans "poèmes de merde", donc c'était peut être volontaire...
auquel cas c'est réussi. (argh je trolle)
Non. C'est la seule catégorie qui existe pour les poèmes sur la Zone.
Ok donc c'est sans doute une coïncidence
Sinon j'ai remarque que l'auteur tournait beaucoup dans toutes les revues littéraires qui existent. Peut-être cherche-t-il à les attraper toutes ? Ce sont peut-être ses propres petits Pokémons personnels ?
CAUDA : la queue. Le nom de l'auteur dit le dilemme de l'homme qui voudrait avancer mais est toujours ramené à son commencement, comme la vie s'éteint dans la mort qui permet la continuation de la vie dans le cycle éternel du vivant.
JAC-QUEUE CAUDA, CAUDA JA-QUEUE : La queue sans commencement ni fin, la fin renvoyée à son début. L'éternel retour du même, le fleuve sans fin d'Héraclite, toujours identique et toujours renouvelé, flux ininterrompu qui est aussi celui de nos mots qui se déversent et remontent à leur source, qui est, peut-être, le néant.
Poète, ton œuvre est une déclaration d'amour à la femme adipeuse, une ode à la différence, une invitation au voyage dans l'impasse de la chair, dans cette impasse de notre anatomie où tu t'aventures sans frein, loin des préventions hygiénistes de notre époque refroidie et ignare, elle qui ignore les tumultes de la passion dionysiaque.
Philosophe, ta pensée se déploie en sinuosités profondes et labyrinthiques comme les chairs de ton aimée, vivante sculpture d'un Botero nietzschéen élargissant les charnelles voluptés aux dimensions de l'univers.
Ô, incomparable inventeur de métaphores, toi qui le premier comparas la femme à une truie, ou, mieux, confondis dans le même élan créateur l'une et l'autre, merci d'avoir rendu hommage à cette partie si particulière de notre corps, celle qui évacue, vomit, mais aussi accueille à l'occasion ton organe sacré.
J'aime bien l'étrange ambiance qui se dégage du texte. Ce mélange crade et cru d'une folie qui tente de s'expliquer par un raisonnement qu'elle est incapable de tenir.
Bon malheureusement c'est peut-être bien le seul truc que j'apprécie là-dedans.
Encore que...
Ce vers : "Langue descente du cul" m'a fait penser à "longue descente aux enfers".
Peut-être y a-t-il une deuxième lecture?
Si on ne garde que les consonnes et qu'on remplace les voyelles par celles obtenues dans les termes de la suite de Fibonacci exprimés dans Z/6Z et bien figurez-vous qu'on obtient un charabia encore plus abscons !
Lapinchien, merci de m'avoir fait tant rire aujourd'hui à la lecture de ta réponse à Xavier Niel. Dans le genre je me fous de ta gueule et je te rappelle qu'être membre d'un CA, ce ne devrait pas être simplement empocher des jetons de présence, tu es un génie !
Ca transpire l’effort et la minutie. Malheureusement, tout ce soin aboutit… à rien. Le texte se pavane dans son conceptuel opaque comme un élève qui croit qu’en empilant les mots compliqués il devient brillant.
J'ai l’impression que chaque phrase dit :
“Si j’y mets cul, merde, philosophie et ontologie, ça doit forcément être profond.”
Sauf que non.
@Laetitia
La queue de l’auteur = le dilemme de l’homme qui voudrait avancer mais est toujours ramené à son commencement. Bien sûr, la vie s’éteint dans la mort et permet la continuation de la vie… donc ce texte scatologique devient philosophie cosmique, rien que ça.
Puis on enchaîne : La queue sans commencement ni fin, flux d’Héraclite, flux de nos mots, flux du néant. Parce qu’évidemment, vomir et déféquer n’a jamais été aussi métaphysique. La merde devient source et fin de tout. J'adore.
Poète, tu rends hommage à la femme adipeuse !
Quel panthéon de louanges pour un texte qui ne fait que détailler des trous, des fluides et des cadavres imaginaires. On y voit même une invitation au voyage dans l’impasse de la chair. Grâce à Laetitia, ce texte devient odyssée de la merde.
Puis : Philosophe, tu sculptures le corps comme un Botero nietzschéen. Parce que oui, la femme dans ce texte n’est plus humaine mais une sculpture cosmique. La scatologie rencontre la haute philosophie : le nirvana de l’absurde.
Et enfin : Ô inventeur de métaphores, toi qui comparas la femme à une truie… merci d’avoir rendu hommage à la partie de notre corps qui vomit et accueille ton organe sacré. Glorifier le grotesque devient acte poétique et sacré ?
Au secours !
:p
LindsayS, ton message me désole.
Je pensais que mon intention de me moquer de l'auteur était claire.
il l'est !
D'où le ":p".
C'était pour en remettre un peu =D
Il en est de ces auteurs prétentieusement subversifs pour qui chier dans le trou de la cuvette serait trop consensuel, alors ils chient à côté, ou bien sur le rebord, ou encore pire, dans le réservoir de la chasse d'eau, et prétendent ainsi chier mieux que tout le monde. Je ne sais pas si ma métaphore est à propos, mais j'ai rien de mieux à dire sur ce poème de merde.
En tous cas tu m'as fait mourir de rire. Tu as oublié l'option de chier sur la dame pipi, cependant.