La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

le making of de la Saint-Con 2016

Démarré par lapinchien, Avril 27, 2016, 13:11:23

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lapinchien

Il s'agit d'une initiative proposée par Mill et voici mon interprétation. Prendre une ou deux phrases dans chacun des 24 textes proposés cette année afin de créer un nouveau petit texte, abject bâtard de nos relations incestueuses, en la gloire de Saint-Con, William Burroughs et Pascal Dandois.

Prendre une phrase aléatoire de chacun de ces textes dans l'ordre puis poster ici sans omettre de donner un titre à votre oeuvre de collage :
01. Carabosse
02. Entretien d'embauche
03. Usée jusqu'à la couenne
04. Tartare
05. Mais qui dit mieux ?
06. Le dico des mots cons
07. La formation
08. Une brochette pour Filoche
09. Les pingouins et le mangeur de verre.
10. Tu verras... ça brûle bien
11. Conrad et Madcon
12. La poésie est une arme chargée d'avenir
13. Asymptote
14. Ta mémoire par le feu
15. Trash out the Ash
16. C'est mieux quand c'est la voix dans ma tête qui le lit
17. Saint Con
18. Un titre alléchant
19. Braqué
20. Clara X
21. Voyeur
22. Brûler ses idoles
23. Un cadavre étrange (-11 points de handicap)
24. Demain, dès l'aube... (-12 points de handicap)









lapinchien

Quand Emile Louis rencontre marc Dutroux

L'amour est une guerre aussi. Il se recule dans le dossier du fauteuil, les doigts toujours croisés et cligne des yeux.

- Qui a ramené ce con ? Pourquoi vous vous tapez dans les mains ? Vous me dîtes ce qui se passe ?
- Tu n'aimes pas quand je t'appelle maton, n'est ce pas ?

On a baisé sans la viande compliquée des suppositions comme deux survivants. Réaction inquiétante d'hilarité sardonique observée chez la poissonnière bretonne quand les cerveaux se mirent à manquer. Pas sûr qu'elle en ait un, elle est capable de continuer à nous soûler. Foutre le feu à ses cheveux filasses ?

- Ce que j'exècre le plus chez toi, ce n'est pas ta suffisance de petit-bourgeois peigne-cul.
- T'es un pingouin, toi ? On est des pingouins, nous, papa ?
- Tu trouveras plutôt marrant de bazarder quelques affaires : Les cartons de vieux vêtements... Les aquarelles de ta mère...

Provoquer un accident de la route c'est pas si grave quand on est à pied . Sans elle, le souffle chavire et la raison tâtonne. C' est un bien meilleur investissement qu'une complémentaire santé et une assurance vie réunies, en ces jours bénis de guerre civile totale. Le corps est une immense mémoire sourde, aveugle, muette dont il faut apprendre la langue. Mémoire confectionnée de peau qui réagit à la peau et nous parle via la peau.  A l'origine, le cadavre fossilisé de ce gigantesque humanoïde était composé de deux corps joints étrangement par des fragments d'ossements, eux-mêmes commençant leur radical par des greffes de parties mécaniques.  Au pire, elle découvrirait là une nouvelle cachette pour son gouter.

- Et après ? Vaudrait-il mieux qu'il soit un « pauvre con », plutôt qu'un « sale con cynique » ?
- Vous n'avez pas respecté les règles élémentaires de la démocratie.
- Laisse-moi partir sur-le-champ et peut-être que j'oublierai ce qui vient de se passer.

Sans fin ni commencement, cette nuit jette ses singulières couleurs nocturnes comme pour mieux savonner la pente accidentée de notre mission.  L'homme devenait en quelque sorte son propre Dieu, affranchi de ses barrières morales qui, une fois qu'il les avait enjambées, s'avéraient telles qu'elles devaient être à ses yeux : inoffensives et insignifiantes. Je hurle dans ma tête et les voix me caressent sereinement la cervelle. « Calme-toi », disent-elles, « calme-toi mais ne faiblis pas. Le plus dur est devant toi. » Il aurait préféré rencontrer le diable en personne. Un frisson le parcourut de la tête aux pieds. Sans s'en rendre compte, il s'exécuta néanmoins, même si la tentation de passer sur le corps de l'homme lui avait traversé l'esprit.

Aux flammes, citoyens ! La révolte me gagne...

MILL

Classe. Je voyais pas ça comme ça mais ça rend bien.

CTЯL X

Cette initiative est superbe.
Voici ma contribution :

Ta mémoire des pingouins par la voix dans ma tête
(un titre alléchant (mais qui dit mieux ?)).

Voilà ce qui se passe.

La première partie du texte s'attache d'abord à développer un style.

Ça se passe dans la Charente-Poitouille. Il sonne à l'interphone.  Il se dit : « Nos temps sont troubles. Il y a eu des millions d'années avant et il y aura des millions d'années après. Plusieurs couches de ciels se superposent. Finalement, j'ai échappé au psychiatre. J'ai trouvé des millions d'oiseaux mais le ciel va encore se tirer, je le sais... Il n'est plus question de drogue pour moi, n'est-ce pas ? ».

Les blasphèmes résonnèrent soudain dans la cage d'escalier, silencieuse jusqu'alors.

Elle porte un mini short sur des collants. Elle a une grosse bouche (c'est indémodable, comme le nazisme).  Mais elle a une tronche bizarre, un peu déformée, et surtout, surtout, surtout, il ne faut pas qu'elle ouvre le bec. Si elle parle, on a très vite envie de la frapper. Elle dit :

—   Sous la douche, je suis bien, j'y passerais des heures, toute la vie. Parce que l'eau coule, un délice, ça devrait durer toujours comme on dit amour toujours. L'amour au long du mur qui glisse et ne remonte jamais, je ne peux pas remonter à l'amour.
—   Police nationale ! Vos papiers !
—   C'est un cauchemar, un horrible cauchemar, ce n'est pas possible...
—   C'est toi la patronne ici ?
—   Pas du tout. Je suis une grosse gamine !

Les résultats des prédictions courtes et les différences constatées avec la simulation globale semblent infinitésimaux mais en réalité, un epsilonième d'écart peut invalider toute une flopée d'hypothèses qu'ils ont anticipé lors de la phase de macro évaluation. Je lui annonce :

—   La Saint Con sans sa reine c'est tristounet. Raconte-moi ta vie minable de pauvre humain dérisoire.
—   Vous comprenez, j'ai toujours mes problèmes de diarrhée. Depuis une semaine, je n'arrête pas d'aller à la selle... Ça vient d'un coup et je risque de...
—   Comme vous dites... Munich, 1976 ! Saloperie de poteaux carrés... C'était à l'AS Saint-Étienne que devait revenir la première coupe des clubs champions, et pas à l'OM...
—   Que de la merde...
—   T'es en train de boire mon café dans ma tasse, personne ne prend ma tasse.
—   Ok mais en deux profils on trouve une bonasse...
—   De l'humour, mademoiselle ? De l'humour ???

Son père lui a toujours dit « L'indulgence est la première des vertus (enfin comme tu le sais, de temps à autres, le programme est réinitialisé...) ». Je dis :

—   Tu penses que mon état d'esprit est trop neutre peut-être ?
—   Bah, en fait, il y a, alors... Excusez-moi, je réfléchis, je n'ai pas tout en tête...

Oui, je sais : moi aussi, au début de la journée, je l'ai trouvé sexy... Mais ce n'est pas l'idée que je me fais de l'éducation. Alors, je ne tourne pas autour du pot, comme le ferait sans aucun doute n'importe quelle salope de pédopsychiatre auvergnate :

—   Ta gueule, connasse ! Il paraît qu'elle t'envoyait des mots coquins, des photos dénudées, des billets doux...
—   Mon garage, si vous voulez savoir, c'est juste un box.
—   Les cartons de vieux vêtements, les aquarelles de ta mère. Et ses cartes d'anniversaires ! Le panier, la niche du chien ?
—   Pas de quoi se chauffer l'hiver...
—   Pour eux c'était drôle, j'imagine ?
—   Berce-moi de tes sornettes et de tes inconséquences. Assomme-moi encore de tes foutues incohérences !
—   Tu attends quelque chose, peut-être ? Ou quelqu'un ?

Et je bandais déjà. Comment suis-je arrivé ici ? Je hurle dans ma tête et les voix me caressent sereinement la cervelle. Je crois qu'il s'agit des Chroniques martiennes de Ray Bradbury. Dans mon encéphale ébranlé, quatre-cent cinquante-six voix se marrent dans un concert de glapissements. Je dis à la conne :

—   Qu'est-ce qui se passe encore ici ? Il y a un rat crevé quelque part, ou quoi ? Il faut que j'en parle demain au gardien, c'est dégueulasse !
—   Je partirai. Vois-tu, je te trouve navrant. Parce que ces mecs, dans la vie de tous les jours, on les rencontre pour ainsi dire jamais. Déjà qu'ils nous prennent en otages dans le métro avec leurs putains de grèves !

Avec le chômage de masse et les réseaux sociaux, au-delà de l'uberisation qu'on imaginait déjà brutale, s'est produite une mutation sociétale irréversible : les gens ont commencé à se déconsidérer. Il y a eu des millions d'années avant et il y aura des millions d'années après, comme une petite salle qui commence à sentir fort les aisselles... Plusieurs couches de ciels se superposent. La mort n'est plus une fin en soi. On t'aime maman. Et il n'y a pas que les bureaux et les ministères... Je lui dis :

—   La poésie est une arme chargée d'avenir !
—   Eh bien, vous êtes un sacré cachottier.
—   Mais... Tu verras... ça brûle bien.

Seulement, cela fit un tel brasier, que les chiens alentour se mirent à hurler. Je regarde par la fenêtre :

—   Qu'est-ce que c'était cette chose ? Un spécimen extraterrestre fossilisé ? Une sorte de croisement entre Hunter S Thompson et le Professeur Choron ?
—   Oui. Nicolas Dupont-Aignan. Pour le peuple français, pour que justice soit faite.
—   Pourquoi ce gamin sent le pneu cramé?
—   Pour la liberté.

Ne jouez pas les campeurs et les tire-au-flanc, si votre balance létale reste invariée sous 5 jours, votre ceinture d'auto-combustion se déclencherait immanquablement. Les pas du Diable ne laissent pas d'empreintes et de toutes manières, c'est ce qu'ont toujours fait nos ancêtres même si ça ne se voyait pas au grand jour.

—   La poésie est une arme chargée d'avenir, je répète.
—   Dépêche, ça va sécher, répond-t-elle.

Ça se passe dans la Charente-Poitouille.
Le ciel va encore se tirer.
La mémoire est vaste.
La mémoire est partout.
Je suis là, devant toi.
Pour te parler d'avenir.
Voilà ce qui se passe.

lapinchien

ce serait dommage de ne pas poster de tels chefs-d'œuvre.

MILL


lapinchien

postez vos contribution ici, je me charge de les publier dans la foulée.

MILL

La poésie est une brochette braquée sur un mangeur de verre qui le lit dès l'aube jusqu'à la couenne.

On l'aura bien cherchée et on l'aura bien méritée notre condition humaine définitive. On a baisé sans la viande compliquée des suppositions, un coup de barre à mine, en disant : « N'aie pas peur... C'est la lutte finale... » Et oui, arrive un moment où, à force de descendre des pintes, on avale rapidement en chemin nos rations de médocs pour pas contracter la Maladie de Creutzfeldt-Jakob. La voix de ma petite soeur en boucle dans ma tête devant le portail rouillé :

« Laisse-moi partir et je te donne du fric. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de fric. Tu trouveras plutôt marrant de bazarder quelques affaires : Garcia Marquez, Fuentes, Cortazar, Bioy Casares et Borges, nom de Dieu, Borges ! Tu le sais bien ça, débuggeur, que nos temps sont troubles même si tu ne me l'avoueras jamais. »

Ripley voyait ces observations d'un regard davantage décalé. L'innocence même, et moi, le colon-touriste, gorgé de tous mes ismes : humanisme, cynisme, Mary Popisme.

« Le rythme change selon ta consommation de cette merde dont tu apprécies tant le goût et les effluves, cette chiasse impure, trafficotée jusque dans sa structure atomique sous la haute vigilance de savants sous-diplômés grouillant telle la vermine dans les méandres noires d'un laboratoire secret planqué sous une vaste chaîne de supermarchés estampillés post-nuke, où l'on propose à brûle-pourpoint de risibles promotions sur la cervelle et les asticots, où l'on vend à la criée des souvenirs formatés à de pâles orang-outans qui croient régner sur le monde parce qu'ils maîtrisent Google. »

Quand elle enleva son masque, une poitrine lourde et prometteuse, qui devrait pouvoir nourrir une longue lignée, métissée ou pure race, vint caresser ses joues. Un buisson ardent, la cyprine comme ultime carburant. Son sang ne fit qu'un tour.  C'était une situation inextricable.

Les scientifiques qui avaient élaboré le premier robot écrivain, avaient produit une suite délirante de robots : d'abord, des robots pour tous les corps de métier, ensuite des robots pour la prostitution. Marc-Antoine était particulièrement friand des selfies en maillot de bain ou en tenue de fitness, un mini short sur des collants, ça ne suffit plus.

« Soigne un peu ton langage fils de pute. Ce que j'exècre le plus chez toi, ce n'est pas ta suffisance de petit-bourgeois peigne-cul. Allez, vas-y, je t'écoute. Raconte-moi ta vie minable de pauvre humain dérisoire. Je suis l'arbre et la forêt. »

Je nous ai servi du coca-cola. Faut quand même pas déconner, quand même.

MILL

Allez hop, un second, pour le fun :

Godard in the flesh.

« Vois-tu, je te trouve navrant. »

Je marque une pause.
Nous sommes tombés sur des prépubères.

Clara retira ses bas, en commençant un Strip-Tease et je bandais déjà. Et c'était facile, oui, c'était même d'une simplicité enfantine. Et pourtant, il n'y a rien dans tout cela. Après 15 bonnes minutes de va et viens vraiment pas gentleman, je l'ai trouvée sexy mais elle a une tronche bizarre, un peu déformée, des couilles gonflées à l'hélium, un QI au dessus du niveau de la mer.

« A toi de m'orienter vers ce qui te semble pertinent. »

Sans attendre sa réponse, il lui prend la main droite et écarte les doigts un à un. Au moment où il a éjaculé, elle a retiré sa main : « Je ne puis tolérer que tu fasses campagne. »

Pour eux c'était drôle. Ca te crispe déjà ? C'est très motivant.

Valstar Karamzin

Les hommes comme des anguilles, ils ne sont pas faits pour rester.

Le ciel est fort aujourd'hui, tiré par de gros nuages costauds tirés par le vent. Un pigeon blessé passe sur le trottoir, sautille désespérément. Il faut imaginer une sorte de long métrage de Ken Loach, tourné en super huit, selon les principes élémentaires du Dogme.

Ripley voyait bien que quelque chose clochait chez Ash. Entre hédonisme et culpabilité chrétienne, il avait adopté la troisième voie théosophique, celle des purs névrosés, des tiraillés du ventre. Il regarde son sexe grandir, en pleine lumière, en plein jeu, en plein envol, en pleine gloire.

- Je n'en peux plus de cette grande saucisse.
- On peut parler d'autre chose ?
- Non merci. Je ne veux rien,dit-il. Rien que ce que tu as déjà, que tu m'exhibes sous le nez.
Il a parlé un peu vite, empruntant des inflexions de gangster à un film de série B. Il s'est raclé la gorge à un moment, c'était bref mais il sait que c'est pas passé inaperçu. Il se dit que ça n'a pas grande importance.
Ash passait des heures démoniaques :
- La boucle n'est pas bouclée, il manque l'étape ultime, la conclusion idoine à cette folle remise en question
- L'idée me révulse.
- Tu trouveras plutôt marrant de bazarder quelques affaires...
- L'idée me révulse. Un homme peut-il faire ça ? Aucun ne le peut.


Sans fin ni commencement, cette nuit jette ses singulières couleurs nocturnes comme pour mieux savonner la pente accidentée de notre mission. Nous sommes quand même arrivés chez SOS putain de Médecins.
- Salut, c'est toi la patronne ici ?
- Y a pas de patron ici. Donnez moi tout ce que vous avez de valeur. JE PLAISANTE. Nous allons faire ça bien. N'aie pas peur... C'est la lutte finale...

Une pointe traverse son sexe,
Violent, sec, brutal.
En plein dans les parties intimes.
Un filet de bave coule de sa lèvre.
Le cri sauvage qui en résulte ne surprend personne. Pas une larme, rien.
C'était d'accord, elle a pris son sexe.

Un clair soleil de printemps réchauffait la chambre au petit matin. Le jeune homme se réveilla difficilement, sous les caresses de la douce lumière. La douleur semble avoir atteint un degré supportable et il a recouvré son attitude conquérante. Il lui sembla avoir dormi une éternité. Il repensa à sa mésaventure. Les images se succédèrent. Il avait peine à croire que ça lui était arrivé à lui, lui, un homme. Pour avoir vécu une épreuve extraordinaire, il pouvait se targuer d'en avoir vécu une !
Et pis y a cette tâche caractéristique au niveau de l'entrejambe. Titanic noir déchu : Ash était une sorte de croisement.

Tu croyais t'en affranchir. Tu croyais l'oublier, l'oblitérer. Mais bien sur que c'est un con ! L'origine du monde à portée de main. Un buisson ardent, la cyprine comme ultime carburant.
J'ai bien envie de dire qu'on s'amuse, a cheval sur un arc-en-ciel !

Mais qui dit mieux ?
La poissonnière bretonne !

- Je sais pas si ça te l'a fait, mais j'aime bien son univers, moi, à ce mec.
- Non, vraiment, Je vais m'en tenir au café. Je vous remercie.